Récit de la course : Ultra Tour des 4 Massifs - 20 Découverte Vercors 2018, par DavidSMFC

L'auteur : DavidSMFC

La course : Ultra Tour des 4 Massifs - 20 Découverte Vercors

Date : 23/8/2018

Lieu : Grenoble (Isère)

Affichage : 4225 vues

Distance : 21km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Découverte de l'UT4M : du Vercors en entrée !

Cette année, je pars à la découverte de l'Ultra Tour des 4 Massifs. Après la Montagn'Hard en 2016 (60km), l'Echappée Belle en 2017 (Parcours des Crêtes), je m'attaque à l'UT4M en 2018 !

 

Cela s'est fait assez logiquement pour moi. C'était la course que je devais découvrir ensuite. Du coup, je me suis inscrit tôt. Et pour profiter pleinement de l'organisation, je me suis engagé dans deux courses et en tant que bénévole.

 

Arrivé dans les Alpes samedi, j'ai pu faire du bénévolat dimanche et mercredi avant de courir le Vercors 20 ce jeudi. Dimanche, ce sera la Chartreuse 40 en plat principal !

 

Plutôt satisfait de ma course avec un résultat bien meilleur qu'espéré (21ème sur 185 partants en 2h58'59).

Du bas du tremplin au sommet de Moucherotte, cela pique un peu quand même !

 

Une bonne première course pour découvrir l'épreuve. Une orga me convenant avec de très bons ravitaillements. Un seul hic avec cette navette trop longue à attendre.

 

Mon récit détaillé en suivant ce lien :

http://mesexperiencessportives.over-blog.com/2018/08/19-au-26/08/2018-ut4m-mon-programme.html

Ut4M 20 Vercors


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Jeudi 23 août 2018 - 8h00

Ut4M 20 VERCORS

Seyssins - Lans-en-Vercors

Ayant récupéré mon dossard le mercredi, je n'ai qu'à me rendre directement sur le lieu de départ, hors de Grenoble, au Parc François Mitterand, devant la Mairie de Seyssins. Le stationnement y est assez simple puisqu'un parking est à notre disposition. C'est moins évident dans Grenoble. J'ai sur moi tout le matériel obligatoire exigé pour la course, contrôlé la veille au gymnase. Pour la tenue, je porte encore mon sweat Kikouroù car il ne fait pas très chaud mais je le retirerai évidemment avant le départ. Autrement, j'ai mes Kalenji Kiprun Trail XT6 aux pieds, mon cuissard court, un tee-shirt, la casquette et mon sac à eau avec 1,5 litre d'eau dans la poche.

Je rentre dans le sas de départ peu avant 7h30 où je retrouve Sab et Fab qui participent à l'UT4M Challenge (les 4 Massifs en 4 jours par étapes d'une quarantaine de kilomètres chacune). Participant au 20km, je me place un peu plus devant mais tout de même bien en retrait car je ne compte pas partir vite. Je sais que la course se résume globalement à une montée étalée sur 16 kilomètres avant 5 kilomètres finaux plus favorables à la course.

L'attente est un peu longue mais cela passe vite. Il fait beau ce matin et je profite de la vue vers ce que nous allons grimper, Moucherotte, environ 1600 mètres d'altitude plus haut que le départ. Après quelques mots des élus et un bref briefing, le départ est donné peu après 8h00 pour les plus de mille concurrents présents ce matin, alignés sur le 20 Vercors, le 40 Vercors ou le Challenge qui emprunte exactement le même parcours que le 40 bien sûr.

C'est là que nous allons !

C'est là que nous allons !

Du départ au bas du tremplin

Les premiers kilomètres, je les connais bien, du coup. Je les ai balisés la veille, ils sont fraîchement encrés dans ma tête et je sais qu'ils ne sont pas particulièrement 'glamour'. Mais par contre, je les trouve plus agréables à faire en course qu'en simple randonnée. Les premières dizaines de mètres se font dans le parc dans lequel le peloton forme une masse qui a du mal à s'étirer mais les centaines de mètres qui suivent sont plus favorables à cela, dans les rues de Seyssins. On attaque une bonne descente avant une belle petite bosse courte mais pentue. Direction les bois ensuite pour le début de la longue montée vers le sommet de Moucherotte.

Je m'en suis rendu compte mercredi, le début de course est globalement très roulant. Il est difficile pour moi d'envisager de marcher vu que la pente n'est pas raide car je ne fais "que" 20 kilomètres. Du coup, cela part assez vite mais je trouve un plutôt bon rythme et je me sens assez en forme. Ce n'était pas gagné au réveil mais à priori, cela va plutôt pas mal. Je pense avoir pris le départ qu'il fallait car je me sens bien à ma place à cette position dans le peloton. Ce que je n'aime pas sur ce début de course où nous avons du monde autour, c'est qu'il faut régulièrement slalommer entre les coureurs avec leurs bâtons. Et souvent, on passe tout prêt de s'en prendre un coup tant ils ne font pas attention à leur positionnement.

Dès que cela monte plus fortement, je me mets logiquement à marcher mais dans l'ensemble, je trottine beaucoup sur ce début de course. Je sais que la suite sera bien plus complexe. Tout se passe bien, je progresse correctement sur ces premiers kilomètres de course que je pensais haïr car je n'aime pas quand il faut courir longtemps sur des pentes peu pentues mais en fait, j'en profite bien. Une fois arrivé au niveau de la Tour Sans Venin où nous pouvons apprécier un beau panorama sur la Chartreuse et Grenoble - j'ai pris le temps de le regarder la veille donc j'avance, concentré sur ma course - l'on quitte la partie la plus roulante du parcours.

Il y a du monde pour encourager à cet endroit accessible en voiture. Nous traversons la route grâce aux signaleurs puis retrouvons une pente plus raide. Je profite de mon élan pour courir un peu et remonter quelques concurrents avant de me remettre à marcher. Nous retournons dans les bois, la dernière portion que notre groupe a balisé. Là, je ne cours plus. A partir de maintenant, même si la pente est moins raide, je ne relance pas. Je ne cours que si c'est plat ou descendant. C'est mon choix pour gérer au mieux ma course car je n'ai aucun objectif et que j'ai un peu envoyé sur le début de course, quand même.

Nous avançons, doucement mais sûrement, jusqu'à la route que nous retrouvons une nouvelle fois un peu plus haut. Cela monte encore bien mais raisonnablement, jusqu'à ce que nous arrivions en bas du tremplin du Dauphiné, celui qui a servi aux épreuves de Saut à Ski des Jeux Olympiques de Grenoble en 1968 ! Nous y avons une belle vue vers... le haut du tremplin que nous allons devoir rejoindre. C'est là que se trouve le premier et unique ravitaillement du 20km (en dehors du ravitaillement d'arrivée). Mais cela se mérite, comme nous le fait comprendre un panneau : "Courage, le ravito est en haut du tremplin !". 

La Chartreuse vue depuis le Vercors et la Tour Sans Venin !La Chartreuse vue depuis le Vercors et la Tour Sans Venin !

La Chartreuse vue depuis le Vercors et la Tour Sans Venin !

De la montée du tremplin au ravitaillement de Saint-Nizier de Moucherotte

Débute une montée à la queuleuleu des marches en bois qui nous emmènent tout en haut du tremplin. Ces marches sont globalement régulières mais certaines sont en piteux état, enfoncées. L'allure est relativement lente mais cette section est éprouvante. Personne ne double, c'est particulièrement étroit et pentu. Nous longeons la piste sous le tremplin, par la gauche. Une fois en haut de cette première partie de la montée, nous basculons à droite pour longer le tremplin en lui-même cette fois.

Là, il y a un petit chemin sur la gauche, en alternative des marches. Préférant cela à la grimpe de marches, je l'emprunte sur quelques mètres et double un concurrent avant de revenir au niveau de l'escalier là où le chemin n'existe plus vraiment. Quelques photographes immortalisent cette montée du peloton de l'Ut4M tandis qu'en haut, des suiveurs de coureurs nous accueillent par des applaudissements et des encouragements. Il y a de l'ambiance, ça fait plaisir.

J'arrive enfin en haut, virage à droite et me voilà au ravitaillement de St-Nizier. Je ne m'arrête pas longtemps car il ne reste pas beaucoup de kilomètres à parcourir mais je mange un morceau de banane, quelques morceaux d'orange et je prends un peu de coca à l'aide d'un bénévole, de quoi me requinquer un peu après ce passage difficile et avant ce qui nous attend.. !

Depuis le départ, je calcule approximativement ce qu'il peut bien nous rester à faire, en kilomètres et en dénivelé. J'ai quelques repères grâce au balisage de la veille mais du coup, cela m'inquiète un peu car j'estime qu'il nous reste au moins 600 mètres de dénivelé positif à faire encore, après le ravito, alors que nous ne sommes qu'à à peine 3 kilomètres du sommet de Moucherotte... Cela s'annonce corsé !

Photo par metro-sports.fr

Photo par metro-sports.fr

Du ravito au sommet de Moucherotte

C'est clairement la portion la plus dure de la course. La partie la plus usante pour bon nombre d'entre nous et cela se sent à l'allure de chacun. Il y a peu de dépassements à l'exception de quelques coureurs plus à l'aise ou quelques concurrents qui craquent un peu physiquement. C'est assez marquant cette sensation que personne n'avance, ni les autres, ni nous-même.

Je ne m'en sors pas trop mal. Je limite la casse vis-à-vis de ceux qui me devancent et je creuse un peu l'écart sur mes poursuivants, à l'exception - une nouvelle fois - de ceux qui grimpent vraiment mieux. La montée se découpe en plusieurs sections différentes, généralement bien raides. L'avancée est assez pénible. Il y a juste une petite descente à un moment mais sinon, ce sont 3 kilomètres de montée.

C'est dans cette portion que je croise quelqu'un, en sens inverse, qui s'arrête à mon niveau en reconnaissant ma casquette de kikoureur et me demande mon pseudo. Il s'agit de samontetro, le local de l'organisation de l'Ultra Trail du Vercors ! Sympa de le croiser à ce moment, ça change les idées.

Au fur et à mesure, l'on commence davantage à deviner vers où l'on va, les hauts de Moucherotte se dévoilent progressivement. A un moment, je profite d'un beau panorama sur la ville pour souffler un peu et contempler le paysage avec tous ces massifs montagneux qui nous entourent avant de repartir un peu plus tranquillement, en mangeant une pâte de fruit. Puis, je reprends mon rythme assez régulier jusqu'au sommet.

Nous finissons par l'apercevoir ce dernier et, après un dernier effort, nous y parvenons. L'on y croise quelques randonneurs qui nous félicitent chaleureusement. C'est sympa. Je ne prends pas trop le temps d'admirer le paysage cette fois car je sais qu'il ne reste plus que 5 kilomètres de descente pour rejoindre l'arrivée, il n'y a plus qu'à ! Les premiers mètres sont un peu techniques, je suis bloqué par une féminine du Challenge peu à l'aise ici. Je me méfie car les cailloux sont glissants.

Du sommet à l'arrivée

J'avale sans difficulté cette partie plus technique qui m'est favorable puis j'attaque relativement fort sur la première partie de la descente, très peu pentue. Nous avançons sur un chemin très large et plein de cailloux. Je suis motivé pour courir un peu car l'on marche beaucoup depuis le départ et surtout depuis la Tour Sans Venin. Je suis aussi décidé à rattraper quelques concurrents, peu importe leur distance, juste pour le moral.

Cela se passe très bien pendant quelques centaines de mètres, je déroule, très à l'aise et je double pas mal puis la pente se raidit davantage. Tant que ce n'est pas très pentu, je me sens bien mais, malheureusement, lorsque cela devient plus raide, je ressens quelques douleurs dans le bas du ventre, au niveau abdominal ou costal. Cela m'arrive quelques fois, peut-être à cause d'une crispation. J'essaie de me relâcher mais la douleur ne part pas donc je ralentis un peu la cadence.

A moins de 3 kilomètres de l'arrivée, je m'arrête même sur le côté pour satisfaire un besoin naturel, ce qui me vaut une remarque ironique de la part d'un concurrent que j'ai dépassé peu de temps avant : "ah, c'est qu'elle est chiante, cette prostate, hein !". Je repars à l'assaut de la descente immédiatement, cela ne va pas beaucoup mieux mais il ne reste quasiment rien à faire, je serre les dents et j'avance !

Nous croisons là aussi quelques randonneurs très encourageants, cela me force à sourire un peu pour les remercier de leur soutien. Nous dévalons les dernières pentes avant d'arriver aux pistes de Lans-en-Vercors. Ultime petite remontée dans la terre et je franchis l'arche d'arrivée ! Que c'est passé vite finalement cette course.

Une fois mon dossard badgé, je file au ravitaillement manger un peu de melon et d'orange et boire du coca. Cela fait du bien. Je suis littéralement trempé par la sueur. Il a fait assez chaud mais c'était supportable. Des conditions météo idéales avec du beau temps alors qu'il a éclaté un bel orage la veille dans le coin et que les prévisions n'étaient pas parfaitement bonnes pour aujourd'hui.

Peu après l'arrivée, à quelques pas de l'arche !

Peu après l'arrivée, à quelques pas de l'arche !

Je termine cette première épreuve dans un temps qui me surprend, en moins de 3h00 mais de justesse : 2 heures 58 minutes et 59 secondes. Je suis également très agréablement surpris par mon classement, 21ème sur 185 partants. Je suis derrière les deux premières féminines mais devant la troisième. Beaucoup de concurrents du 40 et du Challenge sont arrivés avant moi mais mon classement sur le 20 me satisfait pleinement, surtout que je n'ai pas cherché à faire un résultat. Je termine 13ème senior. Maintenant, place au repos pour être en forme dimanche car ce sera une toute autre histoire avec 42 kilomètres au programme, 2500 mètres de dénivelé positif ET négatif ! Je serai bénévole les deux prochains jours pour continuer à vivre pleinement l'événement.

Rien à redire de mon côté sur l'organisation malgré les remarques ou critiques que j'ai pu entendre ça et là. Je sais à quel point ce n'est pas évident de gérer un tel événement. A l'exception d'un point noir à mes yeux, la communication et la gestion des navettes ! J'ai réservé ma place - payante - à mon inscription pour me faciliter la logistique car nous arrivons loin du lieu de départ de l'épreuve. Bien qu'il soit indiqué que c'est susceptible de changer, il nous est quand même indiqué sur le roadbook que les premières navettes partent à partir de midi de Lans-en-Vercors, horaire également annoncé par le speaker au micro à un moment. Or, il nous est indiqué que la première ne sera finalement qu'à 14h... Et encore, la certitude n'est pas totale !

Heureusement, j'ai la chance d'être ramené sur Seyssins par un coureur après avoir longtemps discuté de tout et de rien avec son frère, lui aussi engagé sur le 20km. Cette attente de la navette aura au moins permis de sympathiser avec quelques concurrents avec qui l'on a pu blablater autour d'une table pendant quelques dizaines de minutes.


6 commentaires

Commentaire de TomTrailRunner posté le 23-08-2018 à 21:50:19

une belle semaine dis donc : on attend la fin du récit :)

Commentaire de DavidSMFC posté le 23-08-2018 à 21:54:13

Merci Thomas ! Les trois prochains jours promettent d'être bien chargés :)

Commentaire de samontetro posté le 24-08-2018 à 23:35:12

Et oui, pour pouvoir vous encourager je suis allé bosser en courant par les sentiers (une vingtaine de kms avec 400mD+ et 1100mD-...)! Rencontre furtive d'un kikoureur en pleine course mais très sympa! Joli week-end qui t'attend en perspective! Peut être à dimanche côté Chartreuse....

Commentaire de DavidSMFC posté le 24-08-2018 à 23:44:37

Sympa comme crochet ! :-P

En espérant que nous pourrons nous recroiser oui. Je profite de mes vacances dans le coin pour découvrir la course sous de nombreux aspects et en même temps connaître un peu mieux Grenoble et ses massifs environnants.. Je commence à avoir davantage de repères^^

Commentaire de IziiJon posté le 17-09-2018 à 17:54:11

On sent que t'as été "facile", t'as peut-être pu mieux profiter des 2 courses comme ça :p
Pour les douleurs ventrales en descente, j'avais le même souci avant, avec un peu de gainage tout roule maintenant, ça te donne peut-être une piste...

Commentaire de DavidSMFC posté le 17-09-2018 à 23:53:21

C'est clairement ce que je me dis avec du recul, oui.

Du gainage, j'en fais avec le Badminton mais il y a moyen d'en faire encore davantage oui, merci pour la piste ;-)

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