Récit de la course : Les Coursières des Hauts du Lyonnais - 101 km 2009, par poucet
Les Coursières du Haut du Lyonnais 2008, by the basic trailer
Pour ceux qui prefent les formules rapides, les resultats sont sur http://www.coursieres-hautsdulyonnais.org, avec un lien sur un diaporama sympa. Pour les curieux qui ont un peu de temps, voici mon récit ...
Voila, c’est fait ...... Mon premier objectif 2008 était de passer la barrière des 100 bornes, afin d’apprendre à gerer un ultra, de profiter de l’aventure et de terminer correctement. Pour des questions de calendrier, mon choix s'est porté sur le parcours long des Coursières des Hauts du Lyonnais à Saint Martin en Haut , 101 km et 4200 D+ . J'avais lu dans un guide des courses qu'il n'y avait "pas de difficultés majeures dans ce coin de Françe ....." . Pour une première expérience sur ultra je trouvais ça plutôt rassurant. Deux expériences concluantes sur la Sainté renforçaient ma confiancee. Par ailleurs, en dépît d'un genou droit légérement récalcitrant depuis deux bons mois, ma préparation avait été "sérieuse" avec le Petit Ballon, le Grand Défi des Vosges et quelques épreuves "montagne" du Trophée des Vosges.
Je tablais sur un temps entre 13h et 14h et finalement je fais 14h26. Le meilleur temps est de l’ordre de 12h, les deux premiers sont séparés de 15 secondes, incroyable !!! En réalité, plus que la distance c’est le dénivelé et la nature du terrain qui m’ont surpris .... la lecture du profil laissait pourtant bien deviner une course en dents de scie, mais je ne pensais pas trouver un parcours aussi difficile dans les Monts du Lyonnais. Bien sur on ne monte pas au glacier de Bellecote et on ne joue pas au funambule dans des descentes typées Templiers ... pourtant, mis à part quelques bréves portions roulantes, c’est vraiment du trail de gaulois taillé à la serpe !!!
Avec ce début de printemps ensoleillé, ces Coursières s’annoncaient pour le mieux .... N'ayant pas trouvé de covoitureur dans le secteur, c'est donc en solo que je quitte Selestat le Vendredi 2 Mai en fin de matinée, après une fête du travail conscrée à un joyeux repas de communion. Certainement pas la meilleure préparation avant un Ultra, mais j’avais pris le parti de ne pas me prendre la tête .... Mis a part un petit bouchon au niveau de la Foire Comtoise dans la traversée de Besançon (ou on apercevait déjà le fléchage pour le Trail des Forts du Dimanche), voyage très agréable 100% terroirs en suivant les contreforts du Doubs, les vignobles d'Arbois et consorts, le Revermont (je revoit la Revermontagne de Juillet dernier en passant devant Cousance) , les Dombes..... que cette route est agréable. Pendant une bonne partie du trajet j’ai branché mon electrostimulateur sur le programme "capillarisation" Encore une petite galère en traversant la capitale des gaules avec ces panneaux directionnels dans tous les sens, et me voila déjà à l’attaque des Monts du Lyonnais .....Ouf !!! Traversé de Soucieu en Jarrest, ça sent bon la Sainté. Je trouve facilement la Salle des Sports de Saint Martin en Haut pour le retrait du dossard. Aucune attente, en trois coups de cuillère à pot je me retrouve avec un méga saussifflard (on sait pourquoi on courre !!!), une bouteille de jus de fruit "maison" et mon numéro 487 (quand même !!!)..... pourtant nous sommes à peine une soixantaine d’inscrits sur l’ultra, un peu plus sur le 62 km . Il faut dire que ce même WE on trouve dans le secteur des grands classiques comme l’Ardéchois ou le Nivolet Revard ..... dommage pour une équipe d’organisation qui, hormis cette petite "anomalie" dans la programmation, avait parfaitement préparée son affaire.
Cette première étape passée, je décide un replis stratégique dans la campagne avoisinante pour passer la nuit au calme. Je trouve rapidement mon bonheur à deux bornes de la Salle des Sports. Préparation des petites affaires pour le lendemain, gonflage du matelas dans le coffre de l’Espace, une biere, un tuperware de pâtes et deux bananes plus tard je suis dans le sac de couchage a feuilleter le dernier Esprit Trail tout frais du matin. Des effluves salomonesques transpirent du mag !!! Révision mentale de la stratégie prévue pour le lendemain et morphée coupe rapidement le son et l'image. Le départ est prévu à 4h.
Reveil à H - 1h15, un grand bol de Spordej (pas de pub, mais c’est vraiment top ce Spordej), un coup de brosse sur le ratelier et direction la Salle des Sports. Nous sommes à 45 minutes du départ et je me gare sans stress à 50 m de la ligne de départ .... On peut approcher les sanitaires sans jouer des coudes pour une dernière grosse commission. Ca fait bien longtemps que je n’avais pas connu une approche aussi sereine. La température est clémente, j’opte pour le short et le maillot manche courte sur un coolmax et des manchettes cyclo, sans oublier l'indispensable casquette. Une bonne couche de Nok sur les pieds, de la vaseline partout ou sa frotte et un petit massage du genou droit à l'elixir suédois (un gel miracle, trouvé par hasard dans un magasin monastique; j'espère que Christophe Basson ne va pas m'envoyer les contrôleurs !!!)). Je part avec un seul bidon de 800 ml, une pate d'amande, des gels et des pochettes de poudre isotonique, des pastilles anti crampes, plus le matos obligatoire évidemment (coupe vent, couverture de survie, bande de contention, sifflet). Question pompes je tente l'option confort avec des Nike Pégasus mixtes, spécialement achetées et rodées pour l'occasion .....
Je prépare un sac "relais" avec des fringues propres, des crèmes en tout genre, du ravito, et une "vieille" paire de Pegesus Trail, au cas où .... l'organisation se charge de transporter tout ça jusqu'au stade des pinasses, arrrivée du 62 km A l’intérieur de la salle, l’organisation propose encore un petit déj à ceux qui le souhaitent. Puis c’est le contrôle des sacs et le breafing ..... tout le monde voit et entend parfaitement, ce qui n'est pas toujours le cas sur certaines grosses organisations plus huppées. Jean Pierre Molinari, le grand ordonnateur de l'équipe, nous rappelles qu'une partie des bénéfices est reversée à une association qui s'occupe d'aider des enfants handicapés à partir en vacances : "quand vous serez en souffrance, pensez à ces gamins" nous dit il. Et puis JP nous relates les difficultés d'une grande course locale menacée d'interdiction de passage par le maire de Sainte Catherine, conséquence de trop de polutions au cours des dernière années ... "Il est hors de question de voir ça sur le Coursières" martéle notre JP sur un ton ferme. Message reçu 5 sur 5 par les trailers. Personnelement je n'ai rien vu par terre de toute la journée. Au stade des pinasses, les contrôleurs m'ont même interdit de repartir avec une bouteille à la main, de peur que je la bazarde n'importe où !!!
4h pétantes, c’est parti pour le 62 bornes et l’ultra .... au bout de 200 m on attaque la première montée !!!! On sort rapidement du village et j'allume la frontale. Quelques minutes plus tard, nous voila déja dans une descente grassouillette avec de gros cailloux, les appuis sont fuyants, prudence. Pas le temps de récuperer et on attaque direct tout droit dans du pentu bien raide ...... le ton est donné, il en sera ainsi tout au long de la journée. Dés le début je m'applique à adopter la marche rapide dans les gros pourcentages et à rechercher une foulée souple lorsqu'il est possible de courir. Un petit grupetto de féminines se forme, je m'incruste tranquilou à l'arrière. En cette fin de nuit étoilée la température est idéale, tout le monde est encore bien frais, ça papotte un peu, on profite de l'instant. Le parcours alternant chemins et sentiers plus techniques et toujours agréable. Je suis super confort dans mes pompes, mais au niveau de l'accroche c'est un poil juste dans les passages scabreux ..... Pourtant JP m'avait conseillé de prendre des trails, tant pis pour moi !!!! Quelques descentes plus loin mon regard s'égard à la recherche d'un coin "pipi" ..... et vlan, je me vautre lamentablement dans la pente. Aie, aie, aie !!!! C'est le genou droit souffreteu qui morfle, ainsi que les paumes des mains, lacérées par les gravillons qui trainaient justement par là. Je frottes tout ça, je lape rapidement du bout la langue et c'est reparti. Plus de peur que de mal, la douleur sur le genou droit s'estompe, je reviens facilement sur les gazelles et on arrive groupés au premier ravitos liquide à Izeron (10 ème km). Je m'accorde un gobelet de coca, je fais le plein du bidon au taquet car on attaque la plus longue portion (21 km) avant le poste suivant. On repart avec une trés belle montée en lacets, il n'y a plus vraiment de groupe, tout le monde est éparpillé et chacun avance à son rythme.
Un peu plus tard une vaillante féminine remonte toute la troupe avec une facilité déconcertante, pratiquement en siflottant, saluant chacun d'un jovial "bonjour". Sympa !!! Je comprendrai plus tard que c'est Cathy, la future vainqueur dames, bien connue dans le coin. On aura l'occasion de croiser plusieurs fois dans la journée.
Dans la longue descente vers Courzieu, une petite erreur d'aiguillage me fais perdre quelques minutes .... J'aperçois rapidement des gars qui remontent, donc retour à la dernière bifurcation. Bizarement on a bien pris un embranchement balisé sur la droite alors qu'il fallait aller tout droit .... Je suis vraiment perplexe, mais bon, je suis le troupeau. Effectivement on retrouve la bonne trace quelques centaines de mêtres plus loin. Je me lâche un peu mentalement et je prend vraiment plaisir à dévaler cette bonne descente, rattrapant ainsi plusieurs trailers qui m'étaient repassés devant. Peu avant d’arriver au ravito je papotes un moment avec un duo père – fils. Fiston rentre des States et n’a pas bien digéré le décalage horaire mais envisage d’aller au bout des 100 bornes. Avec le portable, Papounet essaie de joindre sa fille qui doit assurer le relais au km 45. Ce sont des locaux et Papounet m’assure que ce sera plus cool après Duerne. J’hesite un moment à poursuivre en leur sympathique compagnie. Finalement je continue à mon rythme et c'est avec plaisir que je débouche au premier "solide". Saussiflard, jambon, fromage, coca .... tout nikel. Vidange des déchets, plein du bidon et on repart direct en petite foulée. Rien de particulier dans cette portion de 14 km, ça monte et ça descend en permanence sur un parcours toujours agréable et je suis pratiquement toujours seul. Je commence à ressentir un peu de fatigue mais les voyants sont encore tous au vert. Au loin je commence à percevoir une mélodie entrainante. Au détour d'un virage j'apercois en haut de la côte une charmante accordéoniste et notre ami le photographe ... poussé par les flonfons, on remet les gaz pour passer souple en prenant la pose. Vu le peu de clients à se mettre sous l'objectif, l'ami photographe mitraille comme un malade. On se croirait en finale du 100m au JO .... la vitesse en moins !!!!
On navigue encore un peu le long des tunnels maraichers .... au passage je jette un oeil à l'interieur : ce sont des champs de fraises, plantés dans des espèces de grosses goulottes sur pates, à hauteur d'homme. Sympa pour la cueillette. Je n'ai jamais vu ça, par chez moi les fraises poussent encore par terre. J'ai alors une pensée pour ma chère et tendre qui s'est coltinée la ramasse pendant quelques saisons et qui rentrait complétement cassée à la maison. Le genre de petit job que devrait tester notre médiatique sportif elyséen (juste pour voir) avant de balancer ses théories fumeuses. Bon allez, on se calme .... revenons à nos moutons, ou plutot à nos trailers qui débouchent à Duerne, km 45, ravito liquide et relais pour Papounet et quelques autres.
J'ai déjà largement pioché dans ma reserve de gels, et j'ai peur de la panne séche lors de prochaine portion de 17 km. En préventif je m'enfile quelques sucres trainant sur les tables à proximité du café..... Une dose de poudre, plein du bidon, et ça repart direction St Symphorien, terme du 62 km et début de l'inconnu pour ce qui me concerne. Papounet avait raison, cette portion est plutôt roulante et descendante. A un moment la vue se dégage bien et je devine au loin les trois ou quatres gars qui sont devant moi. Plus le beau tee shirt "Aubrac" rose de Cathy. Ca roule toujours, je peux encore allonger en souplesse et je reprend progressivement tout ce petit monde avant d'arriver à St symphorien. On chemine encore un long moment dans les parcs et espaces verts de la ville avant d'arriver enfin au Stade des Pinasses ou nous attend notre charmente accordéoniste ....est ce vraiment la même ou sa jumelle ????
Je recupère rapidement mon sac relais au camion. Je me deleste de mon coolmax et des manchettes. Abondant crémage des pieds, j'enfile ds chaussettes propres et je change de pompes pour la fin, option Pégasus Trail cette fois. Mon genou droit à parfaitement assuré pour l'instant mais je m'accorde quand même un petit t massage à l'elixir suédois ... au moins pour l'effet psychologique. Je repasse un coup au grignottage. Il est midi, la température ayant bien grimpée j'imagine que mon bidon de 800 ml va être un peu juste pour la suite de l'aventure, 19 km en plein cagna !!!! Puisqu'on me refuse une bouteille d'eau (rien à dire, je respecte complétement ce choix de l'organisateur), je retourne au camion et je cherche mon bidon de secours (500 ml) au fond du sac. Je fais le plein, passe au contrôle du matos .... aie aie aie, j'ai du rester 10 minutes sur ce relais et les premières foulées sont vraiment laborieuses. On longe le stade sur le bitume, en levant la tête j'apercois quelques trailers au dessus, pliés en deux en plein dans la pente .... a mon tour je me retrouve rapidement dans le vif du sujet, on quitte rapidement un chemin pentu pour attaquer plus raide encore dans une belle prairie en longeant les clotures. Trés sympa, mais trés dur, ça me parait terriblement long (mais comme le dit le programme, ce n'est pas une difficulté majeure !!!). Arrivé en haut, de nouvelles vues magnifiques s'offrent à moi, mais je ne vois plus un copain à l'horizon .... Je vais rester deux bonnes heures sans avoir un trailer en point de mire ..... Je plonge dans une descente bitumée bien raide et mes cuisses se rappellent douloureusement alors à mon souvenir. On passe devant des maisons isolées et des gamins hilares me suivent à vélo pendant quelques centaines de metres, j'imagine la dégaine que je dois avoir et je leur répond d'un sourire crispé ..... le physique est maintenant bien entamé, le mental rentre en action, je fais connaissance avec l'ultra !!! Mes pensées navigent entre des périodes de doutes ("mais qu'est ce que je fais là ???") et des moments euphoriques à l'occasion de quelques délicieuses surprises proposées par le parcours .... les passages sur les petits ponts de pierre enjambant les ruisseaux sauvages au fond des vallons me procurent des frisons de plaisir. Au loin je devine furtivement une silhouette courbée, puis plus rien ....Arrivé en haut d'une nouvelle butte, la vue s'ouvre à nouveau et cette fois c'est sur, c'est bien deux trailers qui trottinent à un bon km en contrebas. Vu de loin, on dirait qu'ils se tirent la bourre, et au vu de mes sensations, je doute de pouvoir me rapprocher ..... En attendant je débouche sur un croisement ou les bénévoles m'indiquent le prochain ravitos à 7 km. J'ai donc fais 12 km en deux heures, aie aie aie, ça plombe le moral cette moyenne d'escargot. Heureusement l'un d'entre eux me fait le plein en eau car mes deux bidons étaient pratiquement à sec. Allez, on y croit ....
Un peu plus tard un mugissement attire mon attention .... au détour d'un lacet je retrouve les deux trailers légérement espacés à l'attaque d'un nouveau raidard longeant une verte prairie cloturée. Lorsque j'arrive au même niveau je vois un bovin taille XXL qui avance de bon train en notre direction en meuglant de plus belle. Je ne suis pas spécialiste, mais vu le bastringue qu'il trimbale entre ses pates arrières, je vendrais bien l'animal pour un taureau. Le passage de ces guignols multicolores n'a pas l'air de lui plaire .... allez un coup de gaz (enfin ce qui reste) et on dégage de la zone. Un peu plus tard je rattraperai les deux collègues qui sont finalement plus entamés que moi. Je débouche sur un nouveau crosement ou papy manoeuvre sur un vieux tracteur "année 70", séquence folklo. Vraiment c'est un trail terroir où on ne s'ennuie pas. Le bénévole qui assure la carrefour m'indique le ravito " juste en face" ...... tu penses, il faut déjà descendre au fond du vallon, passer le pont et attaquer un nouveau sentier redoutable sur l'autre versant avec le soleil au zénith. J'ai un nouveau galérien en point de mire un peu plus haut ..... Sur la fin de cette montée, le chemin est tracé par de grandes fleches réalisées avec des fleurs des champs. Enfin j'arrive à le tente ou deux trailers se sont posés un moment à l'ombre et ou j'ai la surprise de retrouver notre souriante Cathy qui repart déjà. Elle a donc perdu moins de temps que moi au stade des pinasses. Le coca est bienvenu, le grignotage salé aussi, coté estomac tout va bien. Je ne veux pas m'attarder, je remplis les deux bidons et je m'elance pour une nouvelle portion de 11 km qui commence par une longue descente. En rentrant dans une forêt on trouve des portions vraiment grasses et humides, ça colle aux sabots. Dans une portion particulierement spongieuse, je distingue à nouveau le beau tee shirt "Aubrac". Cathy m'indique un passage plus au sec sur le talus .... puis s'arrête pour attraper son téléphone, le fan club est au boût du fil. Je poursuis mon chemin, toujours profil descendant. Un peu plus tard, sorti de nulle part, je tombe sur le poinçonneur des dossards .... le sympathique contrôleur m'indique le ravito à 7 km et me propose un plein. Mes bidons étant à mi niveau, je pense que c'est largement suffisant pour aller au prochain relais et je poursuit donc en le remerciant. Au bout d'une bonne demi heure je suis à l'attaque de la fameuse montée vers Sainte Catherine ..... effectivement, par ce coté et comme l'avait dit JP "rien à voir avec la sainté" !!! Losque je débouche dans le village, je pense être à porté de fusil du ravitaillement. Je demande confirmation aux signaleurs .... on me répond 7 km. Glups ...... là je manque de pêter un cable, et les bénévoles on du ma prendre pour un sacré taré. Je m'excuse vraiment pour ce moment d'égarement ..... heureusement un robinet permet de faire le niveau d'eau. Quelques centaines de mêtres plus loin, nouveau carrefour, "allez Gilles" me lance le bénévole, "ça monte encore un peu, ravito à 4 km". En voila une nouvelle qu'elle fait du bien. Me voila donc rapidement à l'ombre de ce dernier oasis : coca, salé, échange de quelques mots, applaudissement général à l'arrivée de Cathy, "reste 9 km, garanti pas un de plus". Il n'y a donc plus qu'à gerer ..... même si je ne suis pas encore tout à fait au bout,un sentiment d'accomplissement et de fierté m'accompagne pour cette dernière portion. Un souffle saccadé venant de l'arrière me sort de mes pensées .... le premier du 17 km dévale la pente et passe comme un lapin. Il a fait un sacré trou, 5 bonnes minutes s'écoulent avant de voir les pousuivants. La plupart me glisse un petit mot d'encouragement, c'est toujours agréable .... Aprés le passage des grosses pointures, j'essaie de relancer au passage des concurrents plus modestes. C'est vraiment sympa de terminer de cette manière. Je reconnais le dortoir où j'ai passé la nuit, on m'annonce "arrivée 2 km" .... que c'est bon, je relance encore à l'attaque d'un nouveau petit sentier bucolique. Puis on rentre enfin dans Saint Martin. Je devine la Salle des Sports en contrebas mais le parcours nous emmène sur une dernière courbe qui me paraît interminable ... et voila l'aventure ce termine, les applaudissements des familles qui attendent leur héros font chaud au coeur. Une dernière relance pour passer l'ultime petit talus et je rentre enfin dans la Salle où je coupe la ligne en 18 ème position. Quelques mots au micro et on me remet un superbe tee shirt finischer Airness trés tendance. Pour dire, d'habitude mes "trophés" sont observés avec condescendance lorsque je rentre à la maison. Eh bien cette fois, mes filles ont tout braqué : le saussiflard, le jus de fruit et le tee shirt !!!! Cathy termine quelques minutes plus tard avec tous les égards dûs à la première féminine. Bravo. Je pense qu'elle aurait pu terminer devant moi, mais il me semble qu'elle s'est arrétée faire un brin de causette avec des connaissances.
C'est un grand plaisir de déballer les pieds, direction un bonne douche .... malheureusement celles çi sont glaçiales. Il paraît que c'est bon pour la récup, mais bon, difficile d'apprécier vraiment !!!! Par contre le repas pendant que les concurrents continuent d'arriver et un vrai bon moment de réconfort. L'ambiance dans la salle est trés sympa mais je ne m'attarde pas, je rejoins mon dortoir en pleine nature en prenant garde de ne pas stationner sur la passage de la course. J'encourage les quelques coureurs qui passent encore, souvent par deux . Le jour tombe et je me glisse dans le sac de couchage. Cette permière nuit d'aprés ultra ne me laissera pas un souvenir impérissable,des images défilent en permanence, j'ai mal partout, difficile de trouver le sommeil ..... En fait je vais découvrir un phénomène de récupération assez différent d'un trail "normal". D'habitude le lendemain d'un trail ne me pose pas de problème mais c'est à J+2 et J+3 que je descend les escaliers en me tennant à la rembarde. Au lendemain des Coursières c'est la carcasse entière qui est complétement destroye, ça couinne de partout à l'heure du Spordej matinal. Pourtant je ressent une trés agréable pleinitude intérieure ... Il est encore tôt, j'abandonne lâchement mon idée initiale de rester pour la remise des prix prévue à 11h, préferant assurer le retour avant les premiers encombrements annoncés pour cette fin de grand WE. Comme d'habitude je mets à profit mon electrostimulateur lors du voyage retour, et j'enchaine les séances de retour veineux et de récupération. A ma grande surprise, je marcherai pratiquement normalement le lendemain. Pas de course du tout la semaine suivante, uniquement du vélo et de la natation et beaucoup de sommeil. J'ai l'impression de récuperer plus facilement que d'un trail "normal" ou d'un marathon. Le Dimanche suivant, sans aucune préparation spécifique, je terminerai le Duathlon de Selestat dans le même temps que l'an passé avec quand même l'impression d'être un peu "sec" sur la dernière boucle de cap.
Bilan 100 % positif pour ce premier essai sur Ultra, et l'envie de recommencer me titille déjà .... L'Ultra Tans Aubrac et/ou l'Ultra Hero chez Jack26 sont des projets qui me tenteraient bien pour 2009. Mais il me faudra d'abord envisager un contrôle technique du genou droit pendant l'hiver. En espérant qu'une contre visite ne s'imposera pas !!!
Bravo aux 37 vaillants trailers qui ont bouclés les 101 km mitonnés par JP et toute son équipe. Merci pour cette remarquable organisation qui mériterait une meilleure affluence.
2 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 29-03-2009 à 22:59:00
Bravo bravo pour ta perf et merci pour ton récit.
Commentaire de bouzzy-goulum posté le 11-05-2009 à 11:50:00
De toute évidence, ton résumé concerne l'édition de l'année 2008 et non pas 2009 mais je confirme pour avoir couru les 2 éditions que 2009 était toujours aussi bien organisée et aussi sympathique
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