L'auteur : Spir
La course : Saintésprint
Date : 6/12/2015
Lieu : Soucieu En Jarrest (Rhône)
Affichage : 4205 vues
Distance : 22km
Matos : Salomon Fellraiser
Porte-bidon 2x500 mL
Objectif : Faire un temps
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Qu'on le veuille ou non, à Lyon, il y a deux moyens de savoir que l'année se termine : la fête des Lumières et la SaintéLyon.
Quatre ans que l'année se termine sur un SaintéTruc. Trois ans de Saintexpress, dont deux à se dire « plus jamais ça » avant de passer à « la grande », l'an dernier.
Sauf que depuis septembre, d'autres impératifs font que je ne peux courir au mieux que deux fois par semaine, parfois une, parfois pas. Donc inenvisageable de m'inscrire sur un format conséquent. J'avais déjà testé pour ma première Saintexpress, ce n'est pas une bonne idée.
Reste le « petit » format. Avec le foncier acquis pour l'UTCO et l'Echappée Belle, je ne me faisais pas de soucis pour la distance. Restait juste à refaire un peu de vitesse.
En plus, c'est une course que je pouvais faire en quasi temps masqué : départ à 20h30 de chez moi à pied, fin de la course vers 1h du mat et dodo à 2h. Idéal quoi !
Et voilà comment on se retrouve inscrit à la ….
Saintesprint 2015
J'ai retiré mon dossard à 13h ce samedi 5 décembre dans une Halle quasi déserte. Le portail d'arrivée est déjà allumé. Fouille à l'entrée, ambiance post-attentats oblige, récupération de l'enveloppe et du bonnet de bain (enfin, pardon, du « cadeau coureur »). Ça m'en fera trois comme ça, même si j'ai une petite préférence pour le blanc Lafuma et hop, retour à la maison.
Ce soir, c'est pâtes, pour le plus grand plaisir des enfants qui aimeraient bien que j'aille courir tous les soirs, du coup. Petits bisous, départ pour la Halle située à 500m de là. L'ambiance est radicalement différente. Les stands du village expo sont en train de plier les gaules et des coureurs sont étalés partout.
Je retrouve des copains dans un coin un peu plus calme. On discute puis se dirige vers l'extérieur. C'est fou : d'un coup il n'y a plus personne.
Il est 21h10. C'est noir de monde dehors. Sauf qu'on ne sait pas où aller. Il y a encore des dossards noir de la SaintéLyon, beaucoup de Vert (Saintexpress) et quelques violets ici et là (Saintesprint). On ne sait pas où se prennent les bus. Les coureurs commencent à remonter le long de la Halle. Des bus descendent dans l'autre sens, pleins. Le temps passe, des dossards verts courent dans tous les sens, visiblement inquiets d'avoir un bus pour Sainte-Catherine. Nous on s'inquiète aussi, parce que d'un coup, il n'y a plus de « violets » autour. C'est vraiment le bordel...
Aucun représentant de l'orga à l'horizon, juste un gars qui fait de grands signes aux bus qui passent, tous étiquetés « Sainte-Catherine ». Ça devient franchement pénible. Je commence à avoir froid et il est bientôt 22h15... D'après le Roadbook, les bus étaient à 21h15.
Sans que je comprenne bien comment, le trottoir se vide. On est un groupe d'une soixantaine de personnes à attendre. Enfin, un bus « Soucieu » arrive. Il est 22h30.
Le chauffeur nous annonce que le départ est retardé de 20 min. Ça m'enquiquine d'être parti si tard, y'aura pas moyen de s'échauffer.
Départ
Bon an mal an, on arrive à Soucieu. Je laisse les copains qui doivent aller poser leurs sacs, on se retrouvera à l'arrivée. Je me dirige en trottinant vers la ligne de départ.
Le parcours part de la Mairie avant de rejoindre la trace de la SaintéLyon. Il y a en gros 3,5 km de route, dont une bonne partie en faux-plat descendant avant d'attaquer le premier chemin, relativement étroit. Il va donc falloir partir vite pour ne pas se retrouver pris dans les bouchons à cet endroit. Sauf qu'avec l'excitation du départ, tout le monde va partir vite.
Je me faufile avant que ce ne soit trop dense pour me rapprocher le plus possible de l'arche. Quelques consignes, une minute d'applaudissements en mémoire des victimes du 13 novembre, le compte à rebours sur Light my Way et pan ! C'est parti.
Soucieu - 23h20
Bon, faut pas trop gamberger parce que c'est parti vite là. Le peloton s'étire dans les rues. Premier km en légère côte à 13,8 km/h, c'est un peu violent comme échauffement. Les trois suivants se font à 15, jusqu'à la passerelle sur le Furon en bas de ce fameux petit chemin et la première vraie côte. Au moins, le bouchon a été évité.
Ça se calme un peu maintenant. Le peloton s'est bien étiré. Voilà déjà la remontée, puis la première descente vers le Garon. On traverse sur une passerelle métallique avant de reprendre une côte bien sèche, variante de dernière minute par rapport au parcours initial.
Et bien cette côte, elle est vraiment sèche. En plus, elle est farcie de petits cailloux. Du coup, je marche.
Heureusement, la côte sèche est courte. On redescend vers le Garon par des Esses plutôt rigolos qui permettent de voir le ruban de frontales s'étirer devant et derrière. On reprend le tracé initial, sur la route qui va nous amener au pied de la montée des Lapins.
Un petit groupe de supporters nous encourage à l'entrée du chemin. Je leur adresse un petit « bonsoir » et « merci » avant de partir à l'assaut du Lapin.
La montée se fait en alternant marche et trottinage. Curieusement, d'après Strava, j'ai battu mon PR sur ce segment.
En haut de la côte, il faut relancer, entrer dans le village et rejoindre le ravito de Chaponost.
Chaponost – 11,3 km - 53'24 - 65ème
Ça sent la veillée d'armes dans le gymnase. Il est complètement désert, aux bénévoles et à un coureur près. J'adresse un grand merci et bonne soirée à tout le monde en entrant, et ils se mettent tous à applaudir pendant que je traverse ! J'ai l'impression d'être à l'arrivée d'un marathon olympique !
Je range ce beau souvenir dans un coin de ma tête en sortant. C'est qu'il y a le parc du Boulard à traverser maintenant. Je réussi à mettre le pied dans l'UNIQUE flaque de boue du parcours, mais bon, ça va.
Les jambes commencent à tirer un peu. J'attends avec impatience l'arrivée sur les aqueducs. A l'entrée du chemin du Devais, un coureur est au sol. « Ça va ? » oui, ça va, mais il s'est tordu la cheville. Ça paraît nouille comme ça, vu que la route est en très bon état et qu'il n'y a même pas de verglas, mais c'est souvent dans les moments où on se relâche que ça arrive...
Bon, puisque ça va, je continue. Descente vers les acqueducs, puis la fameuse montée de Beaunant. Je m'étais promis de la courir celle là, mais ce sera pour une autre fois. Je limite un peu la casse en alternant 10-15 pas de marche, 10 pas au trot.
Je sens bien que la lumière est en train de s'éteindre à l'intérieur. L’entraînement plus light de ces trois derniers mois se fait sentir...
Entrée dans le parc aventure. Je suis tout seul. Le gars qui était une cinquantaine de mètres devant moi a disparu dans les virages. On reprend le chemin « saintélyon », qui ne semble ouvert que pour la course et nous fait faire un bon détour dans les bois, mais nous fait éviter les escaliers (si dangereux quand ils sont humides) et les cabanes d'accueil du parc.
C'est au pied de la montée suivante que ça me prend. Un bon gros point de côté, juste sous la côte flottante droite. Dans la montée, ça passe encore, mais le replat suivant est infernal. Je suis obligé de marcher quelques mètres avant de reprendre au petit trot.
Ça ne passe pas. Le seul moyen de soulager le point, c'est de pousser un AAAAAhh sonore sur l'expiration. J'ai l'impression que le son « masse » le diaphragme... Mais bon, j'ai l'air un peu con à râler comme ça tout seul dans la nuit.
Enfin les escaliers et leurs 184 marches. Lecture des inscriptions d'Arclusaz et une petite pensée pour le Berger, que je n'aurai jamais l'occasion de croiser. Les bénévoles nous orientent vers la gauche. Après le « merci bonne soirée » de rigueur, je leur fais remarquer qu'il y a un escalier juste derrière eux qui nous ferait gagner bien du temps, mais ils ne sont pas d'accord...
Les quais, le musée, le pont Raymond Barre et, surprise, le boulevard scientifique coupé à la circulation pour nous permettre d'entrer dans la Halle ! C'était une grosse interrogation ça : comment nous faire traverser cette 2x2 voies passante alors que tout le monde est en plein sprint final, sans exposer les bénévoles à des automobilistes enragés ?
Et bien en coupant la circulation, tout simplement. Sur ce coup là, chapeau l'organisation.
Par contre, sur le placement des panneaux indiquant les derniers hectomètres, il y a encore un peu de boulot, parce qu'il y a des 25m vachement plus longs que d'autres...
Lyon - 21,7 km, plus ou moins 520mD+, 1h48'08, 66ème et 9ème V1H
Et voilà, sous l'arche !
Plus qu'à regarder l'arrivée dans un mouchoir de poche des deux premières filles, attendre les copains, discuter un peu et rentrer se coucher, une bière à la main.
Bien content de cette course.
Bilan
Du côté des -
La gestion des bus est franchement perfectible, ne serait-ce qu'en faisant des annonces dans la Halle pour faire sortir d'abord les concurrents de la Saintexpress, puis ceux de la Saintesprint, ou en densifiant l'affichage.
Du côté des +
la Halle chauffée est un vrai bonheur. Pas à ressortir au froid pour aller chercher le repas.
Les bénévoles souriants
Le balisage bien dense
L'organisation générale (mails de pré-course, retrait des dossards...)
Le tracé est vraiment chouette, avec un dénivelé principalement concentré sur de gros coups de cul (montée du Furon, Lapins, Beaunant, sortie du Parc Aventure)
12 commentaires
Commentaire de Mamanpat posté le 09-12-2015 à 10:06:17
Et ben chapeau ! Jolie perf !
Commentaire de Spir posté le 10-12-2015 à 23:07:03
Tu as l'air de t'être régalée aussi avec ta comparse ! A quand ton CR ?
Commentaire de Arclusaz posté le 09-12-2015 à 18:32:23
Grâce à toi, je sais que mes inscriptions ont tenu jusqu'à environ 1h du matin. Puis les milliers de pieds qui sont passés alliés à la rosée se sont chargés de les effacer.
C'est vraiment mpressionnant comme tu vas vite, c'est normal, tu est un As !
Commentaire de Spir posté le 10-12-2015 à 23:08:46
Merci Laurent, mais les vrais as, ce sont surtout les bénévoles qui nous sourient alors qu'on passe en trombe (en disant bonsoir et merci quand même), et les gens comme toi qui passent du temps pour accompagner les autres !
A un de ces 4 !
Commentaire de Eddy_87 posté le 10-12-2015 à 09:36:28
CR sympa à lire. J'ai également fait la SainteSprint mais comme beaucoup d'autre je suis arrivé en retard sur la ligne de départ => énormément de bouchons. Faire les 3-4 premiers km à 15 km/h pour éviter les bouchons me parait un peu difficile.
Pour Arclusaz: à 1h40 du matin j'ai pu lire Kikourou dans les escaliers, ça fait du bien au moral, merci :)
Commentaire de Spir posté le 10-12-2015 à 23:10:42
Merci Eddy. L'avantage, c'est que je connaissais le terrain et que je savais que les premiers km (en dehors du tout premier) sont descendants, ça aide... Après, les bouchons, c'est aussi l'occasion de discuter ;o)
Commentaire de Eddy_87 posté le 11-12-2015 à 10:33:05
En tout cas bravo pour ta très belle performance! Tu as raison l'ambiance était super sympa sur les premiers km. Contrairement à ce que j'ai pu lire, j'ai pas mal discuté avec les autres coureurs. L'année prochaine je pars devant :)
Commentaire de franck de Brignais posté le 11-12-2015 à 17:02:33
Quelle champion... dire que j'ai partagé une nuit en haute montagne avec toi. Je suis fier !
Bravo l'"as" et quoi qu'en dise certains... tu n'as pas "tort"...
Commentaire de Arclusaz posté le 11-12-2015 à 17:07:18
y en a un qui connnait ses classiques....
Commentaire de Spir posté le 14-12-2015 à 23:45:37
Vu que tu as préféré passer celle-ci en compagnie de ta femme, il fallait bien que je me défoule...
A bientôt !
Commentaire de turtle runner posté le 05-09-2016 à 21:11:44
un kenyan déguisé pour faire un temps pareil dire que j 'ai mis 3 heures pour la faire pour mon premier trail
Commentaire de Spir posté le 18-09-2016 à 23:04:45
En même temps, pour un premier trail et de nuit, ça reste une belle perf ! Et puis tu profites d'autant plus de la "magie des frontales" de la STL ! J'avais fait deux fois le parcours en reco. Quand tu connais bien le chemin, ça aide énormément ! J'espère que tu retentes l'expérience cette année !
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