Récit de la course : Marathon de La Rochelle 2002, par La Tortue
Le récit
salut les zoooorunners !!!
et hop un marathon de plus au compteur et hop aussi, un zanimal de plus rencontré : le homard, même si les aléas de la course ne m'ont pas permis de papoter suffisamment avec lui, on en reparlera...
voici donc le CR circonstancier de mon troisième marathon...
après Nantes en Avril 2002 pour une découverte de la distance et le médoc en septembre pour une découverte de Zanimos fabuleux et d'un parcours génial.
pendant le médoc, j'avais pris un pied pas possible et le lendemain, pas cassé du tout et un peu réconcilié avec la distance qui m'avait laissée un souvenir douloureux après le premier, je décidais de me faire un autre marathon avant la fin de l'année. hésitations entre la Rochelle, Vannes et Orléans. Après une visite sur les différents sites et quelques réponses d'autres zanimos, je me décidais pour la Rochelle.
préparation raccourcie de 5 semaines, perte de poids accélérée sur 3 semaines (90kg fin octobre, 84 kg au départ hier...); difficultés pour trouver une piaule...attention pour ceux qui voudraient participer à une prochaine édition : bien s'y prendre à l'avance.
la dernière semaine a été perturbée par une crève que j'ai muselée en 48 heures à grand renfort d'antibiotiques mais surtout par un douleur vive au tendon d'Achille droit (rapport avec les antibio ???), celui qui me reste intact..., allez zou, Voltarène (pommade + comprimés) à haute dose, non mais sans blague, on va pas se laisser pourrir la vie par des petits bobos.
enfin, bref, après avoir dispatcher toute ma petite famille chez des copains et la belle-doche, nous voilà parti samedi matin en amoureux, avec Mme Tortue pour La rochelle (avec une petite inquiétude concernant les barrages routiers mais tout se passera bien de ce côté).
récupération du dossard, découverte du village Marathon à Mme puis ballade et shopping le samedi après-midi sous un ciel gris et pluvioteux. coup de fil du homard, rencard est pris pour le lendemain matin, après avoir échangé nos numéros de dossard et notre tenue vestimentaire prévue. Cinoche puis resto super le soir ("l'Accadémia", Rue Thiers, je vous le recommande, un service et un accueil rare). préparation de mes petites affaires et dodo.
réveil 8h00, gatosport, 1 seule tasse de thé (sinon pipi garanti), il fait beau mais frais et il tombe qq gouttes, j'enfile un sac poubelle noir du plus bel effet et je pars vers la ligne d'arrivée. ma piaule se trouve à 3 km environ du départ, je marche d'un bon pas tout en faisant du stop, 200 m plus tard un monospace plein de marathonnien(nes) s'arrête, on se serre , et hop me voilà sur la ligne de départ avec une bonne 1/2 heure d'avance. je guette l'arrivée du homard. au bout de quelque minutes, je repère le maillot rouge et jaune des "donneurs d'organes" de son club. on fait les présentations mais il est absorbé par les autres membres de son club et nous n'avons pas le temps de discuter beaucoup (il m'avait pas l'air trop stressé...)
qq minutes avant le départ, un superbe arc en ciel balaie le ciel, le ciel bleu s'installe définitivement, une belle journée qui s'annonce...
rappel de mes objectifs :
- continuer à apprendre sur la distance (et aussi sur moi-même)
- bien gérer la course et essayer de faire un négative split
- finir moins cassé qu'au premier où j'avais vraiment souffert
- le chrono ? : + de 4 heures me décevrait, 3h45 serait un rêve, faire mieux que le premier (3h56) suffirait grandement à mon bonheur...
le parcours : 2x1 boucle en forme de 8 avec : une partie assez urbaine dans les quartiers nord (récents) faite de larges avenues rectilignes avec une partie de la chaussée auverte aux voitures ;-((, une partie dans la cité ancienne et le passage autour du vieux port, une partie dans la ville nouvelle (cité universitaire) et sur le nouveau port ("les minimes") et retour vers la vieille ville.
9h30 pétente: c'est parti...pour les premiers, comme je me suis placé en fin de peloton, je passe la ligne avec environ 2 mn de retard et je déclenche mon cardio "qui-fait-le-compte-de-chaque-km-parcouru". je ne me suis jamais encore servit de cette fonction ?! je vais essayer de prendre les temps à chaque km.
ça part très lentement, ça piétine, 6'23 au premier km, on est pas rendu à cette vitesse...au bout de qq centaines de mètres , je me trouve derrière le Homard que je rattrape et nous papotons sur 1 ou 2 km. je lui dit que je vais rester bien coool jusqu'au 1/2 marathon en tournant en 5'45 environ au km. passage au km 5 en 30 minutes (à mon chrono). tout les 5 km, l'organisation a mis un tableau qui indique le temps prévu à l'arrivée en fonction du temps de passage. au km 5, ce tableau indique 5h14...je suis trop lent, le negativ split c'est bien joli, mais si je perds trop de temps maintenant, jamais je n'arriverais à combler. je décide donc d'accélérer. je lâche le homard...je tourne les 5 km suivant en 5'15 / 5'25 pour arriver au km 10 en 57'(je me retourne , pas de Homard en vue, je continue en me disant que je l'attendrais à l'arrivée). je suis pile-poile sur mon temps de passage à Nantes. mais comme je suis parti en fin de peloton, le tableau prévisionnel me donne une arrivée en plus de 4h00..
bon, on verra bien, là j'ai mon rythme de croisière, je m'y tiens. je tourne en 5'30 environ jusqu'au semi (j'ai loupé des km intermédiaires donc je ne suis pas certains des temps de passage exacts) et je passe le semi en 1h57. là encore pile-poile comme à Nantes.
la particularité du parcours en 8 fait qu'il existe une ligne droite de 200 m environ pendant laquelle on croise les coureurs qui arrivent dans l'autre sens. au km 12, j'ai croisé ceux qui passaient au km 20 (les premiers étaient déjà passé, mais déjà ceux-là m'ont paru "achement" balaise, à titre informatif , leur pourcentage de masse grasse soit se situer aux alentours des 2,12% ....au km 20, j'ai croisé la tête de la course qui était au km 34...ouh la la, des avions, et en plus ils avaient l'air facile...les effrontés !!! eux, la seule fois où ils portent de la masse grasse c'est quand ils vont acheter leur plaquette de beurre chez la crémière :-)))
je ne peux pas m'empêcher de les applaudir au passage mais je redescends sur terre car j'ai à peine fait la moitié de la course.
allez-zou, début du deuxième tour. c'est pas mal ces parcours en deux boucles, c'est pas aussi monotone que je le craignais et au deuxième passage , on voit des choses différentes et ça permet de mieux gérer sa course par rapport au légère dénivelées du parcours.
mis à part le fait que je commence à avoir les pattes un peu lourdes, je souffre surtout de......la chaleur. inouï pour un 24 novembre !!! je suis parti avec un polo à manche longue et je commence à crever de chaud.
km 22, arrêt pipi, aaaaah. je l'ai différé au maximum afin de n'en faire qu'un mais il s'éternise un peu (1'30 perdue environ). depuis le début (et jusqu'à la fin) je prends un gobelet d'eau et un gobelet de boisson glucosée à chaque ravito (tous les 5km), en marchant d'un bon pas mais sans m'arrêter complètement.
km 25, j'ai donné RV à ma douce à cet endroit qui se trouve à 100 m de ma piaule... j'avais prévu le coup, je me change pour un T-shirt manche courte et sec. à ce moment là , je commençais à accuser le coup et le changement de T-shirt plus le bisou réconforteur m'ont bien relancé, malgré les 2' de perdu environ.....
km 25 à km 30, début du mal aux pattes mais je conserve un bon rythme (5'30 au km) et j'arrête pas de remonter du monde. 2h47 au 30 km, toujours dans les même temps qu'à Nantes...
du 30 jusqu'à la fin, ce fut évidemment de plus en plus dur. je sais que si je veux améliorer mon temps, il faut que je m'accroche et que je ne faiblisse pas trop et puis j'espère encore faire du NS. je suis pas au top mais par moment, j'ai des moments de mieux (soutien du public, parcours plus varié), j'accélère alors doucement sans pour autant me mettre dans le rouge, de peur de me chopper la grosse panne juste après.
au km 32, y'a un avion qui me double, non mais d'où qu'il sort celui-là ??? c'est pas possible, il s'est arrêté chez sa petite copine et il reprend la course ??? je l'ai jamais revu...
au km 34, alors que je suis mal, je croise ceux qui en sont au km 40,5 qui vont finir en 3h15 / 3h20, ça me rassure, ils ont l'air d'en ch..r un max eux aussi...ça me console, mais j'attaque le passage à mon avis le plus tristounet : le passage dans les zones universitaires et les longues lignes droites du nouveau port (déjà en passant au premier tour je m'étais dit que ce moment là ne serait pas facile à gérer). au km 38 et pour la première fois depuis le km 5, je me fait remonté par quelques concurrents, je dois faiblir...je m'accroche sans chercher à les suivre et je les reprends au train 1 km plus loin car ils sont cuits, ils ont du lancer le sprint final un peu tot.
au km 39 : incident de course... un concurrent est en train de faire ses ablutions dans une bassine d'épongeage, au moment où il repart, je m'apprête à tremper ma casquette dans la bassine d'à côté, emporter par mon élan (je devrais dire mon aire car nous somme sur les quais ;-))) ), je ne peux l'éviter, la vitesse de réaction de mes pauvres cuisses étant beaucoup trop lente. il s'en suit un encastrement de votre brave tortue dans ce gentil marathonien qui avait rien demandé. forcément, le rapport de force est inégal, le pauvre doit pas faire plus de 60 kg, et vlan le voila propulsé dans la bassine à épongeage. euh le dialogue qui va suivre est du "réel" :
- moi : "oups"
- lui :"......" il est scié, il m'a pas vu arriver
- moi "euh désolé, ça va ???"
- lui : ".....", il m'a pas l'air encore bien conscient qu'il est trempé de la tête au pied
- moi : " heureusement qu'il fait chaud" en essayant de plaisanter
- lui : "ben oui, heureusement...."
nous arrêtons là notre brillante entrevue car j'ai un chrono à améliorer et que lui va visiblement rester encore un moment au bord de sa bassine...à réaliser ce qui s'est passé !!!!
j'ai vraiment du mal à lever les genoux maintenant, allez encore un petit effort, je m'accroche mais sans vraiment m'arracher et puis plus vite que prévu c'est le passage au dernier km, la dernière ligne droite, le passage entre les deux tours qui gardent l'entrée du vieux port et le passage de la ligne qui arrive "presque" trop tôt car même si j'ai puisé, je pense qu'il m'en restait encore un peu et que j'aurais pu faire les derniers km un peu plus vite mais que de peur d'exploser, j'en ai gardé un peu sous le pied.
top chrono : 3h54'43. oufffffff !!!!
je récupère mon coupe-vent, mon doggy-bag et ma bourriche d'huîtres et je vais au point de RV fixé avec Mme à qui j'ai demandé de m'apporter des vêtements secs car j'ai un souvenir terrible de mon arrivée à Nantes, sous la pluie certes, en hypothermie complète où j'ai claqué des dents pendant 1 heure avant qu'une bonne douche très chaude ne me réchauffe. malheureusement, dans la foule et par manque de précision dans le point de RV, j'ai mis 1 heure à retrouver mon assistance... heureusement que j'avais le coupe-vent neuf et qu'il faisait un soleil superbe.
pendant cette attente, j'ai guetté l'arrivée du homard que je n'avais pas revu depuis les premiers km mais ne voyant rien venir, j'ai quitté la zone d'arrivée au bout d'une heure en pensant qu'il m'avait peut être redoublé sans que je m'en appreçoive ou pire qu'il avait du abandonner. en fait, après consultation des résultats, il est bien arrivé pendant que je le guettais mais je l'ai loupé. dommage ça m'aurait fait plaisir de le féliciter pour son premier marathon (j'avais particulièrement apprécié la présence du Canari sur la ligne lors de mon premier, alors que je ne connaissait personne d'autre). bon comme il était avec des copains, il a du quand même pouvoir partager sa joie. en tous cas, le Homard : bravo... et fais-nous vite ton CR pour voir si tu a vécu le parcours de la même manière que moi ?!
retour à la piaule, un bon bain chaud, et un super resto sur le Mail, avec fruits de mer et poisson, là encore, une adresse que je recommande : "le Mail", et en plus ils servent en continu toute la journée.
retour à la case départ, Mme conduit mais je peux à ma grande surprise la relayer car elle n'aime pas ça, j'ai mal aux pattes mais je ne suis pas cuitos...
récupération de toute la petite famille dans l'ordre inverse du "dépôt" la veille ;-))) un apéro à chaque fois ;-))) et dodo de bonne heure.
cette nuit, grosse fringale qui m'a réveillée.
ce matin, j'ai des courbatures pleins les cannes mais je suis en cent fois meilleurs état qu'après nantes.
bilan :
- forcément, je me suis moins marré qu'au médoc, mais je le savais au départ, l'objectif était différent;
- j'ai loupé le NS pour 40 secondes, en m'arrachant , c'était faisable, mais en fait, on s'en fout pas mal ;-)))
- j'améliore, de peu certes, mais j'améliore à la "Sergei Bubka" qui améliorait son record du monde de saut à la perche d'1 cm à chaque fois alors qu'il aurait pu le faire de 5 ou 10 sans problème. comme ça , ça me laisse une marge de progression, eh eh...même si je me rends compte combien il va être difficile d'améliorer mon temps (il faudrait que je m'entraîne plus et que je perde encore un peu de poids....mais pour ça, il faudrait encore que j'en ai vraiment envie... à voir ;-)))) )
- je finis beaucoup moins cassé qu'au premier, ce qui était l'objectif n°1. avec le recul maintenant, je ne regrette pas d'en avoir un peu gardé car c'est AMHA pour ça que je peux marcher quasi normalement aujourd'hui
- j'ai passé un très bon week-end, "en amoureux", ce qui est peu fréquent (d'être en amoureux, pas les bons we..). Mme Tortue ne s'est pas ennuyé (ce que je craignais quand même un peu) et j'ai beaucoup apprécié sa présence.
- le premier qui rigole aura affaire à moi : je me suis choppé un coup de soleil meu-meu sur les cuisses et sur le visage et les lèvres (j'ai l'impression d'avoir passé un we au ski !!!). faut dire que j'avais pas prévu la crème solaire à 1 mois de Noel ;-))))
- euh, c'est quand le prochain ????
ps pour la Tarine (et pour les autres aussi...) : au village marathon, j'ai revu le gars qui fait la promotion pour le marathon de Chicago. comme au Médoc, il a essayé de me la jouer "à l'américaine". pour ceux qui connaisse pas, il s'agit d'un gars super sympa qui aborde les badauds dans un américain parfait et qui après vous avoir fait parler dans un anglais lamentable vous dit qu'il parle très bien le français. mais cette fois c'est moins qui l'ai couillonné : je l'ai abordé avec un "hey, gye, what's up" avec un accent super chiadé à la buggs bunny. aussitôt il a embrayé en amerloc, j'ai fait le mec qui comprenais tout et l'ai quitté avec un "au revoir et merci beaucoup, cher Monsieur" et là je l'ai scotché, na... le lendemain sur le parcours, il encourageait fortement à chaque passage et en me voyant, il me disait : "comme one gye, tu fais moins le malin, là".... je lui ai dit qu'on se verrait peut être un jour à Chicago ??? alloooo, la tarine ???
merci à ceux qui son encore là...et bonne course à tous...
--
bien amicalement.
La tortue...
5 commentaires
Commentaire de Kiki14 posté le 23-11-2005 à 10:02:00
Merci pour ton récit je vais bientot vivre un peu cette histoire dans 3 jours.....et ca m'éclaire un peu
A +
Commentaire de Kiki14 posté le 23-11-2005 à 10:05:00
Merci pour ton récit je vais bientot vivre un peu cette histoire dans 3 jours.....et ca m'éclaire un peu
A +
Commentaire de Kiki14 posté le 26-11-2005 à 16:14:00
excuse pour le bégaiement....en fait je viens de m'en apercevoir en relisant ton Cr il est très vivant..... j'en suis a J - 1 hou la la ....j'espère moi aussi faire 4 H moins 15'
mais moins de 4 H m'iront aussi
voilà A +
Commentaire de laurent-trail posté le 27-11-2007 à 07:05:00
je vais pas laisser la parole à Kiki tout le temps, je rajoute mon grain de sel. Un petit puisque tu as été plus prolixe que moi : brao ; @+
Commentaire de l'ourson posté le 17-11-2008 à 19:06:00
Salut La Tortue !
Je commence la lecture des CR kikourou pour me mettre dans l'ambiance de la course :-)
J'ai commencé par toi bien-sûr ;-)
L'Ourson_J-13_de_l'édition_2008
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