L'auteur : marmotte_parano
La course : Marathon du Mont-Blanc
Date : 28/6/2009
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 4164 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Faire un temps
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Tout commence la veille avec une petite soirée chez ma sœur à Annecy. La nuit à Annecy est stratégique, elle me permet de gagner 1h de sommeil par rapport à si j’avais passé la nuit chez moi en Maurienne. Au programme, pâtes et bière, puis gâteau aux abricots et pour finir petite liqueur de châtaigne. Mon père et Emilie sont aussi de la partie. Demain tous les trois feront mon fan club. Mon père et ma sœur de bonne grâce car ils ont fait le marathon des burons la semaine dernière, Emilie regrette de ne pas être inscrite.
Couché à 22h, la nuit est courte car le réveil sonne à 3h50. Nous arrivons à Chamonix à 6h. Je récupère mon dossard. Il fait frais mais j’opte pour le débardeur car plus tard il fera chaud. J’emporte pas mal de gels, pâtes d’amande et barres de céréales. Un quart d’heure avant le départ, je suis enfin prêt et me dirige vers la ligne de départ au centre-ville. Beaucoup de monde attend déjà le départ. Je me glisse vers les premières lignes car je n’ai pas envie de perdre du temps et de l’énergie au départ.
Le départ est donné, comme chaque année, ça part vite. Les 10 premiers kilomètres sont une alternance de montées et descentes. L’ensemble est assez roulant. J’essaye de me forcer à assurer, d’avancer sans trop forcer. La digestion du petit déjeuner est encore bien présente. J’ai les jambes lourdes et j’ai l’impression d’être trop chargé. J’ai rempli au raz bord ma poche à eau. Je fais une erreur de stratégie en attendant le premier ravitaillement pour m’alimenter. Jusqu’au ravitaillement (Argentière, kilomètre 10), j’ai du mal à savoir si ma stratégie est la bonne, car je sais que sur ces parties roulantes, il y a moyen de gagner beaucoup de temps mais je sais aussi le piège qu’elles sont. Je ne me fais pas trop doubler donc je ne m’inquiète pas. Ma stratégie est d’arriver frais à Vallorcine pour attaquer un peu dans une des principales difficultés du parcours : 1000m de dénivelé en 10km pour l’Aiguille des Posettes.
J’arrive donc au ravitaillement d’Argentière en 56min. Puis le col des Montets se passe sans problème avant d’attaquer la descente sur Vallorcine. La descente est agréable dans des prairies. Ne pas se faire mal, ne pas se brûler. J’assure. J’arrive à Vallorcine en 1h37. Un gros groupe me dépasse pendant que je m’alimente au ravitaillement. Je me donne l’objectif de mettre une heure pour arriver au sommet et « manger » les 1000m de dénivelé et de dépasser entre 10 et 20 participants. Je ne sais pas combien je suis mais j’ai peur de ne pas être dans mes objectifs (je souhaite entrer dans les 100 premiers).
La montée commence très raide par un sentier. Ça commence mal, deux coureurs me dépassent. Je m’accroche à eux, et on double une demi-douzaine de participants dans la partie en sentier de la montée. On débouche sur une piste. Je rattrape encore jusqu’à 14 participants. Mais j’ai dû trop forcer dans la partie en sentier car on revient sur moi sur la piste qui est plus roulante. Il aurait fallu arriver plus frais sur cette section. Je termine donc l’ascension au Col des Posettes en arrêtant de compter les participants doublés car je sens que ça va me déprimer. Comme la dernière fois, la vue au Col est magnifique avec le Massif du Mont Blanc. On vient de passer une heure à l’ombre sans beaucoup de vue et là on en prend plein les yeux. Que c’est beau ! Petite ravitaillement au Col avant de terminer avec les 200m de dénivelé jusqu’à l’Aiguille des Posettes. De nouveau un sentier, je me sens un peu mieux. On court sur l’arrête avec toujours cette vue magnifique. C’est très agréable.
J’arrive à l’Aiguille en 2h42, j’ai donc mis 1h05 pour cette ascension. Je suis assez satisfait. La moitié du parcours a été fait (on est au kilomètre 24). 6km de descente m’attendent. La stratégie est pour moi claire, je prends le pari d’assurer la descente pour arriver le plus frais possible au ravitaillement àMontroc au kilomètre 30 avant toute la remontée sur l’arrivée et attaquer à partir de là. Je me donne pour objectif d’arriver en 3h30 à Montroc afin d’avoir une chance de faire un bon temps (je rêve de faire moins de 5h mais ce n’est pas un objectif en soit). La descente est d’abord bien technique, je fais attention à mes chevilles. Puis elle devient plus roulante, une grosse dizaine de participants me double. J’estime que je perds trop de temps à assurer. Je me lâche un peu, on continue à me doubler de temps en temps mais je me sens bien, les jambes ne tapent pas trop.
En bas du sentier, je m’arrête quelques instants pour laisser aux jambes le temps de récupérer de cette descente. C’est une très bonne idée, ça va mieux en repartant. Je vois le chrono qui défile et qui dépasse les 3h30 et je n’arrive toujours pas à Montroc, il fait chaud. Je change d’avis avant le ravitaillement et décide que je vais remplir ma poche car j’ai peur de tomber en panne sèche quitte à être plus lourd. Enfin le ravitaillement ! Je mange et bois quelques verres de coca. Un orga m’aide à remplir ma poche. (j’en profite d’ailleurs pour les remercier, ils ont fait du super boulot et toujours avec le sourire !)
Je sors du ravitaillement à 3h37 de course et je connais enfin mon classement, je suis 114. Je suis pas loin d’un de mes objectifs. Mes jambes sont légères. Je sais que ces 12km ne sont pas sans difficulté mais je sais aussi qu’il y a moyen de faire de grosses différences. Sur le sentier qui monte régulièrement j’attaque donc et je commence à compter les participants que je double. 1… 2… 3… C’est très motivant car j’en double régulièrement. La chaleur ne me gène pas car elle n’est pas trop forte. 4… 5… 6… Je vais vraiment plus vite que les autres. 7… 8… 9… Avant l’ascension de la Flégère, je lève un peu le pied. Mais je continue à rattraper. Les participants sont fatigués, ils souffrent pas mal, j’en reconnais certains qui m’avaient doublé à fond dans la grande descente des Posettes. Ils payent cher leur excès de zèle dans la descente.
Dans la montée à la Flègère, je double encore. Au ravitaillement de la Flègère, j’en suis à 28 participants doublés depuis Montroc. Mais je vois un participant tout jeune partir devant moi. M....e, un espoir est juste là devant moi. J’en suis à 4h27 de course. Je sais déjà que je ne pourrais pas passer sous les 5h, mais je suis capable de faire un bon temps, et surtout cet espoir juste devant ! Mais il va vite, il a autant la pêche que moi, et moi ma pêche commence à se dégonfler un peu. Je vois donc son t-shirt rouge prendre de l’avance. Je continue cependant à doubler.
J’arrive dans la dernière ascension, je vois, j’entends l’arrivée. Le t-shirt rouge a disparu loin devant. Ma sœur est là qui m’encourage. Il me reste encore quelques restes. Je continue à reprendre quelques participants, puis c’est Emilie et mon père qui m’encouragent. Mon père me dit que je suis 73ème. Je fais un final magnifique, je double encore un participant et me laisse porter par les encouragements du public. Je passe la ligne en 5h07.
J’ai mal aux jambes, je me sens fatigué mais je ne suis pas dans l’état dans lequel j’étais arrivé à la Transju’trail. Je pleure quand même un peu de joie et de fatigue mêlée. Toujours cette petite phrase : « tu l’as fait, tu es largement dans les 100 ! »
Je retrouve mon espoir au ravitaillement. C’est un anglais, je retrouve quelques brides d’anglais pour apprendre qu’il est de 1986, donc qu’il n’est pas espoir. Ouf ! Peu de temps après, les résultats tombent, je suis bien 72ème et 2ème espoir. Le premier était intouchable en 4h40. Par contre le 3ème termine 2min derrière moi (plus tard, j’appris qu’il avait le même retour que moi entre Montroc et l’arrivée, il était donc très dangereux).
On profite un peu de la vue magnifique de l’arrivée avant de redescendre sur Chamonix pour profiter du buffet complet offert aux participants, toujours aussi bon. Enfin j’ai la joie de remonter sur un podium, sûrement la dernière fois avant longtemps sur cette course…
Pour conclure, je suis vraiment content de ma course, même si le départ a été quelque peu laborieux. Mais ma stratégie a été très bonne et a été payante. 72ème sur 1415 participants avec en prime un podium. Je suis naturellement très fier de mon résultat et je tenais à remercier Emilie, ma sœur et mon père de m’avoir soutenu pendant la course. Merci aussi à Raph’. Et puis merci aussi à ceux qui ont pensé à moi, à ma mère naturellement et à tous ceux qui m’ont parlé de mes objectifs et de mes résultats avant ou après cette course.
5 commentaires
Commentaire de Zorglub74 posté le 01-07-2009 à 08:02:00
Bravo, je pense que tu as fais une très bonne gestion de course avec néanmoins quelques petites erreurs.
Peut-être un peu trop d'alcool la veille mais tu es jeunes et tu peux récupérer.
Un peu trop chargé en eau sur la première partie plate et à l'ombre.
Et en effet une attaque un peu trop rapide des Posettes qui ne te permet pas de relancer sur la piste.
Par contre pour le final, chapeau bas.
Commentaire de kikidrome posté le 01-07-2009 à 08:49:00
Bravo pour ton podium, je t'ai donc vu et applaudi dimanche après midi ! j'ai eu plus que toi le temps de regarder les paysages ;-)
ne dis pas que c'est ton dernier podium sur cette course avant longtemps, tu vas encore progresser !
Commentaire de Ludo242 posté le 11-07-2009 à 23:57:00
Excellente course Cyril. Félicitations - quel accomplissement. Tu vas bâtir sur cette course et continuer les podiums pour les prochaines décennies, année après année, tu peux toujours améliorer ton expérience de préparation, course, et récupération. Comme tu l'as dit, ton temps ne devrait pas être un objectif :) On est fier de notre cousin.
Commentaire de Schtroumpfette74 posté le 14-07-2009 à 19:04:00
Yes! Merci pour ce premier CR frangin ! En attendant tous les prochains qui suivront !!!
Commentaire de filipe68 posté le 19-07-2009 à 17:18:00
Je découvre ce Cr aujourd'hui,
tout d'abord félicitations pour ce récit et surtout pour l'exploit sportif accompli, mais l'"esprit trail" en prend quelque peu pour son compte, quand je lis cette determination à doubler les concurrents et à faire un chrono à tout prix, je me demande ou est donc cet esprit trail? m'enfin ceci n'est en rien une critique juste une reflection de ma part devant tant de motivation, et puis me diras tu quand on fait une course qu'elle soit nature ou route on est aussi la pour le chrono malgré tout..meme si ce n'est qu'un petit peu..
je renouvelle mes félicitations en espérant que mes propos ne soient pas mal interprétés..tchuss.
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