Récit de la course : Euskal Trail - Endurance Trail 2009, par Ben64

L'auteur : Ben64

La course : Euskal Trail - Endurance Trail

Date : 22/5/2009

Lieu : St étienne De Baigorry (Pyrénées-Atlantiques)

Affichage : 3960 vues

Distance : 50km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Euskal Trail - Trail gourmand

L'Euskal Trail ou la course qui me faisait envie depuis un moment... Baigorry-Urepel et Urepel-Baigorry, 2 étapes sur 2 jours de 25 km chacune et 3000 m+ cumulé.

Lors de mon passage à Montpellier et de mes entrainements au sein du plus "prestigieux" club de course à pied de St Jean de Védas (c'est mon Président qui va être content...), je n'arrêtais pas de parler des courses que j'avais courues dans ma région d'origine, le Pays basque. Alors c'est décidé, j'emmènerai le fils du Président du club, en l'occurrence Jérémie alias Pilate, à la découverte du trail chez moi.

 

Nous voici à Baigorry en ce jeudi 21 mai pour récupérer les dossards. Il ne fait pas spécialement beau et Jérémie me chambre à propos de la légende selon laquelle il pleut tout le temps au pays basque. Je lui affirme que non, si c'est vert c'est que... bon d'accord il pleut souvent... Nous récupérons nos dossards et repartons sur Espelette où nous passerons les deux prochaines nuits…

 

 Vendredi : 1ère étape

A 8h00 le départ est lancé. Nous sommes à l'arrière du peloton pour ne pas partir trop vite et ne pas se laisser embarquer par les kenyans devant. Les deux kilomètres de goudron assez plat et les bâtons des autres coureurs joyeusement plantés dans mes pauvres tibias vont avoir raison de ma retenue. En effet, j'accélère et décide de doubler le plus gros des coureurs, pensant aux prochains sentiers où il sera impossible de doubler. Mon coéquipier tente de calmer mes ardeurs. Le grupetto ralentit, et nous quittons le goudron pour un minuscule sentier. Evidemment ça coince! On attend notre tour et nous engageons enfin sur le sentier. Les festivités commencent. Nous alternons des passages sinueux sous les bois avec de rares portions goudronnées où nous pouvons relancer et doubler quelques duos qui flânent sous le regard des brebis manex. Tout d'un coup la pente augmente, il fallait bien commencer... Les premiers mètres se font sur la route avant de bifurquer sur un sentier en sous bois qui monte, qui monte... Au détour d'un virage j'aperçois un cadavre de brebis. Des gouttes de sueur perlent sur mon front. Ce n'est pas tant le soleil, caché sous une épaisse chape de nuages, mais l'humidité parfois étouffante dans cette nature verdoyante.

 

Nous quittons à présent les bois et empruntons un sentier qui se cabre brusquement. La pente devient raide, très raide, le sentier ne dessine pas le moindre lacet, et nous nous efforçons de pousser sur nos cannes afin d'arriver en haut le plus vite possible. Jérémie découvre les premières joies des montagnes basques : des sentiers droit dans la pente ! 

 

Pour ma part, je me régale dans cet environnement qui m'est si familier, et en profite pour faire quelques photos. Arrivés au sommet, sous un épais brouillard, on attaque la descente sur un bon rythme.

 

Je mène le train et malgré les appréhensions de Jérémie suite à des problèmes de chevilles, il s’en sort très bien et nous doublons pas mal de duos, certains mal chaussés glissant à tout bout de champ. Après cette longue descente, nous arrivons au village de Banca, où nous attendent des sandwichs au saucisson, pâté et fromage de brebis… Que de victuailles ! Pour ma part ce sera un au saucisson et un autre au fromage. Après avoir englouti tout ce qui se trouvait à portée, nous repartons à l’attaque de la seconde difficulté du jour. A mi-chemin du sommet, Jérémie commence à craquer. Il fait péniblement un pas devant l’autre. C’est la fringale ! Beaucoup de coureurs nous doublent dans cette montée interminable. Mais nous sommes pas là pour le classement. Nous arrivons enfin au col d’Otsamunho (790) point culminant de l’étape. Un petit ravitaillement et le bonjour à bensen (tiens un kikou !) qui fait le 2*45 km et c’est reparti pour la descente sur le village des Aldudes. Je laisse s’échapper Jérémie et en profite pour prendre des vidéos de descente que je m’offre à en perdre haleine. Bon, fini la rigolade, nous passons les Aldudes et grignotons les derniers kilomètres à petite foulée, qui nous rapprochent sans cesse du village d’Urepel, lieu d’arrivée de cette première étape. La fin du parcours nous offre un sentier fleuri magnifique qui laisse échapper des senteurs qui bousculent notre odorat.

 

J’encourage mon partenaire qui est fatigué pour ces derniers mètres, et nous passons la ligne en 4h11.

Pour ma part je suis encore frais, mais appréhende pour le lendemain. Vais-je avoir des courbatures ? Je le saurai demain…

 

Samedi : 2nde étape

Après une bonne nuit de sommeil, nous traçons vers Baigorry où nous attend le départ de la seconde étape. Nous partons sur le même rythme que la veille, à petit trot. Pour ma part, les sensations sont bonnes voire très bonnes. Je ne ressens aucune douleur, ni courbature, ni contracture. Jérémie a les jambes un peu plus lourdes mais mieux que ce qu’il appréhendait. Le parcours nous mène vers les Aldudes dans le sens inverse de la veille. C’est à partir de là que débutent les hostilités avec l’ascension du premier col de la journée. A la différence de la veille, le soleil illumine le parcours, et nous impose une chaleur dont on se serait bien passée. En contrepartie, les panoramas se dévoilent sous nos yeux.

 

Le col est là et son ravito avec. J'aperçois un kikoureur, c'est JCDUSS qui me relate la magnifique perf qu'est en train de réaliser ampoule31 (il finira sur le podium). De grandes gorgées de coca, un peu de grignotage et c’est reparti pour la descente en direction de banca. Nous reprenons un bout de la montée de la veille, en descente cette fois-ci, avant de bifurquer sur un autre sentier. Les monotraces dans les fougères sont splendides, tantôt souples, tantôt technique dans des pierriers. Nous revoilà à Banca pour un énième ravito gourmand, où l’on retrouve les mêmes gourmandises de l’étape précédente. Je ne déroge pas à la règle et me jette sur le fromage et le saucisson. Bon c’est pas tout mais faudrait pas qu’on me donne le couteau et la fourchette… Nous voila repartis, alourdis de quelques centaines de grammes, en direction de Baigorry. Les pentes s’élèvent de nouveau et nous conduisent à travers fermes et bordes (bergeries de montagne), forêts et pâturages, toujours avec ce même plaisir de fouler ce sol si moelleux. Le parcours devient de véritables montagnes russes, alternant montées abruptes et descentes soutenues.

 

Parfois, il nous faut même s’accrocher à une corde disposée par les organisateurs pour grimper un véritable mur de terre. Les cuisses commencent à bien chauffer mais les kilomètres qui défilent sur mon gps nous rapprochent toujours un peu plus de la fin. La dernière difficulté est éprouvante, avec toujours des murs devant nous, obligeant à s’accrocher aux branches et arbres qui se trouvent à portée. Jérémie me semble au ralenti, je temporise et l’encourage pour ne pas qu’il fléchisse. Sitôt arrivés en haut de la dernière difficulté, nous nous lançons à l’attaque de la descente les jambes plus légères. Le paysage se révèle magnifique.

Dernier ravito, plus que 3 km. Nous passons sur le goudron et l’allure augmente. Nous doublons beaucoup de duos qui craquent sur cette portion descendante très pentue. Il faut dire qu’avec près de 50 km et 3000 m+ dans les pattes, les quadri font mal en tapant sur le macadam. Le village est là, quelques spectateurs et touristes disséminés sur les bords de la route nous encouragent. Je relance et mène l’allure devant Jérémie. Je le pousse (un peu trop d’ailleurs, je m’en excuse…) à s’accrocher à mes basques pour boucler la course en moins de 8h. La fin de parcours nous réserve encore quelques surprises. Je sais l’arrivée à quelques centaines de mètres, mais l’organisation nous fait contourner le village et nous oblige à emprunter une route minuscule avec en prime une petite cote. C’en est trop pour Jérémie. Son moral aura eu raison de ses jambes, ou l’inverse. Nous marchons afin de passer cette butte, et, une descente aidant, nous repartons à l’assaut du drapeau à damier. La flamme bleue (oui bleue aux couleurs du sponsor…) est là, nous la franchissons côte à côte et mettons fin à cette aventure en 8:00:33. Tant pis pour les maudites 33 secondes, la satisfaction est grande.

 

Jérémie est content de son séjour et moi ravi de lui avoir fait découvrir les montagnes basques que je prends tant de plaisir à fouler depuis mon enfance. Après avoir choisi cette course, c’est Jérémie qui décidera de la prochaine.

 

Etape suivante : Hirukasko le 27 juin

3 commentaires

Commentaire de maï74 posté le 16-06-2009 à 18:30:00

Flash back pour moi à la lecture de ton récit, bien belles photos également, tout cela me parle tant !!! Bravo pour ta belle gestion de course, sur un parcours bien costaud. Tu vas cartonner sur Hirukasko ! Bonne récup, adio !

Commentaire de ampoule31 posté le 17-06-2009 à 15:24:00

Vous vous étes bien amusé, c'est le principal, les 33s c'est pas grave, l'année prochaine elles s'envoleront, dommage que l'on ne se soit pas croisé, tu n'as pas fait mention du #}=&¤ !!! champs d'orties entre Urupel et Les Aldudes t'es passé par ou ?!?! A plus sur ces beaux sentiers ou ailleurs.

Commentaire de laulau posté le 06-07-2009 à 14:06:00

Désolé Benoît, je viens seulement de voir ton CR qui s'avale comme une bonne bière basque. Merci pour les belles photos.
Et Hirukasko, comment c'était ?
A très bientôt sur belles collines du Barétous
Laurent

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