Récit de la course : 100 km de Vendée 2009, par andre
L'auteur : andre
La course : 100 km de Vendée
Date : 23/5/2009
Lieu : Chavagnes En Paillers (Vendée)
Affichage : 1994 vues
Distance : 100km
Objectif : Se dépenser
2 commentaires
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Mes 100 kilomètres de Chavagnes en Paillers
A l'image de la météo locale, j'ai soufflé le chaud et le froid lors de mon septième 100 km.
L'objectif que je m'étais assigné était, disons, confortable : j'envisageais une arrivée entre 11 heures et 13 heures. 11 heures parce que c'était la barre à franchir que je me suis fixée depuis mes 11h16 au même endroit en 2005. 13 heures parce que c'est mon plus mauvais chrono sur la distance, au même endroit également en 2007. Bon, disons que la médiane aurait suffi à mon bonheur.
Debout à deux heures du matin, non, deux heures moins dix, car réveillé depuis cinq minutes, je ne voulais pas courir le risque de louper mon radio-réveil, je m'installe devant un solide petit-déjeuner pendant que les enfants rentrent... se coucher.
Deux heures trente, je prends la route, quatre heures, je stationne sur le parking de Chavagnes qui commence à s'animer. Mauvaise surprise en descendant de la voiture, il y a un vent à décorner les boeufs et autres bêtes à cornes qui ne me plaît guère. Dans le genre, c'est peut-être la pire des conditions météo que je redoute en course. L'arche d'arrivée a d'ailleurs failli en faire les frais sans l'efficace intervention des organisateurs.
Retrait du dossard, de la puce, de l'énorme brioche vendéenne, comme d'habitude l'organisation chavagnaise est au top et me permet d'achever mes derniers préparatifs dans la plus grande sérénité. J'ai le plaisir de retrouver l'ami Nico, les yeux tout embrumés de sommeil mais toujours de charmante humeur, et qui va finir en se tapant un très honorable 9h36 malgré un départ en retard, la faute à l'oubli de sa puce.
L'heure du départ (5 heures) arrive, par chance le vent s'est calmé. Nous nous élançons, enfin nous démarrons, pour une longue journée d'effort. Une première petite boucle d'un peu plus d'un kilomètre autour du pâté de maisons, histoire de compléter les quatre boucles de 24,665 km que nous aurons à accomplir, et nous nous enfonçons dans la nuit vendéenne.
Pendant trois mois j'ai travaillé ma vitesse spécifique d'environ 9,5 km/h, et je pars sur ces bases avec l'idée de la maintenir le plus longtemps possible avant d'envisager une inévitable baisse de rythme. De fait, je couvrirai la première tranche de 5 km en 31'37", soit à 9,7 km/h, ce qui est parfaitement raisonnable et conforme à mes attentes. Les discussions vont bon train dans le peloton, mais, comme la plupart du temps, je reste concentré et enfermé dans ma bulle. Les ravitaillements se succèdent tous les trois ou quatre kilomètres, parfaitement garnis et gérés par des bénévoles dont je ne me lasse pas de louer la gentillesse et la disponibilité.
Kilomètre 10, ma moyenne sur les 5 derniers est de 9,5 km/h, toujours conforme, et je me sens toujours bien dans mes baskets. J'ai ensuite loupé la pancarte du 15ème, mais mon chrono intermédiaire au 20ème me donne une moyenne de 9,6 depuis mon précédent pointage, tout baigne.
Au premier passage sur le tapis de la ligne d'arrivée, soit au bout de 26 kilomètres, je suis pointé en 2h43'55", soit 9,52 km/h depuis le début. Comme à l'entraînement ! Au 35ème, je suis toujours sur les mêmes bases, réglé comme du papier à musique. Et c'est là que les ennuis commencent ! Les premières gouttes de pluie arrivent, accompagnées de légers grondements. Rapidement, les grondements vont enfler, les gouttes vont se transformer en pluie... conséquente, bref on est en train de se manger un bel orage. Celui-ci va durer environ 45 minutes, le temps de bien rafraîchir les organismes. Les organismes, mais pas les ardeurs, car c'est pendant cette période-là que je vais courir mes portions les plus rapides, un bon 10 km/h entre le 35ème et le marathon.
Retour ensuite à mon 9,5 jusqu'au 50ème kilomètre, soit la fin de la deuxième boucle. Et c'est alors que subitement je subis, comme il y a deux ans, ce qui me semble comparable au mur du marathon. Les cuisses douloureuses et un manque de jus assez évident. Pourtant j'ai veillé à m'alimenter correctement dès le début, aussi en solide qu'en liquide, en prenant soin de bien varier l'un et l'autre, y compris des tartines d'un pâté succulent.
Soit, je commence alors à pratiquer une alternance course/marche, ce qui m'amène à réduire la voilure d'un kilomètre/heure, puis de deux jusqu'à la fin du troisième tour. Fin du troisième tour qui voit apparaître le soleil et de la grosse chaleur, ce qui n'est pas fait pour me déplaire. Mais qui voit aussi apparaître un léger embarras gastrique qui me plait moins. Je ressens toujours le besoin de boire et de manger, mais je sens que tout cela reste sur l'estomac, qui ne vidange plus vers les intestins.
Pourtant, dès le 75ème et donc le troisième tour passé, je ressens un regain de forme qui me permet de repartir sur un rythme correct... sur quelques kilomètres. Puis, nouvelle baisse d'allure et mon quatrième et dernier tour, sans ressembler à un chemin de croix, s'avèrera tout de même plutôt pénible.
Ultime satisfaction, je termine les deux derniers kilomètres en accélération constante. Certes, je repartais de très bas, mais sur ce coup je me suis tout de même fait plaisir, avant de franchir la ligne d'arrivée sous les acclamations (si,si, le public vendéen est très chaleureux et indulgent) des spectateurs et les encouragements des organisateurs, en un médiocre 12h39'54".
Au bilan, je pointe en 173ème position à la fin du premier tour, puis 152ème au second, 159ème au troisième et enfin 152ème au final.
C'est étrange, c'est sur le parcours de Chavagnes, pourtant très roulant, que je réalise mes deux plus mauvaises prestations sur 100 kilomètres. Bon, c'est là aussi que j'ai fait la meilleure. Faudra sans doute que j'y revienne...
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2 commentaires
Commentaire de alain posté le 25-05-2009 à 20:21:00
Bravo, toi au moins tu es allé au boit contrairement a moi il y a quelques année.
Le circuit de 4 boucle ne me convient pas trop, c'est dur de ne pas abandonner quand on est pas bien et que l'on repasse sur la ligne de départ.
J'aurais une revanche a y faire, mais pour l'instant je ne me sent pas prêt mentalement.
J'espère te trouver sur une course pour que l'on puisse papoter.
Au plaisir.
Commentaire de CROCS-MAN posté le 26-05-2009 à 21:10:00
Bravo pour ton 100 km et merci pour ton récit.
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