Récit de la course : Trail du Ventoux - 48 km 2014, par ejouvin

L'auteur : ejouvin

La course : Trail du Ventoux - 48 km

Date : 16/3/2014

Lieu : Bedoin (Vaucluse)

Affichage : 2840 vues

Distance : 48km

Objectif : Pas d'objectif

13 commentaires

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Un peu de subtilité

Avertissement

Seul sur mon lit (d'hôtel) les yeux dans le vague,

mon espoir était trop beau,

La journée qui s'achève ton CR tu écriras

N'ayant pas eu le temps de rédiger mon CR hier, trop tard et un peu fatigué, j'étais décidé à le faire ce soir. Mais, je me rends compte de la déjà rédaction de CRs sur ce trail, et de la part de champions. Comme pour la course, je me sens mal à l'aise, je ne me sens pas à ma place et j'ai hésité à le poster. Mais tant pis, je vais quand même le rédiger au risque d'être une nouvelle fois décalé.

 

Alors, je m'en excuse par avance, si jamais ces auteurs acceptent par erreur mon invitation, et lise mon CR totalement idiot.

 

 Attention, ce CR est interdit aux enfants de - 18 ans pour des propos à caractères explicites et pourrait choquer les âmes sensibles. Bah oui, venir aux Ventoux donnent forcément des idées mais je vais essayer de le faire subtilement, ce qui serait une performance.

 

Malgré que je me sois aligné sur cette course grâce à Jean-Phi, merci encore, mais je vais avoir une grosse pensée pour lalan (compagnon de déconnade virtuelle) en le rédigeant, alors :

Il est à toi ce CR

Toi le lalan qui sans façon

m'a prodigué quate conseils

Quand devant le profile de la course, je faisais caca (forcément mou)

 

Tout avait bien commencé

Ce vendredi 14 mars, j'ai pécho un O6 Rigolant Rigolant Rigolant. Bon ne vous affolez pas, c'est "jsute" KrysDaix qui souhaite voir ma tronche, après notre "bataille" au jeu du 365 de l'année dernière. Nous nous donnerons rendez vous le dimanche matin pour se croiser.

Le samedi matin, je me lève tôt pour préparer TOUTES mes affaires, pour le trail mais les 3 jours suivants pour le travail. J'ai du me répéter 15 fois qu'il fallait que je prenne mon rasoir. Une fois dans la voiture, et op j'ai oublié ce détail. Pourtant, il me faut impérativement ces lames pour enlever les poils au menton avant de rejoindre mon nouveau client. Un peu de retard dans la plannification, mais tout va bien.

Après une longue route, je récupère mon dossard et file à l'hôtel pour me reposer. Je prends même le temps de préparer mes affaires pour la course en prenant en compte les messages de l'organisation. Veste coupe vent dans la ceinture, tee shirt technique Mizuno, deuxième couche Gore comme pour la SaintéLyon. Tant d'organisation me fait flipper finalement.

 

Préparation de la course

Dimanche matin ,direction Bédoin. Nous sommes parquaés assez loin et je me rends compte qu'il fait déjà super chaud. Avec la tenue prévue, c'est sur, je vais crever de chaud. On change à la dernière minute, un tee shirt manche courte pour la première couche, puis un manche longue pas trop épais. Ca devrait le faire en haut.

Je retrouve KrysDaix et nous faisons le chemin ensemble. Quelques discussions et photos plus tard, nous sommes derrière la ligne de départ. Devant le Ventoux, tout le monde est au garde à vous, prêt à attendre la délivrance du coup de pétard.

L'objectif n'est pas le même, comme d'hab je veux me donner, lui voudra faire ne sortie longue avec ses amis. Nos chemins vont se séparer dès le départ donné.

 

La montée

Au signal de départ, c'est l'explosion collective. Le début est surprenant, goudron, puis sable de différente couleur. Les premières montées ne calment pas grand monde. Je vois le cardio grimper en flèche et il est déjà temps de se mettre à la marche.

Puis nous attaquons un tout autre terrain, des pins qi sentent bons. Les odeurs sont vraiment agréables, même si cela aurait me mettre la puce à l'oreille cette odeur de sapin. Les montées sont clairement difficiles pour les concurrents de mon niveau.

Peu de temps après, nous attaquons un petit chemin sur une crête. Les passages vont créer de gros bouchons du fait de l'étroitesse du single et de nombreux concurrents qui immortabilent le paysage.

Ce qui va suivre est une belle ballade en forêt qui étire rapidement le peloton et il devient plus facile de progresser en marchant ou courant comme on le souhaite. Bon il y aura toujours quelques excités qui pousseront, mais ce n'est pas bien grave. Cela fait quand même bizarre de constater qu'après une heure de course, nous n'avons fait que 6.2 kms... Ca pique sacrément fort ce type de départ.

Je suis un petit peu surpris de voir le ravito et j'en profite pour faire le plein. 2-3 kilo plus tard, nous avons le droit de basculer vers le sommet et je suis bien content d'être autorisé à y aller. J'ai fais le voyage pour cela. Nous voilà partir pour 6 kms de montée supplémentaire.

Les premières plaques de neige apparaissent et la pente est toujours aussi raide pour moi. Par contre la vue sur les montagnes est MAGNIFIQUE, nous en prenons plein les yeux. La neige s'intensifie et nous sommes sur un épais manteau de neige. Certains vont chausser les chaînes, mais je n'en aurai jamais ressenti le besoin.

Ceux qui sont partis un peu vite, commence à le payer. Mais c'est un peu le concours de celui qui a la plus grosse par moment. Alors que je reste dans mon rythme, cardio stable, montée progressive en petits pas, je me fais accrocher à chaque fois pour mieux lâcher plus tard. Mais je prends un plaisir fou dans cette ascension, courir sur la neige, même si le vent s'intensifie au mur et à mesure. Une fois au sommet, c'est juste de la folie. Le vent de côté me force à pencher à gauche.

 

La descente (ou presque)

La descente s'entame dans la neige. Mais celle-ci n'est pas tassée, c'est une espèce de grosse soupe. Les jambes s'enfoncent et les pieds glissent, abouttisant à une petite chutte sur le popotin, dédicace à chouquette. Les passages dans les cailloux permettent d'avoir des appuis un peu moins fuyants, mais c'est usant, très usant. A cet instant, je fonde encore de bon espoir sur l'issue de la course.

Mais je vais être vite calmé en voyant que les kilos ne défilent pas tant que cela. La neige est parfois traitre et il faut une bonne dose de concentration.

En regardant le profile de la course, j'imaginais que c'était une longue descente, mais j'aurai du mieux lire Jean-Phi. Dès que l'on attaque les pierres, nous allons passer notre temps à enchaîner des petites montées / descentes. Je ne suis pas à l'aise, je n'arrive pas à me détendre sur ce terrain. Ce sera une longue descente aux enfers. A cela s'ajoute l'écart de température impressionant par rapport au sommet. Nous allons crever de chaud.

Je suis alors particulièrement tendu et je m'y prends comme un gland. A chaque fois que cela descend, je me fais reprendre. Les pierres roulent sous mes pas, je n'arrête pas de me cogner les chevilles et je perds patience. Me voilà grognon, ce qui est une grossière erreur, au lieu d'essayer de profiter.

Vers le 38ème kilo, une féminine me passe sans que j'ai le temps de dire ouf. J'ai un moment espoir quand je vois que je tiens le rythme sur un chemin roulant. Mais c'est sans compter que les pierres vont refaire leur apparition et elle va disparaitre.

J'entends les concurrents se rapprocher et les invite à m'avertir si ils veulent passer pour que je m'écarte. Une deuxième féminine me passe et encore une fois, impossible de tenir le rythme. Elle était bien rouge et en sueur, mais tellement à l'aise dans la pente.

Le leader d'un groupe de 3 va même me poser une main sur l'épaule en me dépassant. Ca change de l'ambiance de départ, il y a de l'entre aide. Il a du voir que j'étais juste cramé.

Très franchement, je ne prends plus du tout de plaisir, je ne regarde pas le paysage les yeux fixant le sols. Donc forcément, je n'en ai pas beaucoup de souvenirs, mise à part de nombreux singles qui auraient pu être plus sympathiques, si j'étais en forme.

Une fois que l'on a quitté toutes ces pierres et cailloux, j'aurai pu essayer de relancer. Mais je suis explosé. Il me faut finir, mais c'est long très long. Sur le moment, et encore un peu après, je suis irrité par quelques aiguilleurs qui ne répondent pas aux "bonjour".

Arrive enfin la fin et les organisateurs trouvent la bonne idée de nous faire faire un petit détour par une bute. Agacé, épuisé, je trouve ce détour inutile, juste présent pour rajouter un peu de distance et de D+. Encore une fois, en forme mon analyse serait surement différente.

La ligne est finalement franchie et je vais essayer de me reposer un tout petit peu avant de reprendre la route.

 

Conclusion

Lors de la rédaction du CR, cette course me laisse encore un goût amère, qui aurait du être plutôt sucré. J'ai voulu remettre le couvert une semaine après les Cabornis, mais la fatigue devait être installée. Au moins, j'aurai travaillé sur cette fatigue, et j'espère que cela sera payant pour les Citadelles à moyen terme et la Montagn'hard après.

 

En arrivant à la voiture, je constate l'étendu des dégats sur mon pied. Je sentais bien que cela chauffait et j'ai une belle ampoule. Je commence à y être habitué à celle-ci, toujours au même endroit. Je la perce du bout d'un tout petit trou. Alors que je presse cette boule gorgée de sang du bout de mes doigts, j'ai tout juste le temps de tourner la tête pour éviter de me prendre dans les yeux ce jet puissant.

 

Pour finir, je serai bien embêté si on me demandait un avis sur ce trail. La première partie est vraiment magnifique, mais la seconde ... Mais une chose est sure, c'est qu'il faut en avoir pour se mesurer au Ventoux et ne pas y aller la fleur au fusil.

Cependant, je vais essayer de garder en mémoire les belles images de paysages et chemins enneigés et qui sait, peut être je reviendrai pour prendre ma revanche.

13 commentaires

Commentaire de Kirikou69 posté le 17-03-2014 à 21:17:12

Entre l'enchainement des courses et des déplacements, tu commences peut-être à fatiguer.
Mais tu as quand même terminé cette course rendue particulièrement difficile par le vent et la neige.
Et tu as quand même glané un nouveau 06 :=)

Commentaire de ejouvin posté le 17-03-2014 à 21:20:12

Bah pour être honnête, la neige et le vent ne m'ont pas été aussi pénalisant que ces foutues pierres...
Oui l'objectif s'est vite transformé en "Il faut finir" même si le coeur n'y était plus.

Commentaire de Arclusaz posté le 17-03-2014 à 21:52:33

ça sentait le sapin depuis le début cette affaire.
Une semaine après les Cabornis, ce moment un peu moins bien me semble normal.

Tu n'étais pas Serein comme un Bédouin, tu as logiquement fait le grand Sault.

Commentaire de ejouvin posté le 17-03-2014 à 21:55:32

Merci pour ton commentaire. Je peux aller dormir tranquille, après ce nouveau jeu de mots.

Commentaire de Jean-Phi posté le 18-03-2014 à 07:05:35

Mais ça ne sent pas le sapin dans cette montée mais le thym !! Dommage que tu aies calé sur la 2° partie il y avait de la place pour faire mieux encore.c'est une course exigeante mais qui attire comme un aimant. Allez tiens on y va ensemble l'an prochain vu que je n'ai pas pu y aller. ;)
Pense à récupérer quand même.

Commentaire de ejouvin posté le 18-03-2014 à 08:23:17

Oh mais moi, je suis un parigot, alors les odeurs... Encore, les bruits, je peux les distinguer, mais pas les odeurs.
Pour le moment, pas prévu pour l'année prochaine. On va récupérer et aussi travailler sur la fatigue.

Commentaire de philkikou posté le 18-03-2014 à 08:44:02

Bonne récup.... et les photos?? emportées par le vent??

Commentaire de ejouvin posté le 18-03-2014 à 08:53:43

Pour les photos, je viens de les voir:
http://www.a360degres.com/search.php?orderby=position&orderway=desc&numero_dossard=oui&selectionner_reportage=300&search_query=281&search_query_nom=
Au début, c'est sourire, puis le éasque contre le vent et enfin ... le regard dans le vide.

Commentaire de philkikou posté le 18-03-2014 à 09:27:20

merci. Bien aimé la photo avec l'émetteur en arrière plan, et le "poto" bleu avec le dossard 281 qui essaye d'éviter les autres poteaux ;-)

Commentaire de ejouvin posté le 18-03-2014 à 09:41:10

Ah oui... même pas fais attention au fait que j'étais de la même couleur.

Commentaire de Mamanpat posté le 18-03-2014 à 18:44:13

On aurait mis la chouquette au départ qu'elle aurait surement vécu exactement la même course ! (en plus lent bien sûr !)
Allez, encore une fois, c'est du tout bon pour la suite !

Commentaire de ejouvin posté le 18-03-2014 à 19:48:52

Sauf que la chouquette elle se serait envolée au sommet.
Je râle, je suis vexé, frustré tout ce que vous voulez... mais il faut bien en passer par là. Si je pétais la forme à toutes les courses, il y aurait un problème.

Mais ça fait bien mal, même si bizarrement pas de courbatures.

Merci chouquette

Commentaire de Gibus posté le 22-03-2014 à 13:15:28

Seul sur la neige...

Il est à toi ce récit...

j'ai la musique dans la tête maintenant

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