100 kM DE MILLAU VU PAR LA VENUS

Les courses : se retrouver sur les courses, l'avant-course et l'après-course, suivi des courses des kikoureurs, ...
Courir en région : qui veut courir avec moi, où courir près de chez moi, organiser des OFF, des sorties entre kikoureurs, les communautés régionales, où trouver un médecin, un magasin, un club, ...

Messagepar sylviesportetfoi » sa fiche K
» 03 Oct 2010, 19:31

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100 KM DE MILLAU
Départ le samedi 25 septembre 2010 à 10 heures



Vendredi 24 septembre
Mon chef m’a accordé ma journée du vendredi, ouf et merci ! J’ai donc le temps de préparer ma valise, d’amener les filles à l’école de faire les courses pour la semaine, faire un brin de ménage, me pomponner, mettre de l’essence dans le voiture de retourner au travail car j’ai oublié mes chaussures et mes semelles correctrices avec lesquelles je dois courir , puis filer dans la Drôme direction le joli coin.

En partant le jeudi , tous les garçons sont venus m’encourager en me disant : « On te souhaite des kilos de merde » , et puis des taquineries sur le bracelet Power Balance, ah ! Il les fait parler celui-là, je ne vous dis pas. Par curiosité, ils veulent savoir si c’est l’effet placebo ou pas, je leur ai répondu : « On verra bien sur un 24 heures ». Alors je n’oublie pas qu’ils m’ont promis le resto si je fais le chiffre de220 km, c’est comme si on me promettait une golf noire Veni, vidi, vici, et bien pas de souci, je fais le chiffre annoncé. Vénale, moi ? Non ! Je suis une femme, lol. (Il y en a un qui va rigoler en lisant cela).

Mes amis, trouve cela risqué d’enchainer comme cela les ultras (cette année j’ai donné) :

- Reprise début de saison par le trail givré,
- Le 44 km trail de Mirmande,
- Le 65 km des Aventuriers du bout de Drôme et le 21 km le lendemain,
- Les 10 km de courir pour elles,
- Le 24 heures de Roche,
- Le 55 km de la nuit de la saint Jean,
- Le 10 km de Corbas,
- Le 12 km des 2 forts,
- Le stage pour l’utmb,
- La sky race pour 8 heures d’effort,
- L’utmb pour 112 km au total,
- Le 100 km de MILLAU, jalonné avec les entrainements pour chaque prépa des courses.

Ce n’est pas la distance qui me gêne (Sylvie course à pied et ultra foi), mais plutôt l’allure qu’il va falloir tenir, les dernières séances rythme 100 me paraissait un peu longues et j’en avais marre au bout d’une heure, lol, bon courir en fin de soirée n’est pas l’idéal non plus, surtout que ce n’était pas de la fatigue que je ressentais mais de la monotonie, pourtant je me motive à chaque fois en me répétant qu’il faut passer par cela pour être prête le jour J. De plus dans l’ambiance compèt, tout est bien différent. Mais j’aime courir seule et surtout pas en club.

Arrivée dans le 26, Jack m’attend ! Il semble un peu stressé ce qui est normal, puisque c’est lui qui doit conduire via le 12 AVEYRON (MILLAU). Je suis hyper ravie de retrouver Daniel dit Rodio notre calculateur du team NB. Nous déjeunerons tranquillement tous ensemble, sans oublier Yves, le papa de Jack. Un repas basé sur les bons glucides, sans viande sans produit laitier ni légumes pour ma part. Je commence à connaitre mon corps, et ses rejets ou ses gênes dans la course.

Le départ est imminent, le transfert des bagages est effectué. Je suis sereine et excitée à la fois. 100 km, c’est rien me dis-je ! Sur 24 heures cela passe assez rapidement, effectivement j’entends de nombreux coureurs, coureuses me dire qu’il est dur, et que les côtes ne sont pas de la rigolade. Je pèse le pour et le contre, l’endurance du 24 heures de Roche n’est pas si lointain même si ce n’est que 165 km, les montagnes de l’utmbébé sont encore plus récentes, et mon entraineur m’a gentiment gâté avec quelques séances pour retrouver du pied et de la vitesse.

Parfois, en écoutant les entrainements proposés, je me suis dit celui là ne passera pas, ou celui-ci est trop dure, je vais en baver, et puis du coup je me détends en esprit en répétant : Je fais ce que je peux sinon cela sera mieux la prochaine fois. Plus je suis décontractée en abordant la séance et mieux elle passe, je pense que le stress, l’angoisse bloque nos articulations, notre diaphragme. Petit à petit je comprends que c’est dans la confiance que les choses réussissent le mieux.

Je vais donc respecter à la lettre les entrainements en respectant un processus décompté de mon échauffement et de mon retour au calme et en fournissant à Jack uniquement les données Garminesque afin qu’il constate de lui-même des défaillances à palier. J’ai besoin de connaitre son retour sur ce que j’ai réalisé afin soit de forcer davantage, ou de persévérer dans l’effort etc… J’ajuste par cela le réglage des pièces afin d’être plus performante en changeant uniquement quelques détails qui font parfois une grande différence.

Pour clore ce chapitre, il y a eu forcément des questions et des interrogations, que je n’hésite jamais à faire part à Jack comme :

- Un 100 km se prépare en théorie et en pratique , non ?
- Je sors de la montagne, avec un bridage de vitesse, ce ne sont pas les mêmes muscles qui vont travailler,
- de nombreuses personnes pensent que je n’ai pas récupéré des 112 km de fin août.
- Je suis capable de le mettre en 10 heures lui ai-je dit.

Jack :

- C’est un bon test, et cela peut être intéressant,
- Tu n’as encore pas pris conscience de ce qui sommeille en toi,
- Je suis persuadé que le 100 sera une révélation pour toi…
- Si tu ne le sens pas, tu ne le fais pas.

Bah ! Je ne sens jamais rien ! Oh ! Les esprits tordus s’abstenir svp .

JE VEUX ESSAYER ET JE FERAIS AU MIEUX , TU LE SAIS !

Les dernières séances qui seront tardives par rapport à mon planning, se feront autour de mon village sur un circuit de 1.8 km environ, et la foulée des 5.10 env. au kilo est plus que mémorisée par mon cerveau et mes jambes.Cela ne me gêne absolument pas de tourner en rond, quand mes filles étaient petites, je tournais pendant une heure sur 500m, et j’aimais bien, maintenant on me dirait, tu montes 30 fois une côte, ou bien tu vas sur piste, ou tu fais du sprint, je le ferais en vu de la prépa d’une course précise, cela s’appelle l’adaption et j’accorde de la souplesse afin que Jack puisse jongler avec les séances ; le corps ainsi que les muscles suivent.

Pour ceux qui aiment les détails, … En vue d’une bonne tenue du corps, les abdos, les pompes , une musculation avec des poids légers 3kg pour ma pomme sont effectués tous les jours, sans oublier que ce sont les choses ou les mouvements que nous répétons chaque jour qui sont efficaces. Enfin ! Moi je prends mon pied avec mon protocole. De plus, je n'oublie jamais les étirements, la boisson, et le massage avec de l'huile. Je me dis que ce sont peut-être ces choses qui peuvent faire la différence entre une athlète et un autre

Les gens qui me connaissent bien s’amusent à me dire que je cours comme un bourrin, mais je peux vous dire que c’est un compliment pour moi , il faut savoir que le cheval réalise en endurance les mêmes choses que l’homme avec des pulsations bien plus basses que l’humain en revanche.
L’article ci-dessous est très parlant, je le sais car mon chef pratique l’endurance équestre

• De même un trot avec de l'action use les articulations inutilement. Les bonnes allures d'endurance sont horizontales, décontractées et à cadence lente. Nous verrons plus loin que cette qualité d'allures se travaille. Cependant il sera difficile de dissuader un cheval de sauter son galop ou de fléchir ses jarrets au trot si ce sont ses allures naturelles.
• Au point de vue cardiaque, les chevaux performants ont une bonne récupération, et certains chevaux ont des dispositions naturelles, mais il s'agit essentiellement d'une question de travail et on ne peut pas donner de critère mesurable sur un cheval non entraîné. On n'aura quelques indices de la qualité de récupération cardiaque qu'après les premiers mois d'entraînement. La fréquence cardiaque au repos n'est pas un bon indice. La récupération peut s'améliorer subitement après des années d'entraînement, sans que la raison apparaisse très clairement, mais on note souvent la concomitance avec un changement, par exemple dans l'alimentation, que l'on pensait anodin.
• Au mental enfin, les champions sont décontractés et bien éduqués avec leurs cavaliers, mais ce ne sont pas des chevaux à mettre entre toutes les mains. Ils ont tous une grande force de caractère et chacun a sa particularité de comportement, son petit grain de folie.
• L'endurance équestre
• L'endurance équestre, c'est partir pour 20, 40, 60, 90 km ou plus en maintenant une vitesse de 12, 15, 17, 19 km/h en respectant son cheval. il faut gérer son effort et jouer le jeu dans la compétition.


Retournons ou nous en étions soit, dans la voiture, nous parlerons de choses et d’autres en l’occurrence de sports autres que la cap, des futilités de la vie et de ses difficultés aussi, tout cela dans un décor caricaturé et humoristique. Mon chéri, se fatigue à conduire 3h30. Aux abords de Millau, je regarde à droite et à gauche , et qui vois-je à l’horizon notre ami YOYO, qui n’a pas hésité déjà à me taquiner par textos , accompagné de Caro son épouse et de Marion, nous nous saluons et devons nous retrouver à 18 heures sous les toiles. Je retrouve Miss Maria qui a oublié un sac à dos avec pas mal de choses du style sa licence etc… Direction retrait des dossards et surtout des toilettes, et oui, mais il faut boire la semaine avant course . Forcément un peu de blabla avec les uns et les autres, mais nous avons tous envie de nous détendre à l’hôtel et de glandouiller un « brison » ainsi que de préparer le nécessaire pour le lendemain.

J’aime les gens, mais en vérité la veille j’aimerais éviter cette ambiance ou tout le monde se regarde, se questionne ou se plaint de divers maux. Je pense et vais apprendre davantage dans ses moments à être égoïste. Lionel est présent devant le stand MIZZUNO, et beinh oui Yo ! Je miam 3 bananes par jour avant la race, c’est dérangeant ??? Ggrrr !!!! Ce coquin me dit qu’il me récupérera avec son groupe des 11 heures pour me bouger le popotin si je n’avance pas, forcément il y a coalition entre mon chéri et Yo pour me faire avancer. Hum ! Lui dis-je niet, niet, niet !

Il y a aussi la fanfare et il règne surtout une bonne odeur de charcuterie, des stands et des stands de bonne bouffe bien grasse comme j’aime, miam !
Retour à l’hôtel, nous prendrons un repas centré sur les bons glucides, je supprime certains aliments totalement de mon alimentation pour l’avant dernier repas. Nous nous mettons au point avec Yves, Daniel (nos vélos) pour l’organisation de la journée du lendemain. Nous faisons avec Maria un tour à la boutique. Je prépare mes affaires et cherche en vain mes chaussures pour demain avec mes semelles correctrices, un coup de speed, d’angoisse me saisi ainsi que Jack , déjà oublié au travail, elles demeureront dans ma voiture dans la Drôme.

Tant pis me dis-je c’est foutu, mais c’est ainsi ! Après cette grosse entorse de Mirmande ou je finis 2° après Kaitlin au courage, le 65 km des Aventuriers du bout de Drôme, ou je me perds et repars du fond de la course pour gagner certes, avec beaucoup de volonté, le 24h de Roche ou je fais n’importe quoi et ne fini pas la course , l’utmb annulé pour un utmbébé avec de nouveau une entorse alors que je revenais sur Cathy Dubois , et bien le 100 ne sera pour moi non plus, un enchainement de malchances qui s’acharne mais qui ne me perturbe pas du tout.

J’en suis même arrivée à me dire, quand fait je n’étais bonne qu’à faire que de bons entrainements sans arriver à valider le travail en compèt.

Ensuite, je ferme la porte pour notre intimité avec mon chéri .
Les rêves sont toujours étranges la dernière nuit, je loupe toujours le départ, c’est Millau, mais ne ressemble en rien à l’endroit ou nous nous trouvons, bref du grand n’importe quoi.

Samedi 25 septembre
Un petit déjeuner , sans trop être copieux, sans produit laitier, sans fruit, sans beurre.
Nous partons pour le plus célèbre 100 km de France MILLAU.
Je n’aime pas du tout les derniers moments avant le départ, je ne vais pas m’échauffer sur du 100, et je sais qu’au début ce n’est pas la joie, je respecte mon corps et ses 15 min entre 7.30 et 6.30 au kilo normalement.
Il y a trop de monde pour moi, les arrivées des NB se feront une nouvelle fois par le devant, lol, et auparavant, je vais disparaitre du décor pour accepter avec plaisir l’interview de Christophe Rochotte pour le « run in live ».

Le coup de feu est donné , le départ du marathon et du 100 en même temps, même les futurs cents bornards partent vite, "allez les enfants filés", moi je look mon allure, le premier est en 5.16, parfait. Sylvie PEUCH me passe à une bonne allure, un peu plus loin, Hydrate me rejoins pour partager quelques mots, nous souhaitons plein de courage et il file à son allure. Je vais courir avec David un ami à Maria que je retrouve souvent sur les longues distances, là c’est moi qui file pour garder mon tempo, la puce Maria est sur le marathon en prépa de Aulnat et je la garde en ligne de mire pour conserver le même écart, sachant que Maria est très régulière en tant que coureuse expérimentée du 24 heures. Un ami du 24 heures de Roche me rejoins, qui a connu comme nombreux sur ce 24 heures , les mêmes blem que moi. Nous ferons de nombreux kilomètres ensemble, Yves nous rejoins au 7° km environ , et je commence à boire, le garmin est réglé pour sonner toutes les 10 min pour boire, et il somme tous les kilomètres. Je vous dis pas le zouc que j’ai mis à moi toute seule.

Yves me dit très régulière dans mes allures, je ne veux pas regarder les kilomètres mais ils sont annoncés tous les 5, brr !!! Je regrette de ne pas être en débardeur, j’ai chaud, la bouillote c’est mis en route. Petit à petit mon organisme accepte l’allure enregistrée, avec des pulsations qui régressent par rapport au début, le souffle se fait plus discret et devient naturel, ce qui me gêne le plus, ce sont mes pieds qui claquent au sol à cette allure.

Je ne regarde pas forcément à gauche et à droite, j’vous dis toute de suite, je suis concentrée sur 3 mots TEMPO – DECONTRACTION – RESPIRATION (merci BRUNO, un ami qui fait New-York en objectif2h40)

Je vérifie constamment que mes mains soient relâchées et la paume face au sol alors qu’en vitesse ma paume sera tournée vers le ciel, mon visage non crispé, le haut du corps souple, la tenue des bras qui ne doit pas être trop basse pour moi, je passe maintenant à ma posture qui ne doit pas être trop en arrière, je vais corriger ce défaut naturel souvent au départ.

Et je bois et je bois, et j’ai soif, si j’ai soif c’est donc que je suis déshydratée selon les revues, pfff ! Je chasse tout cela …. Je discute avec mon vélo, je rigole, mais je ne m’éparpille pas, je dis à Yves que j’aime être à droite du vélo, et me sens protégée, Yves me rappelle mes trajectoires. De nombreux kilos vont se succéder comme cela, avec une première côte ou il faut couper la vitesse, viendra ensuite une déjà pas piqué des vers avant le viaduc qui est assez longue, les vélos en bavent et moi aussi, je marche sur 3 à 5 s, je repars à petite foulée etc… jusqu’en haut, ce n’est pas le moment de faire la débile à s’acharner sur des côtes de ce style surtout que ce n’est ni la plus dure, ni la plus longue. Je me trouve minable de marcher, mais les autres n’iront pas plus vite en constat de fin de montée, alors je décide d’adopter cette technique pour ce jour.

A partir du 30° km, je vais m’arrêter au ravito pour boire un verre de coca, en plus du protocole que je me suis fixée de respecter par revanche du 24 heures de Roche. Je bois donc tranquillement un gobelet, je redémarre sans mettre d’acoup sur quelques mètres et je reprends la même allure.
Suite à un arrêt ravito de Maria, nous allons nous retrouver pour mettre un peu le « bins » c’est-à-dire que je commence à la traiter de brunasse pour rigoler, elle enchaine avec : Oh ! La blondasse, nous allons gentiment nous insultés volontairement et devenir des perturbatrices voires des agitatrices etc… Nous sommes à quelques trucs prêts, habillés de la même manière, normale même écurie de bourrins, sans compter nos jambes taillées à peu près pareilles, c’est-à-dire que nos shorts doivent être short vu la taille des cuisses. Enfin ! Je me comprends


Les motards de la course contrôle et marque mes pointages régulièrement.


On rigole, on perd de l’énergie, des coureurs sont amusés, un autre dit chut, nous avons le vent en pleine face et en côte, hum ! Maria me servira de modérateur en me faisant la leçon sur la distance et des prochaines montagnes russe. Pour la suite de l’utmbébé, rebelote çà pète à tout va, du côté des messieurs, en prime l’odeur cette fois. Ca c’est pour détendre l’atmosphère et faire sourire certaines et certains…

Nous avons enfin des nouvelles de Jack, qui est à 4 km devant nous en disant qu’il gère, je sais immédiatement qu’il y a un souci, effectivement après l’oubli du sac de Maria, de mes shoes de run, et bien jack aussi n’a pas pris la bonne paire et n’a pas ses semelles. On a fait fort, du cette fois, le team NB.

L’arrivée du marathon est proche, et j’entends au micro, voilà la deuxième femme, je sais que je suis 2° après Sylvie PEUCH, et le gars annonce qu’il va interviewer la seconde femme, je dois être à 300m et je râle toute seule en disant : « Ah ! Bah non alors je ne m’arrête pas, lol, ils sont fous ou quoi », puis j’entends le Nom de Maria qui a été toute autant surprise que moi, lol . Hop ! Il passe leur truc sur le dossard, et file. Les 42 km en 3h36 et quelques sur le garmin. M. Rochotte à moto me pose deux ou trois questions, qui sont sur les vidéos mise en ligne. Je sais qu’à compter de ce moment le plus dur commence.

Sur 100 bornes on a le temps de penser, vous imaginez et pour ma pomme ce verset qui est la signature de mon blog me fait un signe :

« Même les jeunes connaissent des défaillances, même les champions trébuchent parfois. Mais ceux qui comptent sur le Seigneur reçoivent des forces nouvelles ; comme les aigles ils s’élancent. Ils courent mais sans se lasser, ils avancent mais sans faiblir. »

Au 50°, je prends un petit coup de mou et surtout au loin, je reconnais Jack à ses « booster » bleu ciel assortis à sa tenue bleue, c’est la moitié de la course et je me revois sur le marathon de Vannes ou Jack blessé m’attends au 21° pour m’encourager. Ces moments seront brefs, émouvants, tristes et intenses. J’ai l’impression qu’il me donne le bâton du relais.


je me dois de tenir le coup pour lui, pour moi, alors que j’ai un coup de mou, il va falloir que le mental prenne le relais des cuisses, et que les cuisses ensuite booste le mental, je n’oublie pas de respecter le protocole boisson. Je vais réclamer de l’eau, car je suis un peu écoeurée tout de même. Donc j’alterne eau- énergétique-coca sana aucune alimentation solide et cela jusqu’à la fin du 100. Effectivement Yo, nous allons nous saluer au passage mais c’est le retour pour ma pomme.

Daniel prend le relais d’Yves et me donne de très bons conseils tout au long de la course, et me fait prendre confiance du potentiel . Il va m’apprendre à lisser ma course avec des coups de mous et de mieux. On m’annonce première et je n’aime pas cette position surtout avec tous les kilomètres qu’ils restent. Les côtes, ne paraissent pas si terribles que cela même si la plus longue est de 3 km. Les runners que je remonte me félicitent et m’encouragent, je vais être avec un groupe charmant ou je vais avoir le droit à une photo par son ami à vélo .
Un moment de détente avec eux, je croise Manu Fontaine, et nous saluons chaleureusement , ainsi que Stéphane Collard , pour vous dire j’ai zappé les premiers! Des tonnes et des tonnes de BRAVO vont rythmés la course jusqu’au bout, je faisais un signe, un sourire et des merci, et après Daniel prendra le relais. Nous croisons la seconde qui est très gracieuse et nous saluons en souriant , qui n’est pas si loin 14 min environ. Je croise Sylvie aussi du même acabit sourire et signe. Le téléphone sonne et j’entends que Jack veut faire un point avec Daniel pour savoir l’écart qui nous sépare. Pfff ! Là, je ne réagis plus normalement, je pense que la jeune femme va revenir sur moi, je me vois être doublée et me retrouver 5° au moins .

Mais j’aimerais finir première mais pas parce que c’est Millau . Je décide me mettre la musique, je sais que Jack n’aimerait pas, mais je fais un mélange de ce que j’ai appris seule, finir mes courses en musique à une allure correcte et contrôler tout le reste.
Yves nous a rejoins, je ne vais parler plus que par gestes pour boire. La zic est à fond mais j’entends tout de même les « bravo », les compliments sur mon physique, les applaudissements, les bisous de Jack par l’intermédiaire de Yves. Je surveille mon garmin régulièrement, je pense à boire, je compte 20 bandes blanches en côtes pour alterner avec 3 bandes blanches de marche, je me décontracte totalement, de toute que je cours au milieu d’un joli cadre ou sur la boucle d’un 24 heures, je reste fidèle à moi même a savoir, je regarde devant mes pieds 2 à 3 mètres.

Voilà le commentaire d’un coureur que j’ai récupéré sur un forum :

RETOUR SAINTE-AFFRIQUE - MILLAU (71 - 100)

Je cours toujours dans la côte de Tiergues au retour, mais plus lentement qu'à l'aller. Toto38 me double et me dépose définitivement cette fois-ci (il terminera une dizaine de minutes d'avance)...
J'ai été impressionné par la technique de Sylvie Boissy (1ère féminine) quand elle m'a à son tour dépassé an alternant course et marche alors que je courais: 5 à 10 secondes de marche rapide pour boire puis environ 1 minute de course à bonne allure. Elle s'est éloignée inexorablement vers la victoire (elle termine avec plus de 1/4 d'avance sur moi).



J’accélère sérieux en descente, je repasse en boucle cette musique que vous entendez et qui me prend aux tripes sans savoir pourquoi ???!!!! Lorsque je ralentis j’augmente le son comme si je me mettais un coup de défibrilateur,

je cadence mes pieds sur le boum ! Boum ! Je demande de l’aide à Dieu, je vais penser à tous ceux qui sont dans ma vie. Je me dis que tout va bien physiquement parlant, mais je veux arriver le plus vite possible.

Je me mets en mode économie ou plutôt dirais-je en pilotage automatique, je fais les réglages nécessaires, puis c’est comme si je décide de sortir de mon corps, la préparation à l’accouchement m’a beaucoup aidé. J’aperçois Hydrate de Karbone au loin 600 m environ, et je n’arriverais pas à revenir sur lui, il s’éloigne même…

Raz le bol, je repense aux paroles de Jack : "Plus tu vas vite, plus vite c’est fini, lol" . Un vélo va nous rejoindre, nous ne connaissons pas ce Monsieur qui est admiratif de ma technique et de ma gestion, je le sens comme un ami, il fera des signes pour passer de tel ou tel côté, il disparaitra sans que je puisse le remercier au dernier kilomètre. Je pense que c’est un ange envoyé par Dieu qui a pris l’apparence d’un homme, nah ! Je fais signe à Yves que je passe en face des voitures, l’habitude courir sur route en respectant le code du coureur, ou du marcheur.

Les ampoules gonflent d’un coup d’un seul et cela devient terrible. Mais cela snif bon la fin. Même concentrée j’ai vécue pleinement les derniers kilos avec les gens tout au long de la course ainsi que les enfants qui vont me rejoindre pour franchir la ligne d’arrivée. Je passe le dernier petit coup de cul, je cherche une seconde du regard Jack, qui m’attend les bras ouverts, le regard chargé d’émotions, je finis dans ses bras exactement comme à Vannes. C’était mon rêve et Dieu la réalisé.



Je finis en forme, je n’ai pas mal aux jambes, une interview, signé des autographes, le contrôle antidopage avec auparavant une bonne bière. Tout cela devient magique ! J’avais entendu parler du contrôle antidopage par Jack et ça y est c’est mon tour, je n’en reviens pas.

En recherchant la musique qui m’a tant motivée, je vois que le titre est MIRACLE.
Oui ! C’est un signe pour moi, j’ai enfin validé ce que je représente aux entrainements avec la sagesse de mes échecs précédents, et l’annulation de l’utm bébé, sans quoi je n’aurais pas fait ce 100.


C’était le moment , l’ouverture d’une porte et d’une grande! Par la même des fenêtres s’entrebâillent sur une carrière sportive d’une autre dimension qui amènera si Dieu le veut au statut d’athlète de haut niveau, en réalisant de bons chronos sur du 100 km je l’espère. Et pour la 40° édition je serais présente si Dieu le veut aussi en essayant de battre mon chrono, sera-t-il préparé celui-là ? Pas certaine, les courses les mieux réalisées, ne sont pas forcément les mieux étudiées.
Au travail, toutes choses sont nouvelles, je suis passée pour mes collègues dans la cour des grands.

Ce récit comme les autres peuvent vous paraitre personnel quant aux détails fournis avec un style peu prosodique, mais je sais qu’ils sont lus dans la France entière, ces choses énoncées peuvent aider ou orienter certains coureurs par la suite.

Bernard GAUDIN ! Si tu me vois là-haut !
Toi ! Qui a été un prince du 100 et qui devait faire MILLAU 2011, j’espère que tu es fier de moi.

Manu FONTAINE, me sers dans ses bras et je suis très contente, il est adorable et A.C a bien de la chance.

Je fais la connaissance d’un charmant kikou, MOMO vient me féliciter et je prends de ces nouvelles.

Les motards viennent me demander s’ils ne m’ont pas gêné, évidemment NON !

Je tiens à remercier du fond du cœur YVES qui ne m’a pas lâché, et qui a fait des prouesses à vélo, attention Colette qu’après le fiston, je ne m’attaque au papa, lol.

Merci à Daniel, c’est mon ami d’une grande complicité avec quelques mots seulement, même ondes nous relient.

Merci à Maria mon modérateur, celle qui sait ajouter sa touche d’humour partout où elle passe, mais faut penser à éteindre l’auto radio de temps à autre. Hein ? Ma Brunasse.

Jack que dire, un échec prépare une victoire ne l’oublie pas… Regarde mes échecs, mes blessures. Tu as le temps de faire péter tes chronos toi aussi. Tu as toujours eu confiance en athlète et me l’a répéter moult fois. Tu es tellement convaincu que tu arrives à briser mes doutes du coup. Chéri, coach, sophrologue… 3 en 1.

Je rends grâce à mon Dieu qui n’est pas celui de ces grands monuments Christiques bourrés de richesse, et de statues, ni celui qui est le destructeur des Chrétiens . Le mien c’est celui qui dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Et qui est le Dieu des miracles, qui m’a appris par mes échecs à acquérir de la sagesse en compèt. Il m’a fallu 33 ans pour comprendre certaines promesses de Dieu.


1 – Sachez vous accordez la permission d’échouer parfois afin de réussir plus tard. Henri Ford a dit un jour : « l’échec n’est qu’une excellente occasion de recommencer de manière plus intelligente. »

2- Même si vous n’avez que peu de chance de réussir dès le premier coup, n’ayez pas peur de vous lancer dans l’aventure (tu comprends Jack pourquoi j’insiste sur le 24h).

3- Détendez-vous ! Pardonnez-vous vos erreurs et faite preuve de compassion aussi envers les autres. Ne vous enfermez pas dans la critique et l’analyse à outrance : c’est la marque des esprits faibles !

4- N’espérez pas trop, faites de votre mieux et encouragez les autres à faire de même. Mais vos fautes et vos faiblesses prouvent que vous êtes unique. Appréciez-les, acceptez-les, vous n’êtes qu’un être humain et dieu vous a créé ainsi. Lui, ne vous juge pas aussi durement que vous le faites ! car il se souvient que nous sommes poussière.

N’attendez pas trop de moi, ni de coup d’éclat à chaque fois, je ne suis qu’une simple femme.

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Tout ce que tu trouves à faire, fais-le avec l'énergie que tu as, car il n'y a plus ni activité, ni réflexion, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts vers lequel tu es en route.
L'Ecclésiaste 9 - 10 (la bible)

Messagepar domi81 » sa fiche K
» 03 Oct 2010, 20:14

j'ai eu la chance d'être sur le parcours et de pouvoir t'encourager...aussi toutes mes félicitations pour la réalisation de ton rêve et pour le méga CR ! :wink:

Messagepar fulgurex » sa fiche K
» 03 Oct 2010, 20:41

merci pour ton CR.

J'espère que je ferai partie de la fête l'an prochain, et je penserai à ta technique de montée de cotes.

encore bravo pour ton résultat

Messagepar rodio » sa fiche K
» 03 Oct 2010, 20:43

Formidable. Un succès amplement mérité. Heureux et joyeux pour toi. :wink:

Messagepar sylviesportetfoi » sa fiche K
» 03 Oct 2010, 21:20

@ DOMI!

Merci pour ces encouragements, et à une prochaine fois. :D

@ FULGUREX!

On se voit l'année prochaine ou avant :wink:

@ RODIO!

Mon ami, en partie, grâce à toi. :wink:

Bisous les friends!

Messagepar fretless » sa fiche K
» 03 Oct 2010, 21:58

A la Vénus* ,
ce fût un plaisir de te croiser et de t'encourager dans la descente de Tiergues.
Merci pour ce très personnel et intime compte rendu.

*(titre auto proclamé mais si peu usurpé)

Messagepar rodio » sa fiche K
» 04 Oct 2010, 05:41

fretless a écrit:A la Vénus* ,
ce fût un plaisir de te croiser et de t'encourager dans la descente de Tiergues.
Merci pour ce très personnel et intime compte rendu.

*(titre auto proclamé mais si peu usurpé)


= Non, non, "Vénus de Millau", c'est venu naturellement dans mon compte-rendu d'après-course. Je sais pas pourquoi... 8). Je suis donc le père, pas de l'oeuvre d'art, mais du titre. :wink:

Messagepar toto38 » sa fiche K
» 04 Oct 2010, 07:12

Salut Lavénus!
Tu m'a imprésionné par ta régularité! Et en plus, on a même pris le temps de plaisanter!! J'ai fait comme Sylvie B, j'ai alterné course et marche dans les montées. C'est vrai que ca fait du bien! J'ai l'impression que ta prep psy d'avant course n'a pas été au mieux: entre les chaussures, le départ... Allez le prochain sera le bon, et faire quand même - de9h30 à Millau, c'est déjà top!

Messagepar sylviesportetfoi » sa fiche K
» 06 Oct 2010, 10:48

Coucou les sportifs!

@ Fretless!

Merci pour le mot, et surtout les encouragements.

Au plaisir sur une prochaine course.

@ Toto38

Merci aussi Toto, la régularité, viiiiii le secret je pense. Plaisanter, oui c'est important la décontraction en course, excellent remède pour bien des maux.
A bientôt.

Messagepar Tonio92 » sa fiche K
» 18 Nov 2010, 00:09

C'est avec un énorme retard, que je te félicite pour ta victoire sur un mythe ! Je t'ai croisé dans le haut du Viaduc, mais j'avais le soleil dans les yeux et c'est à la dernière seconde en tournant la tête que je t'ai reconnu, sans avoir eu le temps de te dire Bravo et en croyant que tu étais deuxième, car j'avais croisé auparravant une féminine qui revenait en courant sans savoir qu'elle avait abandonné ! Alors BRAVO Sylvie !

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