L'auteur : Fufanerunner
La course : Marathon d'Annecy
Date : 19/4/2015
Lieu : Annecy (Haute-Savoie)
Affichage : 1843 vues
Distance : 42.195km
Matos : Mizuno Wave Inspire 10
Objectif : Pas d'objectif
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Dimanche 19 avril 2015, 7h00
Réveil tardif mais tranquille.
Le camping s’agite un peu, il n’y a que des coureurs dans les différents mobil-home
Je sors du mien après m’être déguisé en coureur de fond (maillot noir, short noir, un petit buff et mes manchettes et mes éternelles Mizuno Wave Inspire au pied)
Je sors du camping pour aller retrouver Alexandra, Marie et Loïc, trois collègues de boulot, dont 2 super motivés pour leur premier marathon duo : Marie fera le 1er semi d’Annecy à Doussard, et Loïc le retour. Alexandra fait l’intendance, la supportice, la chauffeuse…
On arrive à Annecy, je pose mon sac à la consigne et avec Marie on va dans notre sas de départ.
Dans ma tête j’ai prévu de partir cool pour finir relax en visant plus ou moins les 4h30 (oui, je sais, c’est ridicule, mais attendez la suite de l’histoire !).
Et comme d’hab, je ne vais pas trop m’écouter.
8h30, le départ du Marathon du lac d’Annecy est donné.
Les fauves sont lâchés. 3500 coureurs inscrits pour ce marathon. Le temps est idéal, pas de pluie, des nuages, un peu frais mais pas trop. J’avais prévu un coupe-vent mais je m’en débarrasse vite en passant la ligne de départ et en le jetant sur Loïc.
Je ne suis pas trop loin derrière les meneurs d’allure 4h15, je ne devrais pas, mais je suis bien alors j’avance. Marie vise les 2h15 sur son semi, elle est donc un peu derrière.
Un petit tour dans Annecy, retour sur le bord du lac, passage vers la mairie et on attaque la longue piste cyclable qui va nous emmener jusqu’à Doussard puis nous ramener à Annecy.
C’est mon 4ème marathon ici, je connais un peu le chemin.
5ème km, 30’ de course, je savais que je partais trop vite, mais comme un abruti je continue sur ce rythme qui me va bien pour l'instant...
10ème km, 1h00’, j’approche du camping où je me suis posé avec ma troupe pour quelques jours.
700m plus loin j’ai 3 affreux qui me tombent dessus « Vas-y Papa !!! » «T’arrêtes pas ! » « T’as bientôt fini !!! »….Ça remonte le moral qui pour l’instant n’en à pas trop besoin. On verra au retour.
13ème km, je passe devant le camping des Loulous (Alex, Marie Et Loïc) et je sens une main sur mon épaule, c’est Marie qui me rattrape (Vengeance du semi de Bourg-lès-Valence où, parti 30 minutes après elle, je l'avais rattrapé au bout de 8km !!)
Elle est bien, elle gère tranquille. Moi aussi. On continue tous les 2.
15ème km, 1h30’. On ne va pas tarder à croiser les premiers. Et oui, on fait un aller-retour, donc forcément, y’en a qu’on déjà tourné et qui ne vont pas tarder à nous croiser.
Et voilà, ça fait mal à chaque fois. Je suis au 16ème, les premiers au 27ème et j’ai l’impression qu’ils sont moins fatigués que moi…
20ème km, 2h00’. Je maintiens l’allure nickel. Marie est juste derrière, il lui reste 1km. J’accélère un peu et elle s’accroche
21,100 km Marie passe en 2h09’44’’ (temps de la puce : 2h07) Super contente mais cuite. Encore 200m à faire pour qu’elle passe le dossard à Loïc. Je mets la pression « Elle a fait 5min de moins, toi pareil !!!! » il a prévu 1h45, il mettra 1h38. Bravo les Loulous
Moi je reste concentré sur ma course.
Depuis le début, à chaque ravito je me prends un verre d’eau et une gorgée de la boisson énergétique que je trimbale dans ma petite gourde. Un peu de raisins ou de la banane. Mais j’ai de plus en plus de mal à manger pendant l’effort.
25ème km, 2h31’. Ça y est je décroche !!! Non j’déconne.
Mais je commence à avoir les jambes un peu lourdes et les cuisses qui durcissent. Comme si quelques crampes voulaient venir me dire bonjour. Du coup je ralenti un peu, je prends le temps de faire quelques photos.
Que les montagnes sont belles, encore enneigées sur les sommets, avec le lac en dessous. J’en profite au max. C’est vraiment chouette comme balade. C'est pour ça que je reviens!!
30ème km, 3h05’. J’arrive au camping des Loulous. Alexandra et Marie sont là pour m’encourager. Loïc est passé tellement vite qu’elles ne l’ont pas vu !!
Au 33ème je suis à nouveau avec mes affreux « Pourquoi t’as été si long ??? » « T’as l’air fatigué !! » « Pourquoi tu continues ?? »…Alors comment dire….
En fait depuis le km 26 j’ai les cuisses de plus en plus dures. Pas de douleurs, mais juste des bouts de bois à la place des muscles vous voyez ??!! Les jambes de Pinocchio, ça vous parle ??!! Ben j’ai les mêmes. Mais je fais le gars qui n'a pas mal et j’avance.
Je laisse Madame et mes affreux. Je ne suis pas encore arrivé, et vu que je ralenti encore…
35ème km, 3h39’, Je tiens encore pas mal le rythme du départ. Mais là, après le ravito, c’est le drame. La panne sèche, plus de jus, rien, que dal, l’énergie d’une huitre à la basse saison. Je marche… C’est nul, mais je marche. Dès que je commence à avoir la prétention de vouloir courir, mes cuisses font la gueule. Comme d’hab, les 7 derniers km vont être en mode galère.
38ème, Je me fais doubler par les meneurs 4h30. Je ne cherche même pas à m’accrocher au wagon qui les suit. Je rentre dans Annecy. Ça sent la fin !!!
40ème km, 4h19’. Ça tire de partout, les jambes de bois c’est pénibles pour courir. Mais ce dernier ravito fait du bien. Je me mets en mode commando. Je ne regarde plus personne, j’arrête de discuter avec les autres zombies qui en terminent dans un état proche de l’Idaho ou de l’Iowa…Et je recommence à courir. Enfin, courir est un bien grand mot, trottiner serait plus adapté. C’est à ce moment-là en général que je maudis le Prince de Windsor !!! Mais je m’accroche. C’est pas un anglais qui aura ma peau !!
42,195ème km. Je franchis enfin cette p***** de ligne d’arrivée en 4h39’39’’ (temps réel : 4h37’13’’)
Un peu déçu de ne pas être en deçà de 4h30, mais bon, la journée n’est pas finie…Et vu l’état de mes jambes, la suite risque d’être compliquée.
Je retrouve les Loulous. Super contents de leurs temps respectifs.
Je me pose dans l’herbe fraîche du Paquier, la pelouse en bord de lac vers l’arrivée (et le départ).
Je change de t-shirt, mets un petit pull. Prends un ravito léger.
Je donne mon sac aux Loulous qui rentrent chez eux et j’attends….
14h20, le speaker annonce le départ imminent du semi-marathon du lac D’Annecy.
Faut que j’y retourne. Les jambes sont dures, j’ai du mal à me lever mais je me dirige vers le dernier sas de départ. Je n’ai pas réussi à avoir un dossard, je pars donc avec celui du marathon en mode coureur fantôme.
14h30, c’est reparti pour un tour. Ce coup-ci il n’y a « que » 21,100 km.
Je pars donc doucement en queue de peloton. Les muscles ont du mal à remonter en température après presque 1h30 de pause.
Et le plus grave, c’est que j’ai plus envie. Repartir après une bonne pause ce n’est vraiment pas évident. J’aurais préféré tout faire d’un coup.
5ème (47ème) km, 34’, Ce rythme de tortue me convient bien pour l’instant, mais je n’ai plus la tête dans la course. Je discute avec mes voisins. Y’a surtout des voisines pour qui c’est leur 1er semi. Je pense à pleins de trucs et les kilomètres défilent doucement.
9ème (51ème) km, je passe sur la route pas très loin de mon camping. La boucle du semi est à Saint-Jorioz et au retour on passe juste devant mon mobil-home…
10ème (52ème) km, 1h10’, je n’avance pas, ça me saoule. Plus rien dans les pattes. Les cuisses de Pinocchio puissance 10. Je ne me fais plus plaisir…Pas drôle.
11ème (53ème) km. Ma décision est définitivement prise. Elle me trottait dans la tête depuis l’arrivée du marathon en fait. Ça sentait le début de la fin
11,78ème (53,975ème) km, 1h23’. Je m’arrête devant mes 3 petits bonheurs venus à l’entrée du camping pour voir passer leur papa pour la 3ème fois de la journée.
Et je ne repars pas.
Les campeurs/marathoniens du matin m’encouragent. « Allez, plus que 9km !! »…Mais quand je leur explique que j’ai déjà fait le marathon le matin, ils me disent tous bravo et me laissent me poser tranquille.
Plutôt que de finir complètement à la ramasse, je préfère aller sous ma douche, à 50m de là, et faire des câlins à mes petits monstres.
Au final j’aurais bouclé 54km en 6h00, à 9km/h de moyenne. Ce qui n’est quand même pas si mal.
Un peu déçu pour les 4h30 au Marathon.
Un peu déçu d’avoir abandonné à 9km du 2ème bol de sangria.
Mais bien content d’avoir eu le courage de dire stop aussi. Finir à tout prix n'a aucun intérêt aujourd'hui, autant préserver un peu la machine.
La route c’est fini pour le moment Je vais me reposer un peu avant de me concentrer sur l’Ultra Trail de Côte d’Or fin mai.
A+ les coureurs.
Eclatez-vous (Et pas seulement les genoux !!)
Fufanerunner
3 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 23-04-2015 à 14:13:02
bravo, belle tentative :) merci pour ton récit et ces belles photos
Commentaire de diegodelavega posté le 24-04-2015 à 15:52:26
Ton humour est très frais et communicatif ... merci et très bel effort !!!
Commentaire de Jean-Phi posté le 25-04-2015 à 09:03:58
Bravo Stéphane mais n'est ce pas du vélo que tu devrais faire ? Bon tu es quasi mûr pour une balade sur le canal du midi début juillet. Plus que moi qui n'ait pas recouru depuis 15 jours !
Et félicitations pour cette belle sortie longue
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