L'auteur : Papy
La course : Off - Stage Préparation Embrun
Date : 13/4/2008
Lieu : Riez (Alpes-de-Haute-Provence)
Affichage : 5274 vues
Distance : 0km
Objectif : Pas d'objectif
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Bonjour,
Pour ceux qui ont déjà lu les messages de la préparation Embrun, quelques compléments ici dont quelques photos supplémentaires
par rapport à celles de la Tortue dont je vous recommande celle de l'arrivée ou la fatigue creusant nos visages, une datation au carbone nous aurait surement donné 10 ou 20 ans de plus que nos ages avancés !!!
Les parcours sont mis à niveau, vous pourrez les voir sur openrunner.
Ne pouvant pas assurer de logistique au départ de nos périples je n'ai pu répondre positivement à ceux qui m'ont contacté
personnellement pour faire le stage.
Le temps pourri que nous avons eu a fait reculer les autochtones tentés par une participation journalière dans l'une des discipline.
Nous avons donc affronté les éléments avec la Tortue
Commençons...
Stage Verdon part 1
Bonjour,
Aujourd'hui ce fut la prise de contact avec la région en effectuant un sympathique tour du lac de ste croix.
Cliquez ici pour avoir une image agrandie de ce magnifique lac !
Notre base opérationnelle
Le temps est correct et la Tortue a des jambes de cycliste.
Effectivement, son gabarit le prédispose a rouler mais, même si je ne suis pas à fond dans les bosses, il y avance pas mal.
Comme nous avons fait le petit tour nous avons été tater de la "terrible", une bosse entre Moustier et Ste Croix, 2kms avec de portions à 16% (d'après le panneau),.
Je crois que c'est entre 8% et 10% de MY de souvenir...
Mes jambes n'ont pas aimé l'aller jusqu'à la bosse.
La remontée fut correcte, mais j'espère que les traces de ce petit rajout ne se sentirons pas demain.
La tortue va piano, mais sano et sait embrayer sur les portions de plat.
A l'arrivée nous voilà parti pour un peu d'(E) sur le plateau mon partenaire montre ses premiers signes de faiblesse.
Ce n'est donc pas une machine encore, notre carapacé.
Au final, 3h20' pour 90kms et 1350D+ puis 22' d'(E), la journée de contact est quand même bien chargée.
Nous verrons demain comment nous aurons assimilé cette journée.
Pourvu que le tempsse maintienne, mais qu'est ce qu'il fait froid.
Stage Verdon part 2
Ouhahouuuuuuuuuuuuuuuu...
Il pleut ce matin, j'ai le moral dans les chaussettes, le stage va être foutu en l'air !
Quel temps... Heu... Nantais !!!
La Tortue arrive et je lui pose la question de faire le tour ?
Il ne se la pose même pas la question du temps, vu son habitude de rouler ainsi.
Je maugrée et fini de préparer mon destrier.
Nous partons sous une légère ondée sur ce parcours...
L'échauffement est correct et la pluie s'arrète. Jusqu'au rond point de Moustiers c'est du connu !
Nous tournons à gauche et c'est parti !!!
Je monte tranquille et garde la Tortue dans mon rétroviseur. Hier, il a monté doucement, mais surement, aujourd'hui il attaque la moyenne montagne sereinement.
Les gorges sont magnifiques et j'aimerais que cela se remarque, alors je fais quelques pauses.
La Tortue repart plus vite que moi, je dois la remonter et j'ai du mal !!!
Nous arrivons à la Palud, les jambes sont encore bonnes aux alentours du 40èmekm.
Nous laissons la route des crètes à droite et grimpons au point sublime.
Pas de souci pour celui là, nous passons le tunnel et longeons le Verdon jusqu'au Pont Soleil.
Virage à droite et premier durcissement de cuisse.
Nous ne sommes pas encore à mi chemin, mais dans les bois la fraicheur revient et cela m'ennuie.
Nous attaquons Trigance, son ravitaillement, son coup de cul et sa Tortue par terre.
TRIGANCE
En effet, celle ci partie devant déraille en pleine bosse. Bloquée, elle s'effronde. J'ai peur d'un peu de casse, mais hormis les douleurs de l'instant, il ne semble pas d'autres séquelles.
Nous repartons, mais la Tortue a un coup de moins bien, surtout que juste après cette bossinette, une descente courte nous amène au pied de quelques pourcentages difficiles ou la Tortue souffrira.
Arrivée au sommet, elle ne s'arrète pas et c'est la course poursuite pour que je rentre.
Mes cuisses ne sont pas au top, mon estomac non plus et je sens que la fin va être dure.
Mais j'ai encore du jus pour rattraper notre carapacé.
Nous passons le pont de l'Artuby, ou la Tortue après avoir rejeté l'idée d'un saut à l'élastique...
Le PONT
....repart plus vite que moi.
Mais pas comme cela !!!
????
Je ne la rejoins, difficilement, que vers les superbe balcons de la Mescla, prend la tête puis...
Le calvaire commence !
Nous attaquons la montée du col au dessus d'Aiguines et je commence à coincer !
80kms dans les papattes, avec les 90 de la veille, je sens que je n'avais que 700kms depuis le mois de Janvier.
Ma vitesse baisse irrémédiablement et à 4kms de sommet, la Tortue me passe, impériale (tiens cela me rappelle une fable ! J'étais surement le Lièvre de la montagne).
Je n'avais pas l'impression d'avoir attaquer précédemment, mais la fraicheur, inhabituelle pour moi en ces lieux, à cette époque, m'a surement fait consommer bien plus de calories que prévu. Mes barres sont vite passée et je garde les 2 dernières pour finir... La fringale me guette !
Peu avant le sommet j'aperçois la Tortue discutant avec des Suisses de la beauté du paysage et du Ventoux aperçu au loin. Vu le vent, il me conseille de continuer de monter.
Le col est passé et la descente d'Aiguines est attaqué.
Dans le village nous croisons IACOSA, organisateur du SuperMarathon du Verdon, organisé cette année le 28 Juin en 1 seule boucle !
Je sens que la descente n'est pas réparatrice, malgré une barre.
Il fait frais, je tremble un peu.
Nous nous retrouvons au niveau le plus bas au pont du Galetas avec un vent contraire pour rentrer et la "Terrible" à s'avaler...
J'avale ma dernière pates de fruit, je prie, m'arrète pour détendre mes cuisses, laisse la Tortue partir 2 fois devant sans rien pouvoir faire et... Voilà la "terrible"...
La Tortue, alerte comme au départ ou presque, attaque vaillament, moi... Je Coince !
J'arrive jusqu'au premier replat ou je m'arrète tout tremblotant. J'ai peur d'un effet hypo-réactionnel de la pate de fruit. Je suis "mort" !
Je tente de repartir mais mes jambes flanchent. Je marche quelques metres, tremble et commence à déprimer !!!
De rage, je m'insulte et remonte sur le vélo pour attaquer la seconde partie de la bosse. Etonnament cela repart bien et j'ai un peu de cuisses.
Dans les portions difficiles j'ai un compteur à... 5,5kms/h !!!
Je vais lentement, mais je vais... Peut être l'effet de la pates de fruit.
J'arrive finalement en haut, quelques secondes avant que la Tortue ne se décide, inquiète, à descendre me chercher !
Arf... Il fera ses commentaires, mais pour un rouleur, il a bien grimpé, alors que moi, pour un grimpeur, mouaaaaarf...
Nous rentrons, ou plutôt, je me mets dans le porte bagage de la Tortue jusqu'au dernier kilomètre ou je lache une fois de plus.
Je finis EPUISE !!! Heureusement c'est en vélo, donc l'enseignement se fera. Si cela avait été en CAP, je serais très soucieux !!! La Tortue semble bien, tant mieux !!!
Le temps est trop venteux pour la natation, glaglagla, de demain...
Stage Verdon part 3
3ème jour de ce stage commando dans les Gorges et la trempette est prévue.
11°C à Bauduen dimanche, je doute que cela soit le cas à Ste Croix.
En effet, le Mistral est passé par là...
Nous avons la combinaison, c'est un minimum !
Nous commençons par plus de 30' d'(E) en CAP, coool...
Les mécaniques sont rouillées mais, pour ma part, c'est plus l'estomac qui m'ennuie que les cuisses...
L'aller retour sur les chemins au bord des plages de SteCroix permet de découvrir le coin et les criques d'ou j'étais parti pour la traversée du lac.
Aujourd'hui, il n'en sera pas question l'eau est trop froide !
FROIDE ? Vous avez dit Froide ???
Lieu de nos ébats natatoires
Il me souvenait avoir nagé avec 12°C au lac des vieilles forges sur 2x600m (1500 raccourcis pour froid avec 50m à courir sur la plage) Mais là ???!?!?!???
Impossible de garder le pied dans l'eau, n'est pas Tortue qui veut !
Pensant que c'est les galets qui m'empèche de rentrer dans l'eau, je trempe mes pieds et mains du ponton.
IMPOSSIBLE de les garder sous l'eau.
L'eau est clair, lumineuse, la Tortue gaillardement arrivera à nager durant de longues minutes.
Transi, je ferais de la musculation sur la plage !
(NDLR : A ce sujet je devrais en faire plus souvent, j'en ai vu les effets la semaine suivante enj piscine !)
Je regarde avec envie le carapacé se mouvoir dans l'eau et me promet que Jeudi j'aurais gants et chaussons pour faire pareil.
Au sortir de l'eau il est très difficile de se réchauffer et il faut quelques longues minutes de CAP pour que le sang repasse de nouveau de partout. Je n'ai jamais connu cela hors les mois de Décembre/Janvier ou Février. Il est vraiment dommage que ce temps pourri nous gache une partie de notre plaisir.
Nous attaquons les 3x[(1'/30") de foulée bondissantes (type saut longueur) en bosse + (1'/30") accélération sur le plat en aisance respiratoire bien délié, bien maitre de sa foulée, limite crispation]
Au fur et à mesure des exercices, ils passent de mieux en mieux. Mais mon estomac m'indique qu'il ne me lachera pas de sitôt... Je suis vraiment out depuis le début de ce stage
Je sens que le marathon d'Azay le Rideau va être... Heu... D'enfer ? Je sens une opération commando avec mon gastro entérologue la semaine prochaine !
Je prie pour que le temps sois superbe demain car c'est la grosse journée de CAP !
Stage Verdon part 4
Il est 7h, tout le monde est prêt, nous filons dans les gorges.
Vu le temps, il est décidé d'annuler la rando familiale et d'effectuer un tour complet des gorges La Palud, Chalet Malines, Sentier Martel, Point Sublime, Rougon, Pont Baou et retour sur la Palud.
30 KMS pour 1000D+ (AMHA beaucoup plus car Openrunner ne mesure que tous les 300m ! P.e. La brèche d'Imbert 100m D- n'apparait que pour... 10m ?))
Les jambes sont d'ailleurs lourdes à ce moment là. La descente de la route des crètes nous permet de dérouler petits pas, les genoux couinent mais cela s'huile.
L'assimilation des jours précédents se passe mieux que prévu, pas de casse, juste de la fatigue générale, nous verrons ce soir...
Première montée, la Tortue réclame une marche rapide. Je suis content car mon estomac m'a déjà fait roter plusieurs fois et les quadriceps ne sont pas encore au top. Nous faisons la plupart des belvédères car la vue est magnifique avec ce soleil levant.
Au secours, c'est profond !
1h pour arriver tranquille, au chalet Malines, nous regardons le circuit et c'est parti pour quelques centaines de D- en 3/4kms. Nous rentrons dans les Gorges du Verdon après y avoir tourné autour !
Les chevilles souffrent, une saute sur un manque de concentration, nous ne sommes pas encore chaud dans le "trail".
Les paysages sont magnifiques. Nous rejoignons le carrefour proche de la passerelle de l'estellié (loupée avec les Zanimoss il y a aouuuuu années) puis remontons le Verdon.
Nous décidames au carrefour de la Mescla (2h8') de faire l'aller/Retour jusqu'au point Mescla ou nous voyons le lit de l'Artuby rejoindre celui du Verdon. C'est magnifique, même pour moi qui commence à être un habitué.
Nous continuons la remontée vers le point sublime et quelques spécifités géologiques tirent quelques exclamations.
Les échelles sont faites pour certains, à l'envers !
Les échelles, brèche Imbert.
Beaucoup de dénivellée sont fait en quelques secondes, en montée ou descente.
Puis c'est la longue remontée jusqu'aux tunnels...
Ou ais je mis ma lampe ??? Mmmmmm ? Sur ma table de chevet ??? Excellente idée !!!
Et maintenant, comment passons nous ?
J'ai l'habitude de passer sans lampe, mais pas sans touriste !
D'ordinaire ces tunnels sont habités par de nombreuses lampes qui virevolte au grés de la marche de leurs propriétaires. Aujourd'hui, nada, nibe, rien !!!
Nous aurons droit à 4 lampes dans les 2 tunnels et une sensation d'être aveugle pendant de longues minutes.
Limite angoissant, je ne m'y attendais pas du tout.
Nous arrivons finalement sur la dernière sortie et faisons une pause au parking sous le point sublime.
Le redémarrage est fait dans l'espoir de retrouver le point sublime rapidement, mais un détour nous fait douter.
Finalement le point sublime n'étant pas là ou nous l'attendions nous arrivons au milieu des quelques touristes sur ce fameux belvédère. (4h15')
C'est à cet endroit que la Tortue connaitra un fameux coup de bambou. Un peu sur la réserve au final avant les tunnels, la pause l'avait retaper en attendant la buvette du point sublime.
La Buvette ?
Ouverte par mauvais temps sans touriste le lundi précédent lorsque nous étions passé en vélo, elle est fermée aujourd'hui avec un parking plein de voitures et de clients potentiels (dont une Tortue avide de jambon beurre !)
L'Auberge, sise à coté, étant aussi fermée, la remontée sur Rougon se fait au pas...
Je regarde le chrono et me fait une petite frayeur. A cette allure, nous ne sommes pas rentré car il reste un peu plus de 10kms (NDLR : 6 en fait !) et si l'alternance de montée et descente est trop importante, nous risquons de finir très lentement.
Vu mon agenda du soir, cela risque de coincer.
Heureusement, le chemin pris en direction du pont de Baou est souple et en légère descente. Nous pouvons repartir en courant sans trop de difficulté, la Tortue est repartie !
Le Pont de Baou passé, nous nous dirigeons vers une ferme école ou le chemin s'arrète. Un panneau "attention aux chiens" nous inqiète un peu. Un jeune apprenti, entendant des aboiements sort opportunément et nous renseigne en indiquant les lignes électriques à suivre. Contournant les chiens nous changeons notre axe de 90°. Ouf, nous aurions fait des kms de trop.
Il faut de nouveau remonter la colline, mais les batons de la Tortue feront effet et c'est à bonne allure que nous traversons diverses propriétés pour finalement arriver en vue de la Palud.
C'est en courant que nous finissons sous les encouragements d'autochtone ("Allez le GIGN !" ;-))))) ) dont un Taxi nous ayant aperçu à plusieurs endroits dès le matin.
5h54' pauses comprises, le temps est correct et la bière ou le coca d'arrivée fait du bien !
Reste à savoir si demain le mal au cuisse sera présent et surtout si j'arrive à nager !!!
Stage Verdon part 5
Aujourd'hui c'était... Natation encore ???
Je vous rapelle quelques constantes :
Au lac de Ste Croix, au mois d'Avril, la température extérieure est de l'ordre de 20°C et l'eau à 18°C...
Aujourd'hui ??? Il fait 6°C sur le tableau de bord de la Tortue à 10h du matin et l'eau ?
Je n'ai pas trouvé de thermoimètre, mais, AMHA la barrière des 10°C doit être enfoncée vu le Mistral puis la fraichuer des températures depuis le début de la semaine !
(11°c Dimanche par une belle journée avant le mistral)
Fort de mes achats en gants et chaussons, je me fait fort de profiter enfin de ce lac pour lequel j'ai fait tant de kilomètres !!!
Déjà, rien que pendant la séance d'habillage, au contraire de Mardi, nous avons FROID !
Cela commence vraiment à me gaver pour un stage dans le sud. :-(((((((
Mais j'ai une première bonne surprise, en mettant les pieds dans l'eau, je n'ai pas froid !!!!
Au contraire de la Tortue qui rentre dans l'eau plus difficilement que Mardi.
L'eau est remué par le vent sud-ouest qui souffle en rafale et le fond est moins clair que Mardi.
Vent + Nuage + 6° - Soleil = Je tremble graaaaave :-))))))))))))))
En effet, dans l'eau cela va relativement bien, mais la tête n'est pas rentrée.
Je brasse sans souci, sauf que je tremble et dès que je mets la tête sous l'eau, je "sature" et n'ais qu'envie de sortir de l'eau.
Je tente de me maintenir vu que la Tortue arrive à effectuer un tour de plage. Cela va presque bien tant que l'eau est clair, mais ma résistance s'effrite lorsque l'eau devient trouble.
J'ai les oreilles qui font mal, même les abdos sous l'eau sont chi*nt à faire, je craque et sors.
Et pourtant, après quelques réajustement, les achats se sont avérés pertinents, mais le froid est vraiment trop dur à supporter.
Au contraire de Mardi, je ne retrouve pas de sérénité une fois hors de l'eau. En effet, malgré la combinaison, j'ai toujours froid ! Je ne sais pas si c'est le vent ou la température ambiante (6°C je rappelle) mais je saute et bats des "ailes" sans arrêt pour tenter un réchauffage bien long à venir.
La Tortue après seulement 2 A/R sort aussi de l'eau, nous nous changeons rapidement et allons courir quelques minutes pour nous réchauffer. Ce n'est pas la grande forme mais que pouvons nous faire contre les éléments ?
Eux nagent comme cela par 12°C !
Autant coté vélo et CAP le stage sera positif, autant coté natation ???
Et pour demain il prévoit même des risques d'inondation aux alentours du Mont Ventoux...
Qu'allons nous faire ?
Dans tous les cas, je sais que la Tortue, qui doit manger dans un excellent restaurant à ; cette heure, sera présente à 7h30' demain matin !!!
Stage Verdon part 6
Aujourd'hui, le Ventoux se présente à nous comme un juge de paix.
Le Parcours a changé !
En effet nous avions prévu de partir de Riez puis de faire quelques bossinettes avant d'attaquer le Ventoux par son coté le plus facile. Ce n'était pas fait exprès, mais déjà 140kms à faire nous empéchait de faire la tour de la colline pour attaquer par le coté le plus dur !
Un souci de logistique fait naitre une excellente idée à la Tortue et le programme est chamboulé. Je trace un nouveau parcours partant d'Apt et après la bossinette "Sarraud", nous attaquerons le Ventoux d'un coté, le descendrons par un autre puis ferons le coté le plus dur en partant de Bédoin avant de rentrer sur Apt par la bossinette du départ.
Plus de 150kms avec un dénivellé D+ qui atteint presque 4000m !!!
Nous prévoyons large avec 19/20 de MY... Arf...
Nous voici à Apt, au plan d'eau, et le soleil est avec nous ! C'est génial, s'il pouvait tenir, nous passerons une excellente journée.
Le plan d'eau d'Apt
Il est prévu de la neige au dessus de 1800m dans l'après midi, il nous faut nous dépécher de passer le col des tempètes avant (c'est le nom du col du mont ventoux... Pourquoi ?????)
Le départ, un peu rouillé après notre belle semaine est sympa rapidement dès les premiers lacets au dessus de St Saturnin. Je me régale à monter sans forcer avec une Tortue qui gère très bien à quelques metres avec ses nouvelles roues. J'imagine avec un grand plaisir ces belles descentes au retour, car la route est belle la vue magnifique et les virage facile pour garder de la vitesse.
St Saturnin d'Apt
Nous descendons sur Sault et le temps est toujours super, vu les prévisions pessimistes de la veille.
Un "coup de cul" me rappel mes bosses champenoises, je me régale, youpi...
SAULT
Nous voilà au pied du Ventoux avec 26kms de montées à 5% MY. Je mouline tranquille sur le 39x21, cela monte à l'aise, la Tortue toujours derrière à quelques mêtres, c'est trop facile, je vais devenir inquiet ?
Nous voici au Chalet Reynard, peu ou prou 1400m, pause pipi et discussion avec un cycliste. Le col est fermé, mais les cyclistes peuvent passer d'après lui. Je pars devant et attaque les derniers kms du col des tempètes.
Rapidement j'arrive devant la barrière barrant le col, je passe en dessous et continue de grimper.
Je croise un cycliste et en deduit qu'effectivement, nous pourrons passer le col.
Tiens, la neige commence à recouvrir la route ?!?!?
Pas de souci il y a des rails sans neige et par moment des marques de roues de vélo.
Je commence à trouver le temps long et les portions de goudrons commencent sérieusement à se réduire.
Je pense à faire demi tour mais en pensant à la Tortue j'évacue cette idée. Nous avons décidé de basculer, nous basculerons car d'autres l'ont fait !
JE NE VERRAIS RIEN des stèles et autres calvaires au bord des pentes du Ventoux, AUCUNE VISIBILITE !
Stele Tom Simpson... PAS VU !
Stèle P. Kraemer ... Pas Vu !
Stèle cyclotouristes Ventoux... Pas vu, NON PLUS !
Je suis juste avant le dernier virage avant l'antenne (le sommet, mais à cet instant je ne le savais pas) et je pose pied à terre car il y a un gros passage neigeux avant la portion de goudron. Je me retourne, la Tortue est presque dans ma roue. Il est irrité car il se demande comment il va pouvoir descendre avec cette neige. Il est vrai que s'il monte aisément ses kgs de carapace en hauteur, c'est pour les descendre que c'est plus dur.
Il me passe devant et je ne comprends pas pourquoi il ne remonte pas sur le vélo dans ce dernier virage vide de neige. J'y arrive tente de monter sur mon destrier lorsqu'une bourrasque de vent m'envoie presque au tas !!!
Le fameux dernier virage, mais sous le soleil !
Houuuula... Mais c'est que c'est dangereux ce passage !
Le vent est terrible, je m'amuse quelques secondes à mettre mon vélo comme une voile, quel imbécile !!!
J'ai failli m'envoler avec !!!
La Visibilité est très réduite au sommet !
Je marche presque à genoux avec mon vélo au ras de la route jusqu'au garage sous l'antenne, que je n'apercevrais pas. Je sais que nous sommes pas loin d'elle car des grands panneaux "TDF", "Attention DANGER" sont placardés près des garages ou nous avons trouvé refuge.
Je ramasse mon vélo par terre emporté par le vent. Je suis sous l'antenne, je ne l'apercois pas !
Je tente de m'alimenter en prenant des barres. Je fais tomber les restes de mes barres précédentes qui s'envolent rapidement. J'ai 2" l'idée d'aller les chercher avant de me raviser, de peur de m'envoler avec !!! De toutes manières elles étaient irratrapables !
La Tortue qui manque de s'envoler
Nous décidames de sortir de notre tanière et de tenter de descendre de l'autre coté. Nous choisissons, un peu au hasard, la première route à gauche. Ouf, nous verrons que c'était la bonne !
Nous descendons sous le vent, prenant des rafales de neige dans la figure, nous enfonçant dans celle ci plusieurs fois. La Tortue m'annonce des hauteurs de 60cm, je veux bien la croire...
La descente est bien lente et nous sommes inquiets. Le vent est extrèmement dangereux et risque de nous emporter à chaque virage. La Tortue tombera 2 fois, apparemment sans trop de dommage.
Nous ferons comme cela plus de 5kms (jusqu'à la station du Mont Serein) rattrappant des marcheurs encore ébahis de nous avoir croisés. Heureusement, le vent ne nous atteint plus sur la fin. Nous courrons même à 6/8 kms/h par moment. Nous sommes en train de prendre un retard "monstre"...
Arrivé au Monts Serein nous entamons la descente. Loin d'être sereine, nous prenons, par moment, de grosses rafales de vent et cela nous déséquilibre. La Tortue teste son vélo car celui ci godille. Je pense, pour avoir eu la même chose plus tard, que c'est parce qu'il tremblait de froid sans s'en apercevoir.
Nous voici enfin à Malaucène !!!
Nous filons direction Bédoin et après discussion, la Tortue estime que vu le chemin parcouru, il serait bête de ne pas faire ce coté difficile vers le Chalet Reynard !
Nous ne couperons pas par le col de notre dames des abeilles...
Coté ravitos nous sommes au 85èmekm de la balade et l'essai d'Hydra de DK est concluant.
Malheureusement, les bidons deviennent vides. Je n'ai pas un souci de calorie puisque j'ai utilisée 200ml à 1,6Kcal/ml pour me sustenter, mais plutôt un souci d'hydratation.
J'ai 6 couches sur le dos et cela sue abondamment malgré une température ressentie négative en hauteur.
Je cherche un point d'eau, la Tortue m'indique une fontaine et continue sa route.
Je tourne, vire, prend 200m de retard et ne trouve rien d'autre que la fontaine tarie.
J'ai la Tortue loin devant en point de mire, je repars.
Cela va bien encore, mais j'ai la pépie. Si je ne trouve pas, cela va être dur, très dur car la pente va bientôt avoisiner les 10% de MY par km !!!
Je remonte la Tortue, mais je n'ai plus les cannes. Il n'a presque plus d'eau non plus... Et la, le premier calvaire commence... Je monte à 6kms/h complètement à l'Ouest. J'ai beau prendre de l'énergie, cela ne m'apporte rien sans eau. Je n'en vois plus le bout, les minutes passent et la pente ne s'adoucie pas !!!
Je me retourne, la Tortue à disparue. Cela me met un coup de barre monumental, je m'arrète et tente de le guetter. Je ne me vois pas redescendre le chercher !!!
Passe quelques minutes et je le vois monter. Que c'est il passé ? Je ne le sais pas, par contre, je me suis refroidi !
Je repars, mais très difficilement, je regarde une borne altimétrique et... Même pas 800m !!!
Il est vrai que nous sommes partis de 300m vers Bédoin et que la ilreste 6kms pour plus de 600m à se taper. J'ai la tête qui tourne mais puise dans mes dernières ressources.
La Tortue me remonte, me passe une dernière gorgée d'eau et passe devant.
J'ai du mal, la tête dans le brouillard et...
Ici c'est sous le soleil...
Dans la montée par Bedouin vers le Chalet Reynard
Et la pluie qui depuis Bédoin tombe dru, avec une température qui se refroidit au fur et à mesure de l'ascension !
Tout à l'heure j'ai ressenti et apprécié cette atmosphère de sports d'Hiver, sous la neige, mais là, je n'ai plus la force d'y gouter car plus le même jus.
Ce fut long, très très long, et j'arrèterais les commentaires... Juste pour signaler que je mettrais une fois pied à terre pour écouter mon coeur battre très très très fort avec l'altitude. Le Chalet Reynard apparait pour la seconde fois de la journée, mais avec une température, un vent et une visibilité qui n'avait rien à voir avec le premier passage.
Chalet Reynard... SOUS le soleil !!!
La Tortue ramène de l'eau, j'avale un bon demi litre... Il reste, quand même, une bonne cinquantaine de kms à se farcir !
La descente est frigorifiante. Non pas pour le haut, avec mes 6 couches, cela va, mais pour les extrémités. J'ai les doigts bien durs, douloureux et j'espère un réchauffement rapide en descente...
Nous avons beau nous trouver en bas vers 750m d'altitude, je ne me réchauffe pas.
C'est pourquoi, dans le "coup de cul" de Sault, je mets une attaque qui me réchauffe. Malheureusement, la Tortue crève et je tente de nous trouver un abri (il pleut toujours avec un vent terrible !)
J'avoue une grande admiration pour le carapacé, car même si on ne se connait jamais dans ces cas là, j'aurais peut être craqué à sa place. Au contraire, il refuse l'aide en voiture de ma femme, que j'ai au téléphone, répare transi d'eau et de froid, pendant que je "cours" sur place pour tenter de me réchauffer !
Je lui redépose le téléphone à l'endroit ou il l'avait mis... Arf...
Nous voilà reparti, je suis ragaillardi et je prends les devants.
Nous descendons Sault et au début de la remontée vers St Saturnin, la Tortue m'interpelle pour son téléphone... Téléphone ???
Clés voiture ???
Mon sang ne fait qu'un tour !!! J'ai posé le téléphone sans prévenir la Tortue que je le remettais au même endroit. Une fois réparé, il n'a pensé, et c'est normal, qu'à repartir. Heureusement qu'il m'interpelle sur le sujet.
Je retrouve mes jambes du matin et refait le "coup cul" rapidement ! Ouf, le téléphone et les clés n'ont pas bougé de leur Ziplock. J'ai fait, du coup, plus de 3kms en plus, je pars en chasse derrière le carapacé...
Et c'est là que le second calvaire va commencer. Notre ami m'avait proposé de tirer par la grande route, plus longue mais à priori plus facile pour rentrer... Il me souvenait avoir vu un chevron pour une bosse, alors je lui déconseillais en expliquant qu'après le court sommet de Sarraud, la descente serait un plaisir... Un plaisir ???
J'ai beau grimpé relativement vite, pas de Tortue à l'horizon. J'arrive à l'embranchement de Sarraud et j'ai, 2" encore, la tentation de continuer droit... Je me ravise car si notre carapacé à des soucis, il sera heureux de me voir arrivé.
Virage à gauche, grimpette à ( à 7% facile, sauf que... J'ai le vent en pleine face !!! La pluie qui me lacère le visage, j'ai les "glandes" mais je continue à grimper correctement. Mes doigts gelés m'empèche de saisir à manger, mais je peux boire ma gourde d'eau.
J'arrive à Sarraud, toujours pas de Tortue et je craque... Marre de ce temps pourri, j'imagine la Tortue en haut du col avec la grèle qui tombe, souffrant milles morts. Je vois une cabine téléphonique, elle sera mon havre de paix.
Je peux terminer mon second pot de calorie à fortes doses et avale 2 barre supplémentaires.
J'arrive à me réchauffer, mais ne peut m'empécher de rager de déception devant ce temps affreux.
Ce matin je me régalais au même endroit, terrible désapointement cet après midi !!!
Après 10' je sors pour mettre mes poubelles à leur place. Le vent en emporte une, et je cours après, sentant bien que j'ai des douleurs un peu de partout !
Ereinté, je remonte sur mon vélo et fini la bosse. J'espère pouvoir descendre sereinement...
Que nenni, une dernière surprise m'attendait. La ou ce matin, il y avait soleil et calme, je me prends le vent en pleine face, avec des bourrasque qui me couche et tente de m'envoyer dans le ravin. La grêle profite de mon passage au sommet (998m) pour redoubler et m'indiquer que je ne suis pas à ma place. Mon vélo godille, est ce sa chute au sommet du Ventoux qui la déréglé ? Je met 3 bons kms à me rendre compte que c'est moi qui tremble !
Je suis dans un brouillard complet, j'ai mal de partout, j'ai froid, le vent me fait descendre royalement à 40kms/h en vitesse de pointe, 27 en vitesse de croisière, alors que j'espérais taper le 70 !!! J'en ai ma claque...
Je rentre dans St Saturnin, mais pas de réchauffement du au village, j'ai froid de chez glacé "viens on va se faire une noire en monoski"... Je m'arrète à la poste, non pas pour appeler au secours, mais pour profiter du auvent qui m'abrite du vent et de la pluie.
Je reste encore 10' ici avant de décider de redescendre, il reste 7 kms. Je sors de StSaturnin, mais j'ai encore froid jusqu'à ce que j'aperçois ma voiture avec ma tribu venu à ma rencontre. Il m'apprenne que la Tortue est déjà arrivée, ouf...
J'aperçois le plan d'eau, c'est la fin du périple, la Tortue récupère ses clés et se réchauffe. Elle m'apprend qu'elle a loupé l'embranchement Sarraud. Tant mieux pour elle car si elle s'est rajoutée plus de 5kms, elle a fait 150D+ en moins, n'a plus dépassé 800m d'altitude et a pu éviter d'autres désagrément. Elle a donc eu raison de se tromper !
L'Papy et La Tortue après une hournée fatigante... Les stygmates de la fatigue sont visibles !
Je n'ai pas le kilométrage exacte ni le temps, mais tout est explosé, avec la CAP nous avons tourné à 17/18 de MY !!!
Vous savez qu'après cela nous avons eu une soirée dégustation repas champagne puis nous sommes remonté en Champagne pour y arriver à 8h le samedi matin...
Vouiméééé le WE a vu un Papy bien flappi, le repos est obligatoire pour finir un marathon dans un bon état dimanche prochain !!!
Voilà... Mes conclusions pour une autre fois... Après le Marathon d'Azay le rideau !
Merci Ma Tortue pour cette semaine qui sans toi aurait surement foirée !
J'ai un déficit natation, mais, ma foi, les reste fut bien rempli !!!
Salut les Kikouyous !!!
4 commentaires
Commentaire de _azerty posté le 26-04-2008 à 14:22:00
Bravo Papy
Bon stage. comme d'hab beaucoup de sérieux dans la préparation.
je vous souhaite le meilleur pour la suite.
D'ici là, on devrait se croiser à St gemme.
Domi
Commentaire de La Tortue posté le 26-04-2008 à 15:35:00
ah ! les bonnes idées du papy : la provence, le Verdon, son soleil, son lac et des plages ombragés et ses cigales !!! tu parles ;-)
en tout cas, merci papynou, je me suis bien régalé toute la semaine, même s'il m'a fallu au moins 8 jours pour récupérer du Ventoux dans le blizzard ;-)
et merci pour les photos : sous le soleil, c'est vrai que c'est joli aussi ;-))
Commentaire de titifb posté le 26-04-2008 à 21:27:00
Ah !!! Excellent CR ! Je me suis régalée à lire ce récit épique, cette odyssée fantastique...pour fanatiques du triple effort par un temps de chien et un froid de canard. Ca c'est du stage commando; bon, pour le marathon d'Azay le Rideau, j'espère que ça ira et que tu ne diras pas : "le marathon ? Assez, rideau !"
Bonne chance Papy !
Commentaire de laurent05 posté le 28-04-2008 à 15:10:00
bravo pour cette belle semaine d'entraînement
le sentier martel est magnifique j'y était hier justement. le mont ventoux sous le soleil est déjà très dur alors là chapeau.
courage pour ce beau challenge qu'est Embrun
rendez vous au mois d'août dans un beau département
a+
laurent
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