Récit de la course : Marathon de la Liberté 2009, par Garulfo

L'auteur : Garulfo

La course : Marathon de la Liberté

Date : 14/6/2009

Lieu : Courseulles Sur Mer (Calvados)

Affichage : 2600 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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Mon premier marathon

 

Quand je débarque en Normandie sur le port de Courseulles-sur-mer, mon objectif est simple : terminer mon 1er marathon en moins de 4 h.   


Près de la ligne de départ, il y a un petit parc où les coureurs commencent à s’échauffer.
Je me sens un peu perdu, seul au milieu de tous ces gens qui ont l’air d’être des habitués de la course à pied.
Je m’installe timidement sur un des bancs et commence à me demander ce que je suis venu faire ici.

Un autre coureur (Jean-Pierre) s’installe près de moi et commence à engager la conversation. Il a une soixantaine d’années et fait son 9ème marathon. Son objectif est de réaliser enfin un chrono en moins de 4 heures.
Un second coureur (Rodrigue) se mêle à notre conversation : il a le même âge que moi et fait son 2ème marathon. Son objectif est de réaliser le même chrono que son 1er marathon soit un peu moins de 4 heures .
Puisqu’on a tous les 3 le même objectif et qu’on est venus seuls, on décide de faire la course ensemble.

Finalement, j’ai trouvé des copains avec qui courir. Je me dis que la ville de départ (Courseulles) porte mal son nom (Oui, je sais, le jeu de mot est pourri !)

Au départ, on franchit la ligne 45 secondes après le coup d’envoi . Il va falloir progressivement revenir sur les meneurs d’allure.

Au km  3, on a rattrapé le groupe des 4 h. Il y a plusieurs dizaines de personnes agglutinées derrière les meneurs. On dépasse le groupe avant de prendre un peu de distance.

La suite du parcours se passe dans la joie et la bonne humeur : il fait beau mais pas trop chaud, le début du parcours est ultra plat, les gens sur la route nous encouragent, l’organisation est au top, l’ambiance est sympa.
Je me sens en forme : je discute en plaisantant avec Rodrigue et Jean-Pierre, mes compagnons d’un jour.
Bref, tout va bien, c’est une super journée, tranquille (mais ça va pas durer !)

Au km 28, Jean-Pierre commence à décrocher tandis que Rodrigue continue à un rythme trop soutenu pour moi.
C’est fini la course avec les copains, maintenant  il faut me débrouiller tout seul.

Après un faux plat assez long, y’a une grosse descente puis c’est une succession de petites montées et de petites descentes. Il y a de plus en plus de coureurs qui marchent et je me dis que ça sera bientôt mon tour.

Au kilomètre 35, je m’arrête au ravitaillement. Au moment de repartir, le groupe des 4 heures arrive à son tour. Ça me fout un coup au moral et je ne peux m’empêcher de crier « Merde ! fait chier ! ». Quelqu’un derrière moi me crie «Arrête de t’énerver et accroche toi !». Je repars en me disant que c’est foutu pour mon objectif .

Quelques centaines de mètres plus loin, le groupe me rattrape. J’arrive à les suivre sans problème et je me rends compte que la plupart ont l’air très fatigués (sans doute autant que moi !)

Je vais courir un peu avec eux avant de reprendre un peu de distance. Je cours légèrement devant le groupe.

 

 

Au km 36 ma montre indique 3 h 24. Pour arriver avant 4 h, il faut que je fasse  6 km en 36 min (soit 6 min au kilo). C’est bon, je suis dans les délais.
Peu après, j’aperçois Rodrigue qui me sert de point de mire. J’arrive à le rejoindre vers le km 39.

Au passage de la flamme rouge, je m' imagine déjà en vainqueur levant les bras devant une foule en délire.
On passe un dernier rond-point, puis c’est la dernière ligne droite. On aperçoit l’arrivée au loin, avec le public venu en nombre pour nous encourager.
Plusieurs coureurs commencent à accélérer, ce dont je suis bien incapable.

A 200 m de l’arrivée, je ressens une violente douleur sur le côté droit. Je commence à ralentir et à pester « Merde ! pas maintenant ! ». A ce moment, j’entends des gens crier « Allez ! t’arrêtes pas ! t’es arrivé ! »
Je sers les dents et continue à courir. Je franchis la ligne d’arrivée les larmes aux yeux, sans comprendre vraiment ce qui m’arrive.
Ca y est, j'ai couru un marathon ! Mais j’ai mal au ventre comme si j’avais reçu un coup de couteau (enfin, j’imagine !) et j’arrive pas à retrouver mon souffle. Entre deux respirations, j’arrête pas de jurer « Oh, P…. , Oh, P… ».
Je lève la tête et j’aperçois ma femme derrière le grillage, le regard inquiet. Je lève le pouce pour la rassurer et pour lui montrer que tout va bien. (mais bon, ça a pas l’air de la rassurer !)

Au ravitaillement, j’en profite pour prendre un verre de cidre. Ça va déjà beaucoup mieux.    

 

Mon chrono : 3 h 57 m 43 s

 

4 commentaires

Commentaire de francois 91410 posté le 14-07-2009 à 23:48:00

On se souvient toujours de premières fois (...)

Bravo pour ta course, ton objectif atteint, ton premier récit sans doute dans la foulée ...

Merci pour ce récit ; sans rancune pour le jeu de mots à deux balles !!

François

Commentaire de hellaumax posté le 14-08-2009 à 18:32:00

Le marathon de la Liberté fut mon premier marathon en 2007. j'avais terminé en un peu plus de 3h57...
bravo pour ta performance, marathonien!

Commentaire de Vivien (100bornard1022) posté le 20-06-2010 à 21:53:00

Bravo pour ta course. Tu t'es "arraché" pour réaliser ton objectif, c'est super. Bravo à toi

Commentaire de Vivien (100bornard1022) posté le 20-06-2010 à 21:53:00

Bravo pour ta course. Tu t'es "arraché" pour réaliser ton objectif, c'est super. Bravo à toi

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