Récit de la course : La Nuit de la Saint Jean 2009, par vial

L'auteur : vial

La course : La Nuit de la Saint Jean

Date : 20/6/2009

Lieu : Brignais (Rhône)

Affichage : 1414 vues

Distance : 55km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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nuit de la saint jean nocturne de 55 km

Une victoire sans fard dans la nuit…

 

Après les foulées de Beauregard, place au repos sauf alimentaire. Je débute un régime dissocié dit « scandinave » sur 6 jours. Malgré les difficultés d’une restauration en cantine, j’arrive à mener à bien cette opération qui m’avait permis quelques années auparavant de descendre sous les 3 heures sur le marathon de Lyon. Sans pain pour la première partie, et sans chocolat sur la totalité : une véritable torture. Après ces privations, vous avez un mental d’enfer : 6 jours sans chocolat. Jeudi matin très tôt à jeun, à l’inversion du régime, une virée de 7 km pour vider les dernières réserves et débuter les stockages des nouvelles réserves.

Arrivée à 8h45, dossard, tenue et choix difficile des chaussures, quelques zones rocheuses ou montées en sous-bois, le reste sur bitume ou chemin herbeux ou empierré. La météo, fort avare en pluie ces dernières heures m’engage à prendre les chaussures routes, après une rapide prospection auprès d’autres solos. En effet, 4 ième relayeur l’an passé, je connais bien le secteur Taluyers/Soucieu en Jarrest, utilisant le circuit « des coteaux du lyonnais » et de la stélyon.
Un rapide échauffement de 4 km et me voilà sur la ligne de départ, avec comme V2 Loulou le vieux briscard, spécialiste des longues distances, mais plutôt diurne car d’une vision défaillante la nuit. Mais surtout un pote Jean Pierre C. qui me pressent en forme pour le taper. Deux autres V2 costauds Claude M.  et Jean Paul P. sont engagés, le premier sur un relais 2, l’autre en relais 5. Sur le dos j’ai un sac Ultimat frappé du sigle kikourou et du drapeau du Thibet, un1,75 de Maxim,  chez  Fenioux 3 gels bleus anti-crampe, 3 gels  rouges coup de fouet et 3 gels effort progressif tomates goût salé, et le gobelet de la stélyon en bandoulière qui me sera totalement inutile….

Départ bon enfant, une petite boucle de chauffe d’un km, retour vers le gymnase, et nous filons à travers Brignais en direction de la grande voie express, délaissant sur notre gauche la place de la fête de la musique, dont on perçoit les flonflons proches. Je ne lâche pas mon pote Jean Pierre, fort encouragé  car résident sur Brignais. Premiers chemins et puis au km 4 les choses sérieuses. On s’élève dans un bois et je me fais flouer par un maillot ASPM, marchant derrière un coureur que je pense être Jean Pierre, surpris qu’il adapte déjà la sureté dans les premières rampes. Prenant conscience de mon erreur, je file à la chasse du copain pour le récupérer plus haut sur le plateau. Nous formons un trio qui file à un train inquiétant. Gamelle de Jean Pierre, piégé par un trou, sans gravité. On lève le pied une première fois, une deuxième fois pour un problème de lacet de l’autre larron. Sous un premier  porche, hésitation de courte durée grâce au guidage des « anciens » et le premier relais d’Irigny atteint en surrégime.  Gare à la suite. Contrôle acrobatique de ma puce placée à la cheville au lieu du poignet. Pointage par un couple d’amis dans les 12/15 des solos  et voilà de nouveau dans la nuit. Puis voici Vernaison, après un petit chemin piégeur en racine, demi-tour  marqué au sol (certains fileront droit) pour les marches de la passerelle SNCF (aie…) et nous voici sous les hourras d’un groupe de fêtards bien organisés : tables, musique, victuailles et boissons (déconseillées pour notre propre ravito….). Nous slalomons dans le groupe, bientôt au 17ième km c’est moi qui slalome dans un raidard. Terrible coup de barre, mal aux articulations de l’aine, et les deux potes ne baissent pas le rythme, je tâche de tenir dans les montées des vergers. Peine perdue et vogue la galère, seul, le mental qui doute et les articulations qui chantent. Dans la montée jusqu’au 20ième km je souffre, ça passe de partout, mais surtout des relais. Je limite la casse jusqu’à Vourles, non sans avoir pesté dans Charly complètement désert, mais avec une superbe rigole d’eau en pleine zone d’ombre, pieds mouillés, bientôt rattrapé par un « splatch » proche : décidément d’autres se feront piégés.  Passage à Vourles de plus en plus seul. Puis peu avant Vourles sept chemins, je me paume à un lieu qui semble piégeant selon lés échos que j’aurais à l’arrivée. Plus de balisage, et un gars qui me suit sans vérifier le balisage. Sur la gauche des gyrophares, et nous voilà arrivant par la grande route alors que les coureurs arrivent sur notre droite. Nous gesticulons notre désarroi et incompréhension et une bénévole note nos dossards ! Je crains la disqualification….. On reprend la trace, un peu plus loin une flèche NSJ (nuit de la saint jean) sur la gauche sur une allée privée  et une balise réfléchissante lointaine tout droit, j’hésite , file droit, rebrousse chemin vers un groupe arrière qui opte finalement pour suivre la flèche. Fausse piste (la flèche aurait été retournée sur la mauvaise direction pour une bonne lecture des lettres NSJ par le groupe de contrôle des balises !!) une dizaine de gars arrivent en pestant à notre rencontre : retour au point de balisage litigieux. Un gars connait et tire tout droit. Un peu plus loin reviennent sur moi mes anciens co-équipiers : je commence à douter d’avoir fait la totale, doute confirmé par l’annonce du 35ième km et de mon GPS : y’en manque au GPS, au moins 1 km !! Je sais que jusqu’à Taluyers, selon l’expérience de mon relayeur de l’an passé, le circuit n’est pas facile. Et pour l’instant moi aussi je ne suis pas facile, insidieusement l’idée d’un abandon à Taluyers s’installe et adieu la cadence de départ de 13km à l’heure !! Je surveille le GPS car la prise de décision approche.  J’atteins Taluyers en rase motte, ravitaillement, quelques pas d’hésitation indécis…. Je repars en trottinant, sous les conseils de ce que je sais déjà : il faut atteindre le point culminant : la chapelle St Vincent et y aller mollo, comme me l’indique un copain V3 Bébel. Je connais le circuit, gère ma course étape par étape en me disant que l’étape va être longue (+ de 13 km) pour une étape finale plus courte 7,5 km). On grimpe dans les vergers, et j’ai retrouvé un bon rythme, seuls les relayeurs reviennent forts, les solos sont déjà bien cramés pour jouer les avions. Beaucoup de relayeuses passent et m’encourage, ce qui n’est pas désagréable…. Au 40 km un gars arrive sur ma droite en pestant : encore un qui s’est paumé, un qui m’avait dépassé peu après Taluyers. Petites routes en direction de St Laurent d’Agny, pour grimper à la chapelle st Vincent (en marchant car c’est un sacré raidard). Deux jeunes demoiselles s’en vont dans l’autre sens, retour de boîte vraisemenblable,  surprises de croiser autant de monde à cette heures, mais plus en état aussi de continuer à danser…. J’hésite sur le chemin d’accès, revient sur un groupe en arrière pour confirmer. La chapelle atteinte, le point culminant est dépassé et on plonge au-delà de St Laurent d’Agny. Puis laissant la chapelle de Mornant étrange gardienne esseulée dans la nuit, de nouveau les chemins de terre et un petit passage en sous-bois que je reconnais. Et sans me faire piéger au bas de la rivière, comme l’an passé où la chute faillit être au rendez-vous. Sortir du fond du vallon, encore un raidard, puis c’est l’itinéraire de la stélyon, la route raide et les chemins rocheux qui descendent  vers Soucieu, dépassé par un avion  Jean Paul P. de chez Spode. Soucieu est en vue, un ravito rapide pour ne pas gamberger, et je sais que l’étape suivante en profil descendant va être courte. Je déroule au mieux mes vieilles gambettes, passe un ou deux concurrents, le mental au beau fixe, km 50 passé, puis plus loin annonce d’une arrivée à 5 km : la course fait donc plus de 55 km !! Passerelle sur le Garon, éclairant un gars sans lampe, accompagnant sa copine qui ne l’attend pas !!!. Un gars d’Ozon Courir revient sur moi et me dit de m’accrocher pour rentrer dans les 5h30, j’essaie , puis il accélère brutalement, un peu euphorique, vite ramené à la réalité par un début de crampe, stoppe puis repart à ma hauteur. Les derniers km filent 3km, 2km de l’arrivée, un gars nous passe, je reconnais un co-équipier du départ. Au dernier km je prends une légère avance pour donner du rythme et nous amener sur les 5h30 qu’il préconisait. Je passe la ligne, tend le poignet pour me faire enregistrer … après mon poursuivant… Sans rancune : c’est les aléas des passages à la « poêle à frire » manuelle.

De toute façon le gars doit être avant moi compte tenu de mon erreur de parcours, malgré les rallonges d’autres erreurs. 18ième en 5h29 08 et 2ième V2 sur la première feuille de résultats. Dans la salle se présente Balot, car repéré par mon autocollant kikourou. Doit être aussi présent Yannos69, Sur le podium, je découvre le 3ième V2  à 2mn derrière moi, je lui propose pour sa première montée sur un podium de corriger le tir, ce qu’il décline.

Retour à la maison, l’oiseau de nuit que je suis croise les oiseaux de jour, lançant déjà leurs trilles dans le jour naissant. Mon gamin se lève pour aller au marché, le père se couche d’avoir trop couru…Drôle de famille.
 

chrono par étape:  Brignais/Irigny en 47:19 (10 km), Irigny/Vourles en 1:12:13 (13,3 km), Vourles/Taluyers en 1:04:04 (11 km), Taluyer/Soucieu en 1:40:27 (13,2 km), Soucieu/Brignais en 44:41(7,5 km) kilométrage selon annonce sur le site 

4 commentaires

Commentaire de yannos69 posté le 22-06-2009 à 09:32:00

joli CR, je t\'ai aperçu au départ
superbe ambiance et bénévoles tip-top, plus d\'un a du se les \'geler\' à cause du vent !
surpris moi aussi de voir le panneau \'5 km\' après avoir passé celui des \'50\' 5 ou 6 min avant ;-)
de grands moments de solitude à partir du 20° ...
a bientôt

Commentaire de patcap21 posté le 22-06-2009 à 10:44:00

Soit le balisage est plus que limite soit tu vas beaucoup trop vite Michel..... En tout cas bravo pour ta course et merci pour nous l\'avoir fait partagée.

Bonne récp

@++

Pat

Commentaire de balot posté le 22-06-2009 à 14:02:00

Bravo pour ta course.
J'ai trouvé le parcours long et éprouvant alors que je n'ai fait que 30 kilos. toutes mes félicitations pour ton podium et ta sportivité.

Commentaire de JIHEL posté le 23-06-2009 à 17:19:00

Bravo,Michel
Alors toi aussi tu t'est perdu?,je suis retourné à Couzon et je me suis encore perdu.En plus je me suis enroulé autour d'un arbre .

Peut étre à dimanche à Parilly

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