Avant cette course, je n'avais jamais couru de 43ieme km de façon officielle... il faut un début à tout et il parait que c'est la 1ere fois qui fait mal
.
Découverte un peu par hasard sur internet, je me décide à y participer à peine un mois avant. De quoi faire une préparation d'enfer avec plein de D+: il faut dire que les berges du canal de l'ourcq dans le 93 sont réputées pour leur denivelé
Bon, un 1er trail, une grosse distance, un parcours de montagne, chouette, voilà de quoi me motiver !!! 4h du mat, il ne fait ni trop froid, ni trop chaud, la météo est au beau temps... mmmhhh, ca va etre tout bon ! Un peu d'embouteillages au départ: le sentier a beau être monotrace, je ne m'y attendais pas avec seulement 300 participants. Zut alors, ça va bien 5 minutes mais c'est agacant, alors au bout d'un petit quart d'heure, je profite de quelques opportunités de passage sur le coté pour commencer une remontée vers l'avant. Un peu plus loin, un passage sur une route goudronnée: l'occasion de doubler quelques concurrents et de me retrouver à monter en marchant à mon rythme - tranquilou, la journée va etre longue. Je suis en compagnie du dossard 1964, avec qui je vais passer une bonne partie de la journée: du moins on va de quitter et se retrouver plusieurs fois.
Photo: organisation UTB
Au bout d'un peu plus de 2h, je suis au sommet de la "roche pourrie", on va pouvoir courir !!! Je sais que je suis en forme et je double pas mal de monde, meme en y allant vraiment peinard. Comme c'est mon 1er grand trail de montagne, j'ai tout à apprendre et à découvrir. 1ere leçon: je suis nul dans les descentes
!
J'ai pas l'impression d'etre méga lent, mais tout le monde me double à grande vitesse... et je repasse tout le monde dès qu'il y'a du plat ou de la montée. Bon, va falloir que je m'informe que les techniques de descente et que je m'y entraine !
Au bout de 3h40 de course, j'arrive au 1er ravito : refuge des arolles au 19ieme km. Les sensations sont bonnes, j'ai la banane.
Un peu de miam miam et de glou glou et c'est reparti mon kikix. Dans la descente vers le barrage de Guérin, je me fais doubler par pleins d'avions... boahh, je commence à avoir l'habitude, mais c'est frustrant.
Le tracé autour du lac offre un parcours plat...rrahhh, je me fais plaisir un peu, dediou !
Photo: organisation UTB
Jusqu'au prochain ravito à Cormets d'Areches ça grimpe et c'est tant mieux. Ce ne sont pas les plus beaux chemins du tour (boue, paysages), mais ça passe vite et je suis toujours bien.
Passé le ravito: faux plat montant et montée jusqu'au col du coin. On voit les magnifiques sommets de la vanoise au loin.
J'hallucine: je ne suis pas "bien", je suis super bien
! Un petit plaisir: j'allume le lecteur mp3 et m'envoie un peu de décibels de nightwish dans les oreilles.
Après la descente tranquille du col du coin, se profile la Pierra Menta avec le col à tutu.
C'est effectivement assez raide, mais je m'attendais à pire et puis il faut surtout dire que les organisateurs ont tracés quelques lacets supplémentaires avant la course.
La montée est plutot tranquille, c'est plutot la descente (oui je sais je me répète et j'ai pas fini dans ce récit ;) !) qui m'agace: pas mal de caillasse, obligé d'être toujours bien concentré et sur le qui vive. Arrivée au ravito du refuge de presse. On s'amuse que je sois le dossard 2000 et apparemment le 100ieme coureur à passer: j'aime les comptes ronds
!
Bientot la descente (argh) de la breche de parozan... et là c'est la cata: je n'ai pas de baton et je me traine comme un gros boulet jusqu'en bas. C'est vraissemblablement ici aussi que je commence à sérieusement me niquer les quadriceps ce qui aura des conséquences sur la suite. Passé le pierrier, la descente est plus cool et entrecoupée de plats et je me sens à l'aise jusqu'à Plan Mya: mi-course en terme de kms avec plus de la moitié du D+ de réalisé. Il est 14h.
Je sens bien que je commence à ne pas etre au top, mais j'ai encore la peche: point d'abandon, je continue ! J'effectue une montée du col de la sauce et du bonhomme correcte quoique moins énergique que les précédentes. Mais surtout, passé le ravito du bonhomme, je constate les dégats: je ne peux pour ainsi dire plus courir du tout dans les descentes à cause de l'état de mes quadriceps qui commence à être pitoyable (sic). La descente du col du bonhomme n'est pas des plus agréables, je suis obligé de marcher ! Le col de la fenêtre me retape un peu: il y'a un peu de plat et de la montée: je suis toujours plutôt bien sur ce genre de portion. Vers le col du joly et l'avant dernier ravito, la descente est modeste, ça passe pas trop mal...
Au col du joly, interieurement je dois me poser la question du "stop ou encore". Le temps a commencé à se gater, mais ça je m'en fous. Evidemment, ce qui m'inquiète, ce sont mes cuissots. Pour le moment, elles sont sources de gros bobos et d'une lenteur énorme dans les descentes mais ç'est plus de la grosse frustration qu'autre chose. Mais je sais que la descente finale risque d'etre épique pour ne pas dire infaisable: je devine que je serais totallement incapable d'y courir ne serait ce qu'un peu.
Je continue ! Pour ça, je table sur un parcours moins technique et caillouteux et puis à priori, il devrait y avoir peu de descente du moins jusqu'aux saisies.
L'essentiel du parcours jusqu'aux saisies se passe plutôt bien: c'est boueux, mais c'est plat et je peux dérouler tranquillement. Mais les quelques passages en déclivité négative sont terribles: je suis ponctuellement au bord des crampes, mes cuisses sont totallement tétanisées.
Saisies: la nuit va bientôt tomber. Il y'a une montée vers Bisane et après ça sera la descente finale.
Il n'y en a qu'une, je suis loin de me faire éliminer par des barrières horaires: après avoir pris mon temps au ravito, je décide de continuer. La fin se fera en marchant et dans la douleur, mais elle se fera, c'est mieux que rien.
La montée vers Bisane se fait tranquillement... ça renforce vraiment ma frustration car si je n'avais pas ce problème de cuissots, je pourrais envoyer du lourd et me faire plaisir: je me sens bien !
Evidemment, la descente finale vers Queige est un calvaire interminable, y'a pas d'autre mots. J'ai du y mettre le triple du temps des coureurs de mon niveau... Certains coureurs qui me dépassent me demande si je suis blessé... ouais en quelques sorte, mais ça va aller merci !
Dernier point de controle: il reste 5kms me disent les benevoles. Arghh, gros coup sur la tete (et les cuisses
): je pensais qu'il n'en restait que 2 ou 3. Petit à petit je me rapproche de l'arrivée. Vient un passage de bitume en faux plat descendant: un peu de soulagement car je peux y courir doucement. Aux portes de l'arrivée, plusieurs paquets de coureur me passent. Frustrant mais pas bien grave: je vais finir mon calvaire et mon 1er ultra trail
!
Queige... je marche tranquilou. Les derniers hectometres ont beau etre plat, je n'ai rien à aller y chercher. Enfin l'arrivée ! Il est presque une heure du matin, j'ai donc mis un peu moins de 21h de course. Mon objectif était de finir, meme si j'avais l'idée derrière la tete de faire qq chose du genre 18-19h. Sur le moment, comme pendant toute la descente finale je me dis qu'on ne m'y reprendra plus... mais je changerais d'avis dès le lendemain
Pas de bonheur démesuré à l'arrivée. Je suis content mais vraiment frustré par ce problème de cuisses. Beaucoup de coureurs ont eu des problèmes de genoux, des problèmes de fatigues, des tendinites, des gros soucis pour se ravitailler. En ce qui me concerne, nenni, juste ces putains de quadriceps de merde qui me font déjà chier sur les finals des marathons !
Faudra vraiment que je trouve une solution .... bon, c'est pas bien grave non plus
et si je résouds ce problème, je me dis que je vais pouvoir prendre un pied pas croyable dans un paquets de course !
Bilan à posteriori:
Super course ! De la frustration certes, mais beaucoup de plaisir tout de meme surtout sur la 1ere moitié. Je manque naturellement d'entrainement dans les descentes, mais ça n'explique pas tout de mon problème de cuissots que je rencontre aussi sur marathon.
Manque de souplesse ? Possible. A l'avenir, il va falloir que je m'enlève sérieusement les doigts du c.. et que je me force à faire des étirements sérieux et réguliers.
Une leçon évidente : je suis parti sans batons, c'était probablement une erreur. Je n'aime certes pas cela, mais ils auraient sérieusement pu me soulager dans les descentes, notamment celle de la brèche de parozan.
Quelle suite donner à cette course: quelques jours après, la frustration a laissé place au contententement voire à l'enthousiasme en me disant qu'avec des etirements, des batons et des parcours un peu moins techniques, je pourrais m'éclater.
Pour quelles courses ? A voir... je pensais à la CCC, mais il parait qu'il y'a des bouchons au départ... pas motivant. Peut etre l'UTMB... ou autre, un nouvel univers de courses s'ouvre à moi et cela me réjouit !
5 commentaires
Commentaire de coach Jack posté le 21-07-2011 à 12:58:44
Bravo à toi et il ne faut pas que tu sois frustré d'un tel résultat, bien au contraire !!!
Tes quadriceps ? j'ai eu le même problème l'année dernière et malgré les bâtons !
Cette année, je fais plus de VTT et vélo (pour les cuisses), je verrai bien lors de ma TDS fin Aout.
Bonne récupération à toi et ... au vélo !
Commentaire de Scoubidou posté le 21-07-2011 à 14:03:01
Merci pour ton message.
La frustration a laissé place à une belle satisfaction ;)
Je te souhaite une bonne TDS !
Commentaire de Tonton Traileur posté le 21-07-2011 à 18:15:21
Bravo FINISHER !... de tr&s bonne augure pour la suite.
Bienvenue dans le "club de l'Ultra"
à la prochaine.
Commentaire de ch'ti Gone posté le 22-07-2011 à 00:35:28
Félicitations! belle perf pour un premier Ultra
Pour les cuisses, il n'y a pas de recette miracle. De la descente, il faut en bouffer à l'entrainement, + vélo avec gros braquets + exercice de la chaise
Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 24-07-2011 à 21:36:41
Elles sont terribles effectivement ces ultimes descentes ! lol
On se traite de tout sur le moment mais on a , après qu'une seule envie, remettre ça !
Bravo à toi , très beau premier ultra plein de promesses !
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