L'auteur : beurt
La course : Trail des Citadelles - 73 km
Date : 31/3/2013
Lieu : Lavelanet (Ariège)
Affichage : 2753 vues
Distance : 73km
Matos : Salomon XT Wings 2 / chaussettes BV Sport
manchons compression booster / collant court Craft
TShirt ML Décathlon / TShirt MC Lafuma / gilet WS / veste light Salomon au début
Bonnet puis casquette
sac à dos Salomon Advanced Skin S-Lab 5l (2011-2012)
Objectif : Terminer
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Remis de mes émotions et les courbatures n'étant plus qu'un mauvais souvenir, voici donc mon CR des Citadelles !
Pour resituer le contexte : mon seul objectif était ... de terminer !
Un manque important de préparation (cause boulot, météo, ...) les semaines précédentes, voire depuis le début d'année, m'avait conduit à avoir de gros doutes quant à faire ou même finir ce trail.
J'ai hésité à prendre le départ ; mais une fois décidé à y aller, j'avais sérieusement regardé les "possibilités" d'abandon sur le parcours …
Bref, objectif si possible de terminer donc, et aussi de se tester en vue de l'année à venir (avec en particulier la TDS fin août).
Me voilà donc arrivé en Ariège le vendredi soir, avec pour idée de faire quelques balades dans le coin le samedi …
Le samedi ? Temps pourri toute la journée, limite déluge.
Rapide passage par Montségur : pluie battante, brouillard, et 2°C !
Changement de plans, il n'y aura pas de rando.
Dimanche, 03h30 (après le passage à l'heure d'été …) : petit déj cool puis "soins" des pieds.
Il ne pleut pas, c'est déjà ça …
Arrivée à Lavelanet vers 05h15, histoire de ne pas se garer trop loin (…) et de se préparer tranquille dans la voiture.
Vers 05h30, il commence à pleuvoir …
Quelques échauffements dans les rues adjacentes, et je rejoins la tente du départ pour le brief.
>> Lavelanet - 0 km - 06h00
Le début se fait tranquille sur le goudron : j'aime ces départs de nuit, cette ambiance particulière à la frontale, ce bruit sourd du caoutchouc des 400 paires semelles sur le bitume …
Au bout d'un petit kilomètre, on quitte la route pour attaquer le premier chemin, et le ton est donné pour la journée : le bruit sourd des semelles va rapidement se transformer en "splash" et en "floc floc" ! …
C'est classique : la première flaque, on l'évite. Les deuxième et troisième aussi.
A partir de celle d'après, on arrête de compter les flaques, et on se fait une raison …
Montée glissante à la crête Madoual puis parcours du haut de la crête pour rejoindre les hauteurs de Fougax ; de là, franche descente vers Fougax (on y repassera dans 20 km !), puis terrain plat voire descendant sur 4 km pour rejoindre Balesta …
>> Balesta (R1) - 18 km - 08h36 (BH = 09h00) - 10 min d'arrêt aux stands
A la sortie du ravito, même si la pluie s'est arrêtée, on se rend vite compte qu'il est tôt et qu'il ne fait pas encore super chaud dehors : marche rapide se réchauffer et reprendre en douceur ...
Très vite, on sort du village et on attaque de nouveau la Nature : le chemin est un chemin de boue. Un petit torrent de boue liquide même, rarement vu ça !
La montée vers Le Gélat se fait sans trop de problème, le terrain est "moins" boueux. Certains endroits sont superbes, en particulier les petits hameaux planqués au milieu de nulle part …
La descente est facile, ponctuée de quelques courtes montées.
Passées les premières maisons de Fougax, c'est relativement plat jusqu'au ravito, et un peu moins boueux qu'avant, ca permet de se reposer un peu (c'est pas mal d'avoir des appuis de temps en temps !), surtout que le soleil fait quelques passages.
>> Fougax (R2) - 34 km - 11h22 (BH = 12h00) - 10 min d'arrêt aux stands
Second coup de froid en sortant du ravito …
La montée à Montségur se fait en 3 temps pour moi.
Tout d'abord : un terrain en pente légère, très boueux au début le long du ruisseau, et assez agréable ensuite, pour finir par une prairie et quelques centaines de mètres de route.
Second temps : un mur bien raide, suivi de la crête (raide elle aussi), depuis laquelle on aperçoit plusieurs fois le château de Montségur, qui reste pourtant inaccessible. A la fin de cette montée, on rejoint le parking en bas du château.
Troisième et dernier temps : la montée finale à Montségur, peu boueuse, plutôt typée montagne (marches et gros blocs), on croise ceux qui redescendent et on se dit que c'est bientôt notre tour. J'aime, mais au milieu j'ai quand même un bon coup de moins bien …
L'arrivée au château est une libération , d'autant que la vue est bien dégagée sur les environs.
>> Montségur - 41.5 km - 13h24
On prend le temps de faire le tour du château, puis il est temps de redescendre : ce genre de descente j'adore, et je m'éclate bien ! D'abord par le même chemin (on croise ceux qui montent cette fois, mais aussi quelques touristes …), puis une belle descente le long d'un ruisseau : le traverser à plusieurs reprises est un plaisir, mettre les pieds dans l'eau fraiche fait un bien fou ! (oui oui, faut être un peu barge )
>> Montferrier (R3) - 47 km - 14h08 (BH = 15h00) - 14 minutes d'arrêt aux stands
Petit topo en quittant le ravito : 40 minutes d'avance sur la BH, donc 14 bornes à faire en un peu moins de 3 heures ; tout va bien, je devrais maintenir mon avance sur les BH, d'autant que la météo est plutôt correcte !
Jolie montée au dessus de Montferrier, puis belle descente jusqu'à Silence, avec un passage sous la route, sur des passerelles aménagées. Il fait franchement beau maintenant, voire il commence à faire chaud …
De nouveau une bonne montée dans la boue (pas trop liquide, ça commence à sécher disent les bénévoles !), puis voilà le passage le plus galère du trail !
Là où (me dit-on) l'ancien tracé passait par le hameau de Coulzonne sur un chemin, il faut maintenant remonter un ruisseau sur 200m qui n'est rien d'autre qu'un ruisseau de boue liquide qui arrive facilement au dessus du mollet. La sortie du ruisseau se fait par la droite, en montant un raidillon avec de la boue jusqu'au genou, en risquant à chaque fois d'y laisser une chaussure ... Il faut alors remonter un peu dans le pré pour trouver un terrain correct, et là, on tombe sur une vache qui regarde passer des fous depuis ce matin !
Passé ce mémorable moment, l'arrivée au village de Roquefixade est superbe et relativement facile …
Pour la montée au château, il faut quand même mettre un bon coup, il y a un peu de déniv, mais superbe cadre !
>> Roquefixade - 56 km - 16h30
On quitte le château par la crête (prairie sèche, trop bon …), puis descente vers Roquefort les Cascades, par une descente forte nous dit-on, sur 4 km. C'est effectivement raide (et glissant), donc je m'éclate (au sens figuré).
L'arrivée aux cascades est superbe, mais là je me prends un gros coup en regardant la montre : je suis grosso modo à 15 minutes de la BH !!!
Je ne traine pas aux cascades (dommage), et je rejoins sans tarder le ravito en essayant de comprendre comment j'ai pu perdre tout ce temps : trop d'arrêts vidéo ? trop de pauses ? le torrent de boue ? la fatigue ? mauvais calcul ? enlèvement par des Extra Terrestres ? …
>> Roquefort Les Cascades (R4) - 61 km - 17h06 (BH = 17h15) - 7 minutes d'arrêt aux stands
A partir de ce moment, même si je sais que c'est jouable, je ne vais plus perdre de temps (même si ça commence à être assez galère de progresser dans toute cette boue).
Des 7 petits kilomètres nécessaires pour rejoindre Raissac, le début est vraiment galère : dur de trouver des appuis, dur de progresser efficacement, et la fatigue se fait vraiment sentir, les hanches sont douloureuses … La montée à Péreille est plus sympa, et le passage de la crête offre une jolie descente sur Raissac pour finir à travers un champ.
>> Raissac - 68 km - 18h23 (BH = 18h45)
Une bonne dernière montée, qui se fait bien pour ma part (je n'ai pas dit non plus que j'y étais allé en courant !).
Arrivé en haut, ça sent la fin … Il "suffit" de longer la crête sur 3 km pour rejoindre Lavelanet. En plus ça ne fait que descendre.
Mais bon, ce chemin est assez rocailleux et sec, et chaque choc du pied gauche sur un caillou solidement attaché au sol me fait hurler de douleur (une ampoule mal placée, juste sur le côté intérieur !).
Et des cailloux, là il y en a …
Je gère ces derniers passages douloureux au mental, et je regrette la boue (oui, oui …) qui était plus soft pour les pieds …
On commence à entendre le speaker, ça devient bon.
La dernière petite descente bien raide sur la place de Lavelanet est sympa, sans la corde : un peu de public en bas, qui ne semble attendre qu'une chose : une ultime vautre dans la gadoue !
>> Lavelanet - 73 km - 19h23 (BH = 20h00)- Finisher !!
Voilà, la ligne est franchie … le dernier beeeeep du contrôle …
Je suis allé au bout de la boue !
Je vais retirer mon TShirt, me ravitailler un peu et discuter dans la salle.
Je me passe les pieds et les jambes au jet d'eau glacée, et je me change à la voiture.
Des finishers arrivent encore, je reconnais certaines têtes croisées ou dépassées avant et les encourage.
Les deux premières heures après l'arrivée, j'ai vraiment eu le sentiment d'être heureux d'en avoir terminé. Puis, avec un peu de recul, c'est devenu un plaisir d'avoir terminé !
Terrain galère voire très galère, mais plaisant quand même, d'autant que globalement la météo a été bonne.
Et les paysages traversés sont réellement superbes.
Les Citadelles se méritent, on me l'avait dit ou je l'avais lu. Maintenant je le sais !
Au GPS, j'obtiens 73.5 km et avec 3500m de déniv.
Un grand merci à l'organisation bien rôdée.
Un grand merci également aux bénévoles et secouristes, pour le balisage des jours précédents, et pour la présence aux ravitos, aux croisements de routes ou au milieu de nulle part ! (je repense au poste de secours en haut de la montée de Raissac, avant de redescendre la crête de Lavelanet : inattendu !).
Dès le soir, mal partout : pieds fripés, méga ampoule au pied gauche, mal au genou droit (depuis le 50ème …), hanches douloureuses, courbatures aux cuisses et aux épaules, puis courbature aux mollets 2 jours après
Il aura fallu 4 jours pour ne plus avoir aucune douleur
Un trail pur jus, un trail vraiment authentique, dans la même ambiance que l'Ardennes Méga Trail ou que les Hospitaliers ... auxquels je vient de m'inscrire dans la foulée !
8 commentaires
Commentaire de fretless posté le 11-04-2013 à 16:57:02
Bravo Beurt,
l'essentiel est atteint...terminer !
Tout se résume dans le titre.
Je crois qu'on pourrait passer un doctorat en boues en VAE (validation d'acquis et d'expérience).
Commentaire de beurt posté le 21-04-2013 à 19:15:03
Merci Fretless !
Effectivement, il y a de bons acquis après ça ! ;-)
Et après, courir sur un terrain "dur" semble beaucoup plus facile ...
Commentaire de mic31 posté le 11-04-2013 à 18:43:23
Joli récit et d après plusieurs échos, l intervalle montferrier / roquefort est à ré étudier. Je vais m y pencher.
Très bon choix les Hospitaliers, nous sommes dans la même philosophie.
Commentaire de beurt posté le 21-04-2013 à 19:25:10
Oh Grand Organisateur ...
Pour la BH des Cascades, perso je le savais, ça fait partie de la gestion de la course (et j'ai un peu merdé sur ce coup là).
J'ai vérifié rapidos : oui elle pourrait être un peu relevée, mais les autres aussi dans ce cas ?
Il faudrait que je regarde dans le détail, en comptabilisant le D+ et le D- en plus du km
Les Hospitaliers, un bon choix ?
Oui, forcément, c'est par ce festival que j'ai connu les Citadelles ;-)
Et inversement, je me suis arrêté 5 minutes sur le stand des Hospitaliers à Lavelanet ...
Commentaire de JM2CJC posté le 12-04-2013 à 07:24:12
Bravo amigo Beurt
Tu as un peu plus d'avance que moi sur les 1eres BH,et au final nous nous suivons hi hi hi
Tu serais resté 5 mn de plus à la cascade nous pouvions faire la photos ensemble..
Il serait intéressant de croiser,notre prepa etc etc ...
Je fais la photos au coin du feu et bien sur la jactance ,avec les 2 plantons de services
et bois un coup avec eux,
au plaisir
JMarc
retrouve mon CR sur
http://chierryjycours.e-monsite.com/blog/trail-des-citadelles-2013.html
Commentaire de beurt posté le 21-04-2013 à 19:35:45
Sauf erreur, on s'est croisé à plusieurs reprises (j'ai fait le lien en lisant ton CR).
On a du se voir juste après Roquefixade, au moment des photos sur le bord de la crête.
J'ai pris un peu d'avance dans la descente raide, et tu m'a redépassé dans la deuxième partie de la descente, tu suivais 3 espagnols et tu m'a encouragé en me lançant un "vas y, accroche" ! ;-)
J'ai suivi, avec un peu de mal, et je t'ai retrouvé un peu plus loin aux cascades, tu étais au téléphone lol
Aprés j'ai tracé au ravito et n'ai plus perdu de temps ...
A+
Commentaire de Yvan11 posté le 12-04-2013 à 12:50:54
Bravo pour ta course et merci pour le récit qui me rappelle grandement mon expérience de 2010.
Commentaire de beurt posté le 21-04-2013 à 19:40:54
Merci.
L'année prochaine je ferai comme toi : derrière l'appareil photo ! ;-)
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