Récit de la course : Raid 28 2012, par Papillon

L'auteur : Papillon

La course : Raid 28

Date : 21/1/2012

Lieu : Bures Sur Yvette (Essonne)

Affichage : 1779 vues

Distance : 85km

Objectif : Pas d'objectif

12 commentaires

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Raid 28, nous avons failli nous connaître...

Mon raid 28 à moi, c'était le premier et je l'espère, pas le dernier... je n'en ai vu que les 20 premiers kilomètres... dommage, j'espère qu'un jour, je verrai la suite !


Tout a commencé, aux alentours du 1er janvier, je me suis retrouvée avec les jambes lourdes, mais lourdes!!! Une horreur... entre les symptômes prémenstruels et le champagne du nouvel an, je ne savais pas trop où était mon coupable... et puis, j'ai fini par trancher, étant donné la durée, ça ne pouvait être que ces fichues règles.

La mauvaise position de course, la raideur des membres qui souffrent, la boue, tout cela s'est terminé par des bobos en tout genre: douleur derrière le genou, ligaments qui coincent. Le raid 28 approchait, je n'ai pas osé m'arrêter pour panser mes plaies.

J'ai fini par faire un "stop" de cinq jours le 12/01, bon, pas un vrai de vrai, j'ai couru 1h très cool un jour et fait 2h de vélo, mais à l'arrivée, c'était mieux... du coup, j'ai repris. Une séance un peu rythmée sur bitume, le soir, tout allait bien, et le lendemain, tout allait mal... le raid 28 à la fin de la semaine... l'équipe... ben oui, l'équipe...

Alors, je me suis arrêtée le 18/01 pour me refaire, et tenter cette course dans laquelle je m'étais engagée...

Et puis, la tuile, celle qui vient couronner le tout... le samedi dans la nuit, pliée de vomissements... une gastro... ça faisait déjà 10 jours que je regardais mes CP tomber, les uns après les autres sous les coups du virus... on s'immunise??? Non, nous luttons, notre corps lutte, contre les rhumes, les angines, les otites, et au bout du bout, il y a l'épuisement... résultat des courses, le virus m'a eue...

Au matin du raid 28, j'étais une loque, mon estomac à moitié dévaginé à force de se vider sans rien à vider... j'ai téléphoné au Lblueb, le Cap'tain, tellement déçue d'avoir à lui annoncer un truc pareil!!!! "Essaie de trouver une fille, mais si tu ne trouves personne... je serai là..."

Je me suis sentie heureuse, lorsqu'enfin, j'ai pu manger la moitié d'une baguette, petit morceau par petit morceau... Lblueb a cherché, n'a pas trouvé... La baguette me regonflait peu à peu, mais en fait elle ne regonflait que la tête, le reste...
Ayrton était inquiet, il voyait bien que je ne tenais pas bien sur mes guiboles. Mon genou déliquescent lui avait déjà fait dire que ce n'était pas raisonnable que je prenne le départ..., c'était 10 jours auparavant. Et là, je cumulais, mais il savait aussi que c'était trop tard pour faire machine arrière, que l'équipe était là, et que c'était la priorité pour moi. De toute façon, il n'aurait pas fait d'autres choix.

Quand je suis arrivée au gymnase, j'ai recommencé à y croire, les copains, l'ambiance, l'envie d'en découdre qui ne me lâche jamais... et puis, je me suis dit que j'en avais vu d'autre... mon TTN long, réalisé dans des conditions pas toujours optimum, un raid pyrénéen fait avec 4 barres énergétiques et 2 tranches de jambon, la souffrance, je connaissais, je pensais que j'étais capable de tenir...
Et puis, il y a eu des mots... certains pensaient que je allais être devant, que je courais vite... mais punaise, où est-il écrit que je suis une sprinteuse ?????? Je ne l'ai jamais été, plutôt adepte du long, très endurante, mais pas vraiment rapide... je n'ai jamais récupéré ma vitesse après la naissance de micro pap en 2008. Il y avait l'état dans lequel je étais, aucune chance pour que je sois devant qui que ce soit... hélas, 3 fois hélas... Je croyais avoir été claire, je n'ai pas l'habitude de me défiler en prétextant un malaise... bah oui, mais c'est vrai aussi que je ne les connaissais pas, qu'ils ne me connaissaient pas.


Au resto, pas moyen d'avaler quoique ce soit d'autre que ma baguette que je continue à grignoter... les pizzas fumantes, qui d'habitude me font saliver, m'écœuraient...


Le départ s'est fait dans la douceur, avec un papy bien présent à mes côtés... et puis dès les 500 premiers mètres, un champs, des mottes de terre, et le genou qui se réveille... flûte, la nuit va être longue... nous courons dans la nuit, j'adore ça, nous cherchons les premières balises, La Tortue est devant, la fleur au fusil, très concentré sur les cartes... je l'admire, il a une lourde responsabilité sur les épaules, c'est lui qui mène la baraque.

J'essaie de suivre, le genou tire, mais je gère, ce n'est ni plus ni moins qu'un tiraillement, ce n'est pas grave. Je bois, et ça, ça ne me fait pas un effet bœuf, chaque gorgée provoque sur mon estomac un phénomène de rejet... je lutte, et ça marche, je garde l'eau, c'est déjà ça. Au bout d'1h30, j'ingurgite ma première barre, et ooooooooh, que je suis contente, elle reste. Je retrouve un peu de vitesse, et je rattrape mes compagnons. L'espoir recommence à naître, j'ai tellement envie, j'aime tellement l'idée de cette course en équipe dans la nuit...

Mais hélas, l'embellie s'achève, une gorgée d'eau, cette fois, l'estomac se retourne, l'eau ne passe plus, mince. Mes compagnons sont devant, je suis difficilement, mais je m'accroche, je m'accroche.

Nous faisons une erreur, nous nous retrouvons à longer un champ, là, la boue est épaisse, les chaussures sont lourdes... ce poids achève mon genou, je lève la jambe avec douleur... je vois au loin, les frontales qui se retournent, ils m'attendent, repartent, m'attendent... je suis un boulet... j'ai le moral dans mes guêtres...

Je commence à peser les avantages et les inconvénients de ma présence. La lib est venue me rejoindre pour relayer le papy... les trois compères sont en train de marcher, et je n'arrive même plus à les rattraper... mes jambes ne me portent plus, du coup, il y a tout mon poids sur le genou, et le cercle vicieux s'amorce, l'état général est en chute libre.

Le Lblueb et Papy viennent à leur tour me tenir compagnie... du coup, je tranche. Il faut que je m'éjecte de la course. Je ne suis qu'un frein, je finis par gâcher le plaisir de tout le monde, j'oblige le groupe à se scinder en deux. J'expose mon choix au Papy et au Cap'tain. Certes, je pourrai continuer à tirer la patte jusqu‘au bout, ce ne sera pas la première fois, mais le sentiment d'enquiquiner tout le monde, ça, je ne sais pas le gérer...

Aujourd'hui, je pense que j'ai fait le bon choix, j'ai tout de même l'impression qu'après mon départ ils se sont fait plaisir. Ils n'ont certes pas pu être classés, mais bon, classés à quel niveau et avec quel plaisir... ça n'aurait pas du tout été significatif, alors à quoi bon...

Il me reste de ce raid 28, un sentiment mélangé... je sais que dans un état normal, j'aurais pris un plaisir immense à faire cette course : elle allie tout ce que j'aime, l'équipe, l'effort de longue haleine, la résistance du mentale, j'ai adoré le côté course d'orientation, même si, hélas, je n'ai pas pu y participer...
Et puis, il me reste cette frustration de ne pas être allée au bout pour un malheureux concours de circonstance, les impondérables, comme le dit si bien le Lblueb. Il y a aussi ce sentiment d'injustice que j'ai éprouvé d'avoir déçu sur tous les plans... je n'ai jamais prétendu être une bombe ni de près, ni de loin... je crois avoir écrit suffisamment de récits de mes courses pour que l'on sache à quoi s'en tenir me concernant. Je suis une petite nana, qui adore courir, qui ne cours pas vite mais longtemps, qui aime la lutte, mais à son niveau... je ne fanfaronne que par humour, je ne me transforme en squale que pour rire, m'amuser, me motiver et me réveiller pendant les courses... d'ailleurs, je ne crois pas faire peur à qui que ce soit...

 

Merci à mes copains de course, cette proposition a été une révélation pour moi, même si cette année n'a pas été la bonne... 

Aujourd'hui, j'ai décidé d'arrêter l'entraînement pour un minimum de deux semaines. Je n'ai pas réussi à remonter la pente, je suis épuisée. Du même coup, je me saborde pour le trail de Gruissan, la première étape du TTN, mais tant pis... j'essaierai de remplacer cette course, sinon, cela n'a tout de même pas beaucoup d'importance, il n'y a pas mort d'homme.

12 commentaires

Commentaire de gdraid JC posté le 31-01-2012 à 11:42:11

Courage mon joli Papillon !
Tu viens de perdre une bataille, mais pas la guerre !
Repose toi bien d'abord !
Puis ouvres tes jolis ailes, et survole par exemple, comme tu le faisais si bien, le circuit des 25 bosses, et tant d'autres belles épreuves !
Bises
JC

Commentaire de Papillon posté le 31-01-2012 à 11:45:36

Pour le moment, gdraid, je laisse les 25 bosses de côté... je crois que la fatigue a pris le dessus, il faut vraiment que je lève le pied, je le sens et c'est rare que je le sente à ce point. Bises gdraid, j'espère que toi, tu vas bien...

Commentaire de Ponpon posté le 31-01-2012 à 13:51:12

Il faut savoir lever le pied pour mieux repartir !
L'année ne fait que commencer, il te reste encore beaucoup de belles choses à faire, dont m'emmener à une allure de papillon enragé aux 25 bosses ;-)

Bonne récup' Cécile !!

Commentaire de Papillon posté le 31-01-2012 à 14:02:17

Merci Clem... je te fais signe dés que la rage revient...

Commentaire de Papy posté le 31-01-2012 à 19:18:42

Avant que la rage ne revienne j'espère que de longues semaines vont passer.
Il n'y a aucun intérêt à saborder encore plus les semaines qui viennent.
Autant la gastro est arrivée au mauvais moment, autant, avec le genou, ton corps te fait savoir depuis belle lurette qu'il y a une os dans le poisson ! ;-)

A force de revenir et de souffrir tu envisages les courses sous cet angle difficile... Stop !

La CAP c'est du plaisir, pas un combat permanent ! Ou alors il faut vraiment revoir le concept !
Ce n'est pas ton métier, aux dernières nouvelles ?

Je ne sais pas combien de mois il faudra pour que ton corps se remette au niveau, mais si tu ne veux pas avoir des complications plus grave dans quelques temps, il y a une remise en cause à envisager.

Même si tu ne veux pas l'admettre, tu as tous les signes, depuis de longs mois, de la fatigue chronique.
Tu as donc besoin d'une cure de désintoxication et de réapprendre à... Courir !

Cela implique lors de la potentielle reprise, des sorties à 30'/45', pas plus, durant de longues semaine,, histoire que ton corps réapprenne la course sans douleur et surtout, qu'à la moindre alerte, tu rentres rapidement et tu n'en reprenne pas pour 3 semaines de retard supplémentaire.

Je ne plaisante pas, tu dois réapprendre à courir après une période d'autre chose !

Ayrton doit te trouver d'autres façons de sportivement évacuer ta dose habituelle...
Mais fini la CAP !

L'Papy_hohisse...

Commentaire de Papillon posté le 31-01-2012 à 19:34:26

Oui, Papy, c'est vrai que c'est de la désintox... mais je sens que j'en ai besoin... tu as raison, et avec ayrton, nous commençons à y penser... intégrer plus de vélo, j'adore ça. Il m'apprend petit à petit à savoir me donner dessus pour faire du fractionner... ce sera moins traumatisant pour mes papattes et ça variera les plaisirs. Il faut aussi que j'apprenne à faire du vrai VTT, j'entends pas là, savoir rouler ailleurs que sur des sentiers autoroutiers. Pour le moment, je n'ai aucune technique, et franchement, j'ai peur... il va falloir que je dépasse ça. Mais bizarement, plus je me gamelle, et moins j'ai peur... c'est comme pour les chiens, plus je me fais mordre et moins je les appréhende. Étonnant, non?

Commentaire de jack91290 posté le 01-02-2012 à 19:12:13

Un joli récit... bon il manque la fin!!!
Vivement l'année prochaine
Récupère bien.
jack

Commentaire de Papillon posté le 01-02-2012 à 19:26:52

Merci Jack... j'espère réellement pouvoir le faire l'année prochaine.

Commentaire de LtBlueb posté le 01-02-2012 à 22:34:52

La Papy a comme souvent bien parlé Papillon...
Prends le temps de revenir, de retrouver l'envie, diversifie et ca va repartir

Coté R28, le bon coté des choses en ce qui me concerne c'est finalement de t'avoir donné envie d'y revenir , je pense que ca n'était pas forcément gagné (n'est ce pas ?)...
Je viens de tomber sur quelques photos du raid sur le site : tu es radieuse au milieu de nous !!! Bref comme je te l'ai déjà écrit : c'est sans regret pour moi, tu avais largement ta place . Bises !!

Commentaire de Papillon posté le 01-02-2012 à 23:01:42

Si, je pense que l'envie de revenir était gagnée... quand tu m'as proposé de venir dans l'équipe, ça faisait pas mal d'année que ça me fendait le coeur de refuser... premièrement parce que c'était des gens que j'appréciais... et en plus parce que je savais que ça me plairait obligatoirement... mais voilà, je me savais fragile à cette période... je suis toujours très fatiguée. J'avais justement peur de ne pas réussir à respecter mes engagements. Cette année devait être différente. Mais voilà, très honnêtement, mon beau-père nous a épuisés, moralement et physiquement... j'avais un deuxième gosse en bas âge à gérer et qui faisait des conneries d'adulte. Bref, nous n'avons pas été malades par hasard. C'est pour ça que j'enrage!!!! Cette course est faite pour moi! GRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR! J'étais radieuse parce que j'étais heureuse d'avoir tout de même pu vous rejoindre, et ma déception a été à la hauteur de ce ravissement! Je vous fais de gros bisous... je suis sage, je ne bouge pas... demain je me fiche un gros coup de pied au c.. pour déterrer le hom trainer du garage!

Commentaire de Sprolls posté le 05-02-2012 à 22:46:02

Difficile expérience. C'est à la fois magique de courir en équipe et aussi un piège qui peut nous empêcher de dire stop avant quand le corps dit non... Prends le temps de bien te remettre !

Commentaire de Papillon posté le 06-02-2012 à 20:18:16

Merci, je suis justement en arrêt, et je m'y tiens... aujourd'hui, c'est le premier jour où mon genou me fiche à peu près la paix!!!! Chouette... encore 1 semaine minimum à tenir. Ensuite, nous verrons.

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