L'auteur : Génep
La course : La Voie de l'Ecir - Championnat de France de Montagne
Date : 6/6/2010
Lieu : Murat (Cantal)
Affichage : 1512 vues
Distance : 12km
Objectif : Objectif majeur
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C’est une des dates clés de l’année pour moi.
Pour ma troisième année en club, il s’agit de ma 3ième participation et de la 21ième année consécutive pour le CMI.
Cette année, la course a une saveur particulière : elle se déroule dans le Cantal, en Auvergne, près de ma Haute-Loire natale.
De plus, je joue le classement individuel des courses de montagne et le classement collectif.
Nous sommes premiers au classement collectif mais nous nous contenterons largement du podium à l’automne.
A titre individuel, je suis 5ième et ce très temporairement. L’objectif est de rentrer dans les 30 voire les 20 premiers à la fin de la saison.
Je sais d’ailleurs qu’il sera difficile de rentrer dans les 50 premiers de ce championnat national mais pour la première fois, j’ai les moyens de le faire sur un parcours qui peut me convenir.
Mais ça ne permet aucun écart.
Je me présente dans le Cantal avec un enchaînement de 3 courses dans le seul mois de Mai : Vence / Grand Ballon / Semnoz.
A Vence et au Semnoz, les résultats ont été bons, au Grand Ballon, une course ratée.
Je me présente à Murat fatigué par l’enchaînement mais motivé. Les derniers jours d’entraînement sont assez bons.
La course :
Le déplacement a été fait en car avec un VIP qui nous rejoint sur place : Maurice Manificat, membre de l’équipe de France de ski de fond et qui nous a fait rêver cet hiver aux JO.
L’arrivée la veille se passe super bien, fous rires et bonne humeur.
La veille de la course, je trouve le sommeil assez rapidement et j’ai un peu de mal à me lever.
Nous arrivons sur Murat, ça grouille de coureurs dans cette belle bourgade cantalienne.
De bonnes sensations à l’échauffement, encourageant.
Le départ est donné à 9h et le soleil de la veille a laissé place à un ciel bien gris.
Les organisateurs nous informent des 10 m de visibilité au sommet et des températures bien fraîches.
Ça ressemble à un Grand Ballon Bis !
Tout le monde se place et plus qu’à l’habitude, les regards sont concentrés pour cette course ultra relevée.
Je suis à côté de Sébastien Fayolle, un excellent coureur savoyard de VE02000.
On échange quelques mots.
A quelques minutes du départ, le silence se fait et les mains sont sur les chronos, prêtes à dégainer. Belle ambiance.
Pan !!
C’est parti pour 2 km … en descente. Autant dire que ça part très vite !
Je me place assez bien, un départ rapide sans se griller.
Je passe devant François, tout semble aller mais nous sommes en descente.
La première difficulté arrive vite et la pente s’élève.
Et je comprends tout de suite, dès les premiers hectomètres que ma course sera un calvaire.
Scotché, encore plus qu’au Grand Ballon, les cuisses en feu au bout de 100 m de montée.
Des wagons de coureurs me passent pendant des minutes, je prends un bon coup au moral.
D’ailleurs au bout de 25 min de course, je me demande franchement comment je vais pouvoir finir la course. Je pense sérieusement à mettre le clignotant, Patrice et Fred m’ont déposé, je n’avance pas et surtout je galère.
Mais l’équipe doit faire un bon résultat. J’espère que l’orage va passer et je vais essayer de finir comme je peux.
Je me rends compte que finalement Fred et Patrice ne sont pas loin et que mon rythme a cessé de chuter à défaut de pouvoir relancer dans des faux plats pourtant largement à ma portée.
Je grappille sur Fred mais j’arrive à son niveau, il est mal en point également. On essaie de se motiver. Nous jouons au yoyo tous les deux pendant quelques minutes, je lâche, je reviens.
Puis, au ravito, je prends un gel qui me donne un vrai coup de fouet. Fred craque malheureusement.
Patrice est 30 secondes devant.
Je me maintiens voire grappille.
Je vois également deux coureurs de l’Athé Calade Val de Saône, deux concurrents pour le classement par équipe.
L’objectif est de les accrocher.
Bernard nous l’a dit : chaque place compte !
Nous restons ensemble pendant la quasi-totalité de la course.
Je suis toujours au fond du trou mais j’essaie d’avancer en serrant les dents et surtout en essayant d’oublier ces cuisses qui ne se cessent de se charger.
L’arrivée dans le brouillard est impressionnante : un vent fort, une visibilité très très réduite et des coureurs qui souffrent.
Les positions se figent, à la faveur des descentes, je pars devant sur de jolis singles étant plus à l’aise.
Je sais que ça reviendra derrière en montée.
Pendant quelque temps, ça sera le même rituel : de l’avance en descente pour compenser la perte en montée.
Le final approche (enfin), la lutte est homérique pour tous, mains sur les cuisses, dos courbé, tête qui tente de se relever.
La course de montagne dans toute sa splendeur et difficulté !
Nous sommes le même groupe d’une dizaine de coureurs.
Ça « accélère » de plus en plus avec ce final si proche mais dont on ne peut pas deviner le moindre hectomètre.
Le sprint final est lancé, je fractionne sur les dernières pentes : 20 secondes en courrant, 20 secondes en marchant et je fais le même yoyo. Vraiment frustrant alors que je sens que je pourrai courir dans un jour normal.
Dans les 200 dernières mètres, je suis lâché, vanné, plié, essoufflé malgré les encouragements des courageux qui résistent à ce vent et cette bruine qui nous détrempe.
Je passe la ligne en 1h14 min à la 98ième place. Très très déçu (sûrement comme jamais) mais surtout je rentre dans le bâtiment du téléphérique dans un état presque second.
D’ailleurs, je vais vite me ravitailler, la station debout étant précaire.
Plus d’une semaine après la course, j’ai essayé de comprendre cet échec (même s’il faut relativiser et qu’il s’agit d’un loisir).
Je vois plusieurs raisons :
- une grosse erreur d’entraînement avec le trigolo (des sprints, du relais et du saut en longueur) le mercredi précédent la course que j’ai fait à bloc. Résultat, de grosses courbatures jusqu’au samedi (idem pour Fred qui n’a pas fait la course qu’il aurait du faire),
- Une fatigue accumulée lors des déplacements et des courses de ce mois de Mai, une fatigue psychique.
- Une trop grosse séance le mercredi suivant le Semnoz alors que j’aurai du « assimiler ».
Une semaine avant la course, je grimpais de la Bastille au Mont Rachais à 1 200 m/h. Le dimanche suivant à Murat, j’ai très péniblement atteint les 1 000 m/h.
Des coureurs avec qui je termine au Semnoz terminent en 1h08 à Murat …
Depuis, c’est repos presque complet.
Prochaine course : le Grand Duc en relais avec les copains pour une belle sortie d’entraînement avant le Trail de Chibani aux 2 Alpes le 4 juillet pour mes 30 ans ! Pour rebondir et surtout se faire plaisir.
7 commentaires
Commentaire de Fredy posté le 14-06-2010 à 22:01:00
L'Ecir, c'est une course éprouvante. Dommage que ta course ce soit mal passée. L'on apprend plus de ses défaites que de ses victoires.
Au plaisir de te croiser.
Commentaire de Mustang posté le 14-06-2010 à 22:47:00
un vrai jour sans!! parfois, effectivement, on en fait trop sur de bonnes impressions et puis tout d'un coup ça casse! le corps rappelle à l'ordre; bonne récup!
Commentaire de Pat'jambes posté le 14-06-2010 à 23:30:00
Merci pour le récit Genep.
Difficile parfois de concilier l'esprit festif du CMI et les objectifs... Le trigolo était peut être de trop... ;-p
Si on regarde bien, c'est le point commun avec le grand Ballon (interclub le WE précédent)
Le "calvaire"... ça l'a été pour beaucoup sur cette fin de course interminable (mais p..... de brouillard, elle est où cette arrivée!!!!)
"Chaque place compte"... hé!hé! Sacré Vivalp!... il nous en a fait baver avec cette consigne (efficace)...
Et puis vive les trentenaires, le plaisir et les rebonds ;-)
Commentaire de brague spirit posté le 15-06-2010 à 08:42:00
C'est beau "l'esprit d'équpe".
Bonne récup,et un bel été.Les jambes vont revenir.
Commentaire de Philippe8474 posté le 15-06-2010 à 09:25:00
Mince c'est ch...t un objectif qui foire...
J'en connais un rayon: le truc de se dire" purée là je peux passer en courant d'hab!!!"
Mais bon le + important c'est de trouver, de reflechir au pourquoi de ça foire... et puis de voir l'amélioration la fois d'après
Et puis comme tu dis et que j'avais trouvé sur le net
"La Cap est la chose la plus importante des choses secondaires de la vie."
Sinon tu fais le trail des Chibani? Pas le Maratour?
Commentaire de Génep posté le 16-06-2010 à 13:10:00
Merci pour vos messages. J'espère que le prochain CR sera plein de plaisir :)
Commentaire de Jerome_I posté le 16-06-2010 à 21:27:00
Ce n'est pas un échec car tu as bien analysé cette contre-performance. Cette course te permettra d'être encore plus fort sur tes prochaines courses et de te préparer mieux!
Bon repos.
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