L'auteur : caral
La course : Grand Raid 73
Date : 27/5/2017
Lieu : Cruet (Savoie)
Affichage : 1752 vues
Distance : 73km
Objectif : Pas d'objectif
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oh que ce fut chaud!!!
Pour commencer des mercis:
à l'organisation
aux bénévoles qui ont vraiment été formidables
à la kiné qui m'a beaucoup fait mal et m'a fait beaucoup de bien.
La course:
avec un départ à 5h du mat' nous avons bénéficié d'une fraîcheur -toute relative- mais bien agréable. Parce que sur le Grand Raid les festivités commencent très vite. Après un départ aux fumigènes, et quelques foulées dans les vignes, nous attaquons le 1er morceau de cette journée qui va accumuler les difficultés. Montée donc à la roche du Guet par le col du mont. C'est sans aucun doute l'ascension la plus facile de la journée! Avalée en 1h20, sans forcer, mais il faut dire que je connais bien.
Ensuite longue, très longue partie pour rejoindre le lac de la Thuile, avec quelques remontées qui font bien mal aux jambes -déjà! Au lac, le ravito, bien venu. Je retrouve Mazbert, qui repart avant moi et que je ne reverrai plus. Ah, jeunesse! Je refais le plein d'eau -je naurais jamais autant bu sur un trail, il faut dire que depuis ue le soleil s'est levé, ça chauffe. Au départ du ravito, vérification de la quantité d'eau, je suis en règle!
On remonte en direction du col du Mont, mais on bifurque dans la montée et nous nous dirigeons vers le relais. Nous descendons en direction de la route du col puis on attaque la 1ère vraie difficulté de la journée: le pic de la Sauge. Oh misère, quelle ascension! Le rythme est lent, mais assuré mais que c'est long! Sur la fin, j'ai l'impression d'arriver et puis non, je n'y suis toujour pas. Et moi je connais. Je plains ceux qui ne connaissent pas. Enfin le contrôle. Tête connue, du coup un verre de coca frais, merci! Mais l'ascension n'est pas terminée!! Allez je repars. Le sommet se trouve bien sûr en plein soleil et ça cogne. Heureusement on replonge très vite sous les feuillages. Comme je suis incapable de faire une course à Cruet sans m'esquinter, j'en profite pour me faire un barbelé dans lequel je coince mon compress sport. Résultat: en voulant le décrocher, le barbelé baisse le compress sur la cheville. Résultat immédiat, une énorme crampe au mollet que je mets plusieurs mns à faire passer en hurlant. Je repars, le mollet bien saignant. Et puis bientôt deuxième ascension: la Galop' par la crête. Pas moyen d'échapper au soleil, à la chaleur. Dur...
Heureusement ce n'est pas trop long, j'arrive au sommet. Contrôle, on m'annonce 140è, je me voyais plus dans les profondeurs du classement -mais ça va venir! descente de la Galop', et puis descente vers Aillon le jeune. En chemin, des bénévoles ont installé une buvette d'eau fraîche plus des seaux pour se tremper. Le bonheur!!! Merci à vous. Je m'arrose copieusement tout en sachant qu'en quelques mns je serai totalement sec, mais c'est tellement bon!
Aillon le jeune, ça y est. Pas mal d'abandons à Aillon, ça dérouille! J'ai mal aux jambes, on m'indique que la kiné est encore là. Je vais la voir, elle s'appprête à partir mais elle accepte de s'occuper de moi. 20 mns de douleur mais quel bien au redémarrage. Cela m'a pris 20 mns mais ça valait le coup parce que ce sont ses soins qui me permettront de finir. Et ça repart, direction le Colombier. Gros, gros morceau. Je rattrappe St'Ar qui se repose. Je ne le reverrai que bien plus tard, il a subi une hypo interminable. L'ascension vers le col est très très longue et va nécessiter de ma part plusieurs pauses. Depuis Aillon, je n'arrive plus à manger du solide, je me "nourris" à l'eau et au liquide énergisant, ça finit par être un peu juste. Mais ça monte en compagnie d'un coureur qui restera avec moi jusqu'au sommet. Enfin, nous arrivons au col, encore des abandons. Pour l'instant il n'en est pas question. Le soleil s'est caché derrière les nuages, on va faire l'ascension à l'ombre, et dans une relative fraîcheur parce que souffle un léger courant d'air. On monte, doucement, doucement, mais on finit par arriver. Il pleur quelques gouttes, j'espère pour les bénévoles que ça ne s'est pas trop gâté. 38 mns de montée, je pensais mettre 1h et quart. La descente est pénible, mon compagnon qui craint pour la BH du Pélat s'en va. Je ne me fais plus trop d'illusion sur ma capacité à la passer mais j'ai décidé de ne pas abandonner. Je serais éventuellement mis hors course mais j'irai jusqu'au Pélat!
Descente puis montée. Arrivé aux chalets de la Fulie, salut Bubulle!!! Et puis merci au monsieur qui nous installé un point d'eau. C'est génial. Je discute un moment avec Bubulle qui me confirme que ça va ête très juste pour la barrière. Tant pis, j'aurais fait le max. Je repars. Et bientôt j'apreçois le sommet du Pélat et je me confirme que je n'y arrivais pas. Je monte, l'heure avance. Je me fais rattrpapper par un jeune, je le laisse passer en l'encourageant, lui peut le faire. On sort de la forêt et j'aperçois le sommet. Et je finis par me dire que finalement tout n'est peut-être pas perdu. et je ne sais pas où je vais chercher les ressources qui me permettent d'accélérer encore et encore. je rattrappe presque le jeune, je monte, je monte, et enfin j'arrive au contrôle à 18h50. J'ai 10mns à moi! La kiné est là que je remercie à nouveau. Du coca, une soupe, quel bonheur mais impossible d'avaler les pâtes, je me contente du liquide mais qu'est-ce que ça fait du bien. J'attaque la descente à 18h59. J'ai retrouvé mon compagnon qui va très vite me quitter à nouveau, je vais trop lentement dans la descente!
Et alors là c'est long, mais long... Arrivé au contrôle du col du Marocaz, et là on attaque une partie infernale que je connais pour l'avoir pratiquée sur le petit Savoyard mais qui là me tue complètement. Je sais qu'il y a un ravito au bout, mais il est où le bout? Je râle tout seul, ces foutus bouts de montée abruptes me tuent le moral et le physique. Et enfin ça redescend. Je suis tellement content que je mets le turbo. Franchement, je ne sais pas où je vais chercher tout ça mais je sais que je tape à fond dans les réserves et ça va bien que je sais qu'il n'y aura plus de montées! Le ravito, enfin! Mais qu'est-ce qu'ils sont sympas ces bénévoles. Ils nous encouragent, ils sont au petits soins, y en a même un qui me sort ma frontale du sac! Formidables! Je repars sous les encouragements et les applaudissements, ils ne sont que 4 ou 5, ils font du bruit comme 20!
Et j'entame la longue descente vers Cruet. je me donne comme heure d'arrivée 22h. Alors faut y aller. Et j'y vais. Je double 3 coureurs dans la descente! Il m'arrive même de courir dans la partie goudronnée avant d'arriver dans Cruet. Ah tiens, la petite montée qui fait mal avant d'entamer la descente finale. Je vois les lumières, je traverse la route sous les encouragements, les applaudissements, et ça y est je l'ai fait. 22h02, putain que c'est bon. Je suis accueilli comme si j'avais gagné ça fait plaisir, et d'ailleurs n'ai je pas un peu gagné?
Je m'arrose, je discute un moment avec Gilbert, vais saluer Bubule et vais boire ma bière. Tiens, ma kiné! Encore merci. Et mon compagnon de route. On discute et puis je pars me prendre un bain, une douche et me foutre au lit. Mais avant je coupe les téléphones pour pas être réveillé demain matin.
Quelle course! Des paysages à couper le souffle, j'ai beau les connaître, je ne m'en lasse pas. Mais dur, en plus avec ce cagnard terrible. Mais j'ai fini et l'Opinel je vais le conserver précieusement comme un de mes plus beaux trophées. Je disais hier soir à Gilbert que c'était vraisemblablement mon dernier long, ce matin, je ne sais plus. Parce que j'ai eu mal, c'est sûr, mais c'était tellement bien. Les paysages, le parcours. Et l'ambiance. Pas beaucoup de courses où on a une ambiance pareille. Alors...
Comment je finis? Parce que je ne voulais pas abandonner. Et puis -certains savent que je cours pour une association- je m'étais promis de finir pour Vahina. Parce que quand on sait ce qu'elle vit, ce que vit sa famille, les douleurs physiques et mentales que l'on subit sur un trail ne sont pas grand chose. Alors, Vahina, Fanny, Valentin, cette course est pour vous!
17 commentaires
Commentaire de ironmyth posté le 28-05-2017 à 11:56:32
Bravo, et énorme respect pour avoir trouvé les ressources de finir !!
Commentaire de PhilippeG-638 posté le 28-05-2017 à 12:36:03
Bravo Caral, chapeau, pas facile que de devoir jongler avec les barrières horaires...
Félicitations de ne pas avoir renoncé !
Commentaire de caral posté le 28-05-2017 à 12:41:49
Merci de vos comm!
Commentaire de bubulle posté le 28-05-2017 à 14:30:58
Gros respect. Il fallait se mettre minable pour passer cette BH du Pelat et ce que, vous avez fait, toi et la petite dizaine de coureurs qui se sont battus avec, c'est énorme, et un gros moment de trail, comme on s'est dit avec st_ar....
Super content de t'avoir croisé plusieurs fois sur ce week-end, y compris sur le parcours. Et j'ai adoré le vidage de gourde sur la tête à la fin !
Commentaire de caral posté le 28-05-2017 à 14:59:46
Merci bubule. Ce fut un plaisir et une grande aide de vous voir tous les benevoles en general et toi en particulier pour la motivation que vous mavez donnée
Commentaire de coco38 posté le 28-05-2017 à 16:35:43
Quelle course !!! La chaleur, le suspens des BH et quelle volonté ! Immense Bravo Alain.
Commentaire de caral posté le 28-05-2017 à 19:54:52
Merci a toi. A un de ces jours!
Commentaire de paspeur posté le 28-05-2017 à 19:11:00
Bravo, pour cette édition, tu as presque réussi à éviter tous les pièges poser sur le parcours.
Pas touché un arbre cette année
Commentaire de caral posté le 28-05-2017 à 19:56:44
Faut croire que je m'ameliore en prenant de l'âge!!! Et puis fallait bien que jarrive a la faire celle là
Commentaire de mazbert posté le 28-05-2017 à 19:49:03
Respect Alain! Celle là elle en vaut 2 ou 3. A une prochaine j'espère pour du plus court et moins chaud !!!
Commentaire de caral posté le 28-05-2017 à 19:57:42
Salut a toi et merci. Jai vu que tu as bien fini toutes mes félicitations. A un de ces jours!
Commentaire de st ar posté le 28-05-2017 à 20:59:56
super Caral !!! heureux de t'avoir rencontré. On a bien souffert hier mais quel bonheur à l'arrivée.
Commentaire de Cheville de Miel posté le 28-05-2017 à 21:02:52
Une belle cousette! Encore merci pour ta lampe, je l'ai confié a Manu à l'arrivée. Un départ très prudent m'a sans doute aidé a mieux finir sans avoir le BH au miche! En tout cas chapeau!
Commentaire de forestberto posté le 29-05-2017 à 18:16:28
la vie est pleine de surprises car dans le premier commentaire que je parcours , je me reconnais ...je suis effectivement ton compagnon de route CH'TI ! jamais nous n'avons renoncé ...même quand en bas du colombier le pointage nous a annoncé que nous aurions peu de chances de passer la barrière horaire de 19 h...Mais nous y sommes parvenus ! c'est vrai qu'après le mont Pelat , dans la descente je suis parti ...après m’être rendu compte , dans un intervalle de lucidité retrouvée, que j'avais sur moi les clés du véhicule (Ouppss!) et que mon binôme qui avait abandonné depuis 15 h , attendait en bas sans avoir pu se changer , etc.
Je suis heureux que tu ais pu finir pour cette jeune fille et les autres ! nous sommes souvent les pas des autres sur ces épreuves , ces autres si importants ! A bientôt peut être sur d'autres trails ...nous serons sur l'Aravis dans 4 semaines et bonne récupération !
Commentaire de caral posté le 29-05-2017 à 18:44:34
Eh salut!!!! très content d'avoir fait cette course en ta compagnie en partie. Cela fait toujours du bien à l'un et à l'autre. Et il faut saavoir quand rester et quand partir, je te l'ai dit cela n'a pas été un problème! Je suis très heureux d'avoir fini en effet pour moi et pour elle. A 12C4
Commentaire de st ar posté le 30-05-2017 à 11:16:42
ah super caral ! je revis encore cette course à travers ton récit, c'est génial ;)
quelle bagarre tu as mené aussi contre cette barrière ...
bravo!
Commentaire de Arclusaz posté le 13-06-2017 à 12:19:25
Bravo Alain ! ça c'est fait et bien fait. ça fait mal mais c'est bon, c'est un "drôle" de sport. Et dans de tels paysages, ça passe mieux.
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