Credit Photo : Kikoureurs, Dingo, Fulgurex, Alex38/Yorick30, Jupette, Jean Passe et Demeyeurs + Luc SOURET
Bonjour,
Nous voilà aujourd'hui à la phase II de l'objectif Lune à 3 étages de cette année 2010 qui me verront tenter de finir honorablement l'Altriman, l'Embrunman et le Ventouxman.
Nous allons attaquer 3 chapitres : 1/ Youpi, l'avant match (Les gorges du Verdon)
2/ Le Match (trail de la Sainte Victoire)
3/ Ouille, l'après match... (Le grabataire ? Et pourtant...)
************************************************************************ 1/ Youpi, l'avant match
Aujourd'hui j'en suis à terminer la construction musculaire CAP (Aïe, ouille...) avec le second trail longue distance. En effet, vu l'augmentation du temps de natation, la CAP s'est réduite à 1h/2h par semaine depuis le début de l'année, pas suffisant pour affronter des marathons d'IM.
Alors décision fut prise de faire de la "casse de fibre", notamment avec la phase I des compétitions, à l'Ecotrail le 20 MARS 2010 dont je rappel les liens...
Ceci fait, j'ai eu énormément de mal à marcher les jours suivants. Bien entendu, cela était prévu, mais je n'ai plus souvenance d'avoir autant souffert depuis les 100kms d'Amiens en 1992 ! (11 ampoules en plus des cuisses explosées)
Mais je me dis que c'est pour la bonne cause et qu'au trail de la Sainte Victoire mes cuisses me le confirmeront.
Depuis j'ai continué le "cassage de fibres" avec un 10kms ou, après avoir démarré comme un chien fou à 3'32" le premier km, je fini sans aucune vitesse en un peu plus de 39'...
Me voilà donc ce Dimanche 4 Avril 2010, à une semaine de ce trail de la Sainte Victoire. Comme j'ai pris une semaine de vacances, il va être intéressant de rattrapper mon retard en vélo et faire quelques bornes pas très loin des paysages de Cézanne (et non Sézanne pour certains), aux alentours des gorges du verdon.
Comme j'ai le trail en fin de semaine, je courrais très peu, et vu la température supposée du lac, même si je prends la combinaison, je crains de devoir rester sur la plage.
En effet, les premiers jours, il fait froid, la neige est encore sur les sommets avoisinants, c'est rare à cette époque de l'année. Même les gorges ont encore quelques restes neigeux... Sans y aller, je mets une croix sur la natation et j'enchaine, sur 3 jours, 3 parcours aux allures bien différentes. Le premier et le troisième sont fait avec le club de cyclo de Riez, je ferais donc tourner les jambes avec quelques fractionnés, la convivialité étant aussi le but de la sortie. Le second sera un CLM autour du lac sans autre prétention que de maintenir le coeur à bonne hauteur.
Le dénivellé me permet de commencer de nouveau à passer les bosses en souplesse au lieu d'en force comme dans ma région.
Je pars courir 30' en CAP après ma troisième sortie vélo et là j'ai quelques baisses de tensions qui me causent quelques soucis. Le haut du corps est bien, mais le bas est très incorfortable et j'ai souvent l'envie de marcher pour être mieux.
Malgré un parcours dans des chemins relativement plat et sympathique, je m'ennuie sérieusement en courant, alors qu'en marchant c'est un plaisir.
Pourquoi ???
Le Jeudi est réservé au repos familiale, à un super couscous maternel et des joies émotionnelles de partage de souvenirs émues...
Vendredi je tente l'option "marathon" de la surcompensation avec sortie vélo. Mais au contraire du marathon ou la sortie CLM se doit d'avoir un rythme cardiaque régulier identique à la CAP sur 1h15'/1h30', comme la Sainte Victoire est un trail montagne, cela sera sortie moyenne montagne avec rythme soutenu (mais pas à donf) 73kms pour 1230D+
Je suis bien, je commence à avoir les "bonnes cuisses" comme écrivent les cyclistes et je dois bien atteindre mes 800kms depuis le début de l'année. Tout est presque au vert (hormis mes baisses de tension en CAP), maintenant attaquons ce premier indicateur qui est la Trail de la Sainte Victoire !
Me voilà au départ de la course remarquablement organisé (je pense y revenir) par l'AIL Rousset. A ce sujet, les quelques points "négatifs" qui seront dans mon CR, ne sont là que pour relever la grande qualité générale de cette organisation. Nul n'est parfait, mais déjà je remercie avec chaleur les organisateurs et leurs bénévoles tip top !
J'y retrouve les Kioureurs dont le Zanimal Dingo. Par contre je suis atteint d'un syndrome de timidité lorsque je vois passer Dawa.
Il y a tellement de monde autour que je n'ose aller saluer celui que j'ai connu en 1996 au Verdon et revu longuement en 2005. Il a toujours autant de charisme !
Je salue les frères Funs Kikoureurs (Yorick et Alex), fulgurex et Jupette et quelques autres, mais n'ayant pas fréquenté le forum de la semaine, je ne sais plus qui devait venir.
Alors que je suis dehors, j'entends hurler mon patronyme ? Pardon ? C'est assez rare pour le signaler, car dans les pelotons il est très peu connu. Je cherche qui le crie à tue tête et je tombe sur mon pote Guy Coopman, en cure à Gréoux. Point d'ami d'enfance aixois, mais un baroudeur dont j'ai déjà écrit quelques lignes lors de l'écotrail d'il y a 3 semaines.
Sa présence me fait chaud au coeur, surtout vu son parcours, je suis déçu de ne pas l'avoir appris plus tôt car j'aurais eu un partenaire de vélo supplémentaire de grande qualité. Il m'a confirmé que son opération lui a enlevé 1/3 du poumon, mais quel joie de le revoir gouter au plaisir de la course. (Surtout lorsque l'on se rappelle ses premières sorties qui étaient de longues heures de marche lente...)
fulgurex and Dingo !!!
L'objectif aujourd'hui, pour lui, vu le dénivellé concentré en quelques kms, sera de terminer la course. Je lui préconise de rester derrière moi au début car avant son opération c'était un spécialiste "du départ rapide et je tente de tenir jusqu'au bout", à la gniack... Pas facile avec les années qui passent et les épreuves endurées.
Je note un plateau très relevé, comme à l'habitude, peut être le ou l'un des plus relevé de France. Mon objectif des 10% habituel peut se ranger. Vu qu'il y a déjà bien moins des 500 coureurs (et qu'il y en aura que 339 à l'arrivée) et une dizaine de prétendants à la gagne, le nivellement par le haut me fera reculer en place.
Ce n'est pas grave, aujourd'hui c'est test de cuisse après cassage "ecotrail"...
Pan c'est parti... Le Guy est devant, je commence mon échauffement. Petit tour dans Rousset, pour animer le village et pour étirer un peu le peloton.
Tactique identique à l'écotrail, je pars à un rythme ( d'effort général bîsûr, pas de vitesse) que je vais tenter de garder toutes la course. Je suis donc en queue de peloton durant mon échauffement. Nous rentrons dans un petit bois et je trouve que les autres coureurs vont quand même très vite.
Pourquoi ???
Parce que cette course à quelques points "bouchons", et pas des moindres, et que bien des minutes seront perdues la dedans. En effet, nous voilà à un passage de guet, mais la queue pour le passer est longue de plusieurs dizaines de mêtres. On double, cela rale (normal...), cela se bouscule un peu, c'est terrible pour mettre une mauvaise ambiance dans le peloton.
Evidemment en voyant cela je me rembrunis. Evidemment ceux que je double ne comprennent pas et me tance vertement. Evidemment ils ne comprennent pas que nous aurons 2h d'écart à l'arrivée et que les minutes perdues pour moi ont un peu plus de valeur que pour eux. Evidemment je comprends leur réaction agressive surtout que je manque de m'affaler dans l'eau en cédant à une légère précipitation.
Ma tactique se révèle désastreuse car pour passer la N7, un nouveau bouchon, encore plus important, se dessine. Je double encore un petit peu, mais devant le tollé compréhensible, je me range.
Mais je bous intérieurement car je perds encore beaucoup de minutes. Il y a des solutions pour éviter cela, le Sparnatrail en utilise une qui s'appelle le départ neutralisé. Cela permettrait de faire passer le peloton en groupe, sur la N7, aidé par les forces de l'ordre, en une seule fois et de donner le départ réel de l'autre coté. Au retour, ces points de passage, gué et pont, sont à garder ne serait que pour leur pittoresque et leur difficulté (ouille, aïe...) en plus de la sécurité du pont.
Me voilà de l'autre coté de la N7, mais si j'ai dépassé mon copain Guy (ouf il ne partira pas trop vite) je suis largement distancé par rapport au rythme de départ souhaité. Il me faut absolument éviter de trop accélérer sinon je vais rapidement exploser autour du 30ème km !
Je rentre dans ma bulle et commence une lente remontée, je m'imagine à mi peloton, mais n'en suis pas sur. Les petits chemins dans les vignes sont sympa, la garrigue aussi, le temps semble se mettre au beau. Une belle journée ?
Yorick sur ce passage
Nous voici au premier ravitaillement et même si certains "coup de c*l" étaient présent, ainsi que quelques nouveaux "stop and go", la balade se révèle pour l'instant fort agréable. Je remonte mais j'ai quand même un doute sur ma position. Cela est confirmé lorsque l'on me situe bien au dela de la 150ème place...
Houlà, je veux bien que le plateau soit relevé mais la je suis très loin du rythme que je voulais avoir. Il va me falloir m'activer... C'est la que j'aperçois un gars tout en Salomon, des pieds à la tête. Surement sponsorisé, ou amoureux fous de la marque (m'étonnerait, il avait caché le Ascic de son dossard) il semblait bien dans son rythme. J'entame un échange sur l'intérêt des manchon de compression mollet, mais aussi plus intéressant pour moi, cuisse. Il m'explique qu'il est au début des tests et qu'il sent un plus indéniable, mais à confirmer pour le cassage de fibre. Je note son dossard car dans les quelques descentes il me lache, je verrais nos différences à l'arrivée.
Nous voilà au pied des premières escalades...
Et là encore je vais maudire mes bouchons du départ.
(Mais attention, les bouchons sur ce single track sont, eux, bien difficile à éviter par l'organisation !)
En effet, des bouchons, il va y en avoir jusqu'au sommet, en particulier, d'après ce que j'ai lu, sur les 800 derniers mêtres ou nous grimperons 250D+. Au début je prends mon mal en patience car je garde un souvenir amer des mes doublages en cote au Mercantour. Mais voyant mon copain Salomon remonter la file, je tente de faire pareil.
La encore, et c'est compréhensible, suivant les coureurs ce n'est pas toujours facile. Il y a ceux qui acceptent de vous laisser passer et ceux qui ostensiblement restent au milieu, voire... Vous pousse... Bon, n'exagérons pas, hormis un coureur en fin de course, tous ceux que j'ai klaxonné, hors ce bouchon, se sont gentiment déportés pour me laisser passer. Mais dans un bouchon pareil j'ai du mal à démontrer aux autres coureurs que mon rythme de course est supérieur au leur. Alors j'ai, par moment, quelques réactions d'hostilités bien compréhensibles.
Surtout que mon copain salomon double avant moi et plus vite. Son uniforme fait qu'instinctivement les autres coureurs s'effacent. Ce n'est pas mon cas, je dois être mal habillé !
Nous voilà sur la crête de la Sainte Victoire, montagne tellement vu dans ma jeunesse d'en bas, mais jamais d'en haut.
Dingo sur le trail
Je parcours avec allégresse en direction de la Croix, cette crête magnifique. Malheureusement, un souffle court (Altitude ?) et un chemin difficile, m'empècheront de pleinement profiter de ces horizons lointains, légèrement brumeux. En entamant la descente, je verrais avec émotion le barrage de Bimont, tant de fois emprunté en maintes occasions juvéniles.
La croix passée, la première grosse descente s'annonce et le verdict attendu va se dessiner. J'applique religieusement le principe des petits pas et du funambulisme. J'en vois certains qui me dépasse, mais pas de grosses perditions, je serais avec eux au ravitaillement du 20ème km.
Certains affirment que cette descente est destructrice, il est vrai que les passages bétons sont particulièrement dur et pentus. La longueur fait que lorsque nous apercevons, enfin, un plat, les sourires apparaissent et nous nous détendons rapidement.
C'est la qu'un jeune coureur me double me posant une question sur les techniques de descentes. Il file par la suite avec un autre coureur mais sachez que nous le retrouverons souvent par la suite, au contraire de celui qui l'a embarqué.
Ravitaillement du 20èmekm, les bénévoles m'accueillent...
Ah oui, j'oubliais de rappeler qu'en haut, et cela toute la journée, des bénévoles sont éparpillés sur le parcours dans des endroits ardues d'accès. C'est sur que c'est moins difficile que d'encadrer le Mercantour, mais que de remerciements ils méritent pour passer leur journée battue par les vents au bout de chemin très difficile d'accès. Bravo à eu de nous permettre de nous éclater sur ces parcours.
Eclater ? Pas encore au niveau des cuisses... 2 bénévoles m'on très gentiment pris en charge au ravitaillement et je repars sac remplis de boisson avec mes poudres. Mes 2 litres avaient été plus ou moins bues, plus les 2 verres d'eau du ravitaillement 1 et les 3 verres de coca de celui ci je suis maintenant blindé... Je me sens même un peu lourd avec le poids dehors et... Dedans...
Aurais je trop bu ? Le redémarrage est difficile mais je reste dans ma bulle initiale et même si je me crois qu'à 10kms/h, je sens que c'est l'allure maximum avec le carburant et l'usure minimum. D'ailleurs rapidement 2/3 coureurs me rattrappent et me lachent, mais ils seront loin derrière à l'arrivée. L'on m'a annoncé pas loin des 100 premiers, c'est bien je remonte, mais je pense que je n'arriverais pas au 50... Déjà dans les 100, je serais content, surtout que je suis encore doublé par quelques cabris qui usent leurs dernières forces. J'ai, par contre, toujours le D'jeunz de tout à l'heure devant moi qui garde son rythme et laisse les cabris fairent leur show.
La pente s'élève de nouveau et nous allons grimper vers le pic des mouches point culminant de cette course. Le ravitaillement était à 350m d'altitude, nous voilà à 450m... La crête se trouve à 950m dans... 2kms environ... 250D+/km, cela va bien grimper encore. Mes bras vont bien continuer à se balancer et je réenclenche ma remontée.
Le D'jeunz voyant cela se cale dans ma roue. Quelques échanges sympa, je continue de doubler et d'avoir avec moi ce nouveau compagnon. Même lorsque je crois que c'est un autre doublé qui est dans ma roue, c'est toujours mon D'Jeunz qui est là. Je sens qu'il en a sous le pied encore et qu'il pourrait facilement me doubler.
Je lui signale d'ailleurs qu'il n'a qu'à klaxonner. Mais, intelligemment, ne connaissant pas la longue distance (premier trail) il reste en dedans, prenant mes cheveux blancs pour de l'expérience à suivre. (On ne rigole pas sur le banc des Naze Bean SVP !!! J'ai les noms !!! Ils feraient mieux de courir à nouveau !) ;-)
Il verra plus tard... Nous voilà sur la crête, ou le temps a tourné... Vais je regretter de ne pas avoir emporté mon "gore tex" Regatta ??? J'ai un peu de doute même si mes vetements techniques, comme à l'écotrail, font leur boulot. Ma première couche sèche bien mon corps, ma seconde (le coolmax GI) me soutient bien le sac et la troisième évacue, goutte à goutte, ma sueur abondante à ce niveau.
Voilà que je rattrappe les frères fun kikoureurs ?!?!? Autant le Yorick30 me semblait dans mes cordes et j'ourdis un départ trop rapide à la vue de ses grimaces, autant je suis étonné par Alex38 car il semble juste avoir perdu la motivation...
Nous les reverrons...
Nous voilà au pic des mouches avec des bénévoles transis de froid.
Nous ne nous attarderons pas, le soleil ayant disparu, nous descendons sur le col des portes...
Alors ??? Le verdict ???
Je me garderais de me prononcer encore, mais j'ai la grande joie d'être encore capable dans une seconde très grosse descente, de maitriser mes pas sans trop de soucis. Pas de douleur, un pied sur, je ne me lache pas, je maitrise et donc évite un cassage trop grand. La reconstruction, plus solide, après l'Ecotrail "Semble" avoir marché... A confirmer par la suite...
Cette descente est quand même difficile. J'ai peu d'expérience par rapport à certains, mais même au Mercantour, elles m'avaient apparues plus tranquille. J'ai bien une similarité avec les gorges de l'hérault et le trail'Orientation de notre Pokémonito d'Aniane...
(J'aurais tant aimé pouvoir y aller cette année... :-((( )
Ceci écrit, les descentes étaient moins longues dans le vignoble languedocien !
Ici, c'est terrible, je vois bien que certains ont du mal et que les prochaines descentes vont être destructrices.
C'est fini je ne me fait plus doubler en descente, même si je ne rattrappe pas beaucoup. Mon D'jeunz me fait part qu'il a encore des copains devant dont certains sont marathoniens... Après ecoute de leur performance, je rassure mon compagnon, s'il n'a pas de gros coup de mou, il rattrapera facilement son poto.
Me voilà au col des portes, 30èmekm ou le pointeur m'annonce... 99ème ! Me voilà enfin dans les 100 premiers, ce n'est pas trop tôt ! Je salue mes parents qui semblent avoir froid, j'espère que cette journée au grand air leur fera du bien. Mon compagnon semble connaitre bien du monde, il salue de toute part pendant que je bois goulument 1 coca et 1 verre d'eau... Pas de bulles, on verra au ravitaillement suivant !
Je repars avec dans ma roue mon D'jeunz hyper motivé ! Pourquoi ??? Il vient de passer son ou ses potes partis devant, l'émulation de groupe lui donne des ailes. MAIS très intelligemment, il ne grille pas ses cartouches. Il faut rendre hommage à sa lucidité, en particulier lorsque l'un de ses copains, aidé par un autre ayant abandonné (si j'ai bien compris) nous remonte dare dare... Soit ce garçon a une pêche d'enfer, soit il va exploser dans la prochaine montée dès qu'il aura fait la jonction.
Nous attaquons la 3ème montée de la journée avec un 200D+ en 2,5kms. Elle passe bien et j'emmène une petite caravane. Ils seront jusqu'à 6 ou 7 derrière moi a tenter de suivre le rythme. Un coureur me doublera au milieu et finira devant moi après quelques accordéons, mais c'est par la queue que le peloton s'effilochera au fur et à mesure.
C'est à ce moment là que mon D'jeunz m'expliquera qu'il vient de doubler ses copains et que maintenant il est en tête. Je l'imagine déjà voulant faire le trou et me doubler, mais il reste sourd à mes propositions de doublages lorsque je le sens frétiller derrière moi
Nous arrivons à l'oratoire de Maliverne et la terrible descente sur Puyloubier arrive. Je vais vraiment voir de quoi il retourne pour mes cuisses. Je suis content, tous les voyants sont au vert et je descend bien. Toujours sous controle, mais bien... Je me permets même quelques sauts de cabri, mais mes quadriceps me rappellent quand même que je suis sous entrainé en CAP.
Je suis dans mes rêves, me croyant le meilleur descendeur du moment lorsque.... Vraoummmmmmmmm... Une flèche me dépasse... Pardon ????? Crime de lèse Papy ??? C'est quoi cet avion ???
Incroyable la pose de pied est impeccable et l'allure souveraine. Alex38 dévale la pente dangereuse avec légèreté et vitesse.
Je peux faire pareil, j'ai eu fait pareil... Dans ma jeunesse... Car j'ai bien envie de le suivre, cela pourrait me faire palsir, vouiméééééé, j'aimerais AUSSI et SURTOUT finir ce trail. Car descendre à la vitesse d'Alex38 signifiera pour moi un abandon en bas ou une fin à l'agonie... Alors je rentre tout égo mal placé et j'applaudis à la démonstration du Kikoureur.
Nous rentrons dans le village et les cuisses commencent à durcir. Le dénivellé important, dans les 10% MY sur les 15 derniers kms (descentes comprises), est imprimé dans mes quadriceps. Il reste à remonter au refuge Baudino avant la dernière descente. Alors je vais encore assurer. J'embrasse ma tribu... Ma femme m'aide à remplir ma poche à eau, le fructose complète la malto et je bois 3 verre de Coca. Celui ci aura aussi sa place dans ma poche à eau qui était presque vide en arrivant. J'en suis déjà, avec les ravitaillement, à 5l environ d'avalé...
Mon D'jeunz est déjà parti lorsque je salue une nouvelle fois mes parents dont mon père qui se bagarre avec son nouvel appareil photographique ! Je le retrouve, marchant, m'attendant, quelques centaines de mêtres plus loin.
Lorsque je le vois, j'ai quelques doutes, car il me semble lourd. Je n'en pipe mot, mais je note qu'à chaque fois que je marche, il est satisfait, par contre lorsqu'il faut relancer, il rechigne visiblement. Les habituels cabris d'après ravitaillement nous doublent et après 2kms nous revenons sur eux.
Nous attaquons la dernière grosse pente (>400D+ en 3kms) et une nouvelle caravane se forme. Les doublés tentent de s'accrocher, mais surtout, un camarade de mon D'jeunz fait un gros effort aidé par un autre pour recoller au peloton. Mon compagnon me le signale et je sens une excitation en lui. Va t il tenté de s'envoler ? Pas encore...
Je donne le tempo et signale encore aux rames accrochées que pour doubler, un simple coup de klaxon suffira.
Les premières rampes sont là et nous sommes vraiment bien groupés, entre 5 et 7 coureurs suivant les doublés. Tout le monde semble bien, mais je sens mon D'jeunz piaffant derrière tout en se maitrisant pour ne pas se bruler.
Au 2/3 il klaxonne et passe devant, je le sens avec l'envie énorme de décrocher son copain. Je m'amuse à voir ce jeu si souvent joué avec mes amis, en tout bien tout honneur. Se pousser chacun dans ses retranchements jusqu'à la ligne d'arrivée avec ses potos est un plus énorme dans une course, après peu importe qui est le premier, cela n'est que l'occasion de quelques chambrages sympas autour d'une coupe ou d'une bonne bière.
Stratégiquement c'est bien joué car après qu'il m'ait pris 50m, je me retourne, au cas ou il faudrait m'écarter pour ne pas fausser leur compétition, et j'aperçois son poto à une épingle à cheveu de distance. Le coup est porté, il ne faut pas qu'il se crame maintenant, il devrait finir devant.
La montée est rude et longue à cette heure. La beauté du refuge Baudino avec son passage difficile n'empèche pas mon D'jeunz de coincer un petit peu. Nous voilà de nouveau ensemble, mais bien loin de nos poursuivants. Va t il tenir maintenant ?
La dernière descente s'annonce et je prends le "gros" risque de me lacher... Ne l'ayant pas fait de la journée, je ne suis pas le cabri que j'aurais pu être le matin, mais je lache les coureurs rencontrés, mon D'jeunz compris.
Ohhh ce n'est pas une grosse différence que je fais car je sens bien que je n'ai pas les cuisses du trailer, mais je me fais quand même plaisir sur cette descente de plus de 300D- sur moins de 2kms... Hé oui, vous avez bien lu, la descente est vertigineuse ! C'est donc assez cassé que j'attaque le léger replat qui monte peu après le 40ème km. La j'ai un doute car je coince un peu, mais personne ne me remonte... Je fais la grosse erreur d'oublier de boire durant ce laps de temps, quasi jusqu'au ravitaillement du parcours commun aux alentours du 42èmekm.
La pas de bulle non plus, je bois un grand verre d'eau et repars en me répétant que je dois finir ma poche à eau d'ici l'arrivée.
J'ai laché mon D'jeunz, mais j'espère que c'est du au remplissage de poche. Je l'ai vu frénétiquement manger tout type d'aliment dans un moment d'interrogation. Je ne suis pas intervenu car je n'aurais que rajouté du trouble dans ses actions. Il analysera tout seul après la course.
Les descentes continuent et même si je commence à coincer sur le plat, je dévale plus vite que la concurrence, alors je me lache et casse mes dernières fibres valables...
Je sens bien que la fin est proche, mais je ne bois que par petite gorgés. J'ai un début de mal au ventre et au lieu de souscrire à l'axiome "Mal au ventre tu as, hydratation tu feras" j'imagine "encore" que c'est l'association Coca/Fructose qui bloque. Comme quoi... Même si je professe l'axiome, j'ai encore du mal à l'appliquer complètement.
Et cela va me jouer un tour sur le final. J'ai un peloton au fesse de 4 coureurs dont, youpi, mon D'jeunz qui ne s'est pas écroulé. Dans les descentes je lache tout le monde, mais l'avance prise fond comme neige au soleil sitôt un plat sous mes pieds.
Et la course fini par 2kms de quasi plat...
La différence de vitesse est flagrante et les 4 me rattrappe rapidement durant le premier kilomètre. Mon D'jeunz me harangue pour que je le suive, il attrappe même mon sac, mais l'effort pour qu'il le lache remonte douloureusement dans mes quadriceps. Je suis fini... A 2kms de la fin, musculairement je suis cuit !
Le passage sous le pont est difficile, mais le gué est terrible. Je n'ai qu'une envie, c'est marcher, et encore... J'agite désespéremment les bras pour continuer à avancer, mais le compteur de vitesse rest léthargique. Je prendrais quasiment 1' dans la vue dans le dernier km sur mes compagnons...
Le passage dans Rousset est terrible, mais j'ai les gamins qui m'accueillent. J'ai beaucoup de mal à courroter et les voir gambader à coté de moi est difficile. Leurs encouragements me portent jusqu'à la salle des fêtes et mon grand demande à finir avec moi. Pourquoi pas, j'avais commencé cela en 1995 à Embrun, ils étaient petits, maintenant qu'ils sont presque adultes, finir avec mes 3 garçons est une grosse satisfaction.
La ligne est franchie moins de 2h après Dawa, je suis content, mais épuisé. Ces derniers kms m'ont bien éreinté et j'aurais eu du mal à finir. Je découvre avec stupeur qu'il me reste presque 1l de boisson, je me suis sous hydraté sur la fin. J'aurais surement mieux fini si j'avais bu au signal d'alarme du ventre !
Je termine pas loin du 60ème à quelques minutes de fulgurex et Alex38... Ah s'il n'y avait pas eu les bouchons... Ah si j'avais bu... Ah si ma tante en avait... ;-))))))))))
J'échange avec beaucoup de monde, un Ch'ti, mon D'jeunz, des premiers, ma famille, les amis et je file à la douche. En sortant j'entends le nom de Guy Coopman et j'accueille le 3ème V3 ! Il a bien souffert aussi, mais au fur et à mesure du temps qui passe un sourire de satisfaction apparaitra sur son visage.
Merci aussi à mon Dingo qui, avec Jupette, a fait ses 20 bornes et une belle balade sur la crête entre Croix et Pic des Mouches.
La dessus, j'ai mangé, mais pas trop, bisous et gros remerciements à mes parents, nous voilà parti pour la drome ou un excellent repas nous attendait. J'ai dégusté un excellent champagne blanc de noir de la cote des noirs puis un vin "parkerisé" de la région de Valréas qui m'a bien étonné par ses arômes surprenants. Ce fut bien bon pour entamé les 600/700 kms qui restaient pour terminer cette longue journée... Le repos fut bien mérité !
Rien qu'au titre vous imaginez que cela fut dur... Et bien... Pas du tout !!! Du moins dans l'immédiat...
Tout d'abord, il est clair que le travail effectué à l'écotrail a porté ses fruits. Jamais je n'aurais pu faire ainsi ce trail de la Sainte Victoire sans la musculation faites au trail parisien. C'est même, AMHA, un must pour qui n'est pas spécialiste de la montagne. Mais après la course, j'ai bien cru récupérer rapidement...
En effet, ce lundi je fut heureux car à part quelques courbatures classiques aux quadriceps, rien, absolument rien ailleurs. Je me suis dit que Mercredi je pourrais facilement reprendre le vélo ?
Mieux même, le Mardi j'ai été nagé ! A part que...
Hé oui, c'est terrible, mais à partir du mardi matin, impossible, pratiquement, de faire fonctionner mes quadriceps. Toutes la partie supérieure de mes cuisses sont out ! JE NE PEUX QUASI PAS BOUGER !
J'ai quand même été nager 1000m. Les bras impeccable le plaisir de nager tout y était, sauf... Lorsque j'appuyais sur le mur. Les cuisses étaient hyper douloureuses.
Mercredi toujours aussi mal, toujours aussi handicapé. J'annule ma sortie vélo. Vouimééééé, à Midi le temps est superbe, je craque et pars faire du vélo.
Alors là, c'est une GROSSE QUESTION que je me pose...
J'ai fait ma sortie vélo avec un plaisir immense. J'avais de bonnes jambes sauf lorsqu'il fallait sprinter dur, mais, ne soyons pas trop exigeant, j'ai tourné à plus de 28MY la ou en CLM je tourne, en forme à 30MY... 3 jours avec un trail destructeur c'est bien...
Vouiiiiimmméééééé... J'ai l'impression que la douleur dans mes cuisses n'a absolument pas été affecté par ma sortie de 60kms de vélo. Etonnant ??? NON ?
Quels sont ces muscles que j'utilise en descente de CAP et absolument pas en vélo ???
J'en reste coi, et sans réponse... Demain Ostéopathe, faudra pas que j'oublie la question...
Salut les Zouaves qui sont encore là, je vous laisse sur ces interrogations !!!
PS : 6 Jours après... J'ai toujours des douleurs aux quadriceps.
2 ajout d'informations pour celles ci.
1/ Les douleurs des muscles sont du à un effort excentrique, si les rappels du Lapin sont bien compris, or, en vélo cela serait surtout le concentrique.
Il est exact que j'avais un peu de mal à pédaler rond, mais comme la semaine Verdon m'a remis en forme mon toucher de pédale en danseuse, j'ai beaucoup usé celle ci et donc plutôt pédaler carré.
2/ Vu l'ostéopathe... Son diagnostique est en rapport avec les nouvelles semelles orthopédiques. En effet, je n'en ai pas écrit un mot. J'ai la chance d'avoir quelques personnes compétentes et passionnés avec qui échanger sur le plan médical, sur certains fils j'en fait état. Depuis quelques mois j'ai remis au gout du jour mes semelles orthopédiques. Ce ne fut pas évident.
Mon podologue a essayé plusieurs type de solution pour étudier le plus pertinemment possible la résolution de certains soucis actuels du, entra autre, à mon évolution posturale conséquence d'un changement important dans mon type d'entrainement.
Depuis fin Novembre 2009 nous travaillons à cela et pas moins de 3 semelles différentes m'ont été faites.
Mes premiers essais ne furent pas concluant, puis nous avons tenté l'inhibiteur de choc, pas concluant non plus car cause de tendinite du releveur. Ma nouvelle paire est arrivée juste avant l'Ecotrail.
Je n'ai pas pris de risque et j'ai couru avec une vieille paire non utilisée depuis 3 mois. Pour le TSV, ayant peu couru avant, j'avais quand même quelques kms avec... Mais vu mon kilométrage c'était comme des nouvelles.
Heureusement, elles furent quasi parfaite car après quelques kms de doute mes psoas se sont fait oublié, chose rare depuis quelques années.
Par contre, d'après mon ostéopathe, à l'écotrail, comme au TSV, des semelles "nouvelles" ou presques donnent ce type de séquelles post courses difficile.
Dans tous les cas, c'est la première fois ou après 6 jours malgré que j'ai totalement physiquement récupéré et repris mon entrainement (1 sortie vélo et 2 de natation) je conserve des douleurs importantes uniquement en descente d'escalier...
J'avais pourtant des dizaines de fois fait du HTV après des ultras pour effacer ces douleurs. Aujourd'hui, impossible, elle reste comme marginale par rapport au reste du corps, accroché à mes quadriceps comme un souvenir provençal qui a du mal à s'effacer.
Bonne bourre à tous !
Pour ma part, demain c'est 120kms de vélo ou je vais tacher de suivre quelques coursiers cyclistes qui vont tout faire pour me lacher. Je sens que le repas d'après course va être apprécier ainsi que la bonne siestoune qui va avec... Au PLAISIR !!!
4 commentaires
Commentaire de mokujin13 posté le 17-04-2010 à 15:50:00
ca c'est du récit bravo et bravo pour la course!!!
Commentaire de redpanda posté le 17-04-2010 à 16:29:00
Bravo pour ta course Papy,
Tu aurais du utiliser ta tenue vintage du raid 28, qu'en est il du traileur en Salomon? devant ou derrière;)?
Commentaire de akunamatata posté le 20-04-2010 à 19:01:00
wow ! ca c'est du récit documente, pour le bouchon il fallait bien lire les recits des annees precedentes ;-)
m'enfin tu as vraiment la caisse, ca va poutrer a l'embruman !
Commentaire de Métrolo posté le 21-04-2010 à 21:08:00
Super récit ! trés agréable à lire ! Bravo !
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