L'auteur : philkikou
La course : Trail du Ventoux - 42 km
Date : 23/3/2008
Lieu : Bedoin (Vaucluse)
Affichage : 5159 vues
Distance : 42km
Objectif : Pas d'objectif
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Après le printemps, revoilou l'hiver !!! Après les trails blancs de début d'année qui avaient presque tous virés au vert, c'est le trail du Ventoux qui se pare des couleurs hivernales.
Les jours précédents la course, nous avons appris que le parcours ne passera pas au sommet et que nous emprunterons le parcours "B", qui va un peu plus haut que le chalet Reynard, mais qui évite le mont Ventoux*** et les crêtes, pour cause de vent trop violent. Il y a même eu un message sur le forum Ventoux sur Kikourou encore plus alarmiste, qui annoncait le risque de ne même pas pouvoir faire le parcours "B"......
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***Le mont Ventoux, surnommé le « Géant de Provence », est un sommet de Provence, point culminant du massif des Baronnies. Majestueux, puissant, le Mont Ventoux se dresse à 1912 m d'altitude au dessus du comtat Venaissin. Sa silhouette massive, couronnée d'un observatoire, est facilement reconnaissable. Elle surplombe les villages où cerisiers, amandiers, oliviers et lavandes semblent déposer leurs fleurs au pied d'un géant endormi. De son sommet, il fait découvrir l’un des plus vaste panorama d’Europe, dominant la Vallée du Rhône, les Baronnies et le plateau du Vaucluse.
Le Mont Ventoux garde jalousement le secret de l'origine de son nom. En occitan provençal, le mont Ventoux se dit Mont Ventor selon la norme classique ou lou Mount Ventour selon la norme mistralienne.
Le sommet devrait son nom à une source latine remontant au IIe siècle, Vintur, divinité des sommets signifiant « qui se voit de loin », issue du celte Ven-top dont le sens serait plutôt « cime neigeuse ». Son ancien nom Ventour, que l'on retrouve au XIe siècle, est basé sur la racine oronymique préceltique went' mont. Il a été réinterprété par « venteux ». Il est vrai que le mistral y souffle souvent à plus de 100 km/h, et parfois jusqu'à 300 km/h.
Célèbre par les exploits sportifs - Tour de France, courses automobiles et motocyclistes - dont il est le théâtre, le Mont Ventoux lance un défi permanent, que bon nombre de sportifs de tous niveaux se plait à relever. Mais le Mont Ventoux jouit également d'une réputation internationale, pour ses 936 hectares classés depuis 1990 "réserve de biosphère" par l'UNESCO. En effet, il présente un caractère très original résultant de son relief contrasté. Tous les climats d'Europe y sont représentés. La faune et la flore se sont adaptées aux particularités du relief et de l'ensoleillement de chaque versant. Les espèces sont plus rustiques sur le versant nord.
De nombreux colléoptères rendent sa microfaune d'une étonnante diversité. En hiver, les migrateurs viennent enrichir une avifaune composée de plus de 120 espèces d'oiseaux. Si le lièvre se plait à y élire domicile, les grands mamifères - sangliers, chevreuils, mouflons de Corse, chamois - sont aussi très nombreux. Le Mont Ventoux contient plus de 1000 espèces de plantes étagées sur ses flancs, selon l'altitude. Plantes arctiques - saxifrage du Spitzberg, pavot du Groënland - plantes africaines - cèdres de l'Atlas, grenadiers - se partagent le massif avec les espèces méditerranéennes classiques - le thym, le romarin et les lavandes. Pour couronner cette pyramide de trésors, il convient d'ajouter la truffe - rabasse en provençal - rare et chère, elle est présente dans les truffières, dont elle ne sort qu'en grand secret. La lumière varie avec une rapidité étonnante et transforme les couleurs, certains disent d'heure en heure. La végétation verte, rousse, bleue mêle ses couleurs au blanc lumineux de la neige ou des cailloux, selon la saison.
Géant bleu ou de provence, Colosse, Mont Chauve ou tout simplement Ventour - à sa convenance. Le Ventoux, ce mont pas comme les autres mérite bien un voyage....ou une ascension en courant par la face sud !!!
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Parti quand même de bonne heure (5h30) direction plein sud avec une météo fraîche mais sans vent...aura-t-on la bonne surprise de pourvoir aller au sommmet? Avant de quitter l'autouroute nous apercevons le Ventoux la tête dans les nuages, mais assez dégagé par ailleurs. Parti de bonne heure, mais pas assez pour que, arrivé sur place, je puisse récupérer mon dossard, me préparer et participer à la photo hommage à Laurence. Déçu, mais heureusement j'avais communiqué mon N° de dossard à Françoise84, qui m'a mis la photo de Laurence dans l'enveloppe contenant le dossard (merci à elle et tous ceux qui ont participé à la préparation de cet hommage).
Je cours avant le début de course, non pas pour m'échauffer, mais pour arriver à me préparer dans les délais. Au niveau tenue, j'opte pour du long en bas, un maillot manche longue + une veste pour le haut, avec en réserve coupe vent, bandeau, gants. A quelques minutes du départ j'ai l'occasion de croiser et remercier Françoise, de saluer DefiFranck et de lui demander des nouvelles de Titifb.
Le commentateur a une pêche d'enfer, et version bonimenteur, nous met en haleine avant la course, et atténue notre déception en nous disant que le grand parcours, même sans passer par le sommet, et certes un peu plus court, mais tout aussi dur que le circuit original. Info ou intox, on verra bien sur place !!! Il laisse place à Serge Jaulin, organisateur, qui nous donne les dernières consignes, les températures hivernales sur le parcours (-12°c...on a dû mal à le croire sur la ligne de départ où il fait presque chaud), et évoque la mémoire d'une jeune bénévole disparue récemment. Puis il laisse la place à un kikourou (Joe One) qui parle de Laurence et s'en suit une minute de recueillement musical.....
Le maire de Bédoin égraine le compte à rebours et donne le départ. J'ai des fourmis dans les jambes et, situé dans la 2° partie du peloton, je passe pas mal de coureurs durant le tour de chauffe dans le domaine de Bélizy. Alain, compagnon de trail, prend ma foulée, avant de prendre les devants à partir des "Demoiselles coiffées". Durant ce tour, j'ai l'occasion d'échanger quelques mots avec Kanhardô, qui va essayer de boucler le grand parcours, malgré une sciatique. A la fin de cette boucle, nous prenons un sentier montant en direction de Bédoin, joli village, que nous n'avons pas pris le temps de découvrir***
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***Bédoin
Village blotti au pied du versant sud du Mont-Ventoux à l’abri du Mistral. Habité dès l’époque néolithiques. La forêt communale de Bédoin est la plus grande forêt de France. Elle s’étant entre 350 m et 1912 m d’altitude sur une superficie de 6300 ha.
A voir, à visiter: la chapelle romane ND du Moustier, l’église des Baux de Bedoin, la chapelle de la Madeleine (XIIe).
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Par des sentiers encore assez plats, nous restons au pied du Ventoux, pour rendre visite aux Demoiselles coiffées ***(6,5kms-35')
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***Carrière d'Ocre, complètement désertée (sauf le jour de la course.!!!) . Il faut s'arrêter, traverser le bois et on arrive dans ce lieu époustouflant. Voici les "demoiselles coiffées."C'est aussi beau que Roussillon et que Rustrel, mais moins connu.
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Le temps d'une photo, et nous attaquons enfin le Ventoux par la face Sud et la combe Curnier. Sur l'arête de celle-ci, avant de descendre par un endroit escarpé sur 2-3 mètres. Un bénévole nous demande de la jouer "cool" et d'éviter les bousculades. Nous nous retrouvons cette fois-ci dans la combe avec une montée assez raide, qui me laisse le loisir de discuter un peu avec BragueSpirit. A la file indienne, après avoir rejoint une cabane, le circuit prend un sentier en balcon "yoyo" sur lequel il faut être vigilant pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis composé de marches irrégulières en calcaire parfois un peu humide et de souches pas très visibles. En levant la tête nous voyons à nos pieds la plaine ensoleillée, et au-dessus de nos têtes, le sommet du Ventoux...qui sera réservé aux anges qui courent avec nous aujourd'hui dans leur paradis blanc...Après 2 h 20 de course j'arrive au point de bifurcation des 2 circuits et au ravitaillement (16kms-2h20).
Une pause de 2' le temps de boire un coca "on the rocks" et de m'alimenter (merci aux bénévoles aussi glacés que le coca!) , et me voilà reparti droit dans la pente. Pas pour longtemps : un plat, une descente dans une prairie abritant une bergerie et à nouveau une montée sévère et neigeuse. Jusque là tout va bien, je vois bien quelques coureurs et coureuses plus rapides me passer, mais rien d'alarmant.
Arrive de beaux passages qui vont nous mener au chalet Reynard. Nous allons d'abord déboucher dans un vallon par un passage dans une paroi rocheuse ensoleillée, dominée par le Ventoux (un rocher percé se dégage de cette paroi, j'ai cru un temps que nous allions y passer). Petite descente dans cette combe (qui doit mener au sommet du Ventoux) afin d'en rejoindre une autre qui prend la direction du chalet Reynard. A cette patte d'oie un bénévole rajoute du rubalise pour éviter du hors piste. La remontée de cette combe enneigée et ventée est superbe : le spectacle du vent sur la partie droite de la combe tourbillonnant et sculptant la neige à toutes les aspérités du sol valait le déplacement. J'alterne à ce moment-là la marche et la course.
Nous rejoignons une piste forestière , qui nous emmène vers la route du Ventoux que nous coupons, pour s'approcher des crêtes sans les atteindre. Dans ces paysages moins abrités nous sentons bien le vent glacial que nous prenons de pleine face (sans avoir le besoin de mettre le coupe vent ou des gants plus épais). Un petit tour à 1500m. et redescente sur le chalet Reynard, où nous attend un ravitaillement bien copieux, avec soupe chaude..que du bonheur !!! (23 kms-3h27). Toujours pas de trace d'Alain qui est devant, plutôt bon signe, c'est qu'il n'y a pas de casse, ni de coup de barre (j'ai su à l'arrivée qu'il avait chuté 3 fois) Traversée du ...parking, qui n'est pas désert, et me voilà reparti pour une autre course avec un gros pourcentage de descente.
Dès le début de cette descente je e fais doubler par des coureurs qui lachent les chevaux. Avec le terrain enneigé et assez technique, plus la fatigue, je prèfère la jouer "piano va sano", car je sais que cette descente et longue et que la fin est "sans fin" si on a plus de carburant. Après une longue descente, nous arrivons quand même à avoir de petits raidillons casse-pattes plus ou moins longs. Dans l'un de ceux-ci je croise un Kikou en short et qui est un peu dans le rouge...Nous revenons vers la bergerie non loin du ravitaillement de l'aller, ou le coca (et les bénévoles) sont moins glacés (29 kms- 4h17).
L'altitude est en chute, et le thermomètre en hausse, je tombe la veste pour poursuivre la descente vertigineuse..Nous doublons quelques coureurs du 22kms (qui sera plutôt un 26) qui s'écartent à notre passage, tout comme moi quand je sens un coureur plus rapide..et plus frais. La descente s'adoucit est passe d'un sentier à un chemin carrossable. Petit arrêt au dernier ravito, et gérer la fin de course .........Arrivé par une descente au domaine de Bélizy en 5h11, rejoignant mon collègue arrivé 8' avant et croisant Francoise84 qui a bouclé le 26 kms.
content d'avoir terminé ce beau trail bien organisé et d'avoir participé à l'hommage des kikous à Laurence. Repas paella, signature sur le tableau moicélolo...et en route pour la maison, et de nouveaux trails pour cette année 2008 !!!!
(précision : photos "empruntés" sur internet)
4 commentaires
Commentaire de phildeval posté le 30-03-2008 à 14:34:00
Bravo pour ta course que tu as apparemment bien géré.
A bientôt sur d'autres chemins.
Commentaire de Khanardô posté le 30-03-2008 à 14:38:00
Merci à toi pour ce récit, c'est sympa de retrouver l'ambiance du WE dernier !
On aura j'espère l'occasion de se revoir et de discuter plus longuement par la suite ?!
Alain
Commentaire de Françoise 84 posté le 31-03-2008 à 19:58:00
Ton récit nous apporte un petit goût de "revenez-y" bien sympa, merci! Bon, la prochaine course, tu réserves tout le WE pour profiter de l'avant, de l'after etc...!!!
Commentaire de kikidrome posté le 31-03-2008 à 22:37:00
"La remontée de cette combe enneigée et ventée est superbe : le spectacle du vent sur la partie droite de la combe tourbillonnant et sculptant la neige à toutes les aspérités du sol valait le déplacement." Une bien belle phrase qui me ferait presque regretter de ne pas avoir choisi le "grand"... ;-)
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