L'auteur : llouan
La course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous
Date : 22/10/2010
Lieu : ST PHILIPPE (Réunion)
Affichage : 2009 vues
Distance : 150.1km
Objectif : Pas d'objectif
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DIAGONALE DES FOUS 2010
l’ année 2010 était comme objectif numéro 1 la diagonale des fous à la réunion . Un debut d’année difficile avec une blessure à la hanche qui va me poursuivre dans les deux courses de début de saison( marathon de paris et la barjo).
La préparation spécifique pour la diagonale est prévue sur 12 semaines qui commence début août ,ma fin de préparation sera difficile mentalement suite à la dégradation de santé de ma mère
Durant le mois d’octobre,je savais plus je devais prendre le départ de la course mais après beaucoup de réflexion,je décide de partir sachant que le décès de ma mère était hélas imminent
.Après lui avoir rendu visite à l’hopital la veille de partir je me rend pour 15 jours sur l’ île de la réunion avec des drôles de sensations en pensant que je ne la reverrai peut etre pas…
Le 15 octobre je prend le train direction paris puis aéroport d’ORLY, première peur un responsable d’air France me dit que tous les vols sont annulés pour cause de grève je suis prêt a repartir avec une déception énorme, heureusement que je me décide de me renseigner une dernière fois pour trouver un vol le lendemain et la au guichet on me dit que mon vol n’est pas annulé mais peut étre un peu de retard est envisageable.Je reprend confiance et je partirai bien le soir . Je décole avec 1 heure de retard et déjà beaucoup de raideurs dans l’avion, étant fatigué je m’endors facilement.
Arrivée à ST DENIS ou VIRGINIE ET GREGORY m’attendent. Après 3 jours cool, petites ballades et plage la pression monte. Gregory et moi on ne joue pas dans la meme cour, lui est un compétiteur car marin pompier sur l’ILE il à la pression de rester le meilleur de son régiment (318 eme l’année dernière ) .
Déjà le lundi il veut préparer les sacs, on passe la soirée à la prépa, VIRGINIE nous regarde avec déjà du stress qui l’envahit tellement elle veut que son mari n’oublie rien,je n’oublierai pas de lui faire comprendre.
Moi je pars complètement dans l’inconnu, je sens tellement de pression pour cette course sur l’ILE que je me demande comment je vais m’en sortir indemne. Je contact ZOREY et on se donne rendez vous le lendemain. ZOREY ET GW me prennent et hop direction ST DENIS pour un déjeuner fort sympathique . GW me raconte ses déboires avec « corsair »qui bien sur est de la fatigue en plus.
Nous partons chercher nos dossards, nous prenons la même file d’attente, GW et moi sommes complètement endormis par la chaleur et l’angoisse de la course.
JEUDI :
Après une nuit agitée , le jour j est enfin arrivé, je prend un bon petit déjeuner . 10 H 45 je dois aller avec GREGORY à la base militaire conduire les sacs qui contiennent nos changes qui partiront aux endroits prévus de la course.
Retour à la maison . 13 h30je décide de faire une sieste jusqu’à 15h et je me prépare pour etre fin prêt a 16 h ou l’on doit se rendre a la base militaire pour partir à 16h , départ 16 h30 deux heures de trajet pour arriver a ST PHILIPPE.
Arrivés on se dirigent vers les contrôleurs des sacs, une attente de 3h qui va en fin de compte passer vite, je mange des pates au thon ( ma fois très bon ) et je m’allonge pour essayer de dormir un peu ( sur des cailloux pas le top ) je suis très calme, impossible de joindre GW ET ZOREY. 21h30, tout le monde est debout et commence à avancer vers le départ.
C’est parti,ca se bouscule fort mais bon je pars sur un bon rythme pour essayer d’etre bien placé pour la montée du volcan,je suis avec GREGORY après quelques km on tourne à gauche ou là on commence à entrer dans le vif du sujet, je cherche pas a suivre GREGORY.
Je suis un train cool maintenant la route sera longue et cà commence à monter doucement et 1 er chute sur le genou gauche(ça commence fort ) je sens les raideurs très concentrés, peu bavard, deux femmes essaient de mettre de l’ambiance , ça fait du bien car franchement je trouve la course trop calme.
Il y a beaucoup d’embouteillage ça n’avance plus beaucoup, s’en ai pénible mais plus le choix il faut attendre.(c’est vrai que les bouchons et les joélettes font perdrent beaucoup de temps , ça risque d’etre chaud jusqu’à CILAOS pour les barrières horaires.
Je grignote des petits gâteaux sec qui me font du bien, j’appercois le volcan magnifique dans la nuit, une beauté qui fait oublier la course quel spectacle malgré l’odeur du souffre .
Je prend des photos 1 er fois que je vois un volcan en éruption. Je repars et un mal de ventre me prend , heureusement j’ai juste le temps de m’éloigner dans un endroit tranquille . J arrive a foc foc km 30 j’ai du mal a m’alimenter . J’appercois ZOREY ,je lui tape sur l’épaule et je lui demande des nouvelle de GW et me dit qu’il doit etre dans les bouchons . N’etant pas très bien je prend des petits sandwich qui me font du bien et je repars avec ZOREY. Le desert du volcan me sert à me refaire une petite santé mais sans plus.
Je retrouve la plaquette que GREGORY ma fait sur la base de 50h de course et la je suis dans les temps , je retrouve le moral mais l’alimentation me préoccupe un peu.
La matinée se passe bien et j’arrive à MARE A BOUT km 50 ou j’essai de m’alimenter en pates et poulet et ça a du mal à passer.
Je prend soins de mes pieds et hop je repars sur HELBOURG et LA FORET DE BELOUVE qui vont laisser des traces physiques pour la suite au raideurs, en plus la pluie s’invite c’est la gadoue et le changement de paysage est radical et magnifique, je suis entièrement trempé avancant dans la boue mais aucun regret d’etre la c’est tellement beau,et d’en profiter en ouvrant en grand les yeux. L’ambiance se dégrade et beaucoup de critique envers les organisateurs.Je me pose pas de question j’avance .
J’arrive a HELBOURG km71 ou je retrouve le soleil avant la grande débâcle du cap anglais,une montée interminable, je vois beaucoup de raideurs en difficultés , en train de vomir, j’en ai marre et je sens vraiment le coup de moins bien et maintenant j’en suis sur mon tour va venir je ne peut plus m’alimenter , le moral est au plus bas , je m’accroche comme je peut et je commence a avoir froid. J’appercois au loin la lumière du gîte du piton des neiges , jamais je n’ai vu des raideurs avec autant de détresse. A 22H15 j’atteins le gîte dans un état lamentable, j’ai meme pas envie de prendre de la soupe.Je rentre dans le gîte plus beaucoup de place , je m’assied sur un lit de camp et je vomi a mon tour, j’ai froid je tremble mes affaires sont mouillées , une secouriste vient m’aider et me réconforter.
Je suis tétanisé , c’est fini pour moi je veux rentrer au plus vite à CILAOS pour dormir., je demande qu’on me descende à Cilaos et on me « dit impossible » c’est a vous de redescendre par vos propre moyens, ils m’allongent sur un lit avec une couverture pour me réchauffer , se passe 1h et un secouriste vient nous dire qu’il faut libérer le gîte je n’ai plus de force mais bon je remet mes chaussures et m’habille avec une couverture de survie plus mon coupe vent pour descendre sur CILAOS ils essaient de me faire boire du coca et soupe par petites gorgées, ça passe sans plus mais c’est mieux.
Je me demande comment je vais faire pour descendre tout seul et une peur m’envahit car je pense vraiment qu’il va m’arriver quelque chose dans la descente.
Ce sera un chemin de croix pour moi en faisant attention de ne pas tomber dans un endroit ou l’on pourrai me voir.Je fais une chute qui me tourne la cheville droite ,c’est vraiment pénible.
Je téléphone à virginie que j’ai abandonné et que je vais dormir a Cilaos qu’elle s’inquiéte pas.j’en fini avec la descente de CILAOS . Je rencontre une femme pendant la descente vers le stade un caractère énorme très remontée après les organisateurs car elle à déjà fait plusieurs fois la diagonale et me dit que c’est pas sympas d’avoir fais un parcours aussi dur .
Ma fille me téléphone et me demande des nouvelles,je lui répond que je vais rendre mon dossard et que je suis pas très bien et que je n’étais plus dans les temps. Elle me dit que c’est déjà bien d’avoir été déjà à la moitié, j’ai la gorge serrée et je raccroche en lui disant de ne pas s’inquiéter mais décu quand méme
J’arrive au stade à 02h45 avec cette femme qui s’en prend au organisateurs en lui disant que le cap anglais à fait de la casse et pas facile de rentrer dans les temps,ils onts pris acte de son discours et bien au courant de cà , moi je dis rien je veux rendre mon dossard et la je suis stupéfait ,les organisateurs nous donnent l’autorisation de reprendre la course et qu’on avait que 30 minutes pour repartir avec tout les raideurs qui viennent juste de se réveiller. L a femme me dit ont peut repartir très motivée « elle » moi je ne sais plus quoi faire et je réfléchis 2 minutes pas plus, repartir pour une troisième nuit ne m’enchante pas dans l’etat ou je suis et comme par magie je prend la décision de repartir, je récupére mes affaires dans le sac que j’avais fait acheminer a CILAOS.
Je retrouve de l’ernergie pour pour me préparer en même pas 30 minutes mais déjà bien content de remettre des affaires propres. 2 masseurs s’occupent de moi et je me crois a un ravitaillement de formule un (lol) je téléphone a ma fille que je reprend la course et pas le temps d’en dire plus, elle me rappelle en me disant de ne pas continuer vu mes antécédent mais je raccroche rapidos pas sympas mais il faut repartir. CILAOS restera vraiment le moment le plus fort de toute la course.
Je repars avec l’impression qu’une nouvelle course commence.Direction TAIBIT je récupére doucement maintenant mon but et d’aller au bout de ce raid et de me refaire une santé pendant la journée avant d’attaquer la troisième nuit.
Je suis mon petit bonhomme de chemin je passe TAIBIT et arrive a MARLA 9h 15 du matin après 35 h15 de course et 103 km.
Je passe un bon moment et je réussi à manger des oranges qui sera pratiquement ma seule nourriture jusqu’à la redoute.
J’ai bien aimé MARLA ou je pense que j’ai pris beaucoup d’ernergie et de la gentillesse des bénévoles qui me donnent une casquette que j’avais perdu dans la débâcle du cap anglais, pas envie de prendre un coup de soleil sur roche plate et oranger,magnifique de beauté, je me régale de ces paysages qui changent. La journée se passe pas trop mal je gére comme un vieux briscard, j’arrive a DEUX BRAS km 126 à 19h30, je refais le plein d’eau mais toujours un problème d’alimentation, orange chocolat c’est tout. Je m’allonge 30 minutes.
Je repars avec une grosse volonté de monter DOS D ANE très vite réputée difficile, l’ascencion commence bien et je suis vraiment sur un bon rhytme au bout de 30 minutes j’appercois des yeux percants es- ce un chien « une hallucination « enfin bref ça passe devant moi et je saurai jamais si c’etait réelle.VIRGINIE me téléphone et me demande si j’ai besoin de quelque chose et je lui demande de l’eau gazeuse au sommet de DOS D ANE. J’ai beaucoup de messages de coureurs de kikourou et copains sur mon portable qui me font plaisir ça remonte le moral.
J’ arrive au point de ravitaillement ou j’appercois VIRGINIE ET GWEN qui m’encourage et font tout pour que je mange , un peu d’orange et je vois l’inquietude qu’elles ont car je ne veux pas manger,j’ai encore un coup de moins bien et envie de dormir;je me sens livide plus moi meme, je repars direction la possession en perdition pourquoi continuer sachant que je loge pas loin et que je pourrai etre dans mon lit dans 1 h.
Je commence la descente et je me retrouve sur une route ou je sens que je m’endors en marchant,un vrai robot et j’ai peur de me fracasser la tete contre le bitume je suis complètement fou de continuer , j’arrive comme par chance sur des secouristes qui me demande comment ça va, je leur dis qu’il faut que je dorme et ils m’allongent sur le trottoir avec une couverture de survie, je leur dis de me réveiller dans 30minutes .Après un petit somme je repars après avoir bu un café offert par les bénévoles super sympas.
L’arrivée sur la POSSESSION sera très dure avec des passages très casse jambes.LA POSSESSION étant le moins sympas du parcours km 142 mais mentalement un endroit ou l’on se dit que le plus dur est passé.
Je repars vers le chemin des anglais et le soleil pointe son nez, la montée n’est pas trop dure mais chaque pas me brûle la paume des pieds avec un sol très abrasif. Un petit moment de bonheur avec la vue sur la mer et pour la 1er fois j’écoute de la musique.
J’arrive à la CHALOUPE km 147 après une descente pas facile, je repars très vite car le mental prend le dessus, on sent l’écurie ,
COLORADO km 157 dernier ravitaillement le mental à vraiment prit le dessus et je m’alimente comme un mort de faim
Mon meilleur repas et je prends le temps de me faire masser les pieds, le masseur est étonné de voir mes pieds sans une ampoule, la dernière descente sera un pur bonheur de délivrance et je me sens des ailes tellement le moment est magique pour moi.
J’appercois St DENIS je m’arrete dans la descente pour mettre mon maillot obligatoire pour la ligne d’arrivée.VIRGINIE m’apperçois
et m’encourage, je rentre dans le stade ou je vais saluer GW puis ZOREY et je lève les mains au ciel avant de franchir cette ligne d’arrivée que beaucoup de raideurs rêves.
J’ai fini en 64h mais a quel prix.
Et très content d’avoir fait la connaissance de ZOREY et GRANDWARE.
Mon retour sur la métropole était le 31 octobre , ma femme m’avait organisé une petite fete surprise a mon arrivée qui m’a touché .
Mais comme la vie va très vite le soir je suis allé voir ma mère a l’hopital et le lendemain elle nous a quitté un 1 er novembre.
Cette diagonale des fous 2010 sera pour moi gravée a jamais .
9 commentaires
Commentaire de Epytafe posté le 24-11-2010 à 23:48:00
Argh Loulou!!! Ton magnifique récit est bien à l'image que j'ai de toi !!!
T'es un vrai héros, un vrai de vrai ! Ton exploit est juste hallucinant et si je dois un jour avoir un exemple à suivre, c'est pas Kiki qui me motivera mais un mec dans ton genre !!!!
Je suis fier de te connaitre, même si ce n'est que virtuellement sur le bistrot!
Continue tes p'tits dèj' avec un bol de clava, ça te réussit !!!
Commentaire de Epytafe posté le 24-11-2010 à 23:50:00
Et je suis fier d'être le premier à commenter ton magnifique récit !
T'es allé au bout de toi-même, et les nouvelles que le Ware nous transmettaient, au Shung' et à moi-même nous ont fait vibrer !
Bravo et merci !
Commentaire de zorey974 posté le 25-11-2010 à 09:16:00
Merci loulou pour ce récit plein d'émotions!
Tu l'as mérité ta tondeuse 16 soupapes toute neuve...
Commentaire de Kadoc-31 posté le 25-11-2010 à 09:19:00
Loulou tu as eu bien raison de faire ce récit.
C'est un plaisir à lire et en plus ça montre à quel point la volonté et l'abnégation sont des facteurs indispensables à la réussite.
Ce sera avec un grand plaisir que je partagerai, si on en a l'occasion un jour, un bout de chemin ensemble sur une course.
Un immense bravo !
Commentaire de shunga posté le 25-11-2010 à 09:59:00
ahhhh loulou !!
epy a raison. Tu es cet héros inconnu qui brille au plus profond de nous, certains plus au fond que d'autres ok. Mais bon tant qu'il brille...
Tu nous as bien fait vibrer. Tu sais nous aussi on a eu notre ultra. Supporter radio machin tout le week end... c'était pas rien. Mais ça valait le coup de te suivre.
Bravo et merci.
Vivement que j'ai un jardin !
Commentaire de Francois dArras posté le 25-11-2010 à 11:43:00
Un récit très fort, comme ta course.
Beaucoup d'émotion.
Ne te connaissant pas je n'avais pas perçu la portée ni les péripéties de ton parcours en live. Merci pour ce récit.
Cette course est définitivement génératrice de grandes choses.
Commentaire de Cédric74 posté le 27-11-2010 à 00:04:00
Merci pour ce CR où tu n'as pas hésiter à te livrer !
Et bravo pour ta course, véritablement tout en résistance et en courage !!
Au plaisir de te connaitre
Commentaire de Bacchus posté le 28-11-2010 à 15:23:00
Bravo pour ta course pleine de rebondissements, en te lisant je te voyais abandonner à Cilaos, puis tu repars encore plus fort, belle leçon de courage
Commentaire de raspoutine 05 posté le 29-11-2010 à 11:07:00
Fichhhtre !
On dirait bien que la Diagonale te laissera quelques copieux souvenirs !
Jusqu'au bout ! A lire et relire si des fois l'envie nous prend d'abandonner.
Mais quelle tenacite !
bravo pour ton parcours, c'en est presque epique !
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