L'auteur : Hockeyeur
La course : Endurance Trail des Templiers
Date : 25/10/2013
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 6928 vues
Distance : 100km
Objectif : Terminer
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Mon premier Ultra …
Après 2 trails de plus de 50 km en début d’année 2013: l’Ecotrail de Paris 80 km et le Grand Trail du Limousin 70 km, je me lance pour la première fois à 24 ans sur un ultra de 100 km : l’Endurance Trail des Templiers. Au programme donc 100 km environ et 4900 m de dénivelé positif.
Départ de région parisienne avec mon ami coureur Patrick, lui aussi inscrit à l’Endurance Trail, le mercredi 23 Octobre dans un gite très sympa à 30 min de Millau dans le village de Peyreleau (village dans lequel nous passerons durant le parcours le vendredi). Un temps très doux et agréable le mercredi et le jeudi. On se met à rêver d’un temps identique le vendredi !
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Jeudi 24 Octobre, nous nous rendons à Millau nous balader dans le centre ville, acheter au pied levé le dernier équipement manquant pour le lendemain (les gants de VTT pour les bâtons) et déguster d’excellentes lasagnes. Puis direction le retrait des dossards et la balade dans les stands avant de rentrer au gîte préparer le sac à dos et se reposer. Et c’est pendant la préparation du sac à dos que la première surprise apparaît : j’ai oublié mon short en région parisienne. Bravo !! Quel boulet quand-même … Heureusement Patrick a un deuxième short à me prêter : un short très court type marathon. J’ai un peu peur du frottement entre les cuisses avec ce type de short mais de toute façon je n’ai pas le choix et c’est bien fait pour moi ! Le reste de la préparation du sac à dos et des affaires de course se passe bien. Je prévois une première couche près du corps et un deuxième maillot manche longue en deuxième couche au cas où la température soit basse à 4h du matin. Dîner très tôt et à 21h tout le monde au lit !
Vendredi 25 Octobre, réveil à 2h. Ca y est c’est le jour J … Petit déjeuner assez complet composé de pain / beurre / confiture / bol de chocolat / jus d’orange et yaourt. Ensuite nous nous équipons et c’est parti pour les 30 minutes de route très sympas pour nous rendre à Millau. Le vent souffle fort quand nous arrivons sur le parking de la course, de grosses rafales font voler le sable. Je décide donc de garder la deuxième couche pour le moment. Direction la ligne de départ à 5 minutes de l’heure du départ, rien de trop niveau timing ! Quelques photos prises par Patrick, et c’est parti pour quelques heures d’effort dans les fumigènes et sur la fameuse musique d’Era. Que de motivation !!
Le départ est plat sur 2-3 km, je pars du fond de peloton (environ 500-550ème) et je remonte tranquillement jusqu’au début de la première ascension après avoir souhaité une bonne course à Patrick qui connaît une douleur au pied depuis quelques jours déjà. La course risque d’être longue pour lui … Je profite de la première ascension pour retirer ma deuxième couche ainsi que mes sous-gants sans m’arrêter. Manque de chance durant cette manip’ mon dossard se déchire au niveau de l’attache dossard. J’essaie donc de repercer un trou pour le refixer grâce aux pointes d’un de mes bâtons mais que nenni impossible de le transpercer. Je retourne alors dans mon sac chercher le couteau et finis finalement par réussir à refixer mon dossard aux porte-dossard sans m’être arrêté. J’avais rêvé d’un début de course plus apaisant …
Arrivé en haut de la première ascension après 5-6 km je suis dans de très bonnes dispositions matérielles et ne ressent aucune gêne. Je garderai jusqu’à la fin de la course l’équipement porté à ce moment là (hormis le bonnet et la frontale) à savoir : la première couche près du corps, le short type marathon très court et très léger, les gants de VTT, les bas de compression ainsi que les chaussures (Asics Trabuco ancienne génération) et les chaussettes. Mon sac Raidlight acheté récemment et peu éprouvé se comporte très bien. Il n’y a plus qu’à …
La descente dans la nuit se fait très bien. Je me restaure légèrement au bout à 1h20 de course avec une compote en tube qui passe très très bien. Au niveau hydratation je bois une lampée toutes les 20 min environ. Il n’est pas facile de doubler car les sentiers sont bien souvent étroits mais cela n’est pas plus mal, cela me force à ne pas partir trop vite. Je remonte quand-même quelques places de façon régulière dans la descente et sur le « plat » qui s’en suit jusqu’au kilomètre 18 où je m’arrête au premier ravitaillement. Temps de passage : 2h25 pour une barrière horaire de 3h. Ca va j’ai un peu de marge. Je m’arrête donc au ravitaillement pour refaire le plein d’eau, je mange une boule de pain concentrée, une part de quatre-quarts et m’hydrate à la Quézac. Allez ! On ne s’éternise pas, on repart après une pause d’environ 5 min.
J’attaque ensuite la deuxième montée vers les ruines éclairées d’un ancien château. C’est vraiment très joli à regarder. La montée se passe bien, je reste sur un rythme qui ne me met pas dans le rouge du tout, les sensations sont vraiment bonnes. Je commence déjà à remercier les séances d’entrainement à manger du dénivelé . Après cette montée vers le château s’ensuit la descente jusqu’au kilomètre 30 que je ne vois pas passer. Je profite du plat avant la prochaine remontée pour me restaurer en pâte de fruit. Là aussi ça fait du bien et ça passe bien. Mon rythme d’hydratation cadencé toutes les 20 min semblent toujours convenir. Le jour commence à se lever, on devine les contours des cols alentours, c’est vraiment très beau. A peine le temps de profiter du paysage qu’on entame la troisième montée dans les bois. Là encore je reste sur un rythme plutôt tranquille, je suis bien et je profite de chaque moment de la course. La montée est cependant longue et l’arrivée au somment s’accompagne d’un vent très fort. Petite glissade à 50 m du sommet avec une chute comme conclusion mais aucun bobo. On repart sur un léger plat et c’est parti pour une descente assez technique jusqu’au deuxième ravitaillement.
Petite pause de 5 min encore au ravitaillement à 42 km à Mostuejouls. Je passe en 5h28 et mon classement est à présent 218ème (inespéré !). Je fais le plein d’eau, me ravitaille encore en boule de pain complet et en quatre quarts, je prends également une pâte de fruits (et en mets deux dans le sac) et m’hydrate une nouvelle fois à la Quézac. On repart ! Et très vite on attaque la 4ème difficulté de la journée : une montée franche et longue. Jusqu’ici je ne ressens pas le besoin de sortir les bâtons. Je double quelques coureurs mais finalement me calle derrière un bon grimpeur utilisant des bâtons et reste derrière lui jusqu’au sommet. Très peu de plat et on attaque tout de suite la descente. Une descente que j’ai trouvée assez difficile durant laquelle je n’ai pas réussi à descendre très vite et qui a fait « chauffer » un peu les cuisses. Finalement je comprends pourquoi un ravitaillement est prévu 10 km après le précédent . J’arrive donc au ravitaillement du Rozier au 51ème kilomètre (à quelques centaines de mètres du gîte …) en 7h06, je suis à présent 187ème. J’ingurgite mon fameux pain complet, du quarte quart ainsi qu’un morceau de pomme, je fais le plein d’eau et je repars.
Jusqu’ici tout va bien, je n’ai pas eu de douleur particulière. Les cuisses commencent à tirer bien sûr mais hormis cette fatigue « normale » rien à déplorer. Malheureusement cela ne va pas durer très longtemps. En effet j’attaque la 5ème montée de la course durant laquelle je n’ai pas de réelle douleur et qui au final se passe très bien. Mais lorsque je relance sur le plat en haut vers le kilomètre 55 je ressens une douleur au niveau de l’abdomen. J’ai déjà connu cette douleur sur l’Ecotrail de Paris (où la douleur était vraiment très forte) et à plus petite échelle sur le Grand Trail du Limousin sans savoir d’où cela venait ni comment la faire partir. Elle m’empêche de dépasser les 10 km/h sur plat et 11-12 km/h en descente mais je la gère plutôt bien sans trop forcer. Une petite compote vers le kilomètre 59 me fait le plus grand bien et m’aide à oublier un peu la douleur. J’arrive ensuite assez rapidement au 4ème ravitaillement au kilomètre 64 en 8h58. Le classement n’a pas beaucoup évolué, je suis désormais 174ème.
Je me restaure de façon un peu plus conséquente que précédemment : au menu taboulé, boule de pain complet et pomme en guise de dessert. Je prends 2/3 compotes dans le sac, le plein d’eau et en avant. Encore une pause d’environ 5-6 minutes pas plus. Un peu de plat, une jolie descente sur le flanc du col et j’arrive au ravitaillement du 74ème kilomètre à La Roque en 10h37 occupant provisoirement la place de 159ème. Le prochain ravitaillement est dans 20 kilomètres, avec 2 grosses montées et 2 belles descentes entre les 2. Je prends donc le temps de me restaurer suivant le même régime que précédemment. Je fais le plein d’eau, je sors les bâtons pour la première fois de la course et je repars.
L’utilité des bâtons se fait ressentir très rapidement car moins d’un kilomètre après le ravitaillement j’attaque une montée très pentue. Cette montée est cassante mais je la monte à mon rythme sans m’épuiser, je double même 2-3 coureurs. Les bâtons font beaucoup de bien (je n’avais jamais utilisé de bâtons avant cet instant) et finalement le premier sommet se dessine après pas mal de gouttes de sueur évacuées. Une petite descente suivie d’un plat et la deuxième partie de la montée est déjà là. La descente bien que courte a réveillé ma douleur à l’abdomen et je suis content de voir la deuxième partie de la montée arrivée car elle signifie un rythme de marche et donc l’évanouissement de la douleur. La montée se fait bien, je ne double plus mais je ne me fais pas doubler non plus. Je garde mon rythme. Nous sommes déjà au kilomètre 80 et jusqu’ici je suis content de mes sensations. Malheureusement la descente suivante annonçait les kilomètres les plus difficiles pour moi. En effet la longue descente et le plat jusqu’à Massebiau n’ont été que des séries de trottinement / marche tant la douleur à l’abdomen s’était réveillé et s’accompagnait de la fatigue générale. La combinaison des deux me faisaient penser que j’allais terminer la course sur ce rythme … Je commençais à souhaiter la fin et m’agaçait de ne pouvoir accélérer ce rythme. Durant cette section du 80ème au 91ème kilomètre jusqu’à la fontaine de Massebiau je me suis fait doubler par une petit dizaine de coureurs ce qui ne me remonte pas le moral.
J’attaque alors la dernière et à mes yeux la plus grosse difficulté de la journée : la montée de Massebiau vers Le Cade. Et quelle montée !! Après 90 km dans les jambes, la très forte pente use l’organisme (je double quelques coureurs très mal en point surtout un vomissant au beau milieu de la montée mais qui m’assure que tout va bien)! Mais ne ressentant plus ma douleur à l’abdomen puisqu’étant en rythme de marche, je redouble la quasi-totalité des coureurs qui m’avaient devancé dans la descente et sur le plat précédent. Le moral revient et finalement j’entrevois la fin de cette montée qui ressemble à l’enfer. Ca y est je vois la ferme du Cade à quelques centaines de mètres, le dernier ravitaillement au kilomètre 94. Je ne m’y arrête que 2-3 minutes afin de boire ma fameuse Quézac et de goûter leur tartine de Roquefort. Je passe en 14h33 et je suis à présent 160ème.
C’est parti pour le plat avant la fameuse dernière descente vers Millau. Malgré la douleur à l’abdomen je me remets à courir (le moral est revenu !) et double 2 coureurs. Puis j’attaque la descente très pentue vers Millau. Il est 19h15 et il commence à faire bien noir mais je choisis de ne pas ressortir la frontale (par flemme je dois l’avouer) et compense donc par une utilisation très forte des bâtons. Je redouble 2 coureurs dans cette descente et j’entends enfin le speaker annoncer les arrivées. Allez c’est presque la fin c’est que du bonheur maintenant !! Plus que quelques centaines de mètres, j’accélère dans les marches précédant le passage de la ligne d’arrivée et je finis finalement en 15h41 et 39 secondes occupant la 156ème place.
Que de joie d’arriver !! Je suis ravi de ma course, beaucoup d’émotions se mélangent en même temps. Je prends le temps de savourer puis file récupérer ma médaille et mon tee-shirt de finisher. Les deux cadeaux finisher sont très bien réussis et terminent le sentiment de bonheur déjà bien avancé. C’est ensuite l’heure du repas avec le fameux aligot toujours aussi bon. Mais l’appétit n’est pas là et finalement je ne mangerai que très peu.
En conclusion : la plus belle course que j’ai faite jusqu’ici aussi bien au niveau sensation qu’au niveau paysage et parcours. Je suis très content de ce temps de 15h41 que je n’espérais absolument pas (je partais pour un objectif de 17-18h au mieux). Je suis maintenant gonflé à bloc pour m’inscrire à la CCC 2014.
Un grand bravo à Patrick qui malgré sa douleur a été au bout de lui-même et a terminé la course en 20h30. Une leçon de courage !!
12 commentaires
Commentaire de brague spirit posté le 28-10-2013 à 17:55:47
Bravo pour une premiere,sur la distance et le D+.Les douleurs abdominales,peut etre dues,à un manque de renforts abdominales.
Bonne récupération et continuation.
Commentaire de Hockeyeur posté le 29-10-2013 à 08:41:46
Merci :)
Ah oui en effet c'est possible, je vais voir ce que je peux faire comme exercices abdominaux pour palier à ça ;)
Je te remercie en tout cas.
Commentaire de Bouh posté le 29-10-2013 à 14:24:17
Bravo je suis admiratif de ta perf ; tu as un sacré potentiel !
Commentaire de Hockeyeur posté le 30-10-2013 à 08:53:16
Merci Bouh, c'est très flatteur :)
Commentaire de laulau posté le 31-10-2013 à 13:53:05
Bravo pour cette belle course ! Tu as fini finalement sur mes talons(15h38 pour moi)
J'ai du mal à écrire le mien...sûrement parce que je suis bien déçu de mon temps.
Commentaire de Hockeyeur posté le 31-10-2013 à 13:59:58
Merci tout d'abord :)
J'ai regardé un petit peu tes récits, ils sont vraiment sympas et complets !!
Tu avais un objectif initial de combien pour l'EUT ? Tu dois avoir un très bon niveau si 15h38 c'est une déception pour toi ... Bravo quand-même pour ta course ;) !!
Commentaire de eric41 posté le 06-11-2013 à 12:43:56
Bravo pour ta course.Belle gestion pour une première.merci pour le CR.
Commentaire de Hockeyeur posté le 08-11-2013 à 14:10:41
Merci, je suis globalement satisfait de la gestion en effet.
Cela m'a motivé pour renouveler l'expérience :)
Commentaire de Jean-Phi posté le 03-09-2014 à 17:20:14
Tu vas rire, je n'avais pas encore lu ton CR. C'est fait.
Alors tout d'abord, bravo pour la perf, elle est très belle. Tu as effectivement ps mal de potentiel. Ensuite, les douleurs abdos me semblent être le prémisce de tes adducteurs et de ta pubalgie.
Continue comme ça tu reviendras vite sur les sentiers ! ;-)
Commentaire de Hockeyeur posté le 03-09-2014 à 19:14:10
Merci Jean-Phi !!
Oui c'est possible qu'il s'agissait des prémisses de cette sympathique blessure ...
J'essaie de faire ce qu'il faut au mieux pour revenir. 2 séances de 20 minutes de CàP cette semaine. On va bien voir ...
Commentaire de keaky posté le 05-08-2015 à 12:37:31
Félicitation 2 ans après, j'avais pas vu ton CR....
J'arrive 1h20 après toi ;)
Commentaire de Hockeyeur posté le 05-08-2015 à 13:03:26
Merci flack12.
Bravo à toi également :-)
J'espère qu'on aura l'occasion de se recroiser sur une course bientôt ;-)
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