L'auteur : ilcourtlefuret
La course : Trail de Noyarey - 21 km
Date : 9/4/2017
Lieu : Noyarey (Isère)
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Distance : 18km
Objectif : Pas d'objectif
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Un beau parcours très exigeant!
Premier dossard de l’année ! pas vraiment anticipé celui-là, j’avais d’autres courses en tête pour le début d’année mais pas la motivation suffisante pour m’aligner à un départ, et une petite blessure au mollet en mars qui me pousse à accentuer mes entrainements vélos : ça tombe bien, depuis que j’ai acheté mon vélo de route en juillet, j’ai fait des progrès rapides, bien plus que tout ce que j’ai pu connaitre en course à pied. Mon avenir sportif est peut-être à chercher de ce côté-là ?
Enfin il y a tout de même le marathon d’Annecy fin avril, mon tout premier, et je tiens à me donner une marque de référence donc pas question d’y aller en touriste et il me faut au moins une course pour sentir l’effet que ça fait de courir avec un dossard et tirer un peu sur la machine, histoire de voir ce que ça donne. En plus il y a plein de kikous dont mon adversaire préféré le Loup des steppes, ainsi que Richard92 avec qui nous co-voiturons. Sur place on reconnait de loin le Kéké qui arbore une casquette griffée de son pseudo (pratique pour que tout le monde sache bien qui il est !), ainsi que Noruas. Je me fais mon petit pronostic en misant sur Richard premier kikou suivi du Loup capable de créer la surprise devant le Kéké (vu ses entrainements sur Strava il en est bien capable !). Je m’estime un peu en retrait, je n’ai pas fait assez de km à pieds cette année pour être encore au top. Heureusement je mise sur la caisse que donne le vélo mais côté jambes j’attends de voir si elles tiennent. Qui plus est je mise sur une stratégie risquée, partir léger et sans eau en pensant m’arrêter un peu plus aux ravitos. Quant à Noruas il annonce très prudent un sub 3h mais on sent bien qu’il en garde en réserve…
Je fignole mon échauffement tout seul mais l’heure a tourné et au départ tout le monde se presse déjà, je partirai donc dans le milieu de peloton alors que je vois devant mes adversaires bien mieux placés.
Top départ, ça bouchonne sévère et je me faufile du mieux que je peux pour me replacer. Rapidement je rejoins le Loup à qui je lance un « je te surveille », qui n’a pas l’air de l’émouvoir puisqu’il me répond sans se retourner « je sais »… l’instinct animal ? Averti par notre confrontation à Crossey je n’ai pas envie d’être trop tôt son gibier et je le laisse légèrement devant histoire de voir son allure. Après une portion roulante ça commence à monter doucement, on se trouve coude à coude mais j’ai les jambes qui me démangent et je craque, je commence à partir devant. J’espère grignoter une avance suffisante cette fois, je tente à nouveau ma chance. Les montées se font de plus en plus sévères et je continue à remonter des grappes de coureurs, sans trop me poser de questions. Sans jamais regarder derrière car j’ai trop peur de voir la bête me chasser. Parfois quand un coureur me rattrape j’ai l’impression de sentir son souffle ou voir son ombre sur mes talons, c’est presque flippant en fait.
Quelques relances et descentes bien placées permettent de faire tourner les jambes et regagner un peu de vitesse, jusqu’à cette grande piste droite qui mène au premier ravitaillement. Ça va vite, je fais un chassé croisé avec un vétéran en rouge avec qui on se suivra jusqu’au bout, je trouve son allure intéressante et essaie de ne pas me laisser distancer quand il passe devant, puis je le reprends et ainsi de suite.
Un des rares moments où on court vraiment
Au ravito comme prévu je prends le temps de boire beaucoup, un verre, deux verres, trois verres,…. Toujours pas de Loup, si, ça y est il est là ! je prends un dernier verre et repars derrière lui, on attaque la pire montée du parcours qui commence par une sorte de chemin dégueu plein de caillasses moussues qui roulent sous les pieds, puis il y a des passages au milieu d’arbres couchés, bref, un peu de tout ce qu’on peut trouver de pire sur ces coteaux du Vercors.
Et pourtant les bénévoles ont fait du boulot!
Finalement c’est encore là que je m’en sors le mieux et à nouveau je distance mon meilleur ennemi, va-t-il craquer ? ce n’est pas faute d’essayer et à ce moment j’espère bien lui mettre une grosse mine au moral, du genre à l’écœurer au point qu’il renonce même à espérer me revoir ; Enfin, je sais que je rêve et je me donne moins de1 % de chances de réussir, mais sur un coup de bluff pourquoi pas ? Sauf que dans la descente il s’accroche toujours à moi et on fait la remontée vers Ezy, point haut du parcours, en chassé croisé où chacun observe l’autre. Mon vétéran rouge n’est jamais loin et on est souvent en groupe de 3 à se suivre, c’est encore assez plaisant. Arrive alors la descente meurtrière dans l’herbe dont Richard nous avait parlé en nous disant qu’elle faisait « 200-300m de long ». Heu, c’est plutôt la valeur du dénivelé qu’il fallait dire ! Et en effet cette descente est une tuerie, très raide, pleine de dévers, les cuisses brulent. Heureusement le terrain est sec et le vétéran (qui s’appelle en fait Thierry) fait office de lièvre, suivi du Loup et moi-même pour fermer la marche, plutôt satisfait de ne pas avoir à jouer les meneurs d’allure. Ça file plutôt vite mais tout le monde se tient. Par contre je commence à douter, le second ravito se fait vraiment désirer, j’ai soif et je ne me sens plus en zone de confort. On rattaque d’ailleurs une route en montée où comme beaucoup je ne fais que marcher alors que le Loup devant continue de trotter et remonte pas mal de places. Le deuxième ravito est en fait le premier auquel on repasse, j’avale à toute vitesse plein de verres d’eau mais le mal est fait, je ne suis plus assez hydraté, mes jambes ne me portent plus.
On repart en chasse mais ça sent la fin...
Mon adversaire s'est déjà échappé, et en plus tranquille
Il n’y a plus que de la descente ou presque et la fin devient cauchemardesque, je ralentis de plus en plus. A l’arrivée dans le village je me fais dépasser plusieurs fois sans réagir, j’ai maintenant des crampes aux deux mollets, vivement l’arche. Je vois Thierry me passer mais c’est le dernier, un dernier tour du petit parc et c’est fini en 2h17, le Loup est arrivé depuis un peu plus d’une minute, le Kéké en 2h13 n’était pas si loin, et Richard en 2h04 comme prévu intouchable finit même premier V1 ! la classe !
Au bilan je paie mon déficit de km à pied ces derniers mois ainsi que la bêtise de partir sans eau, ça serait passé avec un temps plus frais mais aujourd’hui il faisait beaucoup trop chaud pour se permettre une telle audace. Mon premier duel de 2017 se finit sur une défaite honorable et on s’est bien tiré la bourre, je ne garde que que les bons souvenirs, j’attends la revanche avec impatience.
Touché mais pas coulé
Une petite cure de soin et ça repart...
7 commentaires
Commentaire de Noruas posté le 25-04-2017 à 16:22:17
Belle course quand même! Mais c'est vrai qu'il faisait vraiment chaud et que seul le kéké peut se permettre de partir sans eau!
Je l'ai adoré moi cette descente de la Cuche!
Commentaire de ilcourtlefuret posté le 25-04-2017 à 22:36:42
Moi aussi j'ai aimé la descente mais je l'ai payé cher ensuite! Bravo si tu as réussi à mieux gérer car moi je me suis sans doute laisser entraîner par une cadence trop élevée pour moi en ce début de saison....
Commentaire de Albacor38 posté le 25-04-2017 à 21:58:17
Honnêtement je pense que le niveau en cyclotourisme est encore plus élevé qu'en CàP. Mais une chose est sûre si tu progresses en vélo tu progresseras (encore et) aussi en course à pieds.
Sinon ton meilleur "ennemi" est beaucoup trop fort. De mon côté je joue le confort en me confrontant au Bouk :)
PS: juste irrésistible tes petits furets... :)
Commentaire de ilcourtlefuret posté le 25-04-2017 à 22:40:35
On verra très bientôt les résultats en cyclo ;-) quant au loup il peut courir je l'aurai quand même!
Et sinon c'est sur que les petites bêtes sont adorables, mais il faut en avoir pour se rendre compte à quel point :-)
Commentaire de le_kéké posté le 26-04-2017 à 13:37:06
Belle course le furet, fallait pas trop que je traine j'en avais qq uns aux fesses. Tu as de la chance d'avoir des progrès fulgurant en vélo car perso autant je trouve que c'est parfait pour l'entrainement en CAP, autant je vois très très peu de progrès et mes temps stava sont minables dans ce sport. Sinon j'ai eu un peu peur aussi d'avoir fait une erreur en partant sans eau mais finalement avec toutes ces montées c'est pas mal de voyager léger. En tout cas ce trail de Noyarey je l'ai vraiment trouvé au top, tout ce que j'aime dans ce sport était dans cette course.
A la prochaine, sur un terrain qui m'est moins favorable je risque de moins faire le malin ;-)
Commentaire de ilcourtlefuret posté le 26-04-2017 à 16:25:26
merci! tu as encore un peu de marge mais ça peut se rétrécir ;-) Sur le GD tu seras sur ton terrain par contre. Et comme tu sembles être un chameau tu seras surement moins lesté que moi cette fois ci!
Commentaire de la buse de Noyarey posté le 27-04-2017 à 19:16:00
Merci pour le récit.En ce qui concerne les ravitos , on en mettrait bien un en plus mais comme toujours , c'est une question de personnel et on est pas très nombreux.
N'oubliez pas qu'on remet ça le 07 mai avec la montée d'Ezy
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