La dernière course bien digérée, je me permets de m'aligner sur le trail de Dalou la semaine suivante. C'est pas très sérieux mais le coach vient de nous rappeler qu'en mai on fait ce qui nous plaît. Bonne excuse qui tombe à pic car ce trail fait partie des courses qui comptent pour le challenge des portes de l'Ariège.

 

     Du coup, mardi on est allé reconnaître le nouveau tracé et on n'a pas été déçu! Dalou, c'est petit mais costaud. Une énigme même, car tu ne fais que monter et pourtant l'arrivée se trouve au même endroit que le point de départ?!! Pourtant pas de quoi m'effrayer, bien au contraire. En effet, à force de courir les chemins, je m'aperçois que ce sont ces tracés qui me correspondent le mieux: de la côte sans trop de kilométrage.

 

Reco du mardi avec le club

     Le plus important pour préparer cette course aura été de bien récupérer pour être en forme dimanche. Pas question de se sentir fragile ou de risquer de s'abîmer et ainsi compromettre les prochaines échéances. En cette fin de semaine, les voyants sont au vert. J'ai le parcours en tête et part pour affronter Dalou. 4ème participation pour cette 4ème édition.

 

     Arrivée à Dalou, toujours cette sympathique ambiance des rencontres authentiques. Ici, comme souvent en Ariège, on ne fait pas dans le tape-à-l'oeil mais plutôt  dans le rendez-vous simple et efficace. L'organisation est bien rodée, les quads prêts à rejoindre leurs positions et les coureurs qui arrivent de plus en plus nombreux. On s'aperçoit vite que le haut niveau est aussi présent. Peu importe, chacun est là pour faire sa course. Y'a d'la place pour tout le monde et des défis pour chacuns.

 

     En partant de chez moi, j'ai lancé aux enfants qu'aujourd'hui je serai dans le top 10 mais vu le plateau ça me paraît très improbable. On se lance sur 200m dans les rues de Dalou avant de se retrouver très vite au pied de la colline. Je dois me situer vers la 25ème place, la course commence là. Première option, je décide de suivre un gars meilleur que moi, expérimenté et qui part souvent sagement malgré son niveau.

 

fin de la 1ère montée (reco)

     Ca monte régulièrement mais on peut courir malgré la côte. Je suis collé à ses basks avec juste assez de distance pour ne pas le gêner. Le gars est bougrement efficace. Il ne fait que remonter les coureurs devant lui. Jamais il ne se calle derrière un gars pour respirer. Du coup, on remonte bien mais je ne sais pas jusqu'où je pourrais suivre. La côte se fait un temps plus douce, avant de nouveau de se corser pour arriver sur le plateau.

 

 Benjamin, vainqueur incontestable

 

Philippe, 1er V2, ne lâche rien

Francis, pur combattant

 

Berty, tout sourire

     J'ai tenu jusqu'en haut. Je laisse filer le gars qui ne chaume pas et je me colle à un groupe de trois. Les sensations sont bonnes malgré ce départ canon; je suis pointé à la 13ème place. On redescend maintenant vers Gudas. Je me retrouve à ma grande surprise en très bonne compagnie car je fais le yoyo avec Georges, un gars du club toujours bien placé. Ca me motive encore plus car si j'arrive à garder ce rythme ce sera pour moi une super perf.

 

     On bascule maintenant sur l'autre versant et bien sûr ça remonte cash. J'ai l'avantage de très bien connaître le parcours et j'enchaîne les difficultés sans tortiller. Je remonte même sur Georges et file devant; je suis dans ma course, tout roule. Je décroche un autre gars avant d'arriver au sommet de cette deuxième portion. Le coin est très beau, de la roche, de belles prairies sauvages et même une magnifique vue sur les Pyrénnées. Je sais, le temps est bouché aujourd'hui, mais j'ai encore les images de la reco de mardi.

Ca monte et c'est pas la dernière (reco)

Encore plus beau avec le soleil (reco)

 

   Berty se la pète (reco)

Se ménager dans les descentes (reco)

     Il reste 2 km. Surtout, ne pas lâcher, ne pas se désunir. Ca commence à être dur mais le physique tient toujours. Personne ne revient de l'arrière et je déroule dans la dernière descente. Soudain, dans le dernier lacet, je vois un gars devant. Encore un qui a toujours fini devant moi. Si je pouvais le taper dans le final, ce serait top.

 

      Y'a plus qu'à dérouler (reco)

     Je ne réfléchis plus, je lâche les chevaux. Dérapage contrôlé sur la terre, des cailloux volent. Je déboule sur la route du village. Le gars est là, à quelques mètres. Je saute le muret et me retrouve sur la chaussée au milieu des quelques spectateurs. Je calcule ma trajectoire, une poussette à droite, une spectatrice à gauche, ça passe! Je sprint. Le gars m'a senti venir. Il tente bien de me contrer mais je suis lancé comme un bolide. Je double à droite, imparable.

 

      Je l'ai ma 10ème place, elle fait plaisir celle-là. Je réussis là une de mes courses les plus abouties. Je ne boude pas mon plaisir. Je sais qu'il y aura des jours moins beaux. Alors aujourd'hui c'est la banane!