L'auteur : nico2938
La course : Les Templiers
Date : 23/10/2011
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 4002 vues
Distance : 76km
Objectif : Objectif majeur
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La grande course des templiers est une course pionnière du trail en France. Elle a su au fil des ans devenir le rendez- vous incontournable pour tous les trailers de l’Hexagone. Si on veut mesurer son niveau dans un contexte d’adversité, il s’agit du plus beau plateau de la saison en France. Une bonne trentaine de candidats au top 10. Pour les autres, cette course est à faire au moins une fois dans sa vie de trailer. L’ambiance de départ au son de la musique d’Era et sous la lumière des fumigènes est chargée d’émotion.
J’ai préparé cette course avec beaucoup de sérieux. J’ai passé une semaine de folie en Auvergne pour espérer rentrer dans ce fameux top 10. Il faut être honnête ce type résultat sera une satisfaction.
J’ai franchi un cap cette année mais il faut confirmer face à l’adversité.
Dimanche matin : Je me rends sur le lieu de départ où il règne déjà une sacré effervescence à plus de 30 minutes du départ. J’effectue un petit échauffement que je conclus par quelques lignes droites rythmées. Je me rends sur la ligne de départ seulement 10 minutes avant car la mise en place de sas permet de bien se positionner sans trop attendre.
La température est douce pour l’époque et je pars avec seulement un tee shirt, des manchettes et un short.
6h15 : la musique d’Era commence à retentir et les fumigènes éclairent la nuit millavoise. Malgré tout, l’émotion ne m’envahit pas. Je suis concentré et rien ne peut me perturber. Le départ est donné et le rythme est déjà soutenu. Je me place en 10-15ème position et ça frotte un peu. 2,5 kms de plat sont vite avalés et nous attaquons l’entrée de cette course avec la montée de Carbassas. Une première partie sur la route pour atteindre le village et un chemin assez large et raide pour atteindre le sommet de Causse Noir.
Je m’économise dans cette ascension en alternant marche rapide et trot pour ne pas affoler le cardio. Je me cale dans la foulée de François d’Haene car je sais qu’il gère bien ses courses. Le groupe s’étire un peu mais finalement, nous sommes 25-30 coureurs groupés lorsqu’on attaque le plateau.
Les kilomètres défilent à un rythme soutenu qui va être crescendo. Je pense à bien boire et manger tout en échangeant quelques mots avec certains coureurs. Je dois faire un petit besoin et je me retrouve à l’arrière du groupe. Petite erreur de jeunesse car à la faveur du lever du jour et d’un virage à 90°, le rythme s’accélère franchement. C’est fini la rigolade et on se retrouve sur les premiers monotraces. Je suis un peu coincé derrière et je vois la tête de course prendre un peu de distance. J’essaye de revenir mais je ne veux pas trop en faire non plus. Je me retrouve derrière david Pasquio pour attaquer la descente sur Peyreleau. On descend un bon rythme et on arrive vite sur la route et donc au premier ravito.
2h00 de course pour parcourir les 26 kilomètres. Ce n’est pas trop une promenade. Je retrouve Patrick qui me donne une nouvelle ceinture porte bidon ainsi qu’un gel et de l’eau que j’avale sur le champ. Il récupère ma frontale et mes manchettes. Je ressors du ravito aux alentours de la 20ème place avec 1’50 de retard sur la tête de course composée de Thierry Breuil, Thomas Lorblanchet, Sylvain Court et Martin Reyt.
Rapidement, on attaque la deuxième grosse montée à savoir le Champignon préhistorique. Le début n’est pas trop raide puis il faut vite se résoudre à marcher. Je suis accompagné de Lionel Bonnel . Il monte bien avec ses bâtons. Je le suis quelques instants puis je le dépasse lorsque survient une petite crampe dans le mollet. (c’est quoi ce bordel, il y a juste 2h15 que je cours). Je sirote bien mon bidon et je dépasse Guillaume Lenormand ainsi qu’un autre coureur. Au sommet, je vois revenir François D’haene dans mon sillage. Il sera un précieux allié pour les parties roulantes jusqu’à Saint André de Vézines. Malheureusement, à la faveur de la relance sur les pistes caussenardes, il lâche prise. Je reste concentré et vérifie de temps en temps le cardio pour ne pas tomber dans l’euphorie.
Progressivement, je reviens sur Raymond Fontaine ainsi que d’autres concurrents. Le parcours n’est pas difficile mais il faut souvent relancer et ne pas s’endormir sur un faux rythme. Quelques hectomètres avant le second ravito, j’aperçois un maillot orange au loin. Il me semble que c’est Erik Clavery. J’arrive à Saint André où je récupère mon porte bidon double. Je repars vite du ravitaillement et je pars en chasse derrière Erik. Il mène bon rythme car je mets plusieurs kilomètres avant de le rattraper. A la faveur d’une côte, je le dépasse et lui glisse un mot d’encouragement.
Je continue ma progression pour atteindre Roquesaltes où je rattrape Sylvain Court. Au loin, je vois David Pasquio et Manu Gault. Dans la descente sur la Roque, je commets l’erreur de descendre un peu trop vite. La descente est vraiment splendide avec une grande variété et je reviens trop rapidement sur David, Manu et les 2 fabiens (Chartoire et Antolinos). Sur le pont traversant la Dourbie, je me retrouve 5 ème. Malheureusement, je commence à cramper dans les 2 mollets. Les encouragements des copains font un bien fou.
J’attaque la troisième ascension vers Pierrefiche sur un bon rythme. Fabien Antolinos est le seul à me suivre et il finit par me dépasser. Je commence à être bien entamé musculairement. Lorsqu’on doit marcher, je limite la casse mais je ne peux pas relancer et c’est assez frustrant. On atteint le sommet de la côte avec 50 m d’écart mais lors de la relance, je suis pris de grosses crampes. Je dois m’arrêter quelques instants pour m’étirer et je repars. J’essaye de maintenir un bon rythme jusqu’à Pierrefiche où je sais que mes amis m’attendent et ils me remonteront le moral.
J’arrive donc en 6ème position à ce ravitaillement où Patrick me rassure et m’encourage. Il me donne une demi banane et du coca et deux nouveaux bidons. Il court avec ses enfants quelques dizaines de mètres à mes côtés. A défaut d’être mieux physiquement, je suis regonflé mentalement.
Je retrouve les sentiers et je cours le plus vite possible mais ça devient difficile. Manu Gault me rejoint et on fait un bon bout de chemin ensemble. Je le dépasse peu avant la fin de la descente sur la vallée de la Dourbie et je reprends mon chemin en avant avec des jambes qui sont un peu meilleures. Quelques kilomètres le long de la rivière et on la traverse sur une passerelle. J’arrive au Monna où il règne une grosse ambiance. Je cours plutôt à un bon rythme et j’avale assez vite les premières épingles de la montée sur le Causse Noir. J’arrive sur le sentier où je suis obligé de marcher. Je monte au mieux mais je ne grimpe pas très vite. Je pense que les autres doivent être aussi bien entamés mais je vois débouler François qui me semble bien frais. Il me dépasse juste avant le sommet et me distance immédiatement. Je suis pris de grosses crampes au moment de relancer. Je rejoins le ravito de la ferme de la Cade en 7ème position. Les copains m’encouragent et je ressors en trottinant. Je fais de mon meiux pour rejoindre la descente sur le pierrier. Là, je connais une grosse défaillance et je dois me résoudre à marcher dans la descente. Le sentier commence à remonter et j’alterne marche et petit trot. Je suis au fond du gouffre. Heureusement, Patrick apparait sur le bord du sentier avec ses enfants. Il m’encourage à ne rien lâcher. Je commence à grimper et c’est de plus en plus raide. Je marche sans remords d’autant que je suis incapable de faire autrement. Au bout d’un bon quart d’heure, j’atteins les antennes. Malheureusement, je suis incapable de relancer au sommet à cause des crampes. Je marche doucement mais je redoute la dernière descente. Elle est raide et je suis explosé musculairement. Je descends vraiment doucement et je me fais mal à un orteil en heurtant une pierre. Maintenant, j’ai mal aux jambes mais en plus, j’ai une grosse douleur dès que je pose le pied gauche.
Je remonte sur la grotte du Hibou et je me jette vers l’arrivée. Peu avant de traverser la route, Ludovic Pommeret me double. J’essaye de m’accrocher et je tiens 200 m. Les crampes me rattrapent et je finis tranquillement en m’assurant qu’il n’y a personne à l’horizon.
Quelques lacets plus bas, je rejoins la ligne d’arrivée. Je tape dans les mains des spectateurs présents. Je coupe la ligne en 8ème position en 7h07’.
Je suis très fatigué et j’ai rarement eu mal aux jambes comme aujourd’hui. Malgré tout, la joie domine car j’ai réussi à rentrer dans les 10 premiers. C’est une jolie performance qui conclut une saison qui m’aura vu remporter la trail running cup et franchir un cap. Je me rapproche des tout meilleurs et cette course qui n’est pas une énorme réussite donne envie de travailler dur pour les mois à venir.
Il y aura eu quelques erreurs lors de ces templiers 2011 dans ma façon de courir mais je pense que je ne pouvais pas espérer beaucoup mieux.
Félicitations à Andy Symonds , c’est un beau vainqueur. Thomas et Thierry sont de beaux dauphins. Fabien échoue à une place du titre de champion de France mais il réalise une superbe saison. Martin prend une étonnante 5ème place mais c’est une demi surprise vu sa saison. François, fidèle à lui-même, finit bien malgré les soucis des 2 derniers mois. Ludo marque son retour sur les Templiers par un beau résultat. Manu, au bout de la souffrance, finit au mental et david finit une nouvelle fois dans les 10 ce qui doit le ravir car il a connu une année difficile.
Félicitations aussi à tous les finishers car cette course est exigeante.
Je reviendrais avec l’espoir d’une fin encore plus belle.
3 commentaires
Commentaire de Fredy posté le 28-10-2011 à 22:10:29
Beau résultat pour une belle course.
Commentaire de l ignoble posté le 29-10-2011 à 09:32:46
bravo,un beau récit pour une course mythique....garde ta passion et ta simplicité,et encore bravo pour ta belle saison;
Commentaire de laulau posté le 30-10-2011 à 22:45:04
Quelle belle perf...mais annoncée au vu de ta saison énorme !
L'an prochain, avec les crampes en moins, ça sera TOP 5 !
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