L'auteur : alban34
La course : Le Tour de la Grande Casse - 65 km
Date : 19/8/2012
Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)
Affichage : 1490 vues
Distance : 65km
Objectif : Terminer
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Bonjour à tous !
Ca y est, j’ai terminé ce TGC ! A moins… à moins que ce que soit la TGC qui m’ait terminé ??
Etonnant ce que, après coup, on peut parler d’une course en disant que c’était « génial », alors qu’on en a bavé des litres pendant de longues heures, en se demandant si on allait pas abandonner.
La fierté de l’avoir terminé vient effacer les souffrances accumulées, même si le corps est quand même là pour les rappeler le lendemain…
200 participants, 60 abandons. Parcours et profil ICI.
Course géniale donc, mais particulièrement dure : ce qui fera la différence avec des courses un peu similaire (je pense à la 6000D) c’est la répartition du dénivelé. La présentation de la course sur le site l’indiquait bien :
« Si le Tour des Glaciers de la Vanoise est relativement “roulant”, le Tour de la Grande Casse est, lui, beaucoup plus “cassant” »
Rajoutons que le soleil était bien présent.
Départ à 6h00 de Pralognan. Dès le début, on affronte un « raidillon » qui nous pousse à grimper 300m de dénivelé. Puis une longue montée, assez raide, qui nous fera arriver au premier col. Pour le moment, ça va à peu près : c’est le début !
Le paysage est sableux, caillouteux, assez lunaire. Nous avons déjà 1160 m dans les jambes. Nous redescendons au Plan fournier au premier ravito. Rien à dire, si ce n’est que je suis bien entamé.
Je suis 144ème à ce moment-là, moyen. Très moyen, je paie là les quelques semaines de non entrainement, de relâches et de barbecue. Bien fait pour moi.
Arrivé ensuite au second ravito, 10km plus loin, avant la très très longue montée, qui nous fait remonter à 2652 mètres, donc à nouveau 1100 à remonter. Là les choses commencent à se gâter, on rentre dans le vif du sujet.
A noter ici que la distance qui sépare les deux ravitos est trop longue pour le seul litre d’eau conseillé par les organisateurs.
Je suis donc obligé de faire la manche en grattant une gorgée par ci et une par-là aux randonneurs qui en ont généralement plus que de besoin (merci à eux).
Un coureur qui me verra en train de quémander me fera partager sa large réserve.
Cette montée sera fatale à beaucoup de coureurs : 50 abandons au ravito qui suit. Les mecs arrivent (les mêmes qui m’avaient doublés comme des cadors quelques km auparavant) s’allongent par terre et téléphone à leurs proches pour annoncer qu’ils capitulent. Le tas de dossards grossi en cinq minutes de pause.
C’est vrai qu’entre la carte et la réalité, il y a un monde. Le moindre pixel qui monte ou qui descend, c’est un long km à avaler.
Mais le plus dur pour moi, ça sera la dernière montée, sur le col de la Vanoise. Raide, interminable, avec 50 km accumulés dans les jambes. C’est le mental qui joue, il faut s’accrocher. Devant et derrière moi, les coureurs ressemblent à des zombies : une démarche lente, hésitante, un peu bancale, on grimpe en titubant. A chaque tournant, on croit être proche du dénouement, et on s’aperçoit que ça continue.
Un participant que je ne connais pas se retourne et me fais un signe de tête du genre : « mais c’est quoi ce truc ? ». Je lui réponds avec les mains que je suis aussi désemparé que lui (difficile de traduire ca par écrit)…
Je suis pris de quelques nausées, de maux de têtes. Chose rare dans les montées : je fais des pauses. Deux, de trente secondes chacune, pour pouvoir continuer. J’appuie sur les genoux avec les mains, tout le corps s’y met pour pouvoir terminer. Il faut y arriver.
Le soleil tape, j’essaie de progresser à l’ombre, mais celle-ci est trop étroite pour couvrir la tête.
Je ne pense à rien, la seule chose qui me trotte dans la tête, c’est un air de rock « tutti fruitti » de Little Richard, puisque je suis dans ma période revival rock années 50.
Arrivé au sommet, j’alterne course et marche pendant deux ou trois km, jusqu’au dernier ravito.
Un groupe de gamins très sympa, qui logent au refuge, font 200 mètres avec moi en posant plein de questions. Très impressionnés par le fait que l’on court depuis 6 h du matin (il est 17h00 environ). J’apprends qu’on est dans un coin à marmottes.
« Pourquoi vous faites ça m’sieur ? » Qu’ils sont mignons.
Puis redescente sur Pralognan : une descente de 8 km, assez cool à mon sens, surtout après des terribles montées, quasi cauchemardesques.
J’arrive enfin, applaudi par tout le village (sympa).
Je suis 100ème, avec 12h30 de course.
Voilà, je recommande donc ce trail, mais avec une bonne préparation et en sachant que les montées sont rudes.
Merci aux organisateurs !
Les plus du trail :
- des vues magnifiques sur le parc de la Vanoise
- un encadrement parfait (merci aux bénévoles des ravitos)
- une feuille de route sous plastique avec profil et conseil
- une paire de chaussettes en cadeau
- une équipe d’ostéos sur place
A améliorer :
- prévoir 1,5 litre au minimum entre ravito deux et trois
4 commentaires
Commentaire de Gibus posté le 20-08-2012 à 20:26:48
Bravo d'avoir été jusqu'au bout
je fais partie du club des 50 de Val Claret
J'ai été arrêté par la barrière horaire un peu juste je trouve
mais chapeau à toi d'avoir survécu à la soif et à la canicule
Un très beau trail mais il ne faut trainer à prendre des photos.
Bonne récup
Commentaire de Maëlwenn posté le 20-08-2012 à 21:57:02
Merci de faire partager ton aventure, chouette course on dirait :-)
Bonne récup!
Commentaire de ch'ti lillois d'vizille posté le 21-08-2012 à 19:43:15
Bravo d'avoir bouclé ce très beau parcours ( en 2010 je l'ai bouclé en 12h25 avec plein de photos et avec la même météo ). Si tu as des photos, n'hésite pas à les faire partager.
Côté réserve d'eau, un trail de haute montagne avec des ravitos espacés de 10km soit 2h de course neccessite une réserve perso de 1.5 à 2l d'eau ( notion de la semi-autonomie ). A retenir donc pour un prochain trail du même type.
Pour Gibus, les barrières horaires ne sont jamais trop justes, nous sommes tout simplement trop justes pour ce jour J. Rappelons que le trail c'est de la course à pied.
Bonne récup'
Commentaire de Jean-Phi posté le 22-08-2012 à 12:39:48
Belle course en effet ! Bravo à toi. Avec les condition climatiques, ce n'était pas simple. Tu as décris peu ou prou mon Aravis trail du mois de juin. Après coup on se dit "super chouette !" mais pendant on en veut à la terre entière !
A cocher sur le carnet comme étant à faire...
Bonne récup.
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