L'auteur : richard192
La course : Ultra Trail du Vercors
Date : 6/9/2014
Lieu : Meaudre (Isère)
Affichage : 1650 vues
Distance : 91km
Objectif : Faire un temps
Partager : Tweet
Cette année j’ai décidé d’enchainer Grand Duc et UTV. 2 ultras présentant à peu près des distances et dénivelé identiques mais en général un peu plus « roulant » dans le Vercors.
Le GD a été très éprouvant, peu de finishers mais j’ai réussi à en faire partie. J’en ressors quand même un peu amoché avec une tendinite à l’Achille gauche qui me fera douter tout l’été sur ma participation à l’UTV.
Après 15J de repos à la suite du GD et avoir consulté médecin, ostéopathe et échographiste qui tous m’ont suggéré un repos conséquent, je n’ai pas tenu longtemps et c’est surement ça qui a ralenti la guérison.
De retour de congés après mettre rassuré sur le traditionnel 10 km du Bois Plage, 3 semaines avant l’UTV, c’est la reprise du D+. Les sensations sont plutôt bonnes mais pas de garantie au-delà d’une sortie de 2H30. Une semaine avant le départ, la douleur a disparu par miracle, même si après chaque sortie le tendon se retrouve un peu gonflé : FEU VERT.
6 septembre 2H55 réveil. La journée est annoncée parfaite : beau temps, petite fraicheur en matinée et chaleur en journée. Je sais qu’en général, je supporte bien le temps chaud. Je jette un œil sur Kikourou et vois que Patrick a laissé un post au réveil pour indiquer un 9°C.
Je table si la distance et le D+ sont ceux annoncés (88Km – 4600m) de finir en 13H15. Pour cela, il faudra arriver assez frais à Lans, car les 2 dernières montées seront compliquées (Moucherotte et Pas de Tracollet).
Arrivé à Méaudre, 30 min avant le départ tout est OK, on a droit au café et au thé ça réchauffe. J’hésite un peu sur la tenue en voyant certains porter des coupes vent mais finalement je pars en manches courtes. J’ai fait aussi le pari de partir en Nike Pegasus pour moins solliciter mon tendon, ça s’avérera un bon choix même si un peu casse gueule dans les passages très techniques avec peu de protection des chevilles.
C’est parti, la 1ère partie est très roulante. N’ayant pas assisté au briefing de la veille, je suis surpris de ne pas voir de ravitos à mi-chemin de ce relai, mais avec la fraicheur ça passe. J’arrive en un peu plus de 2H30 au ravito avec la 1ère féminine et future vainqueur. Ça s’est bien passé et sans douleur, mais j’ai peu bu ça peut conditionner la suite.
On passe aux choses sérieuses avec la montée au sommet de la station de Corrençon (remontée du Belvédère). Le début est assez roulant mais rapidement on attaque dans le dur, je vois au loin les premiers monter sur la crête, c’est magnifique.
Plus question de courir, les bâtons sont utiles. On passe en bordure de falaise. La vue sur la vallée est superbe. 1er sommet atteint, je sais qu’on a une descente puis une remontée à faire sur ce relai. Mince, dès le 1er sommet les crampes arrivent dans les 2 mollets. Je suis obligé de ralentir et je vois que certains commencent aussi à présenter des signes de fatigue.
J’arrive tant bien que mal au belvédère où nous avons droit à un petit ravitaillement très salutaire. La 2nde féminine me passe avec un grand sourire, je ne la reverrais plus.
La descente sur Côte 2000 est assez monotone : pistes de ski, avec quelques coupes. C’est un peu raide et casse un peu la machine mais j’arrive au relai en 5H15 de courses avec 15 min d’avance sur mes prévisions et dans de très bonnes conditions. J’ai profité de la descente pour bien m’alimenter et faire passer mes crampes.
Arrivé au ravitaillement, je croise Olivier Soriano qui a fait le 1er relai et l’a remporté. Il suit maintenant son équipe. Il a l’amabilité de me remplir la poche et je repars assez vite pour Lans.
La chaleur s’est installée, il va falloir être vigilant. Cette portion annoncée comme roulante est probablement la plus piégeuse car très cassante entre courtes montées et descentes mais présentant peu de plat. Je partage ce segment avec un gars d’Orléans, bien mieux que moi. Il me distance avant Lans mais je le retrouve au ravito ainsi qu’Olivier qui continue à m’assister. Quel plaisir!
Maintenant, direction le Moucherotte que je connais bien, par l’école d’escalade que je ne connais pas. Finalement sans surprise, nous avons de l’escalade à faire en pleine chaleur. C’est dur, c’est lent, c’est long, c’est chaud ! Mais j’y arrive sans coup de mou. Je récupère un 1er solo couché sur un rocher mais il m’indique que ça va et qu’il doit récupérer. Ça fait bien longtemps que je n’en avais pas vu. Maintenant les places sont à peu près établies hormis défaillance. Il y en aura beaucoup.
On débouche sur le chemin de pierre et on aperçoit au loin le somment à au moins 4 km. C’est long mais la pente est faible. L’option marche rapide entrecoupée par quelques pas de course est bonne et me permet d’avancer. J’arrive au sommet et salue notre « ignoble grenoblois » assis au sommet avec son chien. Il m’encourage c’est sympa de le voir là. Après cette avant dernière montée, j’accède au passage le plus dur pour moi du parcours avec la descente vers St Niziers. Je la connais bien pour la faire régulièrement mais dans l’autre sens. La montée est finalement plus « facile » que la descente. La fatigue commence se faire sentir après presque 9H de course. J’ai l’impression de descendre un escalier avec des marches d’un m de haut : très cassant. Ouf, la piste de ski de St Niziers avalée j’arrive sous les encouragements du public au ravito où je retrouve encore Olivier pour la recharge. Ma descente a été catastrophique et si j’ai repris un solo en perdition, 3 autres ont recollé.
La descente vers Engins est assez tranquille, je sais que je vais finir et il n’y a plus qu’une grosse difficulté : 4 km et 800 m de D+ autant dire que la moyenne ne va pas être terrible mais j’ai toujours de l’avance sur mon plan. La chaleur a commencé à tomber. Effectivement, c’est rude. Je m’accroche à chaque relai ou duo qui me reprend pour relancer mais la machine est fatiguée. Le sommet n’est plus très loin, on le voit, et je fais partie d’un groupe de 4 solos. Le moral en prend un coup, moi qui depuis le début n’avais pas vu grand monde revenir. Je profite du replat après le sommet pour relancer le groupe en courant, les autres suivent. Néanmoins les allures divergent et on s’éparpille. La descente est très pentue vers Autrans et j’en souffre : obliger de marcher dans certains passages. Après un bon passage sur le plat de la route qui mène jusqu’à l’entrée d’Autrans, le moral baisse : on nous renvoie sur un sentier pas très direct et qui remonte alors que le tremplin est en vue. Il est clair que les 90 km seront dépassés. Un peu dommage pour cet ultra que je considérais comme pouvant être une bonne 1ère expérience pour les non-initiés. Aujourd’hui pour finir il faudra être costaud.
J’arrive à Autrans en même temps que la 3ème féminine dont la fraicheur me stupéfait. Bruno (the dude) m’accueille avec chaleur et m’encourage. Ça fait plaisir de le revoir après son brillant UTMB et j’en profite pour le féliciter. C’est le dernier ravito et c’est un peu l’hécatombe. Les chaises mises à la disposition des coureurs sont bien remplies. Le gars d’Orléans arrivé bien avant moi est assis et semble bien explosé. On discute un peu avec Bruno, puis je décide de repartir. Il souhaite m’accompagner jusqu’au sommet du tremplin, c’est cool de sa part. On en profite pour discuter un peu ça fait passer le temps. On y est, je remercie Bruno pour son dévouement et repars tranquillement avec en ligne de mire un relai accompagné. Une fois rejoint, on profite pour discuter. Il a subi une hypo dans le pas du Tracollet et a du mal à s’en remettre. Je l’encourage ainsi que Pierre son accompagnant qui a fait le 1er relai ce matin. On arrive à la sortie du bois, il ne reste plus que 2 km. Je vois à quelques 200 m 2 solos, j’hésite un moment puis reste à distance. Nous rentrons à Méaudre, ouf ! Il ne reste que 300 m tout est joué je peux finir tranquillement pour profiter de l’arrivée, mais en me retournant je vois un solo à 100 m derrière. Pas question de lâcher une place, alors j’envoie un « sprint » interminable pour ne pas perdre de place et en fini après 13H19 de course. Quel final!
Bilan de cette course :
- Un superbe tracé merci Patrick ! Même si en voyant dérouler les km, je t’aurais bien mis un coup de bâton en haut du Tracollet. Vraiment, tu nous as gâté,
- Une ambiance géniale avec beaucoup de monde à chaque ravito à nous encourager,
- Un très bon niveau féminin,
- Les assistances imprévues d’Olivier et Bruno qui m’ont bien aidé,
- Un temps parfait pour ce genre de course,
- Des douches et un repas chaud.
Bref, je ne regrette pas d’être venu et d’un côté c’est toujours le cas dans le Vercors. Je me dis que j’aurais peut être pu gagner quelques places vu que j’en avais encore sous le pied pour sprinter dans le final.
Seul regret, j’ai raté le bouk HDS et le kéké partis respectivement en relai et en duo. Rdv donc aux courses aux saucissons de cet automne.
11 commentaires
Commentaire de M_baton posté le 14-09-2014 à 15:38:57
Felicitation!
Et ta tendinite à l’Achille? Elle s'est reveillé par l'UTV, ou non?
Commentaire de richard192 posté le 14-09-2014 à 19:29:30
Merci Wolfgang,
Non la douleur ne s'est pas réveillée ni pendant la course ni après. Il me reste une certaine lourdeur mais qui est surement due à la longueur de la course.
Commentaire de the dude posté le 14-09-2014 à 18:45:52
Énorme bravo, je suis toujours impressionné par la facilité avec laquelle tu enchaînes les très bons résultats sur tous les formats de course, du km route à l'ultra, et à chaque fois un top 20 sur des courses très relevées comme le Grand Duc ou UTV, c'est du très haut niveau.
ça m'a fait plaisir de faire un bout de chemin avec toi et c'est vrai que je ne t'avais jamais vu aussi entamé physiquement, certainement parce que d'habitude quand tu arrives à 7km de l'arrivée j'en suis encore très loin ;-)
Commentaire de richard192 posté le 14-09-2014 à 19:40:40
Merci Bruno,
Effectivement à Autrans j'en avais un peu plein les chaussures mais c'était vraiment sympa de te voir. ça m'a bien reboosté pour la suite.
Commentaire de le_kéké posté le 14-09-2014 à 21:06:23
Super perf et super saison, ce grand duc fut terrible cette année, bravo d'avoir enchainer les 2 courses. En plus podium des vieux, bravo. Maintenant si tu veux voir les nullos de la CAP il faudra aller moins vite. Sinon je pense fortement à l'enchainement GD, UTV l'année prochaine ...
Commentaire de richard192 posté le 14-09-2014 à 21:32:01
Oui kéké l'enchainement des 2 ultras du coin est un bon challenge même si je ne pense remettre ç a l'année prochaine.
Pas de nullos dans mes connaissances! Que des gens bien à l'humour subtile.
Commentaire de samontetro posté le 14-09-2014 à 21:13:11
Et oui, la petite bosse avant Autrans... L'autre option était la route et c'était trop exposé pour ceux qui allaient y passer de nuit. Et puis j'ai une certaine allergie au bitume... désolé ;-)
En tout cas, tendinite ou pas, ça envoie toujours du lourd quand t'es derrière le dossard et pour un bon bout de temps encore tu seras... "juste devant" comme dit le Bouk! C'est la taille du juste qui me rend envieux!
Commentaire de richard192 posté le 14-09-2014 à 22:30:06
Tu n'as pas à te justifier. Et parfois le bitume ne me rend pas allergique.
D'ailleurs, j'y reviendrais probablement l'année prochaine.
Et pour le juste devant, pas sur que dans 10 ans ça avance aussi vite que toi.
Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 14-09-2014 à 21:52:01
C'est pénible les récits de Richard... On a l'impression que cet UTV était une banale course à saucisson... :-(
Bravo l'ami!
Commentaire de richard192 posté le 14-09-2014 à 22:29:49
Je sais, je n'ai pas ta fine plume pour conserver du suspense à chaque pas. J'attends d'ailleurs ton dernier CR sur Crolles. A très bientôt.
Commentaire de Philippe8474 posté le 16-09-2014 à 09:05:00
Et dire que suite à ton commentaire sur mon récit, j'ai osé te demander si tu avais finis!!!
Chapeau et Bravo!
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.