L'auteur : ejouvin
La course : La Nuit des Cabornes - 50 km
Date : 6/9/2013
Lieu : St Romain Au Mont D'Or (Rhône)
Affichage : 1776 vues
Distance : 50km
Objectif : Pas d'objectif
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Comment me suis je retrouvé à faire l'aller-retour sur Lyon pour une course. Quelle idée me direz vous, il y a suffisament d'évènement en Ile De France pour se faire plaisir. Il était prévu que j'aille faire le Saint Jacques, format qui m'attire bien en terme de kilométrage et de distance, mais la nuit des Cabornes m'avait été bien vendue par jean-phi.
Résultat, je me suis engagé sur les deux courses, et dans leur plus grand format. Au moment de l'inscription, je n'en suis pas encore conscient, mais cela risque d'être un pari un peu tendu. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir eu de multiples avertissements sur la technicité de ce parcours, et de son profile cassant. Mais j'aime les défis personnels.
Ca fait quelques semaines déjà que je taquine les équipes Lyonnaises, profitant de l'anonymat d'internet pour envoyer connerie sur connerie. Mais là, il va falloir vaincre la timidité lors du passage au réel. La première étape sera de retrouver MamanPat à qui j'ai demandée si elle pouvait m'attraper au saut du train. Le rendez vous est donc pris, sortir du train et aller au dépose minute Vilette, direction tram T1. C'était vraiment trop simple pour être vrai. Je desccend du quai, où il y a un monde fou, et me dirige tout naturellement vers le T1. Bien entendu, je ne trouve pas de dépose minute et me demande bien comment elle aurait pu se garer sur cet espace pieton.
Et bah oui, sur le roadbook, il y avait juste une coquille, et je tombe dans le panneau. Donc, après un petit SMS envoyé, au cas où madame soit encore au volant, un appel, me voilà en train de courir dans la gare pour arriver au point de rendez vous. Il ne me sera alors pas difficile de se retrouver. Et op, nous voilà parti à 3 pour le retrait des dossards.
Les discussions durant le trajet sont à la hauteur des messages envoyés par forum interposé, à savoir chambrage et sérieuse. Notre taxi du jour nous fait découvrir les terrains de jeu, les différentes cantines et nous explique succintement le parcours. Nous profitons du jour pour admirer le paysage, car de nuit, ce sera une autre histoire.
Il est 17h et nous arrivons sur le lieu du départ. Nous trouvons dans un premier temps le champs mis à disposition, mais cela semble un peu éloigné de l'arrivée. Après un petit tour dans le village, nous voici garé juste en face du départ. Malheureusement, il y a une interdiction de stationner, j'espère que le retour à la voiture n'aura pas été trop pénible.
Une fois arrivé au retrait de dossard, c'est un flot continue de présentation. Tout le monde se connait et je suis régulièrement présenté comme le parigot. Je découvre enfin lalan venu en vélo taper la discute avec toute la horde de kikou. Les premières discussions portent sur qui fait quoi avec des réponses pour le moins suprenantes: "Je ne te dis pas, c'est stratégique". Certains semblent en avoir fait leur objectif principal avec un entraînement assidus sur le parcours. La pression monte tout doucement lorsque l'on entend dire "Le parcours est roulant, mis à part le début qui est un peu pentu, le reste se court". Mouai, j'en suis pas si sur vu le profile. Ce qui m'est d'ailleurs confirmé par lalan, il ne va pas falloir s'emballer.
Puis arrive jean-phi, quel plaisir de le revoir. Il est venu gentillement nous faire un coucou d'avant course. Mais il est quand même temps de se mettre en tenue. Pour une fois, je n'ai pas pris toute ma penderie et je suis presque organisé. Tee shirt, cardio, cuissard et une bonne couche de nok sur les pieds. Je dépose mon sac à la consigne et me voilà en tenue.
En ressortant, c'est de nouveau un flot continue de présentation. Je retrouve avec plaisir Arclusaz, enfin nous pouvons nous rencontrer. Ayant pensé à un échauffement commun, j'avais prévu de partir avec un paquet de Dragibus et un saucisson accroché à mon porte gourde. Finalement, je les donnerai en main propre.
Encore et toujours des paroles taquines, blaguant sur ma frontale qui produit une belle raie dans mes cheveux. Il ne manquerait plus que le nez rouge, et je ressemblerait à Bozo. Ca y est, il est temps de se mettre sur la ligne de départ et là je rentre vraiment dans ma bulle en me plaçant sur la troisième ligne environ.
Au top départ, ça part fort, très fort. Et puis c'est directement dans la pente. Je n'ai pas encore allumé ma frontale, j'essaye d'économiser quelques minutes car la course pourrait être longue et je n'ai pas trop envie de changer les piles. J'essaye de ne pas m'enflammer, partir tout tranquille, limite il faudrait marcher. Au détour d'un virage, les derniers encouragements de jean-phi et lalan. Je peux voir devant moi un long serpent de lumière, la tête de course est déjà bien loin. Mais comment font ils ? Mais je ne m'inquiètes pas, ma stratégie est simple, partir prudent et voir si je peux grapiller sur la fin de course.
Il faut bien l'avouer, le jour est vite tombé et une fois dans les bois la frontale est juste obligatoire. A ce moment là, c'est vraiment parti.
La première heure de course sonne et je n'ai pas encore fais 8km, ça annonce la couleur. Ca va être long très long. Une personne m'interpèle, c'est un ami de Mat95 que j'ai croisé lors d'un buffet de fin de course. Marrant de se retrouver à cet endroit, si loin de nos maisons. Il me dépose et part lui aussi sur le 50.
En fin de montée, il y a un monde fou nous encourageant et deux personnes qui jouent de la flute. C'est magnifique et très sympa. Un demi tour et ça redescend, mais ce sera de courte durée. Je me suis fais rattraper par janolesurfeur, permettant de discutter un peu et de ne pas voir le temps passé. Vu nos rythmes, il est question de faire la course ensemble. Cela va quand même un peu vite pour moi en descente, et je suis un peu obligé de freiner en monter pour ne pas voir le cardio grimper
Km 12, arrive enfin le premier ravitaillement. Il y a beaucoup de monde et je suis un peu perdu. Un bénévole m'attrape pour me remplir mes gourdes, pendant que je vais chercher à manger. Top, trop sympa de sa part. Je fais attendre un petit peu janolesurfeur et nous repartons ensemble.
Cette partie me fait particulièrement peur, non pas par le profile mais par la distance. 18km entre les deux ravitos, il va falloir bien gérer la boisson. Je suis reparti avec mon doggy bag rempli de pate de fruits. Par contre, dans les descentes, je n'arrive pas à manger, dans les montées j'ai du mal à macher sans m'essoufler et comme il n'y a pas de plat, l'alimentation n'est pas simple. J'arrive tant bien que mal à m'envoyer quelques pates de fruits et je range le sac, encore rempli, dans une poche.
Finalement, l'utilisation d'un sac de congélation est une bonne idée. J'ai les mains propres, je n'ai pas pourri la nouriture. C'est donc un matos à reprendre la prochaine fois.
A partir de là, j'ai peu de souvenirs du parcours, juste que l'on a eu droit à une longue descente où nous commençons à reprendre des places. Enfin, je commence à remonter au classement. Mais janolesurfeur est bien plus à l'aise que moi et l'invite à ne plus m'attendre. Je vais vite voir sa frontale disparaître. Cela dit, le parcours fait tellement de zig zag, qu'il est impossible de voir si il y a du monde devant.
Je n'ai jamais fais autant de D+ sur une course, et je le sens. Dès que cela monte, je dois marcher et je transpire à grosses gouttes. Je suis trempé et je bois tous les kilomètres. Mais j'ai des envies de bulles et il me tarde d'arriver au ravito.
Il fini par arriver et je me jette sur les verres de coca, d'eau gazeuse puis eau. Je crois reconnaitre janolesurfeur et commence à demander si tout va bien ? Pas de réponses... Ah oui effectivement je me trompe de personne. Je ne m'attarde pas trop non plus, et j'en profite pour gratter quelques places.
Dans ma tête, la course doit commencer maintenant. Mais quelque chose ne va pas, j'ai le ventre gonflé et je sens bien que quelques choses va arriver. Dans le faux plats montant, je continue de marcher malgré cette sensation, ce sera toujours quelques mètres de gagnés. Et voilà, ce qui devait arriver arriva. Je mécarte sur le côté pour ne pas polluer le chemin une première fois. Cinq mètres plus loin rebelotte puis encore cinq mètres le dix de ders. Mon estomac n'a pas du tout supporté cette arrivée massive de liquide. Avec du recul, je pense que j'ai bu beaucoup trop vite. Mais cela va gacher la fête, je cours avec une grosse appréhension. D'une part mon ravito n'a servi à rien, mise à part remplir les gourdes, et d'autre part j'ai peur de boire.
Je vais jouer la prudence et toutes les places gagnées sur cet arrêt vont être perdu sur le parcours. Cette fois-ci, c'est moi qui me fais grignoter au fils des kilomètres. Je retrouve janolesurfeur, mais le pauvre est en hypo. Nous ne terminerons pas ensemble.
En bas d'une descente, nous pouvons voir de la lumière enfin. Le dernier ravito arrive et j'ai encore bien soif. J'ai quand même réussi à m'hydrater malgré l'appréhension. Les bénévoles sont une fois de plus sympas avec leurs félicitations et leurs petits soins. J'arrive à la table et je suis d'une humeur taquine malgré tout. La petite dame me demande ce que je veux. Je lui réponds en déconnant "Finir". Ok ok, vous voulez finir mais à boire qu'est ce que vous voulez ? Et là, je lui réponds que je veux lui faire la bise
J'ai l'impression de provoquer un peu la surprise générale. Ca y est, je suis parti pour déconner. Donc je prends deux verres d'eau pour m'essuyer le visage. Un bénévole me propose du papier absobant pour m'essuyer Incroyable comment ils prennent soin de nous. Et me voilà en train de claquer la bise, du grand n'importe quoi
Entre temps, je me suis encore fais remplir mes bidons, c'est vraiment appréciable. La deuxième personne du ravito me demande au moins trois fois si je veux des pâtes de fruits. Cette insistance me fait rire et une dernière connerie me vient à l'esprit. Juste avant de repartir je la regarde et lui dis "Mais vous me faites chier avec vos pâtes de fruits". Nous rigolons, enfin moi, et la rassure sur le côté je déconne. Et me voilà reparti direct dans la montée. J'essaye de trotinner et un gilet jaune me suis pour me décrire le parcours restant. Encore une fois, je suis bluffé par ces intentions, ce fut très très sympa.
La fin est vraiment terrible, les montées n'en finissent pas et les descentes se font que sur des cailloux. Ca fait mal aux jambes et aux pieds. Arrive enfin les escaliers décrit par l'organisation. Je tente de les passer en courant, mais je ne ferrai qu'un tiers comme ça, le cardio tapant dans les 170.
J'attends avec impatience les cabornes et je ne cesse de me dire qu'il faudra bien se pencher. Heureusement des bénévoles sont postés à ces endroits stratégiques nous rappelant que le plafond est bas. Ce sera bien la seule victoire sur cette course, je n'aurai pas cassé la frontale. Par contre, ça casse les jambes et le dos tellement il faut se plier en deux. Je compte les montées pour savoir quand est ce que je vais pouvoir enfin basculer.
Et voilà la dernière descente, le goudron, ça sent l'écurie. Mon coach est assis sur une chaise à l'entrée du village et il m'embraye le pas, en chaussure de ville . Il est à l'aise alors que moi je lutte pour en terminer. Nous franchissons la ligne d'arrivée ensemble accompagnés d'une ola improvisée par des spectateurs / coureurs encore présents.
Et voilà, cette course est terminée et elle m'a fracassé. Je suis moins épuisé mais j'ai bien mal aux jambes. Il est déjà bien tard, et je vais essayer d'être le plus rapide possible. La douche chaude me ferra un bien fou, moi qui l'imaginait pendant la course. Je vais prendre mon plateau repas, mais je n'ai pas vraiment faim comme à chaque fois. Mon coach est vraiment sympa car il aura hypotèqué sa nuit pour venir me chercher. Il ne me faudra pas 5 minutes pour m'endormir malgré les courbatures nécessantes.
Je ne suis pas satisfait de ma course à cause de la gestion de celle-ci. Même si j'ai essayé de contrôler au cardio, je suis malgré tout parti un peu vite je pense. Et jean-phi avait raison, le parcours n'a rien à voir avec ce que j'ai pu déjà faire. Au moins cela fait une très bonne expérience et me motive encore un peu plus pour aller m'entraîner, même si sur le coup je me suis dis que je n'étais vraiment pas fais pour la course à pieds.
Comment faire court ? C'était vraiment une soirée géniale. Merci à toute la bande des Lyonnais pour m'avoir accueilli, vous faites vraiment un beau groupe.
Merci à l'organisation pour cette belle course exigeante mais superbement organisée. Un balisage au top, je pense qu'il est impossible de se perdre, même si j'ai eu l'impression de passer plusieurs fois au même endroit.
Merci aux bénévoles pour leurs encouragements nombreux, et leur assistance. J'ai même eu le droit à une canette de Perrier, une gorgée d'eau en haut d'une montée.
En conclusion, je me suis régalé même si cela a été difficile. Je mesure encore plus le travail à fournir et j'espère que cela va payer pour le Saint Jacques, même si en ce dimanche j'ai super mal aux cuisses.
12 commentaires
Commentaire de Mamanpat posté le 08-09-2013 à 12:02:44
Mais Bozo, ça va pas du tout ! Elle est où ta gamelle ? Il est où ton nez rouge ?
Les lyonnais t'ont impressionné à ce point de tant de sérieux ?
Bon n'oublie pas d'aller chez le coiffeur avant le Saint Jacques ! Ravie d'avoir pu passer un peu de temps pour de vrai en ta compagnie et bravo malgré tout pour ta course, ton chrono est plutôt bon monsieur Etienne !
Rendez-vous dans 3 semaines !
Commentaire de ejouvin posté le 09-09-2013 à 12:01:48
Ah ah, je n'ai pas parlé de ma gamelle. Soit tu bluffe, soit tu es bien informée. Parce que effectivement, je me suis vautré sous les yeux de deux concurrents. Résultats deux petits bleus sur l'avant bras gauche et la cuisse droite.
Le nez rouge est resté à la maison.
Le coiffeur, je vais finir par craquer, je n'en peux plus de ces cheveux...
Ouiiiiiiiiiiiiii rendez vous dans 3 semaines
Commentaire de Jean-Phi posté le 09-09-2013 à 09:24:07
Content également de t'avoir revu et que la course t'ait plue. C'était un chouette moment et j'avais un pincement au coeur à vous voir vous élancer ! Mais on se rattrapera dans 3 semaines au St Jacques où l'on pourra passer pas mal de temps tous ensemble ! ;)
A bientôt !
PS : Bravo pour ton classement, tu as assuré grave !
Commentaire de ejouvin posté le 09-09-2013 à 12:02:43
Bah il ne fallait pas avoir de pincement au coeur. Si ça rentre pas dans la préparation, il ne faut pas y aller.
Je peux le dire maintenant que je sais ce que c'était. Pas sur que cela ait été une bonne idée, mais je me suis régalé. Même si par moment, je me suis demandé si c'était bien fait pour moi.
Quand au classement, merci pour ton bravo. Je ne me rends pas bien compte, mais je pense que j'ai vraiment manqué de fraîcheur. Je ne suis pas vraiment satisfait, mais on va dire que c'était une course de préparation...
Commentaire de nicolaspremont posté le 09-09-2013 à 14:10:19
Félicitations pour ta course. Je l'ai faite aussi et je confirme qu'elle est difficile, surtout de nuit.
Comme toi, je vais également faire le grand trail de St. Jacques fin sept 70km.
Bon courage !
Commentaire de ejouvin posté le 09-09-2013 à 14:13:21
Et bien, on risque de se croiser au moins au départ. Vu ton temps de vendredi soir, il y a peu de chance que l'on se croise sur la route de Saint Jacques.
Sacré performance de ta part...
Bonne prépa.
Commentaire de AlexRunRun posté le 09-09-2013 à 15:27:19
Bravo pour ta course ! Heureux de t'avoir croisé en début de course, je trouve que tu finis plutôt bien au regard de tes vidanges gastriques !
Au plaisir de te recroiser sur une prochaine course ou Veillée :)
Commentaire de ejouvin posté le 09-09-2013 à 15:39:25
Ca m'a fait vraiment bizarre quand on s'est croisé. Je ne m'attendais pas du tout à faire interpeller de la sorte. Bon cela a été de courte durée, tu es parti sans jamais te revoir....
Oui à une prochaine, d'ailleurs la prochaine veillée approche ;)
Commentaire de Arclusaz posté le 09-09-2013 à 16:12:37
merci Etienne pour cette visite de courtoisie et pour ta gentillesse : le saucisson est en sécurité, je vais bientôt l'attaquer. Et j'ai remis les Dragibus à Patricia qui a du déjà tous les dévorer.....
C'est vrai que c'est un terrain plus dur qu'il n'y parait, 25 bornes c'était bien suffisant pour moi, 50 bornes me semblent irréalisables !
A bientôt dans la région (en décembre où nous aurons plus de temps pour parler) ou ailleurs !
et surtout, ne change pas.
Commentaire de ejouvin posté le 09-09-2013 à 17:16:39
25 ou 50 bornes, peu importe le format tant que l'on s'amuse. Un réel plaisir de te voir enfin, même si je n'ai pas trop trop discuté. Ca ira mieux la fois prochaine ;)
J'espère ne pas changer, et si tel est le cas, je compte bien sur vous pour me le faire savoir.
Vivement décembre autour d'un plat de pates.
Commentaire de Mamanpat posté le 09-09-2013 à 20:53:04
Même pas vrai ! les dragibus je les garde pour le St Jacques ! Mauvaise langue !
Commentaire de Japhy posté le 11-09-2013 à 06:19:12
Ha mais c'était ce week-end les Cabornes! Je suis complètement à l'ouest moi, je ne suis rien.
Bon, premier bon point pour avoir arrêté de faire le timide, on ne veut plus entendre parler de prétendue timidité à partir de maintenant.
Deuxio, tu nous donnerais envie de faire les bénévoles rien que pour entendre tes conneries :D, même si malheureusement, tous les coureurs ne sont pas dans ton genre, loin s'en faut!
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