J’aime bien qu’un plan se déroule sans accroc…

1 km… il reste 1 pu…n de kilomètre et on fait le tour du port. Les jambes sont dures depuis 3 bornes au moins… j’en peux plus et l’émotion commence à m’envahir et me fait suffoquer. Je me reprends, je grimace (pas belles les photos de l’arrivée), les gens m’encouragent. Combien de fois depuis que les drapeaux de 4h15 se sont éloignés je me suis dit « Ne lache rien ». Combien de fois j’ai pensé à la probable arrivée des crampes, combien de fois j’ai pensé aux encouragements d’Arclu et Franck notamment (bon là j’en fais peut-être un peu trop pour les kikous « Lyonnais »).

Je regarde l’Arche que je vois déjà depuis de longues minutes, il faut encore faire 2 virages. Ca y est…le tapis rouge est avancé. Je « sprinte », j’essaye de lever les bras

et je passe la ligne. Je m’arrête et je m’avance vers la préposée aux médailles. Petit sourire crispé… celle-là je l’ai bien mérité.

Flashback :

Novembre 2010 : Je suis à Nice pour le Marathon Nice-Cannes. Après 3 ans de courses à pied uniquement en Trail, on a décidé avec mon ami Dom de faire un Marathon. Tant qu’à faire on le fera sur la côte d’azur. Donc aucune préparation, tourisme, pizza, vin… et pates quand même la veille de la course. Malgré un rythme lent, au semi, je suis déjà grillé. J’ai une cheville en vrac. Le 2^ème semi sera en marchant la moitié du temps. A l’arrivée 5h35. Aucun plaisir. Circulez, y a rien à voir, je ne suis pas emballé par cette expérience et je repars dans mes montagnes.

2011-2014 : je refais quelques courses sur route et je commence à chercher la performance sur semi. Toujours sans entrainement spécifique (Je n’ai jamais fait de séance de « qualité », d’ailleurs je ne sais pas ce que c’est), j’essaye d’améliorer mon chrono. Meilleur perf à 2h00 à St Priest. Nouvelle tentative à Macon. J’explose au km 17 et je finis en 2h03.

Début 2014, après un hiver compliqué personnellement, je renais au semi de Bourg les valence. J’assure un 2h04 avec un rythme régulier.

Je programme ma participation en duo avec une amie au marathon de Nice… et pour me préparer, je m’inscris au Marathon de Lyon !. Tout l’été je ne fais que du bitume… mais seulement quelques séances de fractionnés long sans vraiment connaitre mon AS42 cible. Pas mal de sorties longues qui me donnent quand même bon espoir de pouvoir faire moins de 4h30.

Jour J, je perds tous mes (maigres) moyens. Le cardio s’emballe, je transpire énormément, je m’hydrate mal,… je prends des crampes et je sauve un Sub 5h00 qui me console à peine de ce nouvel échec.

Dès le lendemain, c’est décidé, je ferai Annecy au Printemps et là, bon sang de bonsoir, je vais mettre les moyens.

Plan Annecy, 19 avril 2015 :

• Nouvelles chaussures : Mizuno Wave Inspire

• Trouver un plan d’entrainement : Plan de 13 semaines avec 4 séances par semaine sans VMA

• Apprendre les bases des séances de qualité, les allures, les plages cardio….. Je commence à faire des séances de qualité au mois de décembre, bien avant le début du plan.

Je vous passe le déroulement du Plan. RAS, à peine 1 ou 2 semaines compliquées à gérer en fonction d’un emploi du temps chargé. Tout juste à signaler quelques sorties « tempêtes de neige »… mais bon le Plan se déroule sans accroc.

A si quand même… les progrès sont sensibles et mesurables au niveau du cardio notamment. Je peux ainsi établir un record « off » à moins de 49’ sur 10 km et un record sur semi à Bourg les Valence à 1h53’ avec une belle facilité qui me fait dire que je suis potentiellement autour d’1h50 sur semi.

S-1 :

L’objectif de la dernière semaine est repos et NO-Stress. C’est un peu compliqué quand même quand on s’entraine depuis des mois de se dire que ça va forcément bien se passer… que j’ai fait ce qu’il fallait… que tout ça n’est pas bien grave… bref évacuer la pression.

J’attaque aussi mon habituelle cure de purée d’Amandes complètes et à J-3 ma cure de Malto que je ferai que très partiellement… trop pas bon !

Jour J :

Je covoiture Boblastar (très sympa), la discussion permet je pense d’enlever un peu de tension.

Arrivée à Annecy vers 7h20.

Rencontre avec Manodeoro et Seba21 puis bonjour rapide à Crocsman, son échelle et… son Lapinou. Là aussi la discussion permet d’être plus détendu et de moins penser à la course. En plus à Annecy, contrairement à Lyon, tout est plus cool ; peu de monde, une entrée dans les SAS au dernier moment. En plus la météo est parfaite.

Et en fait tout va se jouer là juste avant le départ… Mon cardio ne marche pas… il ne marchera jamais durant toute la course… au moins je ne serai pas obsédé par la FC !!! Donc plan B, je me place à côté des drapeaux 4h15. Tout mon plan, je l’ai fait avec une AS42 pour 4h13 (10km/h). C’est décidé, je vais les suivre le plus longtemps possible et on verra bien.

Départ tranquille, on passe l’arche 2’ environ après le coup de pistolet.

Les sensations sont bonnes, j’essaye d’être le plus relâché possible en profitant du superbe paysage qu’offre ce parcours. Les premiers kilomètres sont tranquilles. Ça discute tranquillement dans le groupe qui s’est formé. On apprend beaucoup de choses avec les meneurs d’allures comme par exemple que 70% de marathoniens partent trop vite (hein Manodeoro…).

Sinon, ils sont au petit soin et nous conseillent de nous arrêter à chaque ravito pour bien boire.

Ma seule préoccupation dans toute la course sera de bien boire et bien m’alimenter. 7 gels engloutis, plus 2 abricots et 1 morceau de banane à la fin. Je bois aussi à ma gourde régulièrement.

On croise les leaders et les différents drapeaux jusqu’à 3h15 me semble-t-il avant de bifurquer pour atteindre le semi. Bilan à mi-course. Bonnes jambes, tout juste un peu mal sous les pieds et quelques douleurs dans les cuisses. Mais bon jusque-là ça va !

La remontée après Doussard se passe bien et à partir du 25° kilomètre on commence à ramasser les « marcheurs » qui ont explosés.

La sensation d’être lancé dans le « rouleau compresseur » des 4h15 et de voir tous ces agonisants, ça donne la patate. C’est aussi une revanche sur Lyon. C’est la 1^ère fois que je joue à ce point à PacMan ! Les meneurs d’allure nous encouragent encore. Le groupe explose progressivement mais je m’accroche et je relance même dans le petit raidillon dans un village.

30eme kilo, le jambes font mal mais je sens que je peux suivre encore facilement.

35^ème environ ; c’est dur dur, au ravito je repars devant les drapeaux… je sais que je vais lacher, donc je prends un peu d’avance et je donne ce qui me reste.

Après je sais plus très bien mais je crois que les drapeaux me passent alors qu’on aperçoit Annecy dans le fond. Je m’accroche… ne rien lacher… je crois que c’est à ce moment-là que je regarde mon chrono pour la 1^ère fois. 3h53. On est donc vers le 39° kilomètre et c’est là que pour la première fois j’envisage de marcher.

NON, ce n’est pas possible, il reste rien, il faut tenir, tenir, tenir…

Ca y est on est dans Annecy… la suite elle est au début du compte rendu.

MERCI à Polar pour sa ceinture cardio qui vous lache le jour de la course et MERCI aux 2 meneurs d’allure.

Enfin merci aux organisateurs… c’était parfait. Les ravitos, les poubelles tout au long du parcours, les bénévoles au top partout.

… c’est sûr, je reviendrai à Annecy.