L'auteur : Drill38
La course : L'Hivernale des Coursières des Hauts du Lyonnais - 17 km
Date : 15/1/2012
Lieu : St Martin En Haut (Rhône)
Affichage : 1919 vues
Distance : 17km
Objectif : Pas d'objectif
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« Tu fais quoi d’habitude, toi, le dimanche matin ? »
Autour de moi, beaucoup de gens ne comprennent toujours pas ce besoin de courir… et pour cause ! Ce matin, arrivés à 8h sur le parking de ce trail dont je n’entends que du bien depuis vendredi soir, le thermomètre digital d’un bâtiment avoisinant nous annonce -6°C…. c’est vrai qu’à ce moment là, j’avoue aussi m’être posée la question : mais qu’est ce que je fous là ???!
Comment votre humeur influence votre course et comment votre course influence votre humeur !?
Vous vous êtes déjà posé cette question ? Ce matin là c’était un jour sans. Un jour sans conviction, un jour sans objectif ni but (sauf passer la ligne d’arrivée quand même..), un jour où le moral était bas pour des raisons perso et pro (dont je ne parlerai pas ici je vous rassure !) et donc juste pas de gnac. Du coup ma course m’a semblée ne ressembler à aucune autre encore courue. Souvent je me donne un objectif ou quelqu’un à suivre que j’identifie grâce à un t-shirt de couleur particulière ou alors je décide de ne pas perdre de vue une autre nana devant moi etc… mais hier j’étais en mode « je rêvasse ». Je regardais le paysage, j’admirais la blancheur délicate des champs, contemplais avec amusement les parties ensoleillées et donc « fondantes » du chemin. J’imaginais la vie paisible et calme (mais surement très dure aussi…) des gens dont on dépassait parfois les maisons et granges ou fermes.
Et puis soudainement on m’extirpe de mes pensées en me criant « T’es 5 ou 6ème ! » ! Et en fait je ne sais pas comment cela s’explique mais n’étant pas dans le mood « à fond les ballons » ni « ça serait trop cool si je faisais un temps » et bien ce commentaire m’a produit pratiquement l’effet inverse escompté… dans ma tête je pensais « je m’en fiche de toutes façons j’ai pas envie de me battre »… c’est très intriguant de repenser à ce que je pensais pendant la course avec le recul. Je courais pourtant, je ne m’arrêtais pas, je voulais aller au bout mais sans faire l’effort mental de « m’accrocher ». Ce qui a donné concrètement dans les montées des dépassements réguliers de peut être 5 à 10 coureurs en moyenne et puis en descente un redépassement de 3 ou 4 bonhommes. Muscles versus Souplesse j’imagine… ? J’avais encore le souffle et les jambes pour suivre mais l’esprit n'y était pas.
Vers la fin de parcours, on m’encourage (un kikou ? je n’ose pas demander…), j’avoue que ça me motive un peu à accélérer et me refais penser à ces quelques courses terminées pas fatiguée et avec plein de regrets. Il me dépasse en montée (normal) je le rattrape en descente. Et puis je demande à mon « encourageur » s’il sait si on arrive bientôt. Là il me désigne un village perché dans les sommets et me dit « Non il ne doit pas rester grand-chose mais comme le village est tout là haut, ça monte encore pas mal ! » Au secours… moi qui pensais arriver bientôt, je repasse tout de suite en mode « économie d’énergie » à la limite du « ppfff finalement j’y arriverai jamais ! ». Heureusement peu de temps après il revient me dire « bonne nouvelle, en fait c’est celui là le village, on est arrivé ! » Ouf !
Je retrouve dans le gymnase les deux copains avec qui je suis venue, je suis contente de les voir. Il me félicite pour ma course, je comprends pas vraiment pourquoi car de mon côté j’ai pas forcé comme j’aurai pu… mais je suis tout de même heureuse d’être là. On partage sur la course, le parcours magique et d’un coup je me rends compte que je me sens trop bien. J’éprouve tout de même la bonne fatigue d’après course, celle qui fait qu’on est un peu perché, zen, stone… les soucis sont oubliés. Et puis l’ambiance générale du gymnase est joyeuse voire euphorique quand les premiers coureurs du 30 arrivent. Au ravitaillement tout le monde est adorable. Le « commentateur » n’appellera pas mon dossard mais ce n’est pas grave ! Je ne rapporterai pas de panier garni mais un esprit beaucoup plus léger qu’en venant et c’est déjà beaucoup !
En partant de Saint-Martin-En-Haut c’était finalement un jour avec plein de belles images dans la tête, avec quelques pas belles ampoules aux pieds, avec un esprit bien plus clair et surtout avec un immense sentiment de bien être ! Tant pis pour le résultat pour une fois, la satisfaction de me sentir remplie de joie me suffira.
8 commentaires
Commentaire de lalan posté le 16-01-2012 à 14:37:08
Ta course est remplie d'émotions et de pensées personnels,Tu es arrivé un peu bof,et tu repars joyeux.la course à pied a du bon,elle permet de s'évader,surtout dans ces paysages.bonne journée.
Commentaire de marat 3h00 ? posté le 16-01-2012 à 15:26:09
De toute façon, pour venir courir à -6°c, faut déjà être un peu "stone". La course t'a juste apporté une dose supplémentaire d'endorphine à ton esprit qui ne demandait finalement peut-être que ça, le temps d'une pause.
et si tu cherche parfois à faire des sortie groupées (cf ta fiche perso), le groupe des coureurs lyonnais sera ravi de t'accueillir !
Commentaire de Jean-Phi posté le 16-01-2012 à 16:45:37
Parfois le coeur n'y est pas, ni les jambes... Heureusement il nous reste les paysages, la sensation de liberté que nous procure la course et cela suffit à alléger notre fardeau. C'est cela aussi le bonheur de courir. Laisser derrière ses baskets ce sentiment que tout nous échappe. Tiens, moi aussi je m'échappe... en courant... Et ça fait du bien.
Ton récit est plein d'émotion et de douceur. Il m'a beaucoup touché. Alors rien que pour cela... Merci !
PS : Dommage que tu ne te sois pas faite connaître hier auprès de tout notre groupe ! Au plaisir en tout cas de t'accueillir sur un off lyonnais. A bientôt
JP
Commentaire de Drill38 posté le 16-01-2012 à 17:15:34
Merci pour vos commentaires.
Effectivement j'avais un peu honte de ne pas avoir fais l'effort de venir vous rencontrer/saluer. C'est pas évident pour moi de m'incruster dans un groupe où je ne connais personne... je pense vous avoir repéré dans le gymnase à l'arrivée et votre bonne humeur faisait plaisir à voir ! :)
J'aimerai vraiment participer au prochain off lyonnais mais j'en ai connaissance trop tardivement à chaque fois pour l'instant... je vais essayer de suivre avec un peu plus d'attention vos posts sur le forum.
A bientôt,
Sandrine.
Commentaire de Jean-Phi posté le 16-01-2012 à 22:56:38
N'hésite surtout pas ! Ca fait toujours plaisir d'incorporer qq'un dans notre pett groupe. Les amitiés se font ainsi. On vient, on va mais on se retrouve toujours à un momet et c'est l'essentiel. En plus, c'est nini et trotinette qui seront contentes de féminiser un peu tou ce petit monde (et nous aussi quand même !) ^^
A très bientôt. Pour nous suivre (et nous rejoindre) : http://www.kikourou.net/forum/viewtopic.php?f=19&t=20306&start=2400
Commentaire de Nini posté le 17-01-2012 à 22:19:33
Ha oui !! Une fille !!' :-)
Commentaire de Arclusaz posté le 17-01-2012 à 09:11:55
très très intéressant CR.
Moins euphorique que les autres mais qui fait réfléchir : au fait, pourquoi court-on ?
La phrase "mais qu'est ce que je fous là" ont l'a tous eu en tête et aussi celle ci "non, allez, j'arrête les courses, c'est idiot comme passion, il vaut mieux que je reste dormir ça me fera plus de bien !"
Et pourtant, à l'arrivée, on est toujours mieux qu'au départ et on ne pense qu'à recommencer !
N'hésite pas à venir nous faire coucou la prochaine fois et si tu veux le prochain off c'est..... dimanche prochain !
Commentaire de franck de Brignais posté le 17-01-2012 à 21:49:22
Très sympa ce CR, merci ! Effectivement on se l'ai tous faite cette réflexion "mais qu'est ce que je fous là ?"...et comme tu le conclus très bien le sentiment de bien être à l'arrivée fait immédiatement oublier toutes ces petites questions existentielles. Je me retrouve dans ta situation : aborder le club des kikous peut paraître impressionnant (c'est l'élite de la région, toutes catégories confondues !! ;-)...) mais tu peux y aller les yeux fermés : ces gens là sont biens !!
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