Récit de la course : 100 km de Millau 2010, par Fredy

L'auteur : Fredy

La course : 100 km de Millau

Date : 25/9/2010

Lieu : Millau (Aveyron)

Affichage : 1780 vues

Distance : 100km

Objectif : Pas d'objectif

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Les 100 km de Millau – 25 septembre 2010

 

 

Histoire de changer un peu des trails dans les montagnes à vaches et des courses au saucisson des villages alentours, j’ai décidé d’accompagner Fabrice sur les 100 km de Millau. Après une préparation minutieuse de plusieurs semaines, mon cheval de course est fin prêt pour son premier cent bornes.

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Nous avons rodé notre technique de ravitaillement , enchaîné les séances de montées descentes sur les côtes de Busséol. Je fais le malin dans les descentes, je renâcle dans la pente, je me rends vite compte que ravitailler à vélo un Alpha Jet en plein vol, c’est un véritable exercice de voltige. Bienvenue sur la piste aux étoiles, le spectacle va commencer.

  

Départ pour le pays des démonteurs de restaurants gastronomiques américains vendredi après midi après avoir chargé le vélo, les sacs, les chaussures et le coureur.

Même pas stressé, Fabrice picole sa boisson de l’effort tout le long du voyage. Deux litres plus tard nous arrivons à l’hôtel. Un hôtel de remise en forme, c’est plus ce qu’il n’en faut pour une veille de course.

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Après une vidange vésicale et un petit footing de décrassage, nous demandons au tavernier de nous indiquer le lieu du départ afin de récupérer notre dossard. D’un air goguenard, Tenardier nous explique que nous nous trouvons à huit cent mètres du Parc de la Victoire, . Pfff, une broutille, nous y allons à pieds. Trois kilomètres plus tard, nous arrivons enfin à destination. Il n’a pas le compas dans l’œil l’aubergiste ; j’espère que ce n’est pas lui qui fait le tracé de la course où l’on est bon pour se taper 300 bornes demain matin.

Une fois les dossards en poche, nous retrouvons les joyeux drilles de kikouroku kikourou à la pasta party.

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Les coureurs annoncent leurs objectifs, affûtent leur stratégie, les accompagnateurs boivent du rosé et échangent des gauloiseries. Après un repas très arrosé convivial, Domi, bon prince, nous ramène en voiture à l’hôtel.

Le réveil sonne à 7h00. Petit déjeuner, les derniers préparatifs et le choix de la tenue, nous partons vers la Mecque des centbornards.

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Une petite photo de groupe de nos mines patibulaires d’avant course et je laisse Fabrice pour rejoindre le km6 à Aguessac, lieu de rencontre entre coureurs et suiveurs afin de limiter les bouchons des premiers kilomètres.

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Comment se rendre à Aguessac ? Il vous suffit de suivre le flot continu, pas d’erreur possible... qu’ils disaient. Le suiveur de Toto, Domi et moi, partons en tête, suivi par quelques cyclistes aventureux. Vingt minutes plus tard, nous n’avons toujours pas trouvé le Km6. Pas d’erreur possible, nous sommes perdus. Demi tour au point de départ, nous finissons enfin par trouver un autochtone qui nous indique le bon chemin.

10h00, les chevaux sont lâchés, Fabrice doit arriver dans une trentaine de minutes au point de rencontre. Nous bavardons tranquillement sur le bord de la route, le temps est couvert mais Évelyne Dhéliat n’a pas annoncé de pluie.

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10h35, Fabrice, casaque blanche, culotte noire, tel le chevalier blanc, apparaît dans le peloton de tête. J’enfourche mon vélo et part à sa poursuite. Pas le temps de chauffer la mécanique, le pédalier crisse, le cadre s’ébranle, les pneus couinent , c’est le souffle coupé que je rattrape enfin mon coéquipier. Il est pile dans les temps de passage des huit heures de course. Bon faut pas s’emballer, il reste 93 km à courir. Ou à pédaler.

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La première partie du parcours est relativement plate. Elle permet de s’étalonner sur de bonnes bases. A peine une heure de course qu’un accompagnateur à le pneu qui s’essouffle. Jante brisée, il faut abattre la pauvre bête sur le champ. Son coureur n’a plus qu’à finir tout seul à pied, il est là pour çà de toute façon.

Passer un bidon toute les cinq minutes, un gel toute les trente, prendre quelques photos, le temps passe vite, nous arrivons déjà au km20. Trop facile les 100 km, un partenaire qui cours comme un métronome, des temps de passages millimétrés, on the road again, nous entamons la deuxième partie du marathon. Je m’arrête dans tous les ravitaillements pour refaire le plein du bolide et manger quelques en cas. Sandwichs au pâté, jambon, gâteaux, fruits secs, c’est un véritable festin. Pas la peine d’en parler à Fabrice, il est dans sa course et il carbure au gel énergétique Giga Power Randgers.

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Bientôt le marathon en vue, nous pointons dans les trente premiers, véritable performance avant l’heure pour Fabrice. Le passage des 42 km s’effectue dans le Parc de la Victoire, j’abandonne momentanément mon super étendard à un ravito pour faire le plein de victuailles diverses.

Fabrice marque toujours la mesure, nous entamons la deuxième partie du parcours qui s’annonce beaucoup plus difficile. La première montée vers le viaduc ouvre le bal.

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L’ascension se déroule comme à l’entraînement, la mécanique est lancée, je n’ai plus qu’à tenter de le suivre. Le km 50 est franchi en 4h00, tout va bien Madame la Marquise, nous nous élançons dans la première descente qui va permettre à Fabrice de dérouler sa foulée. Malheureusement, la cadence  est laborieuse, Fabrice courbe l’échine, mon fier destrier à reçu un coup de bambou derrière les oreilles. Les jarrets durs comme Rocco à la grande époque, il est contraint de ralentir dans une descente où d’habitude il est si à l’aise.

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Le moral est en berne, le faux plat qui suit est très difficile. Je lui donne à boire, un gel, le cœur n’y est plus. Nous sommes à mi-course, la suite va être d’autant plus difficile à négocier que nous allons être dépassés par des coureurs doublés facilement dans la montée. La situation est très frustrante, je suis à vélo, à pédaler tranquillement sur la route, alors qu’à côté, Fabrice est en difficulté.

L’objectif des huit heures de course s’éloigne de plus en plus, il va falloir passer au plan B, c’est à dire gérer la douleur jusqu’à la fin.

Tant bien que mal, nous arrivons au km60. Je vais faire le plein des bidons, Fabrice continue de courir dans sa bulle, sans s’arrêter. La salle de repos est un véritable hôpital de campagne. Les éclopés côtoient les boiteux, les chancelants dorment sur des lits, c’est le Radeau de la Méduse. Fabrice à bien fait de continuer.

La deuxième côte est un calvaire. Je descends du vélo pour marcher à ses côtés. C’est le visage crispé qu’il parvient au sommet de Tiergues, point culminant du parcours. Nous croisons la tête de course qui revient sur Millau. Tel le petit cheval blanc, Fabrice avance, tout derrière et lui devant. Enfin pas pour longtemps. Arrivé à Saint Affrique, nous faisons demi tour pour reprendre les sept kilomètres de montée. Je rencontre Domi qui descend. Nous échangeons nos impressions. Pas le temps de trop bavarder, car même à un train de sénateur, Fabrice fait du chemin. Rien de sert de courir il faut partir à point. Je n’ai plus qu’à pédaler sans mollir des cuissots jusqu’à sa rencontre.

Il reste encore un semi marathon lorsque nous abordons la descente sur Saint Rome de Cernon. Pour me dégourdir un peu, je descends et cours à coté de Fabrice. Après un petit bilan, nous estimons le temps de course entre 9h00 et 9h15.

Les kilomètres s’égrènent lentement, nous coupons les virages au plus court, le moindre détail prend une importance considérable. Les coureurs que nous croisons nous encouragent, un pointeur nous annonce en 35 ème position. Malgré la douleur, Fabrice n’a perdu que quelques places. La technique de jeter des pointes derrière mon passage à parfaitement fonctionné.

Nous arrivons à Millau. Clopin clopant, Fabrice à déjà parcouru 95 km. Je me retourne et aperçois la première féminine, toute de rose vêtue, ce ne peut être que Silvie Boissy. J’échange quelques mots avec un suiveur hirsute qui trouve très agréable de parcourir un cent bornes en si bonne compagnie.

 

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Ragaillardi par cette apparition, Fabrice décide de filer le train à Barbie Running. Le moral revient, l’arrivée est proche, nous passons sous l’arche du parc et je le laisse filer jusqu’à l’arrivée qu’il franchira en 9h05 et 35 ème position sur 1600.

Après une douche revigorante et un repas amplement mérité, nous rentrons vers 22h00, heure à laquelle beaucoup de coureurs sont encore sur la route. Le dernier arrivera vers 9h00 du matin soit après . 23h00 de course.

Bilan mitigé pour Fabrice, j’ai pris beaucoup de plaisir à le cravacher l’encourager et le soutenir tout le long de la journée. Une course que je ferais peut-être un jour à côté du vélo.

3 commentaires

Commentaire de DROP posté le 13-10-2010 à 10:50:00

ça doit etre sympa comme expérience. Par contre, t'as attrapé le virus "centbornard" fredy?

Commentaire de CROCS-MAN posté le 15-10-2010 à 13:46:00

Super récit Fredy, 50 kms en 4h00, l'a pas chomé l'ami. BRAVO, un super chrono.

Commentaire de Aonikenk posté le 16-10-2010 à 11:03:00

Bien sympa ce récit, ça donnerait presque envie d'aller tâtonner le tarmac avec ces joyeux drilles :)

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