L'auteur : the dude
La course : Trail des Puys et Grands Monts - 26 km
Date : 11/4/2010
Lieu : Bersac Sur Rivalier (Haute-Vienne)
Affichage : 2485 vues
Distance : 26km
Objectif : Pas d'objectif
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A quelques foulées d’Ambazac et ses célébrissimes Gendarmes et voleurs de temps, le petit bourg de Bersac organise son Trail des puits et grands monts.
Pas tout à fait la même ambiance, puisque cette course-ci est beaucoup plus confidentielle (185 inscrits sur deux distances) et l’organisation beaucoup plus amateur mais néanmoins très bien rodée; ça tombe bien je préfère les petites courses aux grosses usines à coureurs, même si je me dis qu’un jour ou l’autre il faudra bien aller voir de + près ces fameux gendarmes et voleurs!
Le point commun entre ces 2 courses se situe bien sûr au niveau du paysage verdoyant, vallonné et un peu sauvage de ce coin-là du Limousin, qui en fait un endroit rêvé pour le trail.
Comme on peut s’y attendre le profil sera casse-pattes au possible avec une succession ininterrompue de montées descentes pas très longues mais souvent très pentues, puisqu’on nous annonce 1200m D+ sur 27km.
9H du mat', j’arrive sur place; après l’inscription, comme le départ est à 10H, j’en profite pour me balader dans les alentours et prendre un peu le frais (il fait 3°C).
Cette course sera une première pour moi: première course dans ma région d’origine, et aussi, plus anecdotique, plus longue distance en course jamais courrue (j’en vois qui rigolent au fond).
QUI PART COMME UN LION…
Après un bref échauffement, je m’aligne sur la ligne de départ qui est commune aux 2 parcours (le 27 et le 12km), comme toujours en pareil cas l’erreur à ne pas commettre est de se laisser emporter par le départ rapide des coureurs du petit parcours…et comme toujours en pareil cas s'il y a une connerie à faire, on peut compter sur le Dude.
Donc voila c’est parti, après un petit tour de stade on traverse la route départementale et on attaque directement la première des nombreuses côtes, ça monte bien et le cardio aussi grimpe en flèche !
Conscient d’être en surrégime je me dis que je lèverai un peu le pied, sans jeu de mots, après cette montée, sauf qu’après la montée je me trouve dans un petit groupe, ce serait bête de les laisser partir sans moi, et puis après on entre dans un petit chemin en monotrace, pas l’endroit idéal pour décrocher et se laisser doubler…Vous l’aurez compris je vais m’inventer toutes sortes d’excuses plus ou moins saugrenues pour continuer à m’accrocher à la tête de la course en dépit du bon sens; la dernière étant : « après la séparation des 2 parcours on y verra plus clair ».
La dite séparation se produit au km 9; à ce moment-là nous sommes 4 à bifurquer vers le grand tour, je pense que nous sommes autour de la dixième place, le groupe collabore bien et emmène bon train, seul petit détail un peu gênant :je suis cramé !!!
On déroule comme ça pendant environ 1km sur un petit sentier bordé de murets au milieu des bois, la pente est faible et régulière, j’arrive à faire illusion jusqu’à ce que l’on aborde une pente beaucoup + forte où l’on doit marcher, là encore je m‘en sors, je distance même un peu 2 coureurs du groupe, sauf qu’arrivé en haut tout le monde relance et moi j’en suis totalement incapable, je regarde les 3 autres s’éloigner au milieu des genêts et vois d’autres coureurs me revenir dessus.
IL JURA MAIS UN PEU TARD…
Après la traversée d’une nouvelle route j’aperçois au loin le deuxième ravito, les 3 se sont arrêtés longtemps, je ne m’attarde pas, espérant reprendre un peu de temps, mais de nouveau le chemin zigzague au milieu des genets et je les perds de vue, pire 2 coureurs venus de l’arrière me reprennent, je les relâche quasiment aussitôt dans la descente de la mort qui suit mais comme ça remonte juste après les revoici. On discute un peu dans la montée qui se fait en marchant, l’un d’eux m’annonce qu’on a fait la moitié du kilométrage mais seulement un tiers du D+, inutile de préciser que le moral en prend un coup.
Arrivés en haut, bis repetita : les autres relancent gentiment et je ne peux pas suivre.
C’est donc seul que j’aborde la dernière grosse bosse de la course, mais pas pour longtemps car vu mon train de sénateur ça revient vite derrière, et au moins 4 ou 5 coureurs vont me dépasser tranquillement sans que j’arrive à m’accrocher.
Enfin après 2 km de montée à 10%, on bascule dans une loooongue descente, hyper technique sur la première moitié, je me lâche et reprend quelques concurrents, puis j’essaie de récupérer un peu en prévision des 7 derniers km. Las, à peine revenu sur du plat puis faux plat montant je paye l’addition, totalement scotché, exsangue, les concurrents doublés dans la descente défilent à nouveau. En plus le chemin est maintenant noyé par un ruisseau, impossible de passer sur les côtés, raaah purée elle est fraîche!!! floc floc floc; les chaussettes transformées en éponge, ça c’est bon ça c’est fait, décidément quand ça veut pas…
J’arrive au dernier ravito en marchant alors que la pente est d’au moins 2%, m’arrête quelques secondes, les bénévoles m’annoncent « allez courage, encore 2 p’tites bosses et c’est fini », hin hin très drôle, je repars.
Les derniers km et les 2 bosses en question seront un long calvaire solitaire, plus de jus du tout, plus d’envie, plus de moral, je me ferai encore passer par la première féminine et 2 autres coureurs. Au km 24, un concurrent du 12km qui se balade après sa course m’annonce « t’es 28ième, il reste 1.5 km », et bien sûr j’enfreins allégrement une nouvelle règle élémentaire de la course à pied: « tu ne croiras point le bénévole ou le spectateur qui t’annonce une distance », mais les dieux du trail, sans doute touchés par mon calvaire me pardonneront cette nouvelle offense et feront en sorte que la course mesure bien 25.5km et non 27 comme annoncé.
J’en termine donc en 02H27 et 29ième position (hé oui je me suis encore fais doubler dans le dernier km).
Le coup de grâce me sera donné par un gentil monsieur qui sous la tente d’arrivée m’informera sans ciller que son fiston a aussi fait le grand parcours, qu’il a aussi mesuré 25.5km au GPS et que le D+ est de moins de 800m au lieu des 1200 prévus, ce que me confirmera Sportracks à la maison.
Certes la place et le temps ne sont pas catastrophiques mais cela reste pour moi une contre performance par rapport à mes attentes et à ce que j’ai fait sur les dernières courses de la saison passée. Je pensais avoir bien bossé pendant tout l’hiver, j’avais hâte de retrouver la compétition pour me jauger, espérant secrètement retrouver les sensations et le niveau que j’avais en 2007 avant de me blesser et après lesquels je cours depuis un an, et bing premier trail droit dans le mur.
C’est sûr que j’ai été trop gourmand sur ce coup-là et ai manqué d’humilité, pensant pouvoir passer en force, me voila revenu sur terre, certainement une bonne chose avant d’aller faire un tour au trail du Brézème le 25 avril pour mon premier trail de plus de 40km, là il faudra être un peu plus malin pour espérer aller au bout.
5 commentaires
Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 16-04-2010 à 12:48:00
Un seul mot concernant ce récit cher Dude, tout bonnement pas-sion-nant...
Charge à nous de retenir la lrçon et de ne pas faire pareil !
En tout cas bravo quand même, car vivre un calvaire pareil aussi longtemps, mentalement ça doit être une sacré épreuve, et tu n'en ressors qu'encore plus méritant !
Commentaire de shunga posté le 16-04-2010 à 14:53:00
et beh je suis fier de toi !! Je commençais à m'inquiéter moi aussi de ta progression, de ton entrainement mais je vois que tout reste dans l'ordre des choses. Je savais pas que tu pouvais être aussi marrant et quel potentiel tu avais mais là, d'un coup c'est tout un univers qui... Bref... BRAVO !!!
Commentaire de l ignoble posté le 16-04-2010 à 15:49:00
moralité de cette histoire,comme aurait dit jean de la fontaine.....trés joli récit...a plus
Commentaire de le_kéké posté le 16-04-2010 à 17:51:00
Bon récit le Dude, récit bien rigolo comme je les aime.
On apprend pleins de trucs, que tu gères ta course comme un jeune cadet, que tu as fait jusqu'à présent que des courses de taff et que l'entrainement ne paie pas !!!! Du coup c'est simple le prochain coup ça devrait bien mieux se passer. Un trail de 40km là tous les records vont être explosés, allez je te file un conseil gratos, c'est super important de partir comme une balle pour être bien placé et ne pas être géné par tous les mous du genou qui bouchonne les vrais trailers.
Commentaire de richard192 posté le 19-04-2010 à 11:50:00
Merci pour ce récit qui reflète bien ce trail accidenté.
Effectivement même si le dévelé est loin de celui annoncé (le fiston c'était moi! Et je suis aussi originaire de la Hte Vienen), il n'en reste pas moins que la récurrence de montées et descentes fatigue les jambes et le moral.
Au plaisir de faire connaissance sur un prochain parcours commun en Isère ou en Limousin.
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