Ewi a écrit:cedricmtpl a écrit:Ewi a écrit:C'est pour ça que certaines installation intègre un réseau d'eau grise en parallèle du réseau d'eau potable. Tu ne fais plus pipi dans de l'eau potable.
Je vois pas trop l’intérêt finalement, deux réseaux d'eau à fabriquer, à installer, à entretenir, autant d'eau à traiter en aval et je pense que le coût de traitement en amont est négligeable. En quoi c'est gênant de faire ses besoins dans de l'eau potable, finalement?
Y a du boulot.
Ton eau grise elle vient par exemple de ta douche. L'eau potable n'est une ressources infinie.
Ayant une certaine connaissance du sujet (y'a effectivement du boulot dans le domaine, à commencer par le mien

), je me permets d'intervenir (même si on est un peu hors sujet):
Si la nappe phréatique n'est pas polluée, l'eau qui sort est (quasi) potable et ne coûte pas grand chose à produire, et si la configuration du terrain le permet (utiliser la gravité), elle ne coûte pas très cher à transporter ou stocker non plus.
Sauf que la réglementation impose d'y ajouter du chlore, en particulier pour la transporter, et elle impose également des restrictions de consommation quand l'eau est trouble (ce qui est fréquent après des orages en milieu karstique).
Si la ressource est polluée ou lointaine, elle coûtera plus cher à transformer en eau potable (prises d'eau directement en rivière, ultrafiltration, traitements lourd et coûteux en énergie et réactifs) etc...
Donc...
Si la région n'est pas en stress hydrique, l'eau est une ressource inépuisable (c'est le cas d'une grande partie de la France en temps normal). on appelle ça le cycle de l'eau.
Si en plus, les caractéristiques locales permette de maintenir une ressource de qualité, facile à capter, alors l'eau potable est une ressource quasi-inépuisable.
Si la région est en stress hydrique, l'eau est une ressource rare (c'est le cas d'une grande partie de la France en période de sécheresse et de pays entiers) qu'il faut à tout prix préserver, sous peine de s'en mordre les doigts plus tard (ex des palmeraies dans le désert où la nappe d'eau fossile a été pompée pour alimenter une culture artificielle de dattes ou arroser un golf

...).
L'eau (potable) se transporte très mal, et les réseaux sont toujours locaux.
Il est très rare (en France) de consommer de l'eau qui a été pompée ou produite à plus de 50 km (il n'y a guère que Paris dans ce cas à ma connaissance). Alors que quand on parle d'énergie, l'empreinte est régionale, voire internationale ,et quand on parle de data, l'empreinte est mondiale...
Donc la question de la rareté et la qualité de l'eau et donc sa préservation est le plus souvent une question locale.
L'eau est une ressource finalement pas toujours très bien répartie. C'est son principal défaut, car au niveau planétaire, l'eau est présente en quantité suffisante.
La question de savoir si l'eau est une ressource infinie ou pas dépend finalement du lieu où on se trouve, de la période, et de la qualité de ce qu'on trouve dans le sol, et donc de la préservation du milieu naturel en amont (agriculture, pollution des sols et maîtrise des rejets en premier lieu).
Ce n'est donc pas si simple. Donc le discours vulgarisateur indique de faire attention à l'eau, comme ça on s'adapte au plus grand nombre de cas, et ce n'est pas plus mal.
Pour la partie dépollution, le coût de la dépollution de l'eau dépend en partie du volume (l'énergie pour amener les effluents à la station, et le coût des installations), mais aussi du niveau de concentration en pollution.
Par exemple, il est très important en cas d'épisode pluvieux de recueillir l'eau de ruissellement des chaussées lors des premières heures, pour la traiter, et moins ensuite, quand les sols sont déjà lavés.
Idem pour des rejets industriels, si l'industriel diminue ses rejets en volumes, mais concentre ceux-ci en polluants, l'effort pour le traiter restera le même, puisque les bactéries des stations d'épuration (qui représentent la très grosse majorité des méthodes de dépollution de l'eau en France) s'attaquent aux polluants uniquement, et non à l'eau. La dépollution de rejets moins concentrés est plus rapide et moins coûteuse au m3.
Donc effectivement, parfois, le discours fermez l'eau sous la douche est souvent juste, et parfois il est faux.
Pisser sous la douche en Normandie l'hiver dans une zone sans pesticide ne sert à rien. Ailleurs et à une autre période de l'année, c'est un geste de grande classe -écologique s'entend-.
Par contre, pour réduire la facture, il n'y a qu'une solution (à court terme... car le coût de l'eau est constitué à 80% de frais fixes...), c'est de fermer le robinet.
Et pour réduire son empreinte environnementale, évidemment, on prendra sa douche froide (car la douche chaude n'est
jamais inépuisable), mais chacun l'avait bien envisagé comme cela.
Savez vous à ce propos que la consommation d'eau en France baisse très régulièrement de 1 à 1,5% par an depuis plus de 20 ans, sauf en période de canicule où elle augmente notablement?...
Cependant, on ne peut pas dire qu'en 20 ans, la qualité globale des nappes ait progressé... et du coup, les endroits où pisser sous la douche est utile sont devenus plus nombreux... Par contre, la qualité moyenne des cours d'eau a notablement progressé avec la généralisation des stations d'épuration. Donc on a moins pissé à côté de la cuvette, si je puis me permettre.
On en est aujourd'hui à mettre sur la place publique (et c'est tant mieux) le problème des micro-polluants (médicaments, métaux lourds...) non éliminés par les processus "classiques", alors qu'il y a quelques années, pas de problème, tout partait à la rivière.
Tiens, en passant, ce n'est pas pour rien qu'on incite chacun à ramener les piles et combustibles usagés en déchetterie ou point de collecte/ recyclage, et qu'on apprend aux enfants à ne jamais jeter de médicament dans les toilettes ou à la poubelle, et porter les médicaments périmés à son pharmacien...
Pour le caca en milieu naturel, ça peut être presque écologique à condition d'enterrer la bête (et d'utiliser les ressources naturelles pour nettoyer le producteur, surtout pour la pollution visuelle...), et surtout de s'assurer qu'il n'y a pas de cours d'eau à proximité ni de ruissellement possible, sinon, cela nous ramène à mon point précédent sur la qualité de préservation du sol et de la ressource en eau potable... et dans ce cas il va falloir aussi pisser sous la douche... etc etc...