Récit de la course : La 6000 D 2009, par tophenbave

L'auteur : tophenbave

La course : La 6000 D

Date : 25/7/2009

Lieu : La Plagne (Savoie)

Affichage : 1849 vues

Distance : 60km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Le récit

Arrivè sous la pluie vendredi soir(pour ne pas rater la pasta party) j'ai pas vraiment la peche.Peut etre l'angoisse de ne pas etre à la hauteur,le fait d'etre seul et de plus sans hebergement,bref faut que je me secoue!Remise du dossard,de la veste sans manche(vraiment superbe),quelques achats energetiques dans le village exposant et direction la pasta party.Geniale dans tous les sens:tres copieux et bon,chanteuse bien en voix et benevoles tres sympathiques(benevole moi meme sur diverses epreuves_saintelyon notamment).

Allez faut se reposer je suis vraiment cuit ce soir.Tellement cuit qu'à peine dans la voiture je m'endors!Ma femme me dit souvent que je dormirais n'importe où,mais là je fais fort.Bien entendu vers 22h avec la pluie qui rèsonne sur la tole je me reveille et c'est un petit jeune qui dort dans son camion stationnè à cotè, qui me passe un matelas.Merci et aussi sec je pionce.

Au petit matin tout a changè:il va faire beau,je n'ai mal nulle part et surtout je suis heureux d'etre là,present à la 6000d.Ce soir,quand je l'aurais terminèe.je serais un homme heureux(comme quoi de tels petits plaisirs contribuent à entretenir un certain bonheur).

Direction le dèpart.et là je vois du beau monde:corinne favre,dawa et d'autres dont j'ai oubliè le nom mais ni leur visage,ni leurs exploits.A un peu plus de7h 30 je rentre dans l aire de dèpart.Pas vraiment besoin de m'echauffer ,le simple fait de la terminer dans les delais sera dejà bien(certains parlent de 11h d'autres de 12h).

l'helicoptere qui tournoie nous fait comprendre que le moment de s'elancer est proche.3,2,1et c'est parti.Cool surtout ne pas se mettre dans le rouge.l'allure est,vu le plateau tres rapide.Cool,cool le pèriple sera long,60km est dejà une distance où il se passe plein de choses.

On a quittè la route et ce sentier forestier,plat est tres agreable.Pas comme le bruit que je fais en courant;je n'ai pas eu d'autres idees que d'emmener un tube de pastilles de sel qui s'entrechoquent à chaques foulèes.ça a l'air d'en agacer certains et la guerre psychologique ne fait que commencer!

Puis les premieres cotes arrivent.Dejà certains marchent.je me sens bien et meme si je raccourcis ma foulèe je trottine encore.Plus pour tres longtemps car assez vite les pourcentages deviennent rudes.Et c'est en file indienne,à un bon rythme que ces premieres difficultès sont passèes.

Je fais partie d'un petit groupe homogene,lègerement inferieur à mon niveau present,mais je me doute que dans quelques heures il en sera certainement autre.Encore quelques 'rampes'et c'est en descente que nous atteignons le premier ravitaillement.Je me sens pas trop mal.je ne traine pas,juste le temps de bien me dèsalterer,et de grignoter une barre.Tiens j'ai un peu de mal à macher,signe que malgrè tout je me suis un peu donnè plus que je ne le pense.

Puis la montèe reprend,succession de coup de cul et de relances. Je commence à sentir le moins bien.je m'accroche à ce petit groupe.Non je n'y arrive plus.Holala,ça va pas fort.Allez je me relance,faut que je tienne ce gars.Difficile.Là j'en bave;tophenbave mon pseudo de kikourou me redonne le sourire.Faut que je mange,boive...tiens un joli coin avec un petit lac sur ma gauche.eh,un panneau m'annonçant la presence d'un photographe..Je le(la)vois comme dans un reve!et mon compagnon qui s'eloigne.

Dans ces instants de non plaisir,je m'accroche,chaque pas me rapprochant de mon but(but,arrivèe bien loin encore).Etre toujours en mouvement ;je releve la tete,et dans le lointain,sur les hauteurs ,du monde;la roche de Mio me souffle un habituè de cette course.Tiens un habituè,cela veut peut etre dire que malgrè mon coup de bambou j'avance encore et que je suis bon pour les barrieres horaires.Puis la montee me semble moins difficile,les autres coureurs moins rapides.Cool ,cool ça revient ne t'emballe pas.Avant le sommet,je rejoins une certaine Cathy qui me tient conversation comme si on ètait en boite de nuit.Je m'efforce de lui repondre,N'etant point goujat,je lui rèpond mais ma conversation l'ennuie et dès le sommet,elle s'envole .De toutes façons Cathy on se reverra a Millau ,promis.

Je descends à mon train ,trop heureux de me retrouver.et je pense que ça n'est pas fini.Mais là ça va depasser ce que je pensais;la montèe du glacier est et restera comme un grand moment de ma vie de randonneur alpestre.C'est grandiose,lunaire,terrible,legendaire..heureusement,les costauds tres sympas nous encouragent(ces costauds qui eux sont sur le chemin du retour!).

Enfin le sommet,ou presque car le controle point d'eau est legerement sous la cime.Là encore l'organisation est extra.Enfin le sommet,point culminant de l'epreuve(3000 et quelques)magnifique.Tiens je suis tellement sous l'effet de l'altitude ,heureux ,que je ne ressens aucune fatigue,douleur.Euphorique.Et j'attaque la descente.Prudemment mais d'une foulee legere.Assez vite on quitte ce domaine de haute montagne et assez vite se reforme un petit groupe .

Je me sens bien.Mes compagnons ont une foulee de trailers confirmes.Je regarde ma montre et en calculant je comprends que mon but est accessible;mettre moins de 11h.

Nous descendons toujours aussi rapidement,et rejoignons un autre groupe.Je trouve meme que je descends un peu trop vite.Allez je me laisse guider par mes sensations car je crois que le dernier col n'est pas facile,genre casse patte.Un petit controle et je vais m'en rendre compte assez vite.La montee apres ces 1000m de negatif n'est pas vraiment agreable.De plus il fait chaud.Neanmoins je ratrappe les gars qui m'avaient lachès dans le bas de la descente et dans leurs foulees je gravis ce col.Au sommet je comprends que si tout va bien je peux mettre moins de10h.Alors j'accelere et tres vite me retrouve seul dans cette descente infernale.

je bois à chaque point d'eau,grignote un peu et surtout je me fais plaisir.je redoute l'arrivèe de crampes mais rien,que du bonheur.A un moment je rejoins 3trailers avec lesquels j'avais commencè la journèe.Eux me reconnaisse à mon bruit(eh oui je trimballe toujours mes pastilles de sel).d'un commun accord,ou plutot d'un accord tacite on reste ensemble.

Puis on apprend à un point controle que Dawa a gagnè,ce qui rejouit notre groupe.Impressionnant comme cet homme suscite de sympathie.

Et la descente reprend ou continue plutot.Et elle est longue ,sans fin.Avec la baisse d'altitude on retrouve la chaleur et...la fatigue.

Plus que 9 km m'annonce cette femme en me tendant toujours avec le sourire un verre de coca.Le groupe a explosè alors c'est seul que je trottine ces derniers km.Mes pensèes rejoignent ma femme restèe à lyon,une amie alitèe par une grave maladie,les petits enfants auxquels j'essaie de leur apporter certaines valeurs.Bref ces derniers hectometres pas terribles(le goudron ça brule)se passe en mode interne.

Puis les signaleurs nous encouragent:"c'est fini à 500m",plus que 300m la foulèe est là,magique comme les spectateurs qui crient mon prenom,et c'est cette ligne franchie avec le sourire.10h05.Cela suffit à mon bonheur.Je bois un coup,toujours servi avec joie.

ça y est la 6000d est passèe.Cela restera un fabuleux souvenir et merci à l'organisation impeccable.

3 commentaires

Commentaire de paspeur posté le 02-08-2009 à 11:00:00

récit plein de fraicheur, vraiment facile la 6000D?????
Bravo bonne gestion.

Commentaire de galopa posté le 09-09-2009 à 14:03:00

Bravo pour le partage de ce moment de vie. Félicitation pour être allé au bout.

Commentaire de franck de Brignais posté le 26-07-2010 à 21:34:00

Très impressionnant !...Tomber la 6000D comme si c'était la balade d'un dimanche ... C'est un de mes plus grands but de trailer que tu nous as conté avec beaucoup de talent. Bravo !

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