Y'a des fois, les petits carrés (et les grands) ça veut pas.
Je me prépare une sortie vélo de 90 bornes très importante. Au programme, les 5 grands carrés qui me manquent pour regrouper tous mes clusters à l'Est et qui devrait me permettre de rapatrier mon Yard de la Normandie vers ici. J'en profite pour prévoir deux zones de yardinage avec rebouchage de plusieurs trous, bref, la sortie bankable. Check météo, nickel, jour férié, rien de mieux à faire.
Avant hier, mon tél plante définitivement. Je ne peux m'en prendre qu'à moi même j'aurais du l'envoyer en réparation depuis longtemps mais j'ai procrastiné et il a rendu l'âme.
J'ai un smartphone pro neuf au bureau que je n'utilise pas mais j'ai la flemme d'aller au bureau pendant un week-end de 3 jours donc je fais avec ce que j'ai à la casa. 2 wiko, Un vieux samsung A3 de 2017, un honnor et un pixel 5, ça devrait le faire. Ça le fait pas. Aucun ne fonctionne vraiment, à part le samsung A3 qui a tendance à s’éteindre et qui ne tient plus la charge. ça suffira pour transférer la trace sur mon Edge.
Mais en fait non. La version de garmin connect est incompatible avec le Edge et le téléphone incompatible avec le nouvelle version de Garmin. Bref c'est lourd.
Mon edge n'est pas reconnu par mon PC, je tente en wifi, du coup ça met 6 heures à installer 18go de mise à jour, je pars me coucher légèrement agacé mais vu que y'a des trucs plus grave, je m'endors comme un bébé.
Ce matin, au moment de partir, je me résous à faire la sortie à la montre mais le yardinage en vélo à la montre, c'est lourd. Et un peu dangereux. En ce moment, je sais pas vous, mais moi, en vélo, je suis pas 100% bien comme d'habitude. Je pense à l'accident tout le temps, vis très mal les incivilités et me méfie de tout ce qui roule à moins de 5 mètres de moi donc à la montre, c'est contrariant. Au dernier moment je regarde à tout hasard si y'a pas moyen de faire communiquer la montre et le Edge et en fait ça marche. La trace est donc sur le Edge, y'a plus qu'à.
Après 15 bornes de canal banal, me voila enfin sur ma première zone de yardinage. ça tournicote dans tous les sens mais ça se passe tranquille. J'arrive ensuite sur les chemins pourris qui valident les grands carrés mais contrairement à ce que je pensais, et malgré les vérifs c'est pas des routes mais des chemins de merde en gravier ou en terre. Le vélo de route (et mon postérieur) n'aiment pas du tout mais je finis par m'en sortir sans casse. 10 minutes après, mon pneu arrière est tranché par je ne sais pas quoi. 15 grosses minutes pour changer la chambre et surtout remettre 5 bars avec une pompe manuelle. Pfiou.
à peine reparti, la pluie non prévue au programme s'invite dans la balade. Il pleut non stop pendant 1 heure et demi. Je suis trempé et frigorifié. Je valide mes 5 grands carrés et me dirige vers la seconde zone de yardinage. La trace emprunte une grosse départementale très dense. C'est dangereux et flippant. Et il continue à floter non stop. Mes lunettes sont peines de buée, j'en ai marre, j'ai froid et j'ai la dalle. Je termine mon yardinage dans une zone pavillonnaire bien degeu remplie de cons qui ne se poussent pas dans les petites rues alors qu'ils ont les obstacles de leur côté et qui ne respectent pas les stop sauf quand ils finissent par me voir. 2 grosses frayeurs en moins de 10 minutes. Mais j'en fini et j'arrive dans la dernière ligne droite avant de rejoindre le canal et rentrer. C'est la que je crève une seconde fois. Cette fois j'entends l'air sortir du pneu malgré le bonnet, le trou doit être énorme. Heureusement il ne pleut plus. J'ai une seconde chambre, donc je la change et c'est reparti pour 10 min de pompage. Je suis cuit mais j'arrive tant bien que mal à mettre 4,5 barres. Je repars en me disant que c'est la première fois de ma vie que j'utilise mes deux CAA sur une seule sortie. 5 minutes après je crève une troisième fois. Cette fois j'ai plus de CAA et clairement plus du tout envie. Heureusement je suis à moins d'un km de la gare de Sevran Livry. J'y arrive quasi sur la jante mais j'y arrive. Je coupe le chrono et enregistre ma sortie (vous voyez venir la suite ?).
J'arrive sur le quai, trafic interrompu, bagage oublié ou je ne sais quelle connerie. Avec le vent et le repos, je suis frigorifié, je tremble comme une feuille. Je suis comme un con sur mon quai, j'ai mis 5 minutes à descendre et remonter les escaliers avec les cales des chaussures, j'ai plus rien à manger et mon téléphone s'est éteint. Je ne pleure pas mais il faudrait pas grand chose pour ça vienne.
Je souffle un grand coup et me dit que de toute façon, le vélo dans le métro ça va pas le faire. Le téléphone dont la batterie était à 3% se rallume finalement avec cette fois une batterie à 27%. Je vous passe les détails de la suite mais disons qu'une heure et demi plus tard, je suis enfin assis au chaud dans le RER, le vélo rangé dans un garage à Sevran, mes pieds dans des chaussures à peu près à ma pointure et ma chérie prévenue que je vais bien et que je suis en chemin. Je souris en me disant que la vie est belle et qu'il y a des choses plus grave.
Je m'ennuie. Je n'ai pas de livre, pas de portable pour passer le temps. Je sors mon GPS pour regarder les stats de la sortie.
Et bien vous le croyez ou pas, la sortie, elle n'est nulle part
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