L'auteur : Louis_Savoyat
La course : Embrunman
Date : 15/8/2017
Lieu : Embrun (Hautes-Alpes)
Affichage : 2320 vues
Distance : 233km
Objectif : Objectif majeur
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Embrunman 2017 “le Mythe” by Louis Savoyat
C’est en septembre 2016 lors de mon tout premier triathlon à Bois le Roi (distance L) que j’ai décidé de faire un jour l’aventure “Ironman” sur ultra-longue distance.
Cette décision s’est prise alors que j’étais dans le dur lors du semi-marathon de la partie course à pied de l’épreuve. Il devait y avoir bien plus terrible comme sensation de souffrance en pensant aux triathlètes qui partaient à l’assaut d’un marathon après quasiment 4 km de natation et 188 km de vélo.
Rien que d’y penser, ce genre de défi complètement dingue avait pour effet de me motiver. Je me suis dis qu’un jour je ferai un triathlon Ironman et qu’uniquement à partir de ce moment là je pourrais me plaindre de la difficulté lors de l’effort en course.
Cette réflexion m’avait alors tellement reboosté. Peu importe quand et où, je me devais de relever ce défi.
Pour réaliser ce projet, il fallait un triathlon distance Ironman qui me permettrait d’effectuer une préparation sérieuse (donc avec du temps) et une localisation géographique pas trop loin de mes lieux de résidence (pour des questions pratiques).
Seul “l’Embrunman” avec ses 5000m de dénivelé dans les hautes Alpes répondait à ces critères.
J’ai commencé à répandre cette idée de projet autour de mon entourage pour avoir quelques avis : beaucoup voyait ce projet comme un défi trop ambitieux en comparaison avec mes quelques mois d’expérience dans la triple discipline.
En mai 2017, j’étais inscrit pour l’Embrunman.
J’étais alors engagé à aller au bout de cette idée lancée en l’air en septembre 2016.
J’ai donc pris ma préparation au sérieux réellement 3 mois avant l’événement même si je m'entrainais depuis longtemps pour pouvoir créer cette “caisse”, comme on dit, pour supporter cette journée de l’extrême.
Sacrifices, persévérance et détermination furent les mots qui résumèrent ma préparation.
J’arrivais donc dans la région trois jours avant le jour J pour récupérer mon dossard et pour obtenir un maximum d’infos sur la course. L’avant veille aura été dédiée à la reconnaissance de la première partie de la course à pied. J’ai pu repérer la cote de 1,5 km avant d’entrer dans Embrun qui me paraissait alors roulante et sans difficulté prononcée (c’est ce que je croyais…).
J’ai pu reconnaître la partie vélo en voiture pour les côtes de Saint-Apollinaire, Pallon et Chalvet.
La veille fut l’occasion de faire à la nage un tour du plan d’eau et de prendre quelques repères avant de déposer mon vélo dans le parc. Après présentation de mon vélo de chrono au sas d’entrée, un arbitre m’a demandé de le mettre de côté pour… le contrôler à la caméra thermique afin de lever tous doutes de dopage mécanique. Par la suite, j’ai retrouvé mes caisses et sacs personnalisés dédiés aux coureurs avant de me projeter dans le lendemain : demain c’est le grand jour.
Dernier soin énergisant procurée par ma tante afin d’évacuer les tensions et au lit pour 22h.
Réveil 2h50 du matin, sensations étranges de se lever pour une journée qui s’annonce si spéciale ! Petit déj / brunch complet : thé, galette et semoule de riz, banane, compote et oeufs. L’ultime plein avant de prendre la direction d’Embrun, en voiture en famille.
Sur la route en voiture, il fait nuit noire je pense bien sûr à l’épreuve, oui ça fait 3 mois que j’y pense et cela fait même 10 jours que je ne pense absolument qu’à ça ! Cette course et ses préparatifs rythment votre quotidien. Vous êtes carrément obnubilé par elle.
Curieusement je suis plutôt serein car tout à bien été fait jusqu’à présent donc il n’y a aucune raison de se mettre la pression.
J’ai la chance d’avoir une maman super attentionnée qui m’a fait un massage aux huiles essentielles durant le trajet qui nous reliaient à Embrun.
Ces derniers jours plus cajolé que moi, il n’y avait pas. Cela a son importance sans aucun doute.
Tellement attentionnée même que, pour l’anecdote, j’avais repéré, dans un des sacs liés aux préparatifs du matos... de perfusion (avec la poche de plastique, perfuseur, perfusions glucosées au cas où je tombe dans les pommes...) !! Vous imaginez ?? (attention aux premiers qui commence à parler dopage)
Histoire de te faire comprendre que tout était prévu pour que tu puisses décéder sereinement AHAHAH !
Arrivé à Embrun, mon petit frère de 14 ans m’a bien fait rire : à 04H00 du matin en voyant le tapis bleu de l’aire d’arrivée “Ici il y a tous les gars les plus déter’ de France”. Il n’avait pas complètement tort.
Moi je suis dans le total inconnu : je ne parviens pas à faire d’estimation sur mes temps ni sur mon classement final. Vaguement je savais que je devrais tomber au moins sous les 15 heures mais c’est tout. En fait je voulais vivre l’aventure et vivre ma course à fond !
Préparatifs dans la nuit d’Embrun, tout se déroule comme cela avait été méticuleusement pensé.
Il y a un moment de stress à 05H00 du mat’ car je suis sorti du parc à vélo par le mauvais endroit, les vigiles ne voulaient pas me laisser rentrer à nouveau. Heureusement un arbitre me permet de passer.
Je passe la combi et ça y est, je peux commencer ma course avec mon échauffement dans l’eau de la nuit du plan d’eau (car oui pour moi quand vous avez commencé votre échauffement vous avez commencé votre course). Je me mets à l’eau. C’est impressionnant car vous nagez de nuit mais au final pas de soucis car je connais précisément tous mes mouvements, j’ai des sensations que je trouve toutes suite très bonnes. Je me sens très fort. J’attends avec impatience cette confirmation.
A 5h40 je regagne mon emplacement vélo pour les ultimes moments de recueillements. Je fais deux exercices de projections mentales pour les transitions : un pour T1 à la sortie de l’eau et l’autre pour T2 une fois le vélo posé. Je projette mes gestes à venir et l’ordre exact pour enfiler chaque affaire. Le premier dans 1h30 environ et le second dans l’après-midi. Je respecterai ces schémas pour ne pas perdre de temps.
Départ de nuit, dernier petit moment de recueillement perso (j’invoque au passage les dieux du triathlon pour qu’ils laissent mon vélo tranquille aujourd’hui : par pitié “pas de problèmes techniques!”)
Tous les concurrents se réunissent autour de la plage et de l’arche de départ. Les femmes partent. Les minutes s’égrènent. Franchement je pense à ce moment à rien. Tout avait été déjà fait.
Coup de feu synonyme de départ pour cette course de cinglé qui m’anime depuis plusieurs mois : ça y est : c’est maintenant !
Aujourd’hui c’est triathlon, aujourd’hui c’est le grand jour et on va se faire mal !
Entrée dans l’eau de suite sur un bon rythme en mode crawl polo sur plusieurs dizaines de mètres avant de rejoindre la première boué situé au niveau du ponton. Les flashs canardent dans la pénombre du plan d’eau.
Sans surprise : ça bagarre dans l’eau, il y a de la tension dans ce lac.
On sent de suite que tout le monde est dans sa bulle, dans sa course, dans son jour. D’ailleurs c’est une chose qui se vérifiera plus tard sur le vélo : personne ou presque ne se parle ! Malgré l’affluence de cycliste sur le circuit de la course tout le monde est concentré et semble prendre au sérieux l’Embrunman.
Une fois la première bouée passée, je peux commencer à réellement poser ma nage. Je fais en sorte d’allonger un maximum mes mouvements comme travaillé à l’entraînement tout en tirant et en poussant avec efficacité.
Je suis très observateur car je sens qu’il y a beaucoup de monde à mes côtés. Je ne suis pas l’aise comme j’aimerais l’être.
Malgré le monde je fais le pari de prendre toutes les bouées à la corde “main gauche comme annoncé la veille au briefing”. Cette stratégie est payante car les ralentissements aux approches des bouées sont modérés.
Je boucle le premier tour sur un rythme qui me convient mais je sens que mentalement je ne suis pas encore 100% dedans. Je manque un peu de concentration car je regarde décidément trop autour de moi. Le deuxième tour est beaucoup plus satisfaisant de ce point de vue là : je ne pense cette fois-ci qu’à ma nage et aux bouées qui me servent de check point.
Ce matin, la natation semblait me réussir et me procurer beaucoup de sensations : j’ai adoré me mêler à cette géante bagarre, à cet amas de poisson au corps noir et à la tête blanche. Ce matin j’y ai pris goût.. Finalement je trouve que les groupes de nageurs ne se sont jamais étendue : on était toujours aussi groupé du début à la fin. Jamais je ne me suis senti esseulé dans l’eau. Pour preuve j’ai du donner quelques coups dans la bataille mais j’en ai aussi pris puisque j’ai du prendre 10 secondes pour remettre mes lunettes après avoir pris un bras qui trainait dans la figure.
Le soleil est maintenant bien levé et on retrouve une eau tout à fait claire pour nager. Cette luminosité me permet de m’accrocher plus facilement aux bouts de pieds qui s’agitent devant moi.
Je termine mon deuxième tour qui m’a paru beaucoup plus court que le premier. Il était tout de même temps car mes bras et mes épaules (celle de gauche particulièrement) commençait à faiblir, ce qui est bien normal !
A l’approche de la grosse arche de départ Decathlon je sens que j’ai pied, signe que la natation est terminée. Je ne manque pas de glisser sur la dalle recouverte d’algues juste avant de sortir de l’eau. Je suis fier de la natation que je viens de faire par rapport à mon passif dans la discipline. La différence est clairement flagrante par rapport à mon premier triathlon il y a 11 mois.
Hop on enlève dès la sortie de l’eau le haut de la combi, le bonnet les lunettes avant de rejoindre mon emplacement vélo qui se situe dans l’avant dernière rangée en raison de mon dossard élevé, le 1010. Je vois qu’il reste encore pas mal de vélo dans le parc mais beaucoup d’emplacement sont vides. A vue d’oeil ça devait être du 50 / 50 donc j’estimais que je devais être à la sortie de la natation dans le haut de la 2ème partie du classement.
Comme prévu je me sèche rapidement, je me débarbouille le visage avec un gant de toilette avant de marcher sur ma combi pour qu’elle puisse glisser sur mes jambes. Je prends aussi 30 secondes pour sécher le bouts des doigts de pieds. (je pense que sur un format comme cela, il est en effet plus intéressant de prendre ce temps pour mieux performer après et éviter toutes potentielles ampoules sur marathon qui serait synonyme de contre performance).
Le premier tiers (si l’on suit le découpage par discipline) de l’Ironman était bouclé, je suis fier de ce que je viens de faire. Je me nourris de cette fierté qui aura au delà de la valeur symbolique servit de catalyseur à ma motivation pour le début de la partie vélo car tout de suite ça monte sec !
En même temps qu’on sort du lac, on sort du calme et on se rend compte de l’ampleur de l’événement depuis l'intérieur puisque le public donne de la voix et vous lance de la plus belle des manières sur le début de cette partie cycliste.
Toujours un brin trop observateur je me dis que tout le monde est nonchalant, que tous mes concurrents se traînent, alors je ne sais vraiment pas quoi penser : soit tout le monde a décidé de partir doucement au vue de la longue et dure journée qui s’annonce ? (et c’est légitime !), Soit il n’y a ici que des gens “moyens” à vélo dans la continuité du classement de la natation ? Soit c’est moi qui suis euphorique et qui part trop vite ? Ou bien les trois ?
Après ces questions je regarde pour la première fois ma fréquence cardiaque pour trouver des réponses. Celle-ci indique 180 bpm ce qui est pour moi très élevé ! Je me dis dans un même temps que cette indication n’a finalement pas beaucoup de valeur car ma fréquence a été tronquée par l’environnement de compétition et cette excitation qui a du activer mon système nerveux sympathique plus que d’habitude.
Alors j’écoute mes jambes pendant que je suis en train de déposer vraiment tout le monde dans cette montée de Saint-Apollinaire.
Le constat est que j’ai des cannes qui se portent très bien, je suis très souple et je me sens incroyablement léger donc je me pose moins de questions : j’y vais et j’appuie sur les pédales tout en veillant à ne pas trop puiser dans mes réserves d’énergies (c’est encore trop tôt pour prétendre “taper dans les réserves”) !
Saint-Apollinaire se monte donc très bien sur le 39x25/23 sur un revêtement nickel, pourcentage raisonnable qui n’excède pas les 6% avec tout de même un petit passage à 18% sur quelques dizaines de mètres où il faut bien tirer sur les bras et donner des francs coups de reins.
Je retrouve les premières pentes négatives du tracé vélo avant de plonger dans la descente vers Prunière pour rejoindre Savines le Lac.
Le revêtement est toujours excellent et la descente que je n’avais pas reconnu propose des courbes faciles à négocier… sur la partie haute du moins ! Car mon Embrunman aurait bien pu se stopper brutalement : après une longue courbe à droite bien prise, je me lance à pleines balles dans un virage à gauche qui d’apparence n’a rien d’exceptionnel mais qui en fait est relativement serré et donne sur une route étroite.
Je donne un premier coup de patin mais je vais trop vite. Je suis parti pour faire un “tout droit” dans le vide ! Je tire à fond sur mes manettes de freins, alors que je me penche sur la gauche. Ma roue arrière chasse violemment au point de faire presque malgré moi décaler ma chaussure gauche. Je ne sais pas par quel miracle mais ce réflexe m'a permis de me reculer sur l’arrière de mon vélo et de retrouver un semblant d’équilibre pour finalement redresser à temps ma machine.
Je sais que je suis passé très près de la catastrophe mais ma première réaction fut en fait d’en rire et de ne pas prendre cette alerte au sérieux du tout (ça ne sert à rien si ce n’est de s’enfermer dans la peur des descentes pour être crispé durant tout le parcours vélo dans les descentes et dans celle de l’Isoard : non merci ! ).
Le mec juste derrière moi ne devait pas être du même avis vu comment il m’a gueulé dessus quand il m’a vu en train de réaliser mon numéro de cirque. Je crois que je lui ai fait peur.
La raison de cette erreur je la connaissais : j’étais trop confiant sur l’utilisation de mon matériel que je ne connaissais pas suffisamment. C’était une des premières fois que j’utilisais des patins carbones sur jantes hautes et ça freine vraiment que dalle par rapport aux patins de frein traditionnels !
S’il vous plaît pour un tel objectif : ne faites pas comme moi ! Ne vous lancez pas bêtement à l’aveugle en priant pour que ça passe, repérez plutôt les points délicats et plus que tout : faites en sorte de savoir comment votre matériel répond !
Après Saint-Apo, on retrouve un faux plat descendant avant de traverser le lac Serre-Ponçon par le long pont (moment magique au passage) avant d’entrer dans Savines.
Les kilomètres commencent à s’enchaîner. Je m’économise franchement et je fais en sorte de “brider” mon allure car je pense à “l’après”. Mes sensations sont toujours très bonnes avec une fréquence de pédalage qui gravite autour des 95 tour/minute. Cela se confirme donc : je suis dans un grand jour ! Je suis plutôt bien relâché sur mon vélo de chrono malgré le haut de mon buste qui a été émoussé par la natation.
Je saute les ravitos : je suis content de tout avoir dans mon dos et sur mon vélo. Je me l'étais dit : je veux “faire la course”. Ce n’est pas une erreur car je reste très consciencieux et rigoureux sur l’essence que je donne à mon moteur.
Les indications fournies par mon compteur et cardio confirme ma bonne progression
Je remets l’aimant de mon compteur à la main car celui s’est décentré après un nid de poule passé un peu vite.
Je passe le rond-point des Ores ambiance Tour de France ! Je croise ma petite famille qui m’encourage de vives voix.
On est à 65 kilomètres de courses et je commence à sentir que mes jambes commencent à s'alourdir. Je fais en sorte de jouer du braquet, je gère.
Avant d’arriver sur Vars et Guillestre, la pente reprend avec des pourcentages pas évidents à négocier. Ces types de côte font mal car ne ressortent pas sur le papier. On a tendance à beaucoup se concentrer sur Saint-Apolinaire, l’Isoard, Pallon et Chalvet mais il y a beaucoup plus que cela..
A l’approche de Saint-Clément : pareil ça monte, ça descend,... On trouve des amas énormes de cycliste par endroit, et puis là, tout le monde draft à tout vas dans ces portions légèrement montantes (c’est pas beau !).
On approche petit à petit du monument Isoard mais j’ai un coup de moins bien physique dans le long faux plat qui mène au sommet de ce col “Hors catégorie”. Ces gorges du Guil bien que magnifiques sont usantes et là je sais que je laisse du jus... Le temps commence à me paraître long ici et pourtant il n’est même pas encore possible de penser à l’arrivée de la course : 4h30 de course parcourues sur les 15h prévues, c’est encore beaucoup trop tôt. Je sais que je perds quelques places et je vois des grappes de coureurs s’éloigner. Après une brève relance en danseuse, une cartouche CO2 pourtant vissée tombe de mon porte-bidon. Pas grave, il m’en reste une deuxième mais vissée de la même manière. Je me disais que si celle-ci avait la même idée de s’enfuir comme sa grande soeur et que si crevaison il y avait, j’étais cuit ! Mais pas de panique, je me dis que n’arrivera pas.
(pour l’histoire, ma deuxième cartouche était bien tombée.. J’avais donc pris un risque important de poursuivre sans même le savoir)
Au fil des kilomètres la pente s’accentue. On prend à gauche et là on y est : on attaque l’Isoard, 16km d’ascension à quasiment 7% de pourcentage !
J’alterne ce début de montée entre le 39x28 et le 39x25. La pente semble me faire du bien car je retrouve des sensations qui s’étaient un temps éclipsées.
Je trouve rapidement mon rythme, la chaleur tape en cette fin de matinée. Là il n’est plus question de sauter les bidons aux ravitos sous peine de sanction physique.
J’attaque l’Isoard en alternant le 39x28/25/23 et là c’est la grosse ascension. Je retrouve mes sensations disparues. Je redeviens aérien. J’alterne position assise et en danseuse en dominant mon vélo. Le coup de pédale est très souple.
On tape maintenant dans le très dur, et je vois des gars qui sont vraiment à la peine avec leur chaîne tout à gauche en moulinant mais sans aucune souplesse. Ils me renvoient l’impression de faire presque du surplace.
Dans Arvieux je m’asperge abondamment d’eau puis j’ouvre complètement le maillot. Plus c’est dur plus mes sensations sont bonnes. Je double du monde. Je me sens super léger. L’immersion avec mon vélo et avec ce col est totale, j’ai l’impression de voler avec cet état d’euphorie qui me transcende. On parle de flow de la performance et bien moi dans cette montée j’ai connu plus que jamais cet état. Je savais que je faisais une excellente montée, les kilomètres défilaient et j’étais toujours aussi bien voire même de mieux en mieux.
J’entre dans la forêt de pin, les mètres de l’ascension défilent tout seul !
A quatre kilomètres du sommet, mon frère et ma tante me doublent en voiture. Je leurs lancent “j’ai des jambes de feu !” et je prends un bidon d’eau au passage (mais chuuut; c’est interdit).
Cependant, juste après avoir passé la Case-Déserte, je déraille : j’étais sur le grand plateau durant ce passage mais le retour sur le petit ne se fait pas correctement, ma chaîne saute du dérailleur avant. Je n’arrive pas à faire la gymnastique de dérailleur nécessaire pour remettre la chaîne sans avoir à m’arrêter. Je laisse donc 30 secondes s’envolées gratuitement...
J’arrive au ravito de l’Isoard. Celui-ci est personnalisé c’est à dire que dans chaque sac il y a ce que les concurrents ont décidé d’y mettre. J’y récupère un oeuf dur, pâtes de fruits, mes gels ainsi qu’un journal pour le glisser dans le maillot pour la descente. Je chope au passage une banane qui ira dans ma poche. Je termine mon plein en prenant 3 bidons. Ceux-ci m’alourdiront dans la descente. En somme j’ai fait un arrêt express sans même prendre le temps d’admirer le paysage que je bascule déjà dans la descente avec le but de la faire à bloc.
Globalement je dois avouer que je fais une mauvaise descente. Celle-ci commence très mal car dès le deuxième virage, je rate complètement ma trajectoire en virant trop tard. Bien que le revêtement soit impeccable, j’ai du mal à virer dans ces longues courbes. Je regrette mon vélo de chrono finalement plus pour les parties techniques que pour les montées. Quelques concurrents que j’avais doublés dans l'ascension me rattrapent dans cette descente.
La fin de la descente est heureusement beaucoup plus roulante avec un bon schuss où j’attendrais les 70 km/h. Appuyer sur les pédales avec mon 53x11 ne me fait gagner quasiment pas de temps donc je n’ai plus qu’à caler mes épaules sur les prolongateurs et me faire le plus petit possible pour gagner en aérodynamisme.
Je profite de la descente et de la roue libre pour décaler mon pied droit puis mon pied gauche pour secouer mes jambes dans le vide car celles-ci sont lourdes. Je ne sais pas si ces quelques gestes auront une influence sur le reste de la course mais en tout cas sur le moment ça me fait du bien !
Je suis décidément vraiment à la peine avec mon vélo de chrono qui vire mal. Mes trajectoires sont moyennes pour ne pas dire mauvaises, je n’arrive pas à repiquer une fois mon virage engagé. Je me fais encore deux bonnes frayeurs dans cette descente l’une en virant trop tard et l’autre.... bah pareil !
J’arrive à pleine vitesse dans Briançon, j’ai du prendre un nid de poule à fond car ma roue arrière a sauté et un de mes bidons s’est envolé.
Je profite de cette période de moindre effort pour faire un nouvel état des lieux de ma course.
Je me souviens m'être à de nombreuses reprises mis en garde pour la seconde partie de course. Pour moi l’Embrunman commençait vraiment à ce stade de la course : une fois Briançon passé.
La chaleur se faisait vraiment sentir après avoir retrouvé une altitude basse. Je redouble donc de vigilance sur le couple hydratation / nutrition.
On a tourné en prenant la direction du retour et ça se sent car le vent est là. Il est très défavorable et souffle comme l’annonçait la météo pour ce début d’après midi.
Dans les faux plat descendants je prends quelques rafales tellement fortes que celles-ci me font me déporter sur la gauche. Les cosmic 40mm de mon pote Ludo (qui au passage m’aura vraiment équipé de la tête au pied, merci Ludo !) ne représentent à ce moment plus du tout un avantage par rapport à des jantes basses. Maintenir la position sur les prolongateurs n’était encore une fois pas chose facile non plus. La natation a laissé des traces sur le haut du corps et cela plus que je ne l’aurai pensé.
A ce stade, je fais comme prévu dans mes préparatifs, c’est à dire que je pense à ce qu’il m’attend après : je pense “Pallon”, “Chalvet” et “Marathon”.
Je repère chaque passage qui se présente au loin devant moi pour prédire le développement idéal à utiliser pour passer vite toutes ces difficultés.
Il m’est compliqué de décrire le paysage tant je suis focalisé sur les coups de pédales que je donne.
Après avoir côtoyé une route irrégulière et venteuse où il faut alterner les positions sur prolongateurs et sur poignée de frein en danseuse, je me présente enfin au pied de la deuxième grosse difficulté de ce parcours vélo.
Pallon la terrible ? Pas tant que cela : dès le début de la montée ça grimpe très fort avec des pourcentages à vue d’oeil supérieur à 10%. J’opte rapidement pour mon 39x28 et je trouve les mêmes sensations que dans l’Isoard. La présence des supporters sous cette chaleur suffocante fait vraiment du bien. Un gars sur la bas côté me fait la réflexion “allez, il y a encore du jus dans la machine, ça se voit”, “je lui réponds ”oui encore un peu !”. Je continue donc ma progression et je saute de coureur en coureur en faisant en sorte de les déposer. Désolé mais ça fait du bien de savoir que tout le monde est en train de galérer alors que toi tu es bien !
Une fois Pallon mangée, je pense “Chalvet” et “Marathon” (essayez cela : découpez la course en étapes distinctes avec vos points de passage pour vous concentrer sur ce que vous vivez maintenant en gardant tout de même un dans un petit coin de votre tête “l’après”. Physiquement plus de doute, il y a de la fatigue : mes mollets sont lourds, mes fessiers brûlent mais j’ai toujours du peps et des sensations toujours aussi bonnes.
Les ravitos se multiplient pour moi alors que je n’avais rien pris de ce qui avait été proposé par l’organisation depuis quasiment l’Isoard. Je gueule “isostar” et “de l’eau” pour que les bénévoles qui devaient avoir quasiment mon âge me tendent les bidons. C’est vraiment top de profiter de ce genre de ravitaillements express !
Durant cette seconde partie du vélo et après Pallon plus particulièrement, j’aurais drastiquement augmenté ma consommation liquide.
Les bidons blancs tendus par les bénévoles volent partout et s’accumulent sur le bas côté. Les boissons énergétiques proposées par l’organisation me permettent d’alterner avec la boisson que je buvais jusqu’à présent, je constate à quel point cela conforte mon organisme et me fait du bien. (Dans des courses comme ça, varier, c’est ce qu’il y a de mieux !)
Au total durant cette journée j’ai du mal à estimer combien de litres d’eau j’ai dû ingurgiter mais je devais être à probablement 10 L de liquide sur le triathlon.
Après plus de 170 kilomètres de vélo très usants en solo, je me présente pour l’ultime difficulté du parcours vélo : la côte de Chalvet.
Je croise les premiers monstres à pied qui ont déjà entamés leurs marathons. Je suis pressé de les retrouver !
Je chope une bouteille d’1,5L à un petit garçon qui me la tend pour me la vider sur la tête... (la température excédant les 33°C en ce début d’après-midi) ça ma vraiment fait du bien !
Cette fois-ci je ressens vraiment la difficulté, sous cette grosse chaleur et je constate ma progressive perte de lucidité puisque je fais 10 mètres sur le bas côté en roulant dans l’herbe. Le gars que j’avais doublé il y a 20 sec m’a fait la réflexion “c’est pas assez dur comme cela ?!” Néanmoins, je grimpe toujours très bien. J’aurais donc réalisé un parfait sans faute dans les ascensions en vélo !
Cette micro alerte me permet de me mettre une claque pour aborder la descente vigilant. J’ai très bien fait car la descente est très sinueuse : le revêtement à l’inverse de Saint-Apo, Izoard ou Pallon est cette fois-ci vraiment pourri avec des nids de poules et du gravier à gogo alors qu’on a 180 km dans les jambes et un cerveau qui est entrain de s’endormir.
Je retrouve le tapis bleu du parc à vélo avec la foule qui vous accueille. Obligé de faire la descente du vélo à la “triathlète” en passant la jambe derrière la selle pour le style !
Je passe la ligne et je me dirige vers mon emplacement tout au fond du parc vélo.
Pour cette T2, je m’applique pour faire tout comme ce qui avait été planifié. Et enfiler toutes mes affaires de course à pied.
Constat : il y a assez peu de vélo dans le parc à vélo et je sais que j’ai fait un gros parcours cycliste, mais une seule chose me reste en tête : le marathon. C’est le moment de vérité : comment va réagir mon corps après ces longues heures d’effort cumulées et ce changement de discipline ?
C’était toute la problématique de mon plan d’entraînement. La réponse est imminente...
Dès la sortie du parc à vélo, je prends la décision instantanée voire instinctive de jeter ma ceinture avec mes gourdes à ma tante sur le côté car je sens que celle-ci me généra plus qu’autre chose.
Je fais attention de ne pas me montrer trop brusque sur mes premières foulées à pied. Je veux que mes jambes puissent vivrent, elles aussi, confortablement leur transition. Après quelques minutes de mise en route, celles-ci vont bien et supportent le changement d’effort (le nombre de session d’entraînement où j’aurais chaussé les baskets pour faire un footing de 5 bornes après mes sorties vélo de 120 kilomètres ont porté leurs fruits !) Donc j’y vais franchement et je mets du rythme.
On retrouve énormément de concurrents et de supporters sur cette digue du plan d’eau qui forme un aller-retour.
Paradoxalement il y a beaucoup moins de monde dans la côte de ce parcours quelques kilomètres plus tard. Je marche dans celle-ci car il n’est tout simplement pas rentable de chercher à courir. Après cette côte, on traverse Embrun par un faux plat montant où encore une fois, un tapis est déployé pour les coureurs avec beaucoup de bruit pour vous accueillir. Il y a de l’émotion car j’ai cette sensation d’être vraiment au bon endroit au bon moment, en train de faire ce que je voulais faire et cela jusqu’à présent avec la manière.
La deuxième partie du parcours en quittant la ville nous fait passer par des chemins bitumés ou de terres caillouteux sans difficulté à signaler. C’est l’occasion pour moi de prendre des repères pour les deux prochains tours.
Je fais un premier tour dans l’euphorie ( avec même le 94ème temps signé sur la deuxième partie du tracé), encore une fois, je me sens fort : tout le monde est avec toi, des petits te tendent les mains pour faire des tope-là que j’accepte volontiers : ça me nourrit, ça me booste et je déroule un max.
Bien sûr je savais qu’il s’agissait du piège dans lequel il ne fallait pas tomber, c’est pourquoi je continuais à me “brider”, à modérer mon allure. Je pense que j’aurais dû le faire encore plus tôt car j'allais payer les efforts consenties dès l’entame du deuxième tour.
Quand je passe sur la ligne je me sens encore bien, c’est ce que je fais remarquer à mon père “Je suis pas mal !” Je récupère mon premier bracelet jaune synonyme de l'entame du 2ème tour. (le bracelet suivant sera lui de couleur orange).
Le deuxième tour est donc ni plus ni moins horrible avec des limites mentales que je repousse. Pas de surprise c’est ce que je suis venu chercher, je suis prêt pour ça. L’organisme me dit “non”, le mental me dit “oui”. Cependant je sais que l’arrivée était encore loin (à plus de 25 kilomètres) et que je ne peux pas encore adopter la tactique du “je m’accroche jusqu’à la fin” : c’est trop tôt.
Le parcours à pied nous fait repasser sur la fin du parcours cycliste et je vois les gars qui n’ont pas encore fini leur vélo : “je suis très loin devant eux”. Encore une fois je me nourris de ces détails, ça me motive.
Mon allure de course est clairement faible par rapport à ce que je proposais il y a une heure encore. Alors je m'accroche à tout ce qui peut faire passer plus vite ce moment. Je maintiens un rythme en m’accrochant à un coureur qui en est au même stade que moi dans la course puisqu’il n’a un qu’un bracelet jaune autour de son poignet.
On court l’un à côté de l’autre pendant deux bornes puis on échange un regard et il me dit “mais pourquoi on fait ça ?!”, en référence à cette course pour barjos. Ces mots m’ont fait sourire, je lui ai répondu “je crois qu’on aime bien ça” et je poursuis mon calvaire.
J’en suis maintenant à 11h de course. 11h à tout donner depuis le début de cette journée. Put***, qu’est ce que c’est dur !
Dans le même temps, je vois que je suis loin d’être la personne la plus en détresse à ce stade de la course vu le nombre d’ambulance de la Croix Rouge qui sont intervenues à l’entame du tour de circuit juste avant la montée d’Embrun. Les concurrents victimes de déshydratation ou d’épuisement semblaient tomber un à un.
Je vois aussi pas mal de mecs épuisés, assis en tailleur sur le côté de la route avec un visage presque livide. J’en croise également beaucoup qui sont contraint à la marche avec leurs compagnes qui les tirent pour les faire repartir au pas de course mais généralement sans succès…
Je me nourris du malheur des autres, c’est un peu cruel mais il s’agit après tout de concurrents. Ça me fiche la patate de savoir que mon organisme, lui, a encore un peu de répondant malgré tous ces kilomètres accumulés.
Je repasse devant mes parents et là mes sensations ont changé : ce n’est plus pareil, je sens que mon organisme est en train de se détraquer. Il devient faible. Maintenir l’allure du premier tour n’est plus possible et rien que de courir devient chose compliquée.
J’étais alors devant une énigme à résoudre. Je devais y venir à bout car la suite de ma progression était clairement compromise. Sur le moment, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il m’arrivait : je m’étais hydraté plus que correctement depuis le début de la journée, je ne manquais pas de sels minéraux, je ne manquais pas de sucre, mais le constat était que mon organisme demandait quelque chose... Mais quoi ??
Il m’est venu un éclair de lucidité en faisant le point avec l’état de mon organisme. Je repense aux paroles de Cyrille Gindre dans son livre Le Vivant et l’Entraînement, 2007 (qui est au passage une vrai mine d’or si vous vous intéressez à la thématique de l’entraînement) dans son concept du “grand” (ex : l’entraînement suivi par l’athlète, importance capitale) et du “petit” (ex : les apports externes, importance moindre), il arrive parfois que “le petit” surclasse “le grand”. C’est ce que j’ai retrouvé après coup :
“Sur la seule base d'une carence en fer, les performances peuvent chuter, l'humeur s'obscurcir, le comportement changer, le cœur s'accélérer… Sur la seule base des éléments qui le façonnent, le tout peut changer. Le fer nous le susurre ; et combiens d'autres observations encore ? Le sucre vient à manquer dans nos muscles et nous imaginons un gros gâteau qui s’offre à nous. Besoin de sucre ? Après 3 heures de VTT parfois le sucre nous dégoûte. Plus de gâteaux seuls les fruits nous attirent. besoin d'eau ? Pour d'autres même boire est un supplice. Les envies vont au jambon ou aux chips parfois. Des chips en course ? Faut-il être fou ? Faut-il avoir besoin de sel ? Sucre, eau, sel.... arrive-t-il que le petit informe le grand ? “ (Partie 4 “Les étages du vivant”)
C’était juste incroyable car j’étais entrain de vivre exactement ce scénario. Après avoir pris un verre d’eau tendu par un bénévole, j’ai compris à ce moment ce que voulait mon organisme : il me fallait de l’eau, de l’eau plate, et rien de plus !
A la mi-parcours du marathon je fis un arrêt pour vider mon sac à eau contenant encore de la boisson énergétique pour le remplir de Cristalline.
Ca n’a pas raté, mon organisme s’est remis en marche au bout de cinq minutes, j’allais mieux, je pouvais reprendre un bon rythme de course, le calvaire était fini !
A quoi ça tient une performance ou une contre-performance ? A une pensée ?
Finalement, là où j’ai ressenti le plus de fierté dans cette course ne fut pas le dépassement de l’effort dans la souffrance physique (car de toute manière sur distance Ironman vous-y êtes contraint) mais finalement plus la capacité que j’avais développée pour me comprendre, pour comprendre mon organisme.
Troisième et dernier tour, je récupère le dernier bracelet orange “je savais que j’avais affronté le plus dur” dans ce deuxième tour, ça ne pouvait maintenant qu’être plus facile. J’avais compris mon organisme, j’avais résolu la propre “équation” de mon corps. A partir de ce moment mon corps ne représentait plus un frein par rapport à mon niveau de détermination.
Une fois la dernière côte avalée, je lançais un rythme fort avec un état d’euphorie énorme (je repensais à mon ascension de l’Izoard dans la matinée : c’était pareil). Je traversais Embrun et sa foule pour la dernière fois en me nourrissant de l’ambiance des rues traversées.
Les encouragements liés à mon dossard reprennent de plus belle “Allez 10-10”, “You’ve got a good number” “tu tiens le bon bout”, “tu y es presque”, mon état devait être communicatif... Je savais qu’une fois mon rythme reprit après la dernière côte, c’était gagné ! C’est d’ailleurs ce que je lançais à mon père même s’il me restait encore 8 bornes.
Mes deux frères et mon père me rejoignent et m’accompagnent pendant quelques mètres. Pas de trop près car c’est interdit et les arbitres sont aux aguets. Mon frère fait la réflexion “il est encore serein” En effet, je savais que “le plus gros était fait”, maintenant je pouvais me le dire sans me mentir !
Je finis le dernier tour heureux, un sourire s'était progressivement installé sur mon visage ce que beaucoup de spectateurs ont remarqué car les encouragements se sont multipliés pour le “10-10”.
Pour finir ma course à fond et pour vider les ultimes gouttes de jus qui me restaient encore dans le réservoir. J’ai fait en sorte de redécouper mon ultime tour en deux segment distincts : le premier avait pour but d’aller chercher les bords de la Durance en donnant tout ce qui me restait, une fois que celle-ci aura été atteinte, je savais que l’émotion allait me porter pour la fin de course et pour les quatre bornes restants.
Je ne m’étais pas trompé, car en plus du côté symbolique de finir avec la Durance (je me suis dit “tu es aussi rapide que le courant, tu n’as plus qu’à le suivre”), c’était la dernière longue ligne droite du circuit avant de rejoindre le parc et la ligne d’arrivée. Là, je vous assure que peu importe votre état vous ne sentez plus rien du tout, c’est une sensation unique : vous êtes “anesthésié”, dans un “autre monde”, et vous arrivez à remettre du rythme !
Je franchis la ligne : sensations juste indescriptibles... Tellement tellement particulières...
Haie d’honneur, médaille, polo finisher, même si je joue le jeu à fond, je m’en fous. Mon véritable bonheur se situe dans l’atteinte de mon objectif et dans les sensations uniques que j’ai vécues aujourd’hui. J’ai trouvé un vrai plaisir à souffrir ici et sur ce format XXL. A relancer l’allure malgré les jambes qui brulent. A ne pas écouter mon corps qui disait STOP.
Jamais je n’avais connu un tel niveau de bonheur. Pour la première fois j’étais en mesure de le mesurer et JAMAIS il n’avait atteint un niveau aussi élevé !
Du temps, des entraînements et des transformations se sont produites sur de nombreux plans depuis 11 mois où j’ai pris cette décision d’abord anodine puis sérieuse de m’aligner sur format Ironman ! Je pense que c’est l’importance accordée au challenge fixé 11 mois plus tôt qui m’a permis de réaliser cette journée.
1h17min nat (696ème/ 1095) - 07h37 vélo (241ème/1095) - 04h20 run (206ème/1095) T1=5min37; T2=7min49.
Soit, Embrunman 2017 :
13h29min29sec, 232ème/1095 concurrents, une course “dix sur dix”, une ÉNORME surprise pour un de mes plus beaux cadeaux d’anniversaire. Deux jours plus tard, je fêtais mes 21 ans.
Alors à tous ceux qui hésitent pour passer sur distance ironman s'il vous plaît : Démystifiez le mythe.
Inscrivez-vous à l’Embrunman sans même vous demander si vous en êtes capable.
Si vous hésitez, le secret c’est selon moi de respecter l’ordre suivant : 1) je m’inscris 2) je réfléchis à comment je vais faire pour préparer une telle course et pas l’inverse. Apprenez à vous gérer dans l’effort et dans la douleur et Embrunman passera presque tout seul.
Louis
Reportage vidéo :
Partie 1 'épreuve" : www.youtube.com/watch?v=rgTLkuorGKI
Partie 2 "Débriefing" : www.youtube.com/watch?v=RtdzDWqK4Z8
10 commentaires
Commentaire de Manuwak59 posté le 12-09-2017 à 15:26:15
Bravo belle réussite !!!
Commentaire de Louis_Savoyat posté le 30-09-2017 à 11:18:25
Merci !!
Commentaire de stphane posté le 12-09-2017 à 22:37:14
Ça me donne presque envie de m'inscrire... Félicitation !!
Commentaire de Louis_Savoyat posté le 30-09-2017 à 11:19:10
Merci! Il faut s'inscrire, le jeu en vaut la chandelle !
Commentaire de Shoto posté le 13-09-2017 à 19:07:46
Magnifique course et magnifique compte rendu. J aime beaucoup ton descriptif de ta gestion de ton effort et de tes ressentis. Bravo et merci.
Commentaire de Louis_Savoyat posté le 30-09-2017 à 11:19:51
Avec plaisir !
Commentaire de augustin posté le 19-09-2017 à 11:48:49
Merci pour ce compte-rendu sympa, belle course et sacrée perf en vélo! j'ai fait Embrun il y a pile 10 ans....ca m'a projeté dans la course!
Commentaire de Louis_Savoyat posté le 30-09-2017 à 11:20:39
Merci. Envie de retenter l'aventure 10 ans après ?
Commentaire de savoyatj posté le 06-10-2017 à 19:29:54
Top nickel tout ça!!!
Commentaire de seb-007 posté le 09-08-2019 à 12:10:48
Préparant l'embrunman 2019, je viens de me relire qq compte-rendus, et vraiment chapeau !!! Ce type de retour me donne déjà envie d'y etre (mm si je ne joue pas dans la mm cour que toi en terme de temps ;)). Merci pour ce partage.
Juste une petite question pour les changements aux transitions : on peut se changer sous la serviette ou il faut impérativement aller sous la tente ?
Pour l'anecdote : j'ai le dossard 1010 :) !!
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