21 - 22 mai 2009
Or donc, je me suis inscrit aux 24h de Brives. Plusieurs motivations pour cette course. Pour commencer, je n'ai jamais fait de course horaire, donc ce sera une première, je vais découvrir quelque chose, et j'aime dénicher l'aventure là où ne l'attend pas. Ensuite, c'est pratique car ça permet d'offrir un petit week-end vacances à ma petite famille, la date tombe à merveille pour profiter du week-end prolongé à faire du tourisme dans la région. Enfin, ça me permettra de tester mon aptitude à gérer la répétitivité d'un parcours, l'idée étant d'être au top du top pour Lensahn.
Ce que j'avais prévu, c'était, après un bref repos suite au Marathon de Paris , de remettre le couvert niveau entraînement, de culminer par une montée en charge kilométrique importante trois semaines avant la course, puis couper les gaz deux semaines avant l'événement afin d'arriver au top du top le jour J. Le tout était censé être couplé à une alimentation raisonnée pour arriver à mon "poids de forme" (77kg) sur la ligne de départ.
Ca ne s'est pas vraiment passé comme ça.
En effet, trois semaines avant la course, mon genou droit m'envoie une alerte. A J-20, je n'arrive pas à courir plus de 2km sans être bloqué côté droit par une douleur. Pas une douleur insupportable, mais suffisamment forte et inquiétante pour me dissuader de pousser l'effort plus loin. La pouasse. A J-10, j'arrive à parcourir 5km en 45 minutes, à l'arrache, en alternant course et marche. Toujours une barre au bout de 2km. Entre temps j'ai réussi à caser un entraînement de 37km, donc je ne suis pas complètement H.S. mais invariablement, ce problème de genou revient, lancinant. La question à 1000 points, évidemment, c'est comment courir 200km dans ces conditions?
J'ai imaginé plusieurs causes à ce problème. D'abord le vélo. C'est vrai que ces derniers temps j'en fais beaucoup plus, c'est peut-être ça qui a changé? Puis j'accuse les chaussures. Je jette une paire qui a "à peine" 900km au compteur (je les pousse couramment à 1500km) car j'ai la conviction qu'elle est trop usée et en partie responsable de mes douleurs. Au final, je ne suis pas certain d'avoir trouvé la vraie cause. Mais toujours est-il que pendant la course, mon genou ne me causera aucun soucis. J'ai juste diminué le vélo et changé de chaussures.
Autre soucis d'avant course, j'ai pris 2kg en deux semaines avant la course. Forcément, à ne plus faire de vélo, à ne (presque) plus courir, à me mortifier sur ma piètre condition, j'ai fait du lard. J'accuse 79,8kg au réveil "à vide" le lundi 18 mai, c'est donc une belle bête de près de 80kg qui s'alignera sur la grille de départ.
Et enfin le clou, le pompon, la cerise sur le gâteau, 4 jours avant la course, paf! voilà ma douleur aux ischios de l'Ecotrail qui revient. Je ne comprends pas. Ca fait vraiment plusieurs fois que ça me fait le coup, et je trouve ça pénible. Je soupçonne que ça ait un lien avec le fait que "j'arrête" le café quelques jours avant la course. M'enfin ça ne me semble pas très rationnel. Pendant longtemps j'ai cru que c'était des douleurs de retour de fièvre de type courbature, liées à des petites "crèves" contractées avant les courses. Mais dans le cas de Brive ça ne tient pas la route, j'étais en pleine forme depuis des semaines.
Bon, donc, pour résumer, le jour du départ, j'ai le genou fragile, j'ai mal aux jambes, et je suis trop gros. Ouéééééé!
Pour faire de l'ultra, faut être positif. Ne pas se lamenter. S'il y a des obstacles, ils sont faits pour être franchis, ça fait partie du jeu. Chacun ses problèmes, j'imagine que les autres coureurs ont leurs propres soucis, moi j'ai les miens, qui ne sont pas si graves que ça. Le cas idéal où tout va bien est un cas théorique, on ne le rencontre jamais, ou alors par pur hasard.
Je prends donc un départ prudent.
Je laisse deux bons tiers du peloton partir devant moi. Lors d'un 24h tout le monde (ou presque...) part à 10km/h. C'est idiot car c'est, pour la majorité des coureurs, bien trop vite. Par chance, ça correspond à peu près à la vitesse adaptée à mon niveau. Bon, tant pis pour eux, tant mieux pour moi. Je croise à chaque tour Valérie, Adèle, Lise et Garance (ma femme et mes trois filles) qui sont venues m'applaudir.
L'ambiance est vraiment bon enfant, personne n'écrase personne, j'apprécie. Il y a de tout dans le peloton. Il y a l'ex champion international (Jean-Gilles Boussiquet, marque à 272km sur 24h, a longtemps détenu le record du monde des 6 jours...) mais aussi celui qui vient juste pour voir en passant. Il y a aussi ma voisine de table, Claudie, qui est née en 1933 (zut, j'ai dit son âge?) et d'autres coureurs que certains n'hésiteraient pas à appeler "bouboule", et qui pourtant montreront une tenacité remarquable, et feront des scores très respectables.
Dès les premiers tours, je sais que ça va être dur. Normalement au début d'un ultra on court "relax". Là je reste sur la défensive. Mes jambes restent dures, peu souples, je ne profiterai pas de ces quelques heures de ballade qu'on peut parfois s'offrir en début d'épreuve. Tant pis, je décide de discuter avec les quelques UFOs qui sont là. Je fais donc connaissance avec Gidéon et Lolo, ça me fait un bien fou de me détendre un peu et de me détacher de mes problèmes physiques. Je vois Shadock me dépasser et me prendre X tours, il a l'air en super forme. J'envie sa foulée aérienne, mais je suis incapable de le suivre. Bah... Un autre jour peut-être.
Arrive l'après-midi. Valérie et les filles sont parties. Il fait chaud, très chaud. Je cultive le geste qui consiste à tremper la casquette dans une bassine d'eau et à se la reposer sur la tête, sans ralentir d'un poil, dans se mettre une goutte sur les chaussures, car rester les pieds le plus sec possible, c'est important, pour éviter les ampoules.
L'équipe informatique de l'organisation a des soucis, les tours parcourus ne sont plus affichés. J'essaye de rétablir moi-même le compte. Sachant que j'ai fait du 6 minutes/tour environ jusqu'ici, la règle "1 heure = 10 tours" marche à peu près. Au bout de quatre heures de course j'ai les jambes dures, les douleurs de course - les douleurs "normales" dues à la fatigue - commencent à remplacer la douleur inexpliquée du départ. Je préfère ça, au moins je suis au même niveau que tout le monde. La bonne nouvelle c'est que mon genou semble avoir décidé de me laisser tranquille. Il m'envoie une petite pique au bout de 6h de course, mais c'est tout, rien de très inquiétant. Je suis content! Les chaussures sont nickel, j'ai les pieds comme dans des chaussons, aucune douleur, même pas chaud, pas de frottement bizarre, pourtant elles sont quasi-neuves, ce sont celles que j'ai achetées en catastrophe pour renouveler ma paire "trop usée". Niveau hydratation je pense être bon, j'ai été un des premiers à boire (un à deux gobelets par tour dès le 3ème tour) et je ne le regrette pas. Il fait toujours très chaud, je juge que je dois être environ 15ème (c'est à peu près ça d'ailleurs) vu le nombre de coureurs différents qui me doublent régulièrement et ont "fière allure".
Les filles sont revenues sur le parcours, accompagnées de Paulin, mon beau-frère. Cool, mon fan-club est de retour! Bon, je ne suis pas très social, je commence à fatigue, je me ferme peu à peu, je pense juste à avancer, ça m'occupe déjà pas mal. Les filles m'ont préparé des dessins. Adèle le pose sur la table mais Lise ne comprend pas pourquoi je ne m'arrête pas pour le prendre et le regarder. Ah la la ces papas coureurs indignes qui privilégient leurs courses au mépris de leur progéniture... En vérité je n'ai tout simplement pas capté qu'elles avaient préparé des dessins, et puis je crois bien que je suis cuit. Avec ce soleil, me direz-vous... Valérie a préparé du gâteau. Shadock me prévient : "attention Christian, tu vas manger du gâteau! tu vas en manger je te le dis!". Je vois le gâteau en question. Oumf. Le goût en est "crème de marrons". Effectivement, c'est énergétique. En fait il est super ce gâteau mais c'est pas un gâteau fait pour les courses en plein soleil. C'est plutôt une recette de raid hivernal. Monch' monch' monch' j'en mange quand même il est délicieux.
Je passe la barre des 100 bornes en un peu plus de 10 heures (on va arrondir à 10h15).
Ah oui, j'avais oublié de vous parler de mon objectif. Sachant que j'avais parcouru 197km en 24h au Spartathlon en 2008 , je ne pouvais pas viser moins de 200km. Mais bon, viser 200km, ça me paraissait risqué car j'avais trop peur de faire 199,9km ;) Donc, j'ai choisi de viser 211km (ça fait 5 marathons exactement) car ça me paraissait le bon compromis entre ambition et réalisme. Donc bon, pour les 211, je commence à y croire moyennement. Car j'accuse le coup...
Ouaip', c'est dur. J'en ai ma claque, j'ai envie que ça cesse. Valérie est partie coucher les filles, elle reviendra plus tard dans la soirée. Je continue à aligner les tours, par désoeuvrement. Je suis convaincu que la course, la vraie, commencera la nuit, et là, la nuit, elle arrive. Quand elle tombe enfin, la nuit, je suis très loin de mon humeur joviale des premiers tours, quand je blaguais à faire des bruits de klaxon derrière les copains. J'ai l'impression de traîner un pieu planté dans le sol, et à chaque tour y'a un type qui renfonce le pieu un peu plus profond dans le sol. J'avance pas. J'ai l'impression d'avoir le pied au plancher et je mets plus de 7 minutes au tour. Le 9km/h c'est déjà de la science-fiction pour moi, je commence à me dire qu'il va falloir que je tienne encore douze heures (12!) comme ça, à durer, à tenir. Pfff, quelle galère.
Valérie est enfin revenue. J'arrive pas à être de bonne humeur, j'ai plus le courage de faire semblant. Je m'arrête désormais à mon "stand", là où elle est assise, pour me ravitailler, plutôt qu'au ravitaillement officiel, commun. Mais c'est pas très pratique. Car au rativaillement officiel, y'a plein de gobelets alors je les prenais en passant et je les jetais dans une poubelle après. Là je bois sur place, immobile, debout, et repose le verre sur la tableau. Du coup je perds du temps. Oh, c'est rien, juste 10 secondes. Mais "10 secondes x 30 tours = 5 minutes de perdues". En même temps j'aime bien l'idée de m'arrêter un peu à côté d'elle, la voir, ça m'aide. Et ça lui fait plaisir, je pense.
Alors j'ai une idée. Tilt!!! Vous allez voir, c'est pas une idée très compliquée, au bout de douze heures d'effort, les idées, ça reste simple. Je vais me ravitailler un tour sur deux. Jusqu'ici je faisais un micro-arrêt à chaque tour, maintenant ce sera une fois tous les deux tours. Du coup il y a les tours pairs et les tours impairs. Les tours où je traverse la zone de ravitaillement sans m'arrêter et "gagne" du temps en franchissant à l'élan l'arche qui compte les tours. Et les tours où je me ressource et reprend des forces pour affronter les deux tours suivants. Bizarrement, cette nouvelle façon d'aborder la course va me relancer, je "repars" non pas comme un homme neuf, mais je me sens bien mieux, et c'est déjà ça.
Valérie finit par partir, elle doit se coucher. Je reste à aligner les tours dans la nuit. Je compte les paquets de deux tours par quatre, et à chaque fois ça fait une heure. Je dois donc tourner aux alentours de 8km/h. Ma nouvelle technique marche vraiment pas mal, je décide d'exploiter le filon à fond, je continue. Maintenant que Valérie n'est plus là, c'est à nouveau au stand que je m'approvisionne. J'ai l'idée géniale de demander une purée, qui passe toute seule et me revigore. Désormais je bois et mange en marchant dans le petit faux-plat montant qui suit la zone de ravitaillement. Il y a une poubelle juste au demi-tour avant le faut-plat descendant qui "termine" le grand arc de cercle. Pratique pour jeter les gobelets et sonner le départ (le moment où je me remets à courir). Ne cherchez pas à comprendre, pour moi qui suis passé plein de fois par là, c'est très clair, simplement l'idée à comprendre, c'est que j'ai vraiment "rythmé" mes tours. Stu Mittleman le suggérait dans son bouquin Slow Burn mais vraiment, je mesure à quel point c'est important de mettre en place des cycles dans ce type de course. Bien sûr je suis très loin des cycles de 6 heures ou plus qui peuvent convenir à des courses multi-jours, mais avec mes cycles d'un quart d'heure, je m'en sors beaucoup mieux qu'avant.
Au milieu de la nuit, une bande de petits jeunes (le bistrot dans lequel il mettaient un brin pas possible depuis des heures est fermé maintenant) s'accoude sur une barrière et nous encourage. Au début ils sont un peu moqueurs, puis au bout d'une heure ou deux, on sent qu'ils se prennent au jeu, nous leur devenons plus sympathiques. Je suis dossard 52, et j'apprécie qu'ils m'encouragent à chaque tour. J'ai surtout apprécié l'évolution de leur attitude, sur la fin ils distribuent vraiment des "allez! allez!" qui poussent et tiennent chaud.
Ils finissent par partir, eux aussi.
Nous ne sommes plus très nombreux à tourner. A 5h du matin, il n'y a pas foule sur le parcours. Mais il y a de tout, j'essaye d'encourager ceux qui restent sur le parcours et qui marchent, marchent, marchent jusqu'au bout de la nuit. Car il en faut, de la motivation, pour faire, comme ça, de nuit, la différence entre 102km et 108km. En disant cela je prêche un peu pour mon église car c'est vrai que c'est un peu mon "style" de toujours continuer, de ne pas parier sur une grande pause revigorante. Mais bon, c'est comme ça, le jusqu'au boutisme m'est sympathique. Je sens que je dois faire, comparativement aux autres, une performance pas trop mauvaise, car même si nombreux sont ceux qui m'ont doublé sur les dix premières heures, pendant la nuit, je suis très rarement doublé - à part par quelques locomotives - et surtout, je double tous ceux qui dorment. Et paf!
Sur la fin de la nuit, je ne vois plus trop comment je vais pouvoir tenir 24h, la magie du petit rituel "je me ravitaille, je marche une minute, je jette mes affaires à la poubelle, je fais un tour en me disant que je vais gagner du temps en ne m'arrêtant puis puis je fais un tour en me disant que je vais enfin pouvoir me ravitailler", cette petite magie, commence à s'estomper. L'édifice commence à se fissurer, je craque de partout, je décide donc que je vise 20h, et après on verra bien, il fera jour et je serai motivé. Voila. C'est le plan B.
Donc, le jour se lève.
Je m'attendais à un retour massif des coureurs sur le parcours, mais à 6h du matin, que pouic', rien du tout, ça reste désert. Il me reste quatre heures pour faire 24km si je veux rentrer dans les 200km. 4 heures pour 24 bornes, 6km/h. C'est nul! Trop facile! Sauf que je suis carbonisé, cuit, cramé, j'en peux plus. A fond, pied au plancher, j'avance à 8,5km/h. Je ne peux même pas espérer "rentrer" en marchant, car j'ai l'entrejambe défoncée et quand je marche je marche en canard, à tout au plus 4km/h. Quelle horeur, je vais devoir encore insister, encore et toujours, faire des tours, faire des tours. Un tour pair. Un tour impair. Et pour les 211km, c'est définitivement foutu, faut être réaliste.
Le compteur informatique indique n'importe quoi. Il me compte quatre tours de trop depuis des heures. C'est pas si grave que ça mais du coup mon classement affiché, celui que je lis, est a priori faux. Mais je crois que le classement, pour être franc, j'en plus grand chose à foutre. Je veux mon 200, et je l'aurai. Je positive tant que je peux en essayant de me convaincre qu'avec toute ma nuit effectuée sans aucun arrêt prolongé (au maximum deux ou trois minutes pour changer de maillot) a été hyper efficace et me permettra, au final, de faire une bonne performance. Je sais d'expérience que le plus mauvais moment pour formuler des jugements c'est le moment où l'on est fatigué, "dans le dur". On perd sa lucidité.
Je regarde un peu les autres coureurs. Michel Olchewsky, qui finira premier, est impressionnant, il court il court il court comme j'aurais rêvé courir. Ca fait plaisir à voir, motivation hors norme. Fabrice Puaud est, je trouve, très aérien (en tous cas bien plus que moi!) tout de noir vêtu. Karine Herry me bluffe totalement, elle "bine" depuis des heures, le style est à revoir mais la performance, wow! J'ai très peu vu le Shadock sur la fin, on devait avancer à peu près au même rythme du coup on s'est peu doublé. J'ai beaucoup apprécié Sylvie Peuch et la façon dont elle a encouragé les autres concurrent(e)s, tous niveaux confondus.
L'objectif 200 finit par tomber, à 50 minutes de la fin environ. Pour fêter l'événement, Valérie, Paulin et les filles sont de retour. Normalement je devrais être super content mais en fait je suis juste super fatigué. Je fais quoi maintenant que j'ai fait 200km? A quoi ça sert? 204, 205, 206, 207? Qui fera la différence? J'hésite à m'asseoir sur une chaise en attendant que ça passe. Mais bon, l'animateur vedette (car c'en est une, de vedette) est vraiment une crème, à force il commence à nous connaître. Il m'est sympathique et c'est réciproque je pense. Je ne vais pas lui laisser annoncer que le "grand triathlète" (c'est comme ça qu'il m'appelle!) jette l'éponge à 50 minutes du but.
Donc, je continue à courir. Je sais qu'il y a un coureur à 200km un tour derrière moi. Et un autre à 200km deux tours derrière moi. En clair, c'est très dense derrière. J'ai le feu au cul. Si je m'effondre je peux "perdre" pas mal de places. En même temps je suis vraiment carbonisé, la lassitude me gagne. Je vois des coureurs qui accélèrent sur la fin, j'en suis incapable. Je pense aussi que c'est d'avoir classé cette course "objectif intermédiaire" qui m'empêche d'aller au bout du bout. Ce n'est pas très grave, la terre ne s'arrêtera pas de tourner pour un kilomètre de plus ou de moins. Je m'offre quelques portions de 100 mètres marchés pendant cette dernière heure, j'estime l'avoir mérité, j'ai tout donné pendant la nuit, là c'est fini, je laisse les autres faire le spectacle. Tout de même, je trotine jusqu'à la fin, et serai relativement surpris de mon classement car, figurez-vous, il est bien meilleur que ce que j'imaginais!
En effet, l'informatique me classait invariablement 5ème, mais avec un compte faux de 4 tours. Exemple, quand j'étais au km 202, ils me donnaient 5ème avec 206km. J'en déduisais que j'étais très probablement "bien après le 5ème". Mais (il y a un mais) apparemment, soit il y avait aussi des erreurs pour les autres, soit personne sur 4 tours, en tous cas au final je finis 5ème, avec 205km (un sacré numéro!). Les suivants sont à 200m et 400m derrière. J'ai bien fait de ne pas m'effondrer totalement et de continuer à faire semblant d'essayer de courir jusqu'à la fin. J'aurais peut-être même du forcer un poil plus, mais ça c'est facile à dire derrière un clavier, bien reposé. Sur le terrain, c'est plus dur.
Au final, je suis très content de ma course. Mais je garde le souvenir d'une course très dure, où je n'ai jamais réellement pu lever le pied.
Parmi les points très positifs, je retiens que je n'ai éprouvé aucune lassitude liée à la répétitivité du parcours. J'avais très peur de la monotonie (200 fois le même circuit...) et en fait, pas du tout. C'était long (mais je viens pour ça!) mais pas ennuyeux. Je retiens aussi que j'ai bien géré l'alimentation et l'hydratation, et ce même avec la chaleur. Encore une fois, pas de produit miracle, simplement du bon sens et les conseils 1000 fois répétés (boire avant d'avoir soif, mais pas trop, manger des "vrais trucs de la vraie vie" et pas des trucs sortis du rayon sport de Decathlon).
Et dans la série "ne pas refaire, à changer" -> ne pas mettre un short! Cuissard ou shorty o-bli-ga-toi-re. En effet je termine avec l'entrejambe atomisée, une espèce de mélange de peau à vif et sang séché mélangé à de la poussière, étalé sur des centimètres entre le haut des cuisses. Pas très sexy (ma femme confirme). Et pas très agréable non plus. Ouyouyouye! Dernier détail, j'aurais du prendre un bidon de 500ml pour pouvoir le porter à la main, ça m'aurait évité pas mal d'arrêts, une fois tous les km, c'est vraiment trop.
Voilà, je ne sais pas si je referai un jour une course horaire, mais c'est une expérience que je recommande.
2 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 08-12-2009 à 18:58:00
Un grand bravo pour ta perf,
Merci pour ton récit.
Commentaire de LtBlueb posté le 08-12-2009 à 23:53:00
ben dis donc, ufoot débarque sur kikourou avec ces récits !!! on va avoir l'air de guignol nous :))))
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