Testée l'an dernier, cette corrida de Tarascon fait partie des courses-plaisir. C'est l'occasion de clore l'année en beauté. Pas de grosse pression; la joie de retrouver les amis prédomine. D'ailleurs on débarque à 10 pour défendre les couleurs du club avec une grosse pensée pour Eve qui aurait dû être avec nous. Je connais bien le parcours: 2 boucles de 4 km à travers la ville avec une montée sympa vers le Castella.

     Ma dernière course - le 10 km du confluent - n'est pas encore digérée et j'aimerais bien retrouver de bonnes sensations lors de cette course. L'an dernier je finissais 8ème en 29'45. L'objectif est simplement de faire mieux. Je profite de mes potes de club pour effectuer un échauffement autant efficace que sympatique. Les conditions sont bonnes pour courir. Benjamin (équipe de France de course en montagne) - vainqueur l'an dernier - n'est pas là mais de sérieux clients sont présents.

     Je me place aux avant-poste car la course file tout de suite à travers les ruelles et je ne tiens pas à me faire chahuter. J'ai décidé de partir sur un rythme raisonnable sans essayer de suivre les mecs que je connais. Je table sur une bonne fin de course. Allez, feu! Je trouve assez rapidement mes marques. Devant, trois flèches partent à fond puis un groupe de 6 à 8 coureurs et je suis pas loin derrière. Hervé le grand -V1 comme moi- n'est pas loin devant, ce sera une bonne référence et si possible "l'homme à (a)battre".

     Après un km, Ben passe devant dans son style toujours aussi volontaire. Je n'essaye pas de le suivre et reste fidèle à ma tactique très sage. Au bout de 2 km, je remonte sur 2-3 gus partis trop vite. Je passe la bosse sans trop forcer pour pouvoir relancer correctement ensuite. Je me plais à serpenter sur les hauteurs de la ville puis descente courte mais qui tape fort. Le rythme est régulier. je suis décramponé du top 10 mais je sens que c'est pas fini. Les encouragements font plaisir.

     Le deuxième tour est amorcé. La course s'est éclaircie. Je me retrouve derrière "la caillasse", un mec de très bon niveau mais qui revient juste après une coupure. Je me persuade d'être mieux préparé et petit à petit je remonte sur lui. Juste avant la côte, je me porte à sa hauteur. Il n'aime pas se faire doubler et me colle illico. Je garde un bon rythme, il va décrocher. Je ne regarde pas derrière, je fais le mec sur de lui.

     Il reste 2 km et je remonte doucement mais sûrement sur Hervé. L'explication peut enfin avoir lieu. Je ne l'ai battu qu'une fois en course et je sais que ça va être chaud. Je décide de remonter tranquillement sur lui sans forcer. Le problème c'est qu'à ce rythme, il ne restera que quelques centaines de mètres pour faire la différence. Je le rattrape enfin juste avant la descente. Il accélère imperceptiblement pour que je force avant de le rattraper.

     Je le passe et accélère dans la descente. Je prends 2-3 mètres mais il n'est pas cuit et s'accroche. On se retrouve à 500m de la ligne au coude à coude. Je continue d'accélérer pour le décramponer. Il s'accroche. Encore un coup de gaz mais il ne lâche rien. C'est maintenant lui qui déploie ses guiboles. Aïe, je suis limite, je fais semblant d'y croire mais c'est cuit. Il reprends quelques mètres et file vers la ligne.

     Je passe en 10ème position en 29'05". Je gagne 40" sur l'an dernier et suis dans les temps des meilleurs Vétérans. Et surtout, je m'éclate à finir cette course au sprint. C'est tout bon pour la suite. Allez, pas trop d'excès pour les fêtes et je pourrai commencer à penser à ma saison 100% trail.