L'auteur : banditblue29
La course : Ultra Trail du Vercors
Date : 7/9/2019
Lieu : Lans En Vercors (Isère)
Affichage : 2022 vues
Distance : 86km
Objectif : Terminer
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(J'arrive pô à mettre de photos et là tout de suite, ça me saoûle...)
Liminaire
En proie à de multiples déboires infligés par des tendons grincheux, escagassés par un effondrement postural savamment travaillé depuis mes débuts en course à pied. J’œuvre au redressement de ma charpente, à tâtons depuis fin août 2018. La progression est lente, j’espère bien pouvoir renouer avec le semi ultra en 2020, si je parviens à achever la restauration. En l’état en mars/avril, j’ai du mal à terminer une course nature de 16 km sans avoir soit les TFL qui grincent, soit l’adducteur droit.
Cette année Kikourou a lancé les « tirages au sort Kikourou » (TASK) pour gagner des dossards sur de grandes courses. Je tente plusieurs fois ma chance en début d’année sur des courses où je sais que je serai disponible (il me faut calculer avec les compétitions de vélo de Minnie, des miennes, du programme professionnel et familial… Ça fait beaucoup de paramètres…) sans succès. J’oublie un peu l’affaire. Et pi voilà, en juin, le TASK 34….. Je saoule tout le monde avec : De toute façon, je gagne jamais….. Gnagnagna… ! Y a deux dossards : un pour l’Expétrail (47 km) et l’UTV (87 km).
Clairement, je postule pour le 47 mais comme j’arrive en « deuze » et ben, il ne me reste « que » le 87….. Et c’est dans 11 semaines, y a « que » 18 h pour boucler la boucle… !
Quand on sait que j’ai mis 23 h pour le GRP 80 (d’accord, j’avais contracté une entorse au km 23…. Le dernier tronçon de 11 km m’a pris 4 h, avec une chute à 1,5 km de l’arrivée dans les barbelés d’un champ à vaches), que sur l’Ultra Trail de Haute Provence, je mets 15h32 pour un temps limite de 15h…. Ça me laisse songeuse…..
Bref, quelle prépa pour ce truc ? ! Mes derniers objectifs sportifs avant l’été : un 10 km à Verdun, deux compétitions sur piste au vélodrome d’Hyères. Pas de sortie course à pied au-delà de 13/15 km. Du renforcement pose de pied, des éducatifs, du travail des cuisses en excentriques, du vélo et suivant les conseils de Samontetro, j’ajouterai deux sorties randos (sûrement trop courtes… Mais dans le sud, faut composer avec la chaleur et le risque feu de forêt, qui signifie souvent fermeture des massifs).
Grâce à Bubulle, l’hébergement est une formalité grâce à son hospitalité au sein de son logis pour le weekend.
15 jours avant l’objectif, dernier (ou deuxième) sortie rando-course. Pour le coup, ça sera surtout rando parce que ça fait plus d’un mois que j’ai mal sur le côté interne du calcanéum et dans le creux juste au-dessus du calcanéum quand j’ai le pied en hyper-extension. Et ça me gêne vraiment.
Un mois que je cogite pour savoir comment et avec quels exercices traiter cette douleur. Quand je termine la balade de 5h30, je n’ai fait que 20 km et 900 m de D+. Avec ça, je ne suis pas rendue. L’avantage c’est que je n’entame pas trop mon potentiel physique, je ne risque pas le surmenage !
On y est presque…. Tellement à fond, que je ne fais mon sac que l’avant-veille du départ. Comme depuis deux ans, je suis au point mort, je recycle toutes les poudres, barres et autres trucs achetés à l’époque. Tout a (sauf les électrolytes) une DLUO dépassée de la durée correspondante (deux ans)….
Le weekend à Lans en Vercors
1ère partie.
Départ pour Lans, le vendredi matin. TGV vers Valence, pi autocar jusque Grenoble, pi autocar jusqu’à Lans. Descente à l’office de tourisme…. En proie à une urgence technique, je décide d’entrer dans ladite office, des fois qu’elle dispose du lieu adéquat. Ce n’est pas le cas, mais je profite de la question posée par un traileur sur la position du départ, qui n’est plus dans le village, mais à l’extérieur. Je l’écoute aussi demander où se trouve son gite…. A 4 km, du village. Il est avec 3 potes, ils sont à pied…. Il aura donc 4 bornes à pied à faire, pour venir prendre le départ…. A 5 h du matin ! Et autant pour rentrer…
Bon, je mets en route direction l’hôtel du Col de l’Arc. La dame à la réception me dit que Loiseau vient juste d’arriver. Me voilà devant la Bubulle’s home. Une vraie maisonnette à 2 étages.
Bubulle s’en étant parti baliser, nous entamâmes la conversation avec Loiseau. Loiseau qui est monté dans le même autocar que moi, et que je n’ai pas calculé. Lui non plus, d’ailleurs. La valise à roulettes ça ne fait pas traileuse. Puis nous allâmes, nous enquérir des dossards un peu précipitamment car je croyais que c’était de 14h à 19h… En fait ça ne commence qu’à 17h30 (on est vendredi… pas samedi). Cette petite balade nous aura permis de faire le tour du village. Moi, je constate que l’écart de température avec le vendredi matin au départ de Toulon est élevé… Au moins 10°C.
Vers 17h30, Nanard7th pointe le bout de son nez. Ne manque que M. Bubulle, toujours pas revenu. Vu la configuration des lieux, nous décidons de lui laisser la suite royale. Me disant que je serai la première des trois habitants de la sous-pente à rentrer, je prends le lit près de la fenêtre au fond. En attendant, nous devisons moto et constatons que nous avons le même modèle… Mais pas un bandit bleu car j’ai récemment changé de monture après 17 années de bons et loyaux services (un peu moins bons sur la fin quand même, la faute aux modes de transport alternatifs, mû à la force des mollets, qui mettent à mal, les pointeaux de carbu… Point faible du bandit)…. Le pseudo restera….
Nous sortons en groupe constitué pour aller aux dossards, la file d’attente est loooonnggue mais ça avance assez vite. Dommage pour la conférence et l’apéro, le fond de l’air est trop froid…. Bubulle arrive avec Samontetro, nous passons voir la banderole Kikourou dans le sas de départ (coucou ! La banderole !) et rentrons à la petite maison.
Une table est réservée à l’hôtel, par contre l’horaire de la réservation est plus incertain. Nous nous retrouvons à table avec Bubulle qui préside, Nanard7th, Loiseau, NRT421, Françoise84, Xavhier et Tof01.
Menu à 17 euros, en entrée y a le choix avec de la soupe ou une salade au bleu ou une terrine… Je choisis l’option terrine en entrée, me voyant déjà l’étaler sur mon pain, avec des cornichons….… Quand je vois la tête de ma terrine, et l’assiette de salade de Bubulle, j’ai la mâchoire qui tombe…. ! J’ai froid … Quand j’ai froid… J’ai faim…. ! Je m’inquiète de la suite du menu…. ! A part des bananes, je n’ai rien à grignoter…. Pas comme les garçons qui ont fait trois courses dans la superette du coin.
Devant ma figure angoissée, Bubulle me cède la fin de son assiette. Je la lui rends toute propre.
Quand la suite arrive, je me fends…. Une minuscule cuisse de poulet (même avec le haut, c’est riquiqui…) avec une poignée de ravioles…. Aaaaaahhhhh !!!! Cette fois, c’est Loiseau devant ma mine déconfite, qui me propose un échange d’assiette…. Ouf, je suis sauvée, je n’irai pas me coucher avec la faim… Un petit dessert pour caler le tout et zou, nous nous souhaitons une bonne course avant de prendre congé.
22h30, je monte me coucher…. Et je m’assomme contre la poutre apparente de la sous-pente. Pour m’éviter de reproduire cette mésaventure douloureuse, je déplace le lit. Je prends soin toutefois, de relater cet épisode, pour éviter à mes co-piaules la même rencontre. L’effet de la digestion me permet de me réchauffer enfin… Ouf !
Si Loiseau évite la poutre, un bruit sourd un peu plus tard, m’indique que Nanard7th a goûté la tendreté du bois au moment de se coucher. Le gars est resté sélect et mondain, pas un juron de prononcé.
Après une nuit plutôt correcte, réveil à 3h45 (j’ai failli me gourer sur l’heure de programmation du téléphone). Bubulle nous a préparé un café-café….. Quand tu plonges la cuillère dedans, elle reste debout.
A 4h35, nous prenons la direction du départ. Le fond de l’air est frais, frais….
La course
On entre dans le sas, quelques-uns ont des doutes sur le bon enregistrement de leur puce. A priori, pas de problème. J’ai opté pour un tee-shirt, un maillot, manchettes, gants longs, corsaire et des chaussettes trop basses…. Pas trop le temps de jouer la musique du départ, 3,2,1 go ! Partez ! Le premier km est facile, puis on tourne à gauche et commence l’ascension jusqu’au Pic Saint Michel. Je suis avec Nanard7th, on papote.
Je n’ai pas pléthore de souvenirs parce qu’il fait nuit, qu’il ne faut pas trainer et que ben y a qu’à suivre le flot…. Et à ne pas se faire lâcher par Nanard7th. Le tendon d’Achille droit en mode étirement puisque je pose les pieds à plat. A mesure que s’approche le sommet, je vois que nous ne sommes pas exactement dans le timing donné dans le roadbook de mon accompagnateur… Là, il me confie qu’il en a fait un autre avec des temps de passage, moins optimistes… Au lieu d’1h30 pour les 7 km, il vise 1h40. Ça tombe bien, c’est exactement le temps qu’on mettra. Je ne prends pas le temps d’admirer la vue sur Grenoble, alors que l’aube commence à poindre, parce que je sais ne pas avoir trop de marge. J’attaque précautionneusement la descente. Au début, c’est caillouteux mais ça ressemble à ce qu’on a chez nous dans le sud.
Je n’arrive plus à replacer l’endroit où on descend drè dans l’pentu…. Et comme j’essaye de suivre Nanard7th de pas trop loin…. Ce qui devait arriver, arrive…. Au bout de 500 m, et dans une série d’appuis, je sens le vaste médial du quadriceps gauche, qui s’allonge plus que ce qu’il a l’habitude de le faire, en cherchant à freiner mon pied…. !!!! Punaise, des fibres viennent de revenir à la vie…. Ouille…. ! Oui, oui, bon peu de temps après, je sens la casse de fibres….. Sur les deux quadris…. Ca promet des lendemains qui déchantent et ça va vite me limiter en termes de rendement….. Le sentier Gaubert, à priori facile, n’est pas aussi joueur qu’espéré juste parce que j’ai plus de cuissot.
J’ai quelques alertes « chevilles » ou « racines »…. Je peste. Dans la dernière descente sur Villard, je suis rejointe par Trixou. Je lui fais part de mes malheurs…. Et des mes genoux (TFL) qui se sont réveillés à l’instant…. Seulement 17 km de parcourus… J’ai encore du boulot de travail postural…. A défaut de bouffer du D- en descente, j’aurai du faire du vrai excentrique avec amortissement et détente (saut en bas d’un plint et saut en hauteur avec rétablissement) et pas juste des escaliers en montée/descente. De toute façon, ça fait un mois que j’ai Achille droit qui grince parce que prépa UTV oblige, j’ai fait l’impasse sur les microcoupures sportives d’assimilation.
Villard de Lans – 08h10 (Bh à 8h45) .
Je n’étais pas revenue là depuis un séjour en classe de neige, en 1982. Ravitaillement express, plein d’eau, saucisson, fromages et on repart tous les trois. On trottine gentiment et je sens que ma foulée est laborieuse. Je ne vais pas tarder à les laisser filer dès le début de l’ascension à la Croix Chabaud. Je ne vois pas trop la suite… L’envie de pipi de Villard est oubliée… Le bas de la descente est l’occasion de me décontracter les cuisses et les genoux (la méthode Ilgigrad et talons fesses, pour détendre les TFL n’auront des effets qui ne dureront qu’un temps, vraiment pas long). M’enfin, tant bien que mal, j’alterne marche et course jusqu’à Méaudre, où je fais un ravitaillement rapide… Moins de 10’ (eau, saucisson, fromage, bananes). Les lunettes de soleil restent au chaud dans le sac, le short aussi…
Méaudre – 09h57 (4h57 de course) – km 27 (Bh à 11h00).
Pour l’instant je reste dans le timing roadbook, mais je commence à penser que ça va être tendu…. Parce que je ne peux absolument plus trottiner. J’ai atteint la durée de ma plus longue sortie d’entrainement. Sur ce tronçon, la fracture de moral s'impose à moi.... Pas moyen, j'envoie un sms à la maison pour dire que je vais jeter l'éponge à Rencurel parce que j'ai mal partout, que je peux pas courir, et bla, et bla, et bla.... Et puis, je me fais rattraper par un V2 qui ne court plus et qui ne sait pas s'il va aller jusqu'à Rencurel ou à Autrans. Il me lâche quand même, un autre plus ancien me double aussi …. Il peut plus courir non plus et me dit que tant que la BH n'est pas là, faut y aller... Je vais méditer cela. J'aimerai bien qu'il n'y ait que des côtes.... !
Rencurel – 14h02 (9h02 de balade) – km 40 (Bh à 15h00).
Un arrêt express, 7' à peine. J'ai à l'esprit le roadbook de Nanard7th qui dit que si tu sors après 14h, c'est mort. Je sais bien moi, que même en sortant à 14h02, ça va être juste... Sans courir. Tant pis, je ferais des photos. Déjà que je pensais pas repartir alors....
Autrans – 16h52 (11h52) – km 54 (Bh à 17h30).
Le photographe me guette au détour du chemin. Je suis pas certaine d’avoir trop de monde derrière moi. L’après course me confirmera que je suis la der de der (diffusion des photos). Pas trop de souvenir de ce tronçon.... Le parcours passe dans des ravines moelleuses et bien pentues. Les montées sont agréables, de nombreux champignons émaillent le parcours… Quelle belle fricassée, j'aurais pu faire (j’y connais rien) !
J’aperçois le groupe de devant de temps à autre un peu plus haut que moi. Je finirais par revenir dessus peu de temps avant Gève. Dans les descentes, ils me lâchent et je reviens dans les montées.
Gève – 18h40 (13h40) - km 63 (Bh à 18h50)
Nous sommes pointés en entrée, avant de nous ravitailler. Plein en eau, ajout d’un comprimé effervescent d’électrolytes, une banane dans chaque poche sur les bidons. Plus grand-chose à manger et plus de relayeur à cet endroit. Avec le groupe de 4 rattrapé tout à l’heure, Xav’ de Fréjus et celui qui m’a remonté le moral, nous repartons tous ou presque en même temps. Je chemine avec Xav’ qui me dit que la prochaine barrière est au km 60… J’ai des doutes mais je les garde pour moi… Sur le roadbook, j’ai vu 13 km… D’ici à la Molière ! Au bout de 30’, je lui dis que c’est pas 70 km mais 72 (en sachant que c’est 76….), qu’il ferait mieux de tracer pour rejoindre l’autre groupe, s’il veut avoir une chance, en étant peu convaincue que ce soit le cas. La lumière du jour commence à décliner. Je suis seule. Au détour du chemin, j’arrive au Pas de la Clé, Coco38 surpris descend rapidement de son poste d’observation du coucher de soleil, avec son binôme afin de me pointer sur son calepin. Ca me fait plaisir de le voir ! J’apprendrais par la suite que le groupe passé peu de temps avant moi, a pris un gros coup au moral, à cet endroit quand Coco38 leur a dit que le ravitaillement n’était pas 2 km comme ils le pensaient mais à 7 ou 8 km au moins… ! Le terrain est bien loin d’être roulant.
En attendant ça continue de monter. Je prépare la frontale et prends quelques minutes pour photographier la vallée, avant la nuit. Rien que pour ça, ça valait le coup de venir jusque-là.
Sauf que maintenant j’évolue dans les lapiaz…. Et j’avance plus et la nuit va tomber… Il me semble avoir entendu parler derrière dans le lointain à hauteur de Coco38. Je fais enfin un stop, les fesses sur un rocher, pour nettoyer mes pieds de tous ces ….. de gravillons de M ….. Qui m’abrasent la plante des pieds depuis au moins 25 bornes…. La prochaine fois, si c’est pas dans deux ans, je penserai à mettre des chaussettes qui montent bien au-dessus de la cheville pour m’épargner toute entrée intempestive de sable ou autres intrus !
Maintenant il fait vraiment nuit, je suis fatiguée et je n'ose trop réfléchir au temps que je vais encore passer dans la verte.... Km 68.... Ravitaillement au km 76.... Je viens de faire 2 km à une moyenne de 25' au km. C'est dire, la technicité du coin. A mon avis, d'ailleurs c'est de loin la partie la plus technique, la nuit compliquant l'affaire... Sans parler du ras le bol. Bref, je n'arrive pas à calculer combien de temps ça va me prendre car je n'ai aucune idée du nombre de kilomètres de ce type à encore à faire et avec 8 bornes à 25'/km, je vais prendre cher... Je suis pas prête d’aller dormir ! Le moral dans les chaussettes....Mais au moins, j’ai les pieds sans sable.
Pi j'entends du bruit derrière. De la lumière apparaît dans mon dos... Sur la crête. Le serre-file est là, ça me plait moyen mais au moins j'ai plus d'éclairage. Ayant toujours des problèmes avec mes frontales, j'éclaire à l'économie.... Pour ne pas risquer la panne sèche (les batteries stockées au froid se vident..... toutes seules). Je profite de sa présence pour râler que j'en ai marre des cailloux pointus... Visiblement, il ne partage pas mon point de vue (sans doute plus sportif et moins fatigué que moi).
Au détour du sentier, je dis que j'aperçois de la vie devant. Il me dit que j'ai dû rêvé et que c'est derrière qu'il y a du monde. L'équipe de débalisage.... Oui mais pas que..... Devant, y a bien de la vie. Mon groupe de 5 est arrêté sur le bord du chemin, ils sont en train de s'équiper pour la nuit. Un du groupe n'est pas en grande forme.
Assez rapidement, on nous dit que nous allons bifurquer à droite vers le tunnel du Mortier, et qu'un minibus va venir nous chercher. Je me réjouis de cette bonne nouvelle, mes acolytes ne sont pas aussi enjoués, ils espéraient bien aller jusqu’à la Molière (en groupe, ça va toujours mieux que tout seul), ils sont un chouille dépités. 10' de marche en descente très carrossable et nous voilà sur la route. Je prends le temps de mettre mon coupe-vent au bord de la route car je me suis refroidie.
En vrai, il ne restait qu'un petit km de lapiaz avant un sentier plus roulane qui ramenait vers la Molière. Tant pis, moi j'en avais assez ! Même que je me fais pousser pour monter dans le minibus....
Quand il en a été question de descendre, ce fût délicat. Les quadriceps complétement satellisés et des courbatures de partout.... Ouille... ! Et encore que ça, c’était prévisible et finalement pas si difficile. Par contre, je suis saisie immédiatement par le froid.... Je claque des dents, j'ai la mâchoire tétanisée…. Le minibus nous a lâché à la ligne d'arrivée... Il faut aller à la salle polyvalente pour manger... Punaise, c'est dingue comme 300 m peuvent paraître loin.... On croise les finishers qu'on félicite.... Et qui nous retournent les félicitations, croyant que nous aussi, sommes finishers avec notre dossard apparent.
J'ai zappé la bière d'arrivée... Mais avec le froid, j'aurai pas pu la garder dans mon verre.... Avant de la boire, tout aurait fini par terre.
L'entrée dans la salle polyvalente est un bonheur, il y fait chaud, ça sent bon le menu du soir et l'ambiance y est chaleureuse.
Preuve que je ne suis pas anéantie physiquement, c'est que j'ai faim.... Je mange comme 4. Je suis suffisamment fatiguée, pour terminer rapidement... Et regagner notre coloc' de weekend.
Weekend
2ème partie, le retour.
Quand j’arrive à la maisonnette, Bubulle m’attend en veillant Kikourou. Ayant eu pitié de moi et du jus de houblon que j’ai oublié de « quémander » sur la ligne, il a prévu le coup. Une mousse est au frais dans le frigo… Monter l’escalier s’avère compliqué, je n’ose penser au moment où il me faudra redescendre pour la douche. Pour l’heure, je déballe mon sac et nous devisons sur la difficulté de la course et notre ressenti. Les pointages donnent Loiseau à 20h et des brouettes, Françoise peu avant 21h00 et Nanard7th à 21h25 à la Molière . Loiseau fait son entrée, frais comme une rose peu avant minuit, il a l’air en forme. Même qu’il me nargue en descendant l’escalier en courant pour file rà la douche. Je n’ai pas le courage d’attendre Nanard7th, à minuit et demi, les yeux ne tenant plus ouverts, je rejoins mon petit lit. Pendant ce temps, Bubulle et Loiseau vont retrouver Nanard7th qui prend son repas bien mérité. Moi, j’entends un peu de bruit à l’étage (comme un bruit sourd), j’évite de trop bouger car j’ai mal partout…. J’ai relevé le matelas, histoire de favoriser la récup’.
Le lendemain, avant le petit déj’, j’apprends que Nanard7th a une nouvelle fois rencontré la poutre au moment de se coucher…. Décidément, seul le flahute pourtant le plus grand de nous 3 aura échappé à la poutre.... Moi, je descends les escaliers sur le côté…. En m’agrippant fortement à la rampe.
Petit déj’ à l’hôtel, débrief’ de la course et c’est déjà l’heure de repartir chacun chez soi. La redescente s’effectue en agréable compagnie, dans la Nanard7th mobile, jusqu’à la gare de Grenoble.
Au retour, la pluie fait son apparition…. A peine le car TER a quitté le quai. Sinon, à Valence… La bonne blague…. Le positionnement de la voiture me concernant est erroné…. La place donnée est celle d’une rame de service inaccessible, je vais devoir remonter dare-dare le quai…. Ouille…. ! Et pour bien finir la journée…. Une alerte à la bombe Marseille me fera perdre deux heures…. Bon, j’arriverai à la maison à l’heure pour le diner, c’est l’essentiel.
14 commentaires
Commentaire de Mazouth posté le 16-09-2019 à 23:00:08
Tu a fait honneur au TASK avec courage compte tenu de tes soucis de préparation. Bravo d'être allée aussi loin. Ça promet de belles choses pour quand tu auras retrouvé une posture en béton ;)
Commentaire de Trixou posté le 16-09-2019 à 23:49:12
Bravo d'être allé aussi loin avec tes pépins physiques ! J'espère qu'ils ne seront rapidement que des mauvais souvenirs...
Trixou (Yam TRX 850)
Commentaire de banditblue29 posté le 17-09-2019 à 06:25:37
Merci à vous deux ;-).
L'avantage de la rando... C'est que la récupération est plus rapide loll.
Commentaire de bubulle posté le 17-09-2019 à 06:46:31
Il est bien résumé, ce week-end : y'en a presque plus sur l'avant- et l'après-course.....et finalement c'était peut-être un des meilleurs moments du week-end, tellement nous avons fait une bonne équipe de colocs....:-)
Bon, c'est raté, OK.Mais finalement, à bien y réfléchir, toi qui te voyais bâcher à Rencurel, tu en as rajouté une bonne couche (de lappiaz) et ça n'était pas loin de passer. Forcément, du coup, faudra revenir pour terminer le chantier !
Merci encore pour ces bons moments.....moi faut que je finisse le mien, derécit!
Commentaire de banditblue29 posté le 17-09-2019 à 07:00:05
@Bubulle : Oui l'avant et l'après, c'est un des meilleurs moment du weekend... lloooll. La course aussi évidemment mais comme j'ai eu largement le temps de me regarder le nombril.... Forcément ça transparaît beaucoup moins ;-).
Commentaire de shef posté le 17-09-2019 à 08:31:34
Bravo et merci pour le CR
Commentaire de Françoise 84 posté le 17-09-2019 à 12:35:37
Et bien, finalement, tu en as fait une belle partie, bravo!!!! J"espère qu'on se retrouvera prochainement pour, cette fois, finir ensemble?!! Bisous!!
Commentaire de NRT421 posté le 17-09-2019 à 13:24:55
Respect à toi banditblue, tu as crânement relevé le défi. J'en connais qui avec moins de soucis se sont tranquillement alignés sur la course des enfant, j'ai les noms (enfin surtout un qui m'est (très) proche).
Ton récit illustre également le niveau de vicelardise du sieur Bubulle : trouver le moyen de vous "poutrer" avant même le début de la course, c'est tellement moche.
Commentaire de banditblue29 posté le 17-09-2019 à 20:48:58
Merci :-)!
Question de se faire poutrer, c'est clair qu'on a ramassé ;-)! Et pi la poutre, elle faisait au moins 30 cm de côté....!
Commentaire de nanard7th posté le 17-09-2019 à 23:40:32
Eh bien, quel récit !
Je me doutais en te voyant loin derrière sur la piste de ski après Méaudre que la suite serait difficile ..
Et pourtant tu as continué jusqu'au pas du Mortier ! Et tu n'étais pas si loin de l'arrivée finalement !
Bravo !
Soigne toi bien, récupère complètement et à bientôt, peut-être sur l'UTV 2020 !
(pour les photos, il faut suivre les conseils de Benman (dans le fil "impossibilité d'insérer des photos dans un récit")
Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 20-09-2019 à 13:53:24
Finalement il ne manquait qu'un peu plus d'entrainement, le "reset" de tes vilains tendons ne semble plus très loin, on y croit!
Tu as assuré un parcours plus que correct compte tenu de tes pépins diverses (j'y inclus une bosse et un estomac goudronné), bravo!
Commentaire de samontetro posté le 20-09-2019 à 15:23:27
En tant que membre de l'orga, je suis très fier que tu aies accepté ce dossard. C'était un défit pour toi et tu es allée jusqu'au bout de tes tripes, sans rien lâcher même si dès Méaudre la tête te le suggérait fortement! C'est pas passé ce coup ci, mais que peuvent représenter ces quelques kilomètres manquants devant l'engagement sportif! Chapeau et respect Val pour ce que tu as fait sur nos sentiers parfois exigeants! J'espère que tu reviendras nous voir sur un tracé différent une prochaine année, même si "sauvage" rime souvent ici avec "lapiaz". L'an prochain je vous emmène parmi les bouquetins!
Le lendemain, pendant que tu rentrais sous la pluie je débalisais le secteur du lapiaz sous les averses et sur un tapis de grelons... c'était plutôt joueur, je te laisse imaginer! :-)
Commentaire de banditblue29 posté le 20-09-2019 à 20:35:26
Oui, oui, je tiens le bon bout du redressement loll.
Sinon, oui j'ai vu les grêlons du lendemain et ça m'a pas fait rire ;-).
Merci encore parce que c'était vraiment sympa :-)!
Commentaire de banditblue29 posté le 20-09-2019 à 20:47:08
Oui, oui, je tiens le bon bout du redressement loll.
Sinon, oui j'ai vu les grêlons du lendemain et ça m'a pas fait rire ;-).
Merci encore parce que c'était vraiment sympa :-)!
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