Récit de la course : Marathon de la baie du Mont-St-Michel 2009, par ogdul

L'auteur : ogdul

La course : Marathon de la baie du Mont-St-Michel

Date : 17/5/2009

Lieu : Cancale (Ille-et-Vilaine)

Affichage : 1260 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Le récit

Récit du marathon de la baie du mont Saint Michel – 17 mai 2009

Après quelques mois de formation sur Paris à raison de trois jours par semaine (ce qui occupe une bonne partie du planning), je réintègre en février l’association de course à pied chère à mes yeux : saint jacques footing. J’y retrouve la joie, la bonne humeur et l’ambiance que je lui connaissais, quel plaisir de retrouver ses amis et de courir en groupe, de partager ses courses et ses expériences. Rien n’a changé ou presque…

Eh oui de retour depuis quelques séances à l’asso, j’entends parler de l’éco trail de Paris, des 6, des 12 et 24 heures de Rennes. L’asso bascule dans l’ultra, nul doute que les expériences de nos prédécesseurs comme Thierry ou notre expérience de l’année dernière sur le semi raid du golfe du Morbihan ont suscité des désirs de découvrir des terrains encore inconnus. Trop tard pour se préparer pour l’éco trail et pas dispo pour les 12 heures car en formation le samedi. J’aurai juste le plaisir de passer vers les 4 heures du matin pour apporter mon soutien moral à ceux qui courent ce grand défi de tourner sur un parcours de 2,5 km pendant 12 heures, chapeau !

J’ai en tête de refaire le semi raid du golfe du Morbihan fin juin mais en attendant il faut que je trouve un autre objectif. Me voilà embarqué dans le marathon de la baie du mont saint Michel, marathon emblématique dans la région et en France de part sa particularité où on observe le point d’arrivée dès le départ.

Particularité aussi dans le fait que Lilian sera de la partie, lui qui a toujours dit qu’il ne ferait jamais de marathon. « Ne jamais dire jamais qu’il disait », tu en penses quoi  Lilian ? ;-)

 

Inscription ok, préparation ok, trois à quatre séances par semaine, un marathon bien sympathique se profile avec Sylvie et Dominique de l’asso et Lilian pour son baptême.

Rendez vous à 6H50, une heure de route, des averses et du vent, on commence tous à se demander à quelle sauce on va être mangé ?

Une mention spéciale pour Fanny qui a su gérer toute la logistique, tout ce qui fait qu’on n’a rien à penser le jour J, le trajet en voiture, les photos, les encouragement sur le parcours, le soutien et les vêtements de rechange à l’arrivée, le retour pendant que tout le monde dort dans la voiture, et (je vais faire des jaloux) le massage du soir.

 

Nous arrivons à Cancale, le temps de s’équiper, nous voilà sur la ligne de départ dans le sas entre 4 H et 4H30, le sac poubelle sur le dos mais la pluie s’est arrêtée. Le vent par contre souffle bien et nous l’aurons de face pendant les 10 premiers kilomètres, le reste du temps nous l’aurons de côté et de dos pour finir les 4 derniers kilomètres.

Nous partons à quatre sur la même allure, Dominique restera avec nous les premiers kilomètres mais nous l’incitons à faire sa course, nous savons ce qu’il est capable de faire. Chapeau Dominique, pour un retour et une revanche du mont c’est une réussite complète.

Après avoir perdu Sylvie quelques km après le premier ravitaillement, nous voilà de nouveau réunis à 3 et ce jusqu’au bout, au bout de l’enfer pour ma part.

Le premier semi, comme à Paris l’année dernière, je ne le vois pas passer, 2H08 au chrono (contre 2H10 à Paris). L’idée est de faire comme l’année dernière c’est à dire de maintenir le rythme sur le second semi et viser ainsi les 4H15 – 4H20. Mais c’est un autre chemin qui m’attend…

Les jambes se font de plus en plus lourdes, normal … mais à partir du 29 – 30ème kilomètre les douleurs sont vraiment très présentes dans les jambes et je rentre « déjà » dans la réserve même si à ce moment là je ne le sais pas encore. 35ème kilo, les jambes me font de plus en plus souffrir, je m’accroche à Sylvie et Lilian, je regarde par terre la route et leurs pieds de chaque côté de moi et je ne pense plus qu’à une chose : les suivre…

Je tiens à les remercier de tout leur soutien moral, et de m’avoir attendu car c’est sûr sans moi ils auraient fait un bien meilleur temps. Je reprendrai une phrase de Sylvie à l’arrivée : si on ne l’avait pas fait (entendez par là : m’aider et m’attendre), à quoi cela servirait qu’on court à plusieurs… ? Mille merci à vous deux.

Comme je suis rentré dans la réserve beaucoup plus tôt que d’habitude, les douleurs remontent dans le dos et je commence à souffrir du ventre à partir du 38ème kilo. Je pense par moment ne pas joindre l’arrivée même à 500 mètres du but.

Les jambes me font atrocement mal, j’ai envie de vomir, bref j’avance grâce à mes deux coéquipiers. Au 40ème kilo plus possible de courir, je marche, Sylvie et Lilian m’accompagnent tout le temps, ils restent auprès de moi pour me soutenir.

Des coureurs déjà arrivés et sur le chemin du retour nous disent allez il faut recourir, l’arrivée est toute proche, mais je suis vidé, je suis allé au bout de moi même, j’ai tout donné. Mais si le marathon du mont st Michel restera comme ma plus mauvaise performance sur marathon, il fera aussi parti de ces courses où on a l’impression d’avoir été au bout de soi-même, de s’être découvert dans des retranchements encore inconnus.

On décide de passer la ligne d’arrivée en courant, alors on recourt à 300 mètres avant la ligne, mais cette course ne ressemble, pour ma part, à pas grand chose, en tout à rien de ce qui est décrit dans les livres de course à pied.

 

Le principal est fait : la ligne est franchie mais les douleurs vont durer encore un bon moment, je passe le stand de ravitaillement sans rien prendre et je ressors aussitôt pour prendre l’air, je ne me sentirai mieux que quelques heures plus tard.

Merci aussi à tous ceux qui m’ont apporté leur soutien par leur message d’encouragement avant, pendant et après la course. Merci pour toute cette solidarité qui fait souvent bien défaut dans la société d’aujourd’hui, je pense que c’est aussi pour cela que nous nous retrouvons ensemble.

Rendez vous au raid du golfe du Morbihan, pour partager encore une fois une belle aventure et continuer à se découvrir chaque fois un peu plus…

 

2 commentaires

Commentaire de Mustang posté le 19-05-2009 à 23:23:00

Bravo pour être aller jusqu'au bout! pour cette volonté de terminer!

Prends un peu de repos avant le Morbihan!

Commentaire de CROCS-MAN posté le 20-05-2009 à 14:03:00

Mustang a raison, repose toi et essaie de comprendre ce qui t'est arrivé, problème d'alimentation ou d'entrainement...?
Bravo d'être allé jusqu'au bout et merci pour ton récit.

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