Récit de la course : Ecotrail de Sommand - 45 km 2009, par Duvi

L'auteur : Duvi

La course : Ecotrail de Sommand - 45 km

Date : 20/9/2009

Lieu : Sommand (Haute-Savoie)

Affichage : 1986 vues

Distance : 45km

Objectif : Se dépenser

1 commentaire

Partager :

Ecotrail de Sommant - Praz-de-Lys

C'est mon 6e trail de la saison, et pourtant avec celui-là, j'ai une grosse inconnue. Ce n'est pas météo de chiotte qui est annoncée, car j'ai l'habitude de courir sous la flotte (pour la 4e fois sur 6 cette année), NON mon inconnue se résume en une petite phrase: "Suis-je assez en forme musculairement parlant ????" Ben ouais, je sors (12 jours quand même) d'un petit essai diététique/santé, je me suis fais un jeûne d'une semaine au jus de légumes/fruits (Biotta pour ceux que ça intéresse). Convaincu par l'effet thérapeutique et comme prévention sur la santé, je me suis dit qu'il ffallait absolument essayer. Une semaine c'est court et long à la fois, avec le spectre de la fonte musculaire, ce qui serait catastrophique. D'ailleurs pour limiter le catabolisme musculaire, j'ai continué à aller courir .... histoire de dire à mon bien cher corps qu'il ne fallait pas aller puiser dans ces protéines là ... mais dur dur, les quadriceps n'avaient aucune envie de participer à l'effort. C'est là que j'ai compris ce que c'est de courir avec des muscles et un foie vide de glycogène, c'est différent d'un simple coup de pompe, sans être forcément plus pénible. Le jeûne fini, 1 semaine plus tard, c'est le moment du verdict, le moment de ma sortie longue au Salève (la montagne des genevois en France). Ouuuuuf, non seulement j'arrive monter sans trop de problèmes, mais en plus j'ai bien la patate !!! Sauver, le jeûne ne m'aura pas anéanti ! Yeap !
La forme ? Faut dire qu'en plus du Jeûne, je n'ai pas pu m'entraîner comme il aurait fallu. Pas les sorties longues espérées et un peu de fatigue générale, sûrement un peu les stigmates du jeûne.

Bref me voici au parking de Sommant, qu'il aura fallu aller chercher puisque la route depuis Mieussy est fermée pour cause de travaux. Je vais chercher mon dossard et je tombe sur Gilles, un compagnon de course que j'ai rencontré à la pasta party du trail des Fiz, le 2 août dernier. On s'est revu à la salle communale de Six-Fer-à-Cheval où la course a été interrompue (lire mon récit sur les Fiz, une sacrée aventure), et nous revoilà ensemble pour ce nouveau défi. Bon ça devrait aller, il revient de la "Trace des Ducs de Savoie", donc il est à bloc ... et moi ... on verra, mais je suis tranquille.
Nous avons droit à un vrai débriefing (dingue, ça existe). Pas un débriefing où 10 interlocuteurs se passent le micro pour se dire merci et surtout pour ne rien dire d'utile. Bref, efficace, clair .... encourageant car nous allons au devant d'une "Tempête de soleil", rien que ça !!! Bon je pense qu'il a du regarder la météo dans l'almanach plutôt que sur météo France, car le soleil n'était présent qu'au niveau moléculaire.
Le départ est donné, on commence par un petit tour en vélo sur le grand parking est on repasse la ligne de départ .... bin au moins c'était pas long, même pas de courbature après 30 secondes de course. Félicitation !!! Ahhh, non, on dirait que ça continue quand même ... ouf, serais pas venu pour rien. C'est parti mon kiki, on quitte Sommant et ses installations mécaniques pour attaquer rapidement un premier col.... les jambes ne pas motivées du tout du tout pour aller de l'avant. Dur dur, la montée se passe, mais rien d'encourageant pour la suite ! A la descente qui suit, je ressens soudainement une douleur (pas trop forte) au mollet gauche, suivi du droit 30" plus tard. Bin ouais, crétin des îles que je suis, je me suis à peine échauffé avant le départ, et là j'en paie les conséquences directes, j'ai déjà dans la tête d'abandonner tôt au tard, c'est le jackpot ! Bon ça fait quand même 20min qu'on court, c'est pas rien (je plaisante) ! On repart sur une 2e montée et sur la Tête des Follys, les douleurs s'estompent, les cuisses sont d'accord d'aller un peu plus loin .... Plus je vais de l'avant, plus la mécanique répond, ouf, les heures d'entrainement (6 à 7 par semaine) font leurs effets. La course devient même plaisante, on croise des chasseurs (les vrais, ceux qui savent chasser .. pas ceux qui tirent dans le tas !). Maintenant c'est le terrain qui vient ajouter son grain de sel, la descente devient des plus technique: au menu: boue, racines, dévers, pentes raides, sentiers étroits --> cela donne un plat hyper casse gueule et avec au dessert de la boue, des racines, des dévers, des pentes raides et des sentiers étroits (je saute "l'entrée"). Finalement la loi de la gravité m'amène à bon port et je rejoins la "Chèvrerie". Premier ravito et je repart en direction de la pointe de Chalune. La forme est maintenant au beau fixe (à défaut de la météo qui est nuageuse, grise, maussade, morose, déprimante, affligeante ... j'ai rien trouvé de plus). Le brouillard commence à faire son apparition et l'approche de la pointe se fait un peu dans l'inconnu ... où suis-je, qui suis-je (ça je sais, je crois), que fais-je là (c'est pour les endorphines). Je passe le col de Vésinaz, où une charmante demoiselle (je pense) nous encourage bruyamment, et je me rapproche du col de Chalune que je fini par rejoindre après encore quelques efforts. Depuis ce point, c'est l'A/R jusqu'au sommet de Chalune. On croise ceux qui redescende déjà (pas bon pour le moral), ils ont déjà une sacré avance. Difficile de croiser, entre ceux qui descendent et ceux qui montent et que je veux dépasser. Je croise Gilles qui descend, il a une bonne avance sur moi. Je ne connais ce passage qu'en hiver, lors de mes pèlerinage en peaux de phoque. Dieu comme il y a moins de cailloux qui glissent quand la neige les recouvre. J'arrive finalement au sommet, que du bonheur. La vue est splendide sur les 5 ou 6 premiers mètres ... après c'est un amoncellement de micro gouttelettes qui forment nos joyeux nuages. Aller, hop, je redescend et je croise ceux qui montent (là, c'est bon pour le moral). La descente est technique jusqu'au col, puis devient plus agréable jusqu'au 2e ravito au Foron. Changement de parcours, on passe par un étroit sentier casse gueule plutôt que la route et c'est tant mieux. Je me tappe quand même 200m sur la route, pil poil le bon timing pour croiser une voiture des années 60 qui m'encrasse les poumons de ses gaz non catalysés, arrrrrrgh, je rage contre ce véhicule d'un autre temps qui n'a rien à faire là ! Aller encore une chouette montée en direction de la pointe d'Uble (sans aller jusqu'au sommet) et c'est à nouveau une descente pour finalement remonter jusqu'au Praz-de-Lys (monter et descendre, tout l'esprit du trail). Hahhh, le Praz-de-Lys, qu'elle merveille architecturale, avec son mauvais aménagement du territoire, ses immeubles qui se détériorent, la place principale qui n'a toujours pas réussi à trouver un peu de chaleur, son goudron qui se décolle et ses trottoirs qui s'affaissent ... on se sent vraiment en montagne, merci messieurs les promoteurs véreux et architectes malhonnêtes. Brif, bref, c'est le 3e ravito et surtout un ravito "solide" (avec du miam miam). Je m'enfile une quantité non diététique de chocolat, pain d'épice, et truc en tout genre. Le coca coule à flot, le seul moment où je m'octroie cette boisson que j'ai désormais classé dans les toxique (en fait c'est un médicament, n'est-il pas ?). Je repart, j'ai toujours la patate, les peurs du début se sont complètement évanouies. Je traverse le Praz-de-Lys et je commence la montée sur la Pointe de Marcelly. Un dernier ravito express où le bénévole altruiste est à mes petits soins et j'entame la montée. Elle ne sera pas faite à un rythme de fin de course, mais c'est un véritable exercice VMA que je me fais là. Eh oui, j'ai un concurrent qui me talonne, pas question de le laisser passer ! Une petite compétition instinctive s'engage entre nous d'eux. Nos réflexes reptiliens ont pris le dessus, fini la convivialité du trail où tout le monde s'entraide et se soutient, là c'est la compète ! Je tiens bon, mais la cadence est infernale, les cuisses chauffent, ce que j'ai dit qu'il ne fallait jamais faire en trail, mais c'est la dernière montée et j'ai encore bien des réserves. Le passage est à part ça splendide. Nous montons sur une large crête avec d'un côté le Praz-de-Lys et de l'autre Taninges. Je calcul 26 min pour monter environ 520m de D+, ce qui nous fait environ 1200m/heure, c'est pas trop mal après 5h de course ! On passe juste sous le sommet et sa grande croix métallique qui surplombe toute la région. La suite du parcours continue sur la crête et passe par plusieurs sommets intermédiaires, ce qui n'est pas pour déplaire car c'est plus tranquille et vraiment magnifique ... manque juste le soleil, mais on peut pas tout avoir. Je rejoins Gilles et on papote un peu, du coup mon poursuivant en profite pour filer devant, OK tu arrivera avant moi mais là maintenant je suis hors compète, j'ai à nouveau basculé en mode trail. Encore une petite montée jusqu'à la Pointe du Haut Fleury et jusqu'à l'arrivée du télésiège du même nom, où Gilles me distance suite à un arrêt pipi (je serais plus léger pour la descente). Et oui, c'est la descente finale sur les pistes de Sommant. C'est très roulant et je m'en donne à coeur joie, tout va très bien madame la marquise .... ça me rappelle la saison d'hiver passé où je passais au même endroit avec mes enfants, mais avec les skis aux pieds. Je croise quelques concurrents du parcours de 25km, dont une dame dans la cinquantaine ou plus qui me félicite … félicitations que je lui retourne aussitôt. Elle me dit qu'elle est la dernière et je lui répond dans mon esprit (je suis déjà trop loin pour le lui dire) qu'elle est devant tout ceux qui sont en train de jouer à la Xbox en ce moment. 5 min avant l'arrivée je rejoint à nouveau Gilles et nous finissons ensemble pour une arrivée dans un vrai esprit trail, ce sont ces moments là que je recherche. Bien content, 7h12 pour une 40e place sur 129 classés, c'est très bien et je suis en pleine forme. Le parking est transformé en "Village Territoire Montagnard" avec des stands, c'est très chaleureux. Nous papotons encore un peu avec Gilles et nous nous séparons, lui préférant rentrer dans ses pénates, et moi me diriger au stand "bouffe" car j'ai mon bon .... mais de bon il n'y a que le bon car c'est pas bon ! Ouais de la tambouille à 2 balles, tout sauf diététique, bref c'est promis la prochaine fois je prends mes sandwiches au pain complet ! J'enchaîne avec la douche (une remorque de camion avec des cabines et de l'eau chaude, en alternance, mais vraiment très très très très bien !!! Du jamais vu à l'exception du marathon de la Jungfrau) et le stand massage. Mais là, je n'ai pas vraiment de chance car je pense avoir 1h30 d'attente .... en fait il y avait une liste où on pouvait s'inscrire ... mais voilà je savais pas ! Donc direction voiture pour retourner à la maison.
Une belle course, extrêmement technique, le trail le plus technique à ce jour, pire que les Aiguilles Rouges version 2008. Du tout grand et à 2 pas de la maison, trop cool ! Très bien organisé, vraiment rien à dire, merci mesdames et messieurs les organisateurs(trices) et bénévoles, sans vous on serait tous à regarder "Desperate Housewife" à la télé par les jours de pluie le dimanche.

Cédric Delavy

1 commentaire

Commentaire de serge posté le 14-10-2009 à 14:01:00

Pas de e final à moral, Taninges sur la gauche en montant à la Pointe de Marcelly au lieu de Mieussy et cela fera un CR parfait. merci

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran