L'auteur : laulau
La course : Forest Trail 31 - 42 km
Date : 1/2/2014
Lieu : Colomiers (Haute-Garonne)
Affichage : 2248 vues
Distance : 39km
Objectif : Pas d'objectif
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Je m’étais inscrit assez tôt à ce Forest Trail en en faisant mon premier objectif pour la saison 2014…Et puis, cette fichue arthrose au gros orteil qui m’empêche dès le mois de décembre de courir régulièrement balaie tout projet. Du coup, c’était sorti de ma tête et mon intérêt avait largement décliné ne trouvant pas d’intérêt à aller patauger dans la boue la nuit pendant 42km. Puis 2 sorties de 23km sur les sentiers humides du Barétous à une semaine d’intervalle sans douleur trop forte et à un rythme intéressant ajoutées à des entraînements sur vélo elliptique et marches rapides en grosses chaussures de montagne m’ont motivé un peu plus. C’est le matin même que je me décide faisant vite mon sac. Au moins je ferai travailler le physique et le mental ! Ma frontale Ferei HL20 est prête. Je vais utiliser la batterie déportée avec le câble que je mets dans la poche du sac Speedtrail 5 Lafuma.
La route se fait sous une pluie presque continue. J’arrive à Lévignac et prends le temps de passer un moment sous la belle halle qui accueille les concurrents.
photo runningmag ( Ne me cherchez pas !)
Un peu d’échauffement avant le départ…et j’en profite pour demander une épingle à Rémy Jégard pour le dossard ! Au briefing d’avant-course, l’organisateur nous indique qu’il devrait y avoir 5 à 6km de moins au vu des conditions épouvantables depuis plusieurs jours…cela ne me gêne absolument pas, au contraire car je crains beaucoup le manque de kilomètres dans les jambes. Les conditions sont annoncées pires que l’an dernier alors qu’elles avaient été déjà très difficiles. Dans le sas de départ, certains sont assez peu couverts, d’autres au contraire ont plusieurs épaisseurs…en fonction du temps passé sur les chemins envisagé. La pluie s’est arrêtée, ce qui est beaucoup plus agréable. C’est un départ « Templiers » sous les fumigènes mais sans la musique et les spectateurs. Mais la mise en scène est sympa !
photo Runningmag
photo runningmag
On fait de la route pendant un moment, 2km environ et je pense être dans les 25 à 30 premiers. On aborde une belle côte avant d’emprunter les premiers chemins. J’arrive à bien respirer tout en gardant ma place, ça fait plaisir ! Avec la nuit et sans connaître la région, je ne sais absolument pas où on en est de la course. Je sais seulement que je me sens bien, je n’ai pas mal aux jambes et je ventile sans problème. Je suis sans problème et arrive même à rattraper peu à peu des coureurs. Dans les petites montées, je sens que je suis mieux que certains. C’est vraiment une agréable surprise. Le terrain est vraiment difficile mais ça passe bien. Il y a d’incroyables passages dans des ornières pleines d’eau, des sauts dans des fossés avec l’eau au-dessus du genou et d’où il faut faire un gros effort pour en sortir. Attraper une branche, une racine ou enfoncer les doigts dans la glaise pour remonter de l’autre côté, c’est une grosse dépense d’énergie ! Mais le plus éprouvant est de longer des champs labourés où la terre colle aux chaussures en faisant un bloc de plusieurs centimètres d’épaisseur. Imaginez le poids à soulever ! Le premier ravito est là, finalement au bout de 21km, accueillant, fourni en nourriture variée mais comme je me sens bien, je ne m’y attarde pas prenant simplement une grosse poignée d’abricots secs et quelques bouts de fromage. Je remplis une petite bouteille avant de repartir dans la nuit. Je suis seul pendant un moment. J’ai mangé ce que j’avais pris mais bizarrement, je me rends compte que je fais une petite hypoglycémie car je vois que la lumière de la frontale fonctionne bizaremment . En fait ce sont mes yeux qui papillonnent, signe que je reconnais ! Je prends le temps de manger à nouveau, mon rythme a faibli mais peu à peu les forces reviennent. Tout seul, je trouve le temps un peu long quand j’arrive sur plusieurs coureurs arrêtés auprès d’un autre allongé par terre. Il s’est fait très mal à la cheville et n’a pas l’air bien. Il est enveloppé dans une couverture de survie. Un gars appelle les organisateurs puis le 15. On ne sait pas où on est, simplement qu’on est vers le 27ème km. On se décide à aller de l’avant pour prévenir un signaleur. Le dernier qu’on a vu est loin derrière. Mais il faut plusieurs kilomètres avant d’en rencontrer un autre à l’arrivée sur une route. Je me demande bien comment vont arriver les secours tellement les chemins sont impraticables mais il doit y avoir d’autres accès que nous ne voyons pas dans la nuit. Ce regroupement lié à l’accident fait qu’on est quelques-uns à courir ensemble. On descend à nouveau un champ labouré où on essaie de courir dans un sillon mais la terre est tellement lourde que c’en est très pénible. Les pieds pèsent des tonnes !!
Enfin, un peu de route pour arriver au village où se trouve le 2ème ravito. Au lieu de passer sous un porche, je continue mais je me rends que cela ne mène à rien. Nous revenons sur nos pas, pas sûr du bon itinéraire mais le ravitaillement arrive avec l’accueil enthousiaste et chaleureux d’une bande de cow-boys. Il fait chaud dans la salle, il y a du monde et c’est agréable mais les gars avec moi ne traînent pas car on a déjà fait presque33 km et l’arrivée ne devrait pas être lointaine. Je recharge un peu en eau, mange rapidement puis repars. Jusqu’à l’arrivée, c’est quasiment que de la route à part un passage d’un kilomètre sur sentier. J’ai mal au pied…et aux jambes et laisse filer les deux gars devant moi (De toute façon, cela aurait été malvenu que je finisse avant eux puisqu’ils étaient devant moi et s’étaient arrêtés pour aider le blessé).
L’arrivée est enfin là après 39km de course et un peu plus de 900m+. Je finis 11ème en 4h09, (12ème car un gars est sûrement resté auprès du blessé) complètement surpris de cette place et des bonnes sensations ressenties durant les ¾ de la course. Vraiment, des fois, faut pas chercher à comprendre et profiter de ces bons moments !
Arrivée d'Emmanuel Gault, 1er (photo runningmag)
L’ambiance dans la halle est sympathique, il y fait bon et il est difficile de sortir dans le froid pour aller à la voiture se changer.
Une fin de nuit à Toulouse puis retour à la maison…où pendant deux jours, j’ai vraiment du mal à marcher à cause de ce fichu pied. Cela me laisse beaucoup d’interrogations pour la suite de la saison.
6 commentaires
Commentaire de ant09 posté le 12-02-2014 à 08:24:33
Belle course .
Parfois on se croit en forme mais le classement est loin des espérances .
Des fois c'est l'inverse ...et là c'est plus plaisant .
Commentaire de laulau posté le 13-02-2014 à 23:07:34
Merci Antoine, bonne saison de trail !
Commentaire de Berty09 posté le 12-02-2014 à 23:04:12
Bravo Laulau. Indestructible! Faut croire que les parcours de costauds c'est fait pour toi. Allez, tu remets le pied en état et c'est reparti.
Commentaire de laulau posté le 13-02-2014 à 23:08:42
C'est sûr, je préfère ces températures à la chaleur ! Pour le pied, c'est une autre histoire !
Commentaire de Caro74 posté le 13-02-2014 à 06:20:13
Chouette récit et belle performance, surtout compte tenu de ton manque de préparation!
Commentaire de laulau posté le 13-02-2014 à 23:10:23
Oui, une course qui fait du bien au moral !
J'espère que ton année 2014 sur les sentiers sera aussi réussie que 2013 !
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