Récit de la course : Via Romana - 56 km 2009, par eric41

L'auteur : eric41

La course : Via Romana - 56 km

Date : 2/8/2009

Lieu : Carpineto (Haute-Corse)

Affichage : 3126 vues

Distance : 56km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Le récit

Profitant de mes vacances en Corse je m’inscris pour la Via Romana en sachant très bien que cette course sera difficile pour moi. Après avoir lu le CR du Castor (merci Cédric) qui l’avait couru en 2006 je me dis que je vais vraiment en baver.

 

En regardant le profil de la course ce n’est qu’une succession de montée et de descente.

 

Pour le traileur des plaines que je suis l’objectif sera avant tout de finir.

 

Entrainement 100 km plus renforcement musculaire voilà mon régime lors de la préparation.

Très insuffisant pour ce type d’épreuve mais l’essentiel n’est pas là. Juste le plaisir d’une superbe ballade dans une région magnifique.

 

Ce trail est une grande boucle dans le massif de la Castagniccia, terre du châtaignier.

 

 

 

 

Quelques chiffres pour cette ballade :

56 km mais 57,5 à mon GPS et 3800m D+

12 ravitaillements

14 point de contrôle

19 villages traversés

30 sources et fontaines

 

 

 

Rien n’est laissé au hasard par l’organisation.

 

J’arrive très tôt en ce dimanche 2 août 09. Je récupère mon dossard, me revêt de l’équipement kikourou (tee-shirt et casquette) et choisi de prendre un double porte-bidons au lieu d’un camelback. Ce choix sera très judicieux avec tous les points d’eau situés sur le parcours.

Seule une kikoureuse m’abordera (dentelles et baskets). Mais quelle kikou puisque qu’elle gagnera.

 

Un peu plus de 230 coureurs au départ mais seulement 42 sur le 56 car il y a 2 autres distances (21 et 36). On risque de se retrouver bien seul sur le grand parcours.

 

 

 

 

  

A 6h50 le départ est donné. Tout le monde en fil indienne pour cette première montée de plus de 250m de dénivelé. Tout le monde est bien sage et cela me convient très bien pendant 10 km jusqu’à la crête San Bartolomeo d’où la vue est somptueuse.

 

 

 

 

 

 

 

Puis c’est une longue descente et la seule portion roulante du circuit (une piste de 4x4 pendant un bon kilomètre) vers le ravitaillement des Eaux d’Orezza (une des eaux les plus ferrugineuse au monde). Magnifique endroit sous de grands platanes et d’une grande fraîcheur.

 

 

 

 

   

 

C’est ici que les coureurs du 20 km nous quittent et je me retrouve seul.

 

Pendant une vingtaine de kilomètres le parcours est une succession de montée et de descente entre 500 et 900 m en passant par une dizaine de villages où l’accueil est des plus chaleureux. Les ravitos sont bien fournis et les habitants toujours avec le sourire et des mots d’encouragements.

 

 

 

 

 

 

 

 

 Piedicroce  

 

Au début de cette portion je rattrape des coureurs du 36 mais personne du grand parcours. Je commence à me demander si je ne vais pas faire le reste seul, soit presque 6 heures, quand je chute lourdement (pas bon la foulée rasante en montagne). Je me relève avec juste une éraflure sur le mollet et le cuissard déchiré. Un vrai miracle mais qui va me faire rater une bifurcation. Je me retrouve sur une route départementale sans personne ni balisage (coût de l’opération : un bon kilomètre). De rage je fais demi tour et je retrouve le bon chemin (très bien marqué d’ailleurs, mais j’avais la tête sur ma chute) et 5 coureurs. Je leur emboîte le pas et me dit que je ne les quitterais plus.

 

Le périple continue à travers les châtaigniers sur des singles empierrés à flanc de collines pour rejoindre les villages de Campana, Nocario, Verdese, Polveroso, Croce, La Porta.

 

 

 

 

  

  La Porta (eglise et fontaine)

   

A Croce ou à La Porta je repars avec un UFO/Kikoureur et nous allons faire la dernière montée (1000 m de dénivelé) ensemble. Nous recollons avec un troisième coureur et nous allons monter sur un bon rythme.

 

La grande portion en dent de scie m’a déjà bien entamé mais rien de bien méchant (quelques crampes sur l’intérieur des cuisses mais vite passées) si ce n’est le durcissement des quadriceps au fil des descentes. Je crains le pire pour la descente finale.

 

Mais là je ne boude pas mon plaisir de gravir cette pente avec mes 2 acolytes en relançant dans les portions plus planes. Le soleil qui était présent jusque là disparaît pour laisser place à quelques nuages menaçant mais surtout à la brume qui envahit toute la forêt. Les hêtres ont pris la place des châtaigniers et nous arrivons sur la crête embrumée au point culminant du trail à 1520m d’altitude.

 

La vue qui devait être somptueuse (vue panoramique sur la chaine montagneuse du Cinto et sur la mer tyrrhénienne) se trouve malheureusement dans les nuages.

Vraiment dommage (c’est le seul point négatif de cette journée).

 

Après un passage sur la crête (terrain super souple), une légère descente puis une montée raide sous la hêtraie où je reste au contact avec mes 2 compagnons nous arrivons à l’avant dernier ravito et surtout à la bascule vers l’arrivée.

800m de descente dans les pierriers avec mes quadriceps raides comme des barres de fer cela ne va pas être de la rigolade.

Je leur dis que je descend à mon rythme et je m’applique à ne pas me laisser emporter par la pente car je n’arrive plus à freiner. Dommage car cette descente n’était pas trop raide et il y avait matière à vraiment se faire plaisir.

Je souffre mais je trottine toujours et quand j’aperçois le dernier ravito je sais que c’est gagné. Carpineto est 200m plus bas et rien ne m’arrêtera maintenant.

 

Je franchis la ligne en 10h33 (mes compagnons m’ont mis 10 et 5 mn dans la descente) tout heureux d’avoir fini cette magnifique course.

 

Evidemment mon temps n’est pas fameux. Le premier termine en 7h16, la première féminine en 8h32 (la kikoureuse dentelles et baskets) et le dernier en 11h42.

Sur 42 partants, 30 finishers.

 

 

Dentelles et baskets sur la plus haute marche (bravo Sandra)

 

Vraiment une course sensas.

Une organisation vraiment au top et des bénévoles super chaleureux. Merci, merci.

 

Pour ma part vraiment super content de terminer sans trop de problème physique au vue de mon entrainement inadapté. Les quadriceps ont morflé (j’ai encore ressenti une petite gène ce weekend à l’entrainement après 2 semaines) mais travailler à l’entrainement l’excentrique dans ma région n’est pas chose facile.

 

En vacances en Corse faîte cette course vous ne le regretterez pas.

6 commentaires

Commentaire de alain posté le 17-08-2009 à 19:00:00

De belles photos, tu nous donne envie d'y participer. Merci Eric

Commentaire de Astro(phytum) posté le 18-08-2009 à 12:17:00


Merci éric pour ton récit avec de belles photos

Bon à ce que je vois pas si facile que ça les sentiers corses !!

Commentaire de Lucien posté le 18-08-2009 à 20:51:00

Merci pour ce récit très vivant qui me rappelle le jour où en octobre 1979 je suis allé ceuillir des champignons dans la Castagniccia. Je travaillait en Corse pour 4 mois et c'est une très belle région. Très belles photos qui ont fait ressurgir tous les souvenirs d'un monde merveilleux. Salut et bonne continuation, amitiés.

Commentaire de DJ Gombert posté le 20-08-2009 à 23:28:00

Hé ! Hé ! au vu des photos, de jolis raidillons à franchir. Tu es sûr que ta chute n'est pas due à une collision avec un sanglier ?

J'espère que vous aviez de Pietra à l'arrivée ... histoire de se ... remonter ;-)

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 21-08-2009 à 19:24:00

Superbe mais duuur ! Bravo pour ton courage ! Le Lutin, il n'aurait pas tenu !

Commentaire de claude41 posté le 22-08-2009 à 22:02:00

Bravo pour cette belle course, ça donne envie!
Si, on peut s'entraîner dans nos plats pays : tu choisis la levée d'un étang solognot, ça fait bien 3m de dénivelé, à faire 100 fois donc 300m de dénivelé, bon courage!

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