L'auteur : ciole
La course : 100 km de Millau
Date : 29/9/2007
Lieu : Millau (Aveyron)
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Distance : 100km
Objectif : Pas d'objectif
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L'inscription à ce 100 km :
Cela faisait longtemps que j'avais l'intention de participer à cette course mythique. J'avais d'ailleurs prévu d'y participer d'ici quatre à cinq ans... Mais la future naissance de ma fille m'a poussé à programmer cette aventure un peu plus tôt.
Définition de l'objectif et plan d'entraînement :
Pour ma première participation aux 100 km, mon objectif était simple : franchir la ligne d'arrivée ! En complément de l'entraînement du raid par équipe Chamonix Mont-blanc en mai et des très conviviaux marathons de Marn&Gondoire (77) et Saint-André de Eaux (22), j'avais récupéré sur le net un plan d'entraînement spécifique.
La course :
Après avoir récupéré les dossards la veille (vendredi), ma femme et moi avons quitté notre hôtel situé à 30 min de Millau vers 7h45. Nous arrivons donc à Millau bien en avance pour terminer les derniers préparatifs : pointage auprès de l'organisation, préparation du vélo, rdv avec les amis...
9H00 : c'est le départ des suiveurs et ma femme me quitte pour Aguessac en compagnie des autres vélos. Je reste alors avec ma soeur et Christophe qui lui est ici pour son premier marathon.
9H30 : c'est le départ vers... la ligne de départ. 1500 coureurs quittent donc la salle des fêtes de Millau sous forme de cortège.
10H00 : enfin, c'est le vrai départ (cela fait des mois que j'attends ce moment) ! Nous partons Christophe et moi sur une base de 9,5 à 10 km/h. Au bout de 3km, Christophe me lâche. En ce qui me concerne, je décide de conserver sagement mon rythme et ne pas dépasser la vitesse de 10 km/h...
Aguessac (7 km) : nous retrouvons les suiveurs en vélo et donc ma femme qui commence à pédaler. En la voyant à mes côtés pour m'encourager alors qu'elle en est à la fin de son 7ème mois de grossesse, je me dis que j'ai vraiment intérêt à aller jusqu'au bout pour ne pas la décevoir.
Un peu après Aguessac, je retrouve Jean-Christophe et Thierry sur leur footbike (pour plus d'informations sur ce véhicule, je vous invite à visiter www.france-footbike.org). Jean-Christophe m'informe que Anne-Marie (qui tente elle aussi son premier 100 Km) et Rodolphe sont devant, mais il n'a pas de nouvelles de Christian, qu'ils espèrent voir en continuant de remonter la course. Au total, nous sommes donc six membres de France Footbike sur la course des 100 km.
Nous continuons, ma femme et moi sur un rythme de 10 km/h jusqu'à Rivière-sur-Tarn (11-12 km) où se trouve le deuxième ravitaillement de la course. J'en profite pour me sustenter un peu. Puis nous repartons en contemplant ce magnifique paysage des gorges du Tarn. Nous passons les communes de Boyne, Le rozier puis Peyreleau où nous attaquons un mini raidillon puis une petite descente. Pour rester à mes côtés, ma femme n'arrête pas de freiner (mais seul le frein avant fonctionne sur le vélo). La jante finie donc par chauffer et c'est l'inévitable crevaison... Nous venons alors de passer la barrière du semi-marathon, et je vais devoir continuer sans sa présence réconfortante. Mais la chose qui m'ennuie le plus, c'est que nous étions entre deux ravitaillements, et qu'elle va donc devoir marcher environ 2,5 km à côté de son vélo pour rejoindre le prochain.
Je continue cependant ma course en espérant que tout va bien se passer pour elle. Et en arrivant sur La Cresse (~ 30 km), je la voie qui me dépasse dans un camion et qui me lance des encouragements. Rassuré, je termine cette première partie des 100 km sur un rythme de 11 km/h. Un peu avant la fin de la boucle du marathon, vers Millau-Plage, je passe devant Christophe et je termine cette première partie en arrivant dans la salle des fêtes de Millau au bout de 4H30 de course.
Après un bon ravitaillement et un changement de chaussette, je repars pour l'aller/retour à Saint Affrique et les deux grosses difficultés de la journée. Autant dire que dans ces cas là, il ne faut pas trop réfléchir, car terminer un marathon pour enchaîner aussi sec pour 60 km très valonés pourrait être décourageant. En repartant de la salle des fêtes, je retrouve ma femme qui a réparé sa crevaison (mais pas son frein arrière) est qui va me suivre jusqu'au 50ème km.
Nous repartons donc vers Creissels et la première vraie bosse de la journée qui nous fera passer sous le célèbre viaduc de Millau. En arrivant au pied de la bosse, ma femme descend de son vélo et nous montons tous les deux cette bosse en marchant (comme tous les autres coureurs autour de nous d'ailleurs). Nous ne sommes même pas encore à mi-distance. Après quelques minutes nous arrivons enfin sous le viaduc, ma femme remonte sur le vélo et je me remets à courir. Puis c'est le passage au 50ème km.
Une fois ce 50ème km passé, ma femme fait demi-tour (sans éclairage ni frein arrière, c'est le bon choix). Elle me retrouvera à Saint Affrique. Je continue alors en trottinant sur la descente. La descente finie, c'est le début d'un long faux plat qui va durer plus de 5 km. Ce faux plat, qui avant la course me faisait peur, passe comme une lettre à la poste. Je croise Jean Christophe et Thierry juste avant la côte de Tiergues. Ils me donnent quelques conseils pour la fin du parcours, puis j'entame cette côte qui fait la réputation de Millau. Et là, plus aucun coureur autour de moi. Dans la côte, je me fais rejoindre par le meneur de 13 H (tiens j'étais devant le meneur de 13H??) et j'en profite pour me joindre à son groupe pour la montée.
Arrivé en haut, je me remet à trottiner. Sur cette descente, la petite douleur que j'avais à l'avant du tibia commence à s'intensifier, même si elle reste très soutenable... J'arrive enfin à Saint Affrique sous les encouragements de ma femme. J'y fait une bonne pause avec soupe aux légumes, coca, sandwich au jambon, massage ... J'en profite également pour faire un changement de chaussettes, récupérer mon baudrier fluo, ma lampe frontale et mon lecteur mp3.
Une fois les batteries rechargées, je repars pour les 30 derniers km. Et là, en sortant de la salle des fêtes de Saint Affrique, c'est l'euphorie. Une énergie à revendre comme je n'en ai jamais eu ! Dommage, cela ne durera que 3 km. Je finis de remonter la côte de Tiergues en marchant calmement comme tous le monde... Je me trouve alors en compagnie de la meneuse de 14H que je vais suivre un peu.
En haut de la côte de Tiergue, je bascule pour descendre la portion que j'avais monté à l'aller... Cette descente se passe bien et je retrouve les encouragements de ma femme à Saint Rome de Cernon.
La suite du parcours se fait dans le noir complet (il est plus de 22H sur ma montre) et consiste à descendre le faux plat que j'avais monté à l'aller. Curieusement, j'ai l'impression que ce faux plat est encore en montée... Je dois vraiment commencer à fatiguer. Par contre l'ambiance de la course de nuit est vraiment très sympathique. Je continue ainsi mon bonhomme de chemin, même si ma douleur au devant du tibia commence à m'inquiéter sérieusement. Arrivé dans Saint Georges de Luzençon, j'arrête de courir. Ma douleur est trop intense et une bosse s'est formée à l'avant du tibia. Étant donné qu'en marchant je ne ressens qu'une légère gène, je décide de terminer les 10 km qui me séparent de Millau en marchant. Cela va prendre du temps, mais je ne vais tout de même abandonner à 10 km de l'arrivée si je suis encore capable de marcher.
Après le ravitaillement de Saint Georges de Luzençon, je remonte puis redescend la côte du viaduc et j'arrive enfin au 95ème km. J'appelle alors ma femme pour la prévenir que je termine en marchant. En réponse, elle me dit que Christophe part à ma rencontre. Quelle bonne nouvelle ! J'avais bien besoin d'un peu de compagnie.
Christophe me rejoint entre les kilomètres 96 et 97. La fin se termine en discutant avec Christophe et d'autres coureurs.
J'arrive finalement dans le parc de Millau puis dans la salle des fêtes où je franchis la ligne d'arrivée à 1h du matin et en 14 H 56 min et 22 sec. Heureux, fier de l'avoir fini, fier d'entrer dans la communauté des centbornards...
Je n'essaierai pas de vous expliquer ce que j'ai ressenti en faisant ce premier 100 km. Il faut le vivre pour le comprendre...
* Merci à ma femme, Camille, qui a eu un comportement exemplaire pour me motiver.
* Merci à Christophe de m'avoir accompagné sur la fin du parcours.
* Merci à ma soeur, Hélène d'avoir été présente et d'avoir attendu mon arrivée (jusqu'à 1h du matin !)
* Merci à tous ceux qui m'ont encouragé durant cette course (via les sms...) .
* Merci enfin à tous ceux qui m'ont encouragé des jours / mois avant ces 100 km.
Loïc BOURDON
2 commentaires
Commentaire de may posté le 04-02-2008 à 22:21:00
bonsoir,
tu as tout résumé: il faut le vivre pour le comprendre!
alors, à quand le 2e 100kil?
May
Commentaire de bluesboy posté le 05-02-2008 à 21:39:00
Je comprend ce que tu as ressenti apres ce premier 100 km ,mon premier en 2005 reste mon meilleur souvenir de course .Cette année je t'ai précédé de quelques minutes mais je pense que sans ta blessure et en gérant mieux ta course(depart moins rapide) ,tu pouras descendre sous les 14h .Pour un premier 100 l'important c'est d'arriver et d'acquerir de l'expérience pour les suivants,car tu vas sans doute retenter ce defi
Claude
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