L'auteur : Belet
La course : Semi-Marathon des Olonnes
Date : 22/5/2010
Lieu : Les Sables d'Olonnes (Vendée)
Affichage : 1395 vues
Distance : 21.1km
Objectif : Pas d'objectif
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Journée estivale aux sables. L'été s'est fait attendre mais est bien présent. Les pieds en éventail sur la plage, on frise les 30°C pendant que fiston fait trempette dans l'eau glaciale ou improvise des patés de sable. La course n'étant qu'à 17h, on a pris le temps de manger sur le remblai, maintenant il reste juste à éviter de choper un coup de chaud. Pour les coups de soleil, c'est déjà trop tard.
Un peu avant 16h je laisse le fiston à la sister et retourne en petit footing à la voiture pour me changer. J'entends les speaker commenter la course de 5km. Les commentaires à l'arrivée sont unanimes. "Chaud, il fait très très chaud". Mmmmh, va yavoir du dégât. Je m'hydrate régulièrement, bouffe une barre et un gel, puis avec une bouteille d'1L à la main retourne poser les clefs de la voiture à la plage avant de filer sur la ligne de départ. Volontairement ou pas, les organisateurs ont placé un ravitaillement sur le parcours juste à côté de ce départ. Les bénévoles distribuent déjà de l'eau aux coureurs. Belle initiative, je me rappelais pas de ça il y a 2 ans lors de ma précédente participation.
Je me place en première ligne sans trop de difficulté. Logiquement, dans de bonnes conditions les 4mn/kil de l'entrainement devraient être à ma portée, soit 1h24'24. Un chrono sous les 1h25, ça a quand même de la gueule. J'pourrais même tenter de passer sous les 1h24 pour faire gagner 1pt de plus au club, tant qu'à faire. Aujourd'hui avec la chaleur et le vent présent, je ne me fais quand même pas trop d'illusion. En tête je sais surtout que je n'ai pas le droit de foirer le plan B, à savoir finir sous les 1h30, gage d'accès au sas préférentiel à Marseille-Cassis. Sur le papier une belle marge mais les minutes se perdent vite, et mine de rien ca sera déjà une belle amélioration de mon record perso (1h35).
Départ en montée pour une petite boucle (en jaune), on grimpe quelques mètres jusqu'au point puis virage à gauche pour une large descente jusqu'au remblai. Atypique mais judicieux, le départ est fait à l'endroit le plus large du parcours et permet aux 1090 coureurs de s'élancer sans trop se bousculer. Enfin moi ça va, derrière je sais pas :). Je gère la descente sans m'enflammer et suis déjà devancé par un nombre incroyable de coureurs de tout type, sans doute plus de 100, voire 150. Keep cool les gars.
Suite aux travaux de reconstruction de la tempête Xynthia, le parcours ne suis plus le remblai jusqu'au centre ville et on fait demi-tour plus tôt. Tellement tôt que sur cette première boucle on ne va même pas jusqu'à la terrasse où m'attendent Malo, Karl et Yo. Tant pis, le p'tit bout devra attendre le 2ème tour pour me voir. Épingle donc, et premier kil en 4'01. Tip top, même si je croyais être un peu plus en avance que ça. Au Y de séparation une petite montée, puis 2km assez tranquille jusqu'au bout du lac. Enfin tranquille s'il n'y avait pas le vent d'Est. Pas trop violent tant qu'on est protégé de 3/4 par les immeubles, mais bien présent passé la route du départ. Je commence à remonter du monde à mon petit train, passe de groupe en groupe en tentant de rester le moins possible exposé. 4'04 au 2ème kil, j'ai déjà la bouche totalement desséchée. Ça promet. Et bizarrement, le ravito près du départ à tout rangé pour ce premier passage. Bon, je suppose qu'étant prévus pour le 2ème et 3ème tours, ils ont peut être eu peur de manquer. N'empêche que j'y aurai déjà bien pris de quoi m'humidifier le gosier.
Au bout du Lac nouvelle modif. On quitte le remblai pour traverser un lotissement. Là on est à l'abri du vent. Mais c'est les montagnes russes. Succession de grimpettes et de faux plats dans tous les sens. Ça ne me gêne pas trop à cet instant de la course, et j'y fait même mon meilleur kil, le 3ème en 3'58. Après montée/descente et demi-tour sur le rond point du remblai, on retraverse le lotissement. Avec la bizarre impression que ce sens est plus difficile, alors que le bilan D+/D- peu ou prou le même.
Reste le point difficile du parcours, la longue remontée jusqu'à la ligne d'arrivée. Le long du lac, on se chope le max de vent de face. Pas de bol, je me retrouve entre 2 groupes et en prend plein la poire. Puis la cote avec un ravito au milieu. J'ai raté le pointage du 4ème kil mais le 5ème en 8'32, juste au niveau de l'arrivée. Mouaih, 30s de perdu, pas étonnant. Et c'est reparti pour 2 longues boucles de 8km.
La longue descente devrait normalement me permettre de regratter quelques secondes, mais je me contente de garder mon allure initiale sans trop forcer le trait. Ya encore du chemin à faire. Cette fois on file un peu plus loin sur le remblai et je passe devant la terrasse de mes supporters. "Allez Papa, t'es le meilleur". Je veux oui ! Comment ça on vient de croiser les burundais avec déjà 2km d'avance? Les ravitaillement se succèdent aux épongeages et inversement, suffisamment proches pour ne plus ressentir le dessèchement du départ. Après avoir tenté sans trop de succès de boire un gobelet à la volée, je préfère choper des poches à eau bien pratiques. Un coup de dent et on peut les garder un moment à la main sans en mettre partout, et elles me servent aussi bien à boire de petites gorgées qu'à m'arroser copieusement.
Au bout du remblai, une puce valide notre passage au 7ème kil. Je suis toujours dans les temps, assez facile. Jusqu'à maintenant je n'ai fait que remonter doucement du monde, mais il y a eu déjà de belles explosions, crampes et autres défaillances. D'ailleurs on fait demi-tour et après 2km de vent plus ou moins dans le dos, l'ami éole de rappelle à notre souvenir. Ouch, l'impression d'un K.O. quasi immédiat, comme si la chaleur me tombait sur la couane d'un coup. Je coince un peu jusqu'à ce que deux coureurs que je viens de passer avant l'épingle me reprennent. Je la joue stratégique et me colle au basque d'un vétéran en rouge, il a une belle allure et semble mener son affaire.
Il me traine face au vent jusqu'au lotissement ou on atteint le 10ème kil. Un officiel annonce régulièrement le temps de course et j'y passe en 40'55. Ca pourrait être pas mal, mais je sais qu'il ne faut pas compter sur un négativ-split aujourd'hui, je suis déjà en phase de regression et ça ne risque pas de s'arranger. Je fait une croix sur les 1h25, et même sur les 1h27 du seuil de point suivant. Les 1h30 équivalant à 4'16 au kil, ca devient l'objectif à respecter le plus longtemps possible pour garder mon avance de 2mn. Bon à l'avenir on évitera de faire des calculs de tête en course, parcequ'à tout faire en 4'18 au lieu de 4'16, ca aurait pus être une mauvaise surprise à l'arrivée.
A la sortie du lotissement, une nouvelle portion du remblai qu'on n'avait pas fait au premier tour. Max de vent de face, je me planque autant que possible. L'allure est toujours bonne autour de 4'10, chaque kil est un kil de gagné, c'est tout ce qui compte. L'autre coureur, en jaune, perds un peu de terrain. Son grand gabarit ne lui permet pas d'être aussi bien protégé que moi. Retour plus cool, lotissement toujours plus compliqué dans ce sens, mais je relance pour rester au contact et mon lièvre m'aide bien pour la remontée vers l'arrivée faite à bon rythme. Il s'arrête par contre quelques secondes aux ravitaillements alors que je chope tout à la volée, j'en profite pour baisser d'allure quelques secondes jusqu'à ce qu'il me reprenne et me recolle à lui.
Dernier tour. Nouveau passage devant mes supporters déchainés. On passe au 15ème en 1'02'55. 3mn de retard sur l'objectif de départ, donc presque encore 3 de marge sur le plan B. Hein? Oui j'ai dis qu'il faut arrêter les calculs, l'important c'est de le croire et de pas trop se poser de question. Keep running. Les commentateurs annoncent l'arrivée des premiers, pfffff. Je m'accroche toujours. Au 16ème on remonte vers le lac, je me sens pas trop mal. Suffisamment pour soulager ma conscience et prendre quelques relais. Euphorie de courte durée, sans vraiment accélérer mon lièvre fini par s'éloigner. Il se retourne, temporise quelques secondes et m'incite à m'accrocher, mais j'ai du mal à combler les 10m qui nous séparent, il reprend son logiquement son effort.
Je maintien l'écart dans le lotissement, mais le retour sur le remblai et le vent de face me font définitivement décrocher. Avec encore un peu de marge, je peux me permettre de lâcher un peu dans cette ligne droite. Au bout un gars me dis avoir craqué au 10ème. "On est encore bon pour les 1h30" lui dis-je. Réponse: "Bof, j'ai fait 1h16 ya 3 semaines". Oui évidement... Il repart quand même bien, moi je suis sur un faux rythme que j'ai du mal à quitter. 19ème en 4'25. On remonte dans le lotissement, faudrait que je commence à me bouger pour le final. La mèche se rallume quand le gars en jaune me reprend avec une bonne foulée de finish, j'enquille sa foulée et décide de plus rien lacher..
On passe au 20ème, j'ai changé l'affichage de la montre pour le temps total. 1h24'32. Wow wow wow. 5'30 pour les 1100 derniers mètres, bon, on va pas s'affoler mais ya plus tant de marge que ça. D'autant qu'avec la montée faut pas espérer faire un dernier 1000 en 3mn. P'tit coup de flip quand même, je lâche mon gars en jaune et enquille avec un oeil régulier sur le chrono. Montée franche, ce n'est qu'au dernier rond point, à 100m de l'arrivée que je me relâche vraiment. Les supporters sont remontés juste à temps pour un dernier encouragement, cool. Toujours lancé mais sans sprint final, je laisse filer les 1h29, m'en fou. J'irai faire un chrono un autre jour. Aujourd'hui je suis venu chercher mes 1h30 et je les ai, c'est finalement tout ce qui compte.
Classé 37ème sur 890, avec 200 abandons. Pas étonnant vu les conditions. Si l'objectif initial était assez modeste et est largement foiré, je ne fais pourtant pas une si mauvaise course. J'ai baissé de rythme sur la deuxième moitié mais finalement moins que l'ensemble des participants puisque je ne me suis pas fait doubler une seule fois, alors que j'ai remonté du monde tout du long. Après, reste à savoir si un départ encore plus lent aurait permis de mieux géré la deuxième moitié de course. Je ne sais pas. C'est certain aussi qu'une fois basculé sur le plan B, j'étais en mode gestion+ et que j'avais probablement un peu de marge. Toujours facile à dire après, moins évident pendant qu'on y est. Mais bien motivé je me serai probablement accroché à mon lièvre qui termine une bonne minute devant. En dessous, je ne pense pas que c'était possible ce jour là. Il n'en reste pas moins qu'il me reste beaucoup à apprendre sur la gestion de ce type d'effort, je suis probablement assez loin de mon potentiel.
Bref, le parcours pas si plat qu'il n'y parait, la chaleur principalement ressentie au départ mais plus que tout le vent, comme il y a 2 ans les conditions n'était pas là pour aller chercher un chrono. Confirmation à l'arrivée, tout le monde étant de 3 à 5mn de son chrono de référence, pour ceux qui s'estimaient satisfaits de leur course du jour. Ça se confirme d'ailleurs en analysant un peu les données FFA des coureurs autour de moi, ou des gagnants en "seulement" 1h06.
Ce qui n'empêche pas ce semi d'être assez agréable à courir. J'aime l'horaire qui permet de prendre son temps dans la journée, la proximité de la mer pour l'avant course et tout le long du parcours, la foule particulièrement fournie et généreuse en encouragements, une organisation plutôt bien rodée et qui après 3 années de grosse chaleur sait prendre particulièrement soin des coureurs (surtout quand il n'y a pas de couac de parcours comme en 2008 :p). A faire et à refaire pour le plaisir, et qui sait, un jour sans vent une perf n'est peut être pas non plus exclue.
2 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 27-05-2010 à 14:05:00
Bravo Arnaud, un beau chrono par ces T°. Si j'ai bien compris tu ne seras donc pas à Aix ce week-end. Merci pour ton récit.
Commentaire de Gibus posté le 30-05-2010 à 18:57:00
Ah les 1ere chaleurs !!!
bravo qd même pour ton chrono... et d'avoir fini
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