Vendredi 7 décembre, 12h30. Je regarde les spaghettis dans mon assiette. Pas l’habitude de manger des pâtes à la cantine, mais là j’suis obligée. C’est le Téléthon ce soir. Va falloir galoper cette nuit. L’idée c’est que je fasse deux heures ce soir (onze tour) et onze demain, deux sorties longues, de l’endurance. Je pars tôt du bureau, arrive vers 19h30 à la maison, quick dînette et hop en voiture, c’est la fameuse dream team qui prend le départ : Bambi, Tiga, Garfield et Mappy notre âne. Villepreux est la ville à coté mais mappy nous malmène encore et on fait trois fois du tour du quartier avant de demander à une dame où se trouve la piscine, elle nous prend pour des rigolos sachant qu’on était à 20m de ladite piscine. Houlà, pourvu que le duo Bambi/Tiga évite les CO.

Il est 21h10. On arrive, je m’inscris, Seb ne me reconnaît pas, Corto débarque, fait les présentations. Pas de vin chaud – et où est le Nutella de la faonnette ? Je pars faire un premier tour d’échauffement, je suis bêtement quelqu’un, double et me perd (eh oui). Reviens sur mes pas et suis le gus. Je redouble, me reperds, trois fois le tout. Ca promet. Je récupère Corto au deuxième tour, on papote L’Origole et càp en général. Au troisième tour Corto doit faire deux fois 400m allure mara. Je suis sans casser mon rythme (6min au kilo). Je fais le quatrième tour seule avec l’ipod, je double, on me double, je continue à ma vitesse, je sens pas trop la séance de la veille (VMA un peu violent) ni trop toute la semaine de travail. Au programme : onze tours à 1802m pour ce soir, demain pareil. Surtout pas trop pousser, l’entraînement de mardi prochain sera hard.

Le parcours est ok, assez roulant pour un trail urbain, pas trop de trafic. A chaque tour devant le gymnase (qui se trouve juste à coté de la piscine) on voit les judokas et les handballeurs s’activer. Ca rassure ; on est pas les seuls à cavaler dans la nuit pour la bonne cause. 

Corto me rejoins au  cinquième tour en vtt, on papote plongée, càp etc. On parle de l’effort, de l’au-delà du mara et des gens qui nous prennent pour des extraterrestres. Et aussi de la compétitivité, la camaraderie. Sixième tour, les judokas s’activent tjrs, les hand sont assis. Septième tour, les hands rebougent. Chaque tour est marqué par un petit bip activé par la puce quand on passe sous le portail rouge, jusqu’à coté de l’équipe PC et la grande table avec de la nourriture, des gamelles remplies d’oranges, bananes, de morceaux de chocolat et des petits LU accompagnés par du Coca, eau et jus de toute sorte. Les coureurs ne peuvent pas se plaindre, il y a tout ce qu’il faut. Huitième tour ? Bah la grande question, je pense qu’on est huitième, Corto pense que c’est le septième, il doit avoir raison, je vois Tiga qui m’attend avec impatience, je dois rapidement terminer trois petits tours. Je termine mes onze tours en 2h10, un peu déçu par ma lenteur. Bizarre, je me sentais en forme pourtant. Tant pis. On ne traîne pas trop, on rentre vite.

Bambi et Corto après la course, vendredi soir

Le lendemain j’apprends que c’était bien douze tours. Ca va mieux. A 12h30 je suis première SEF, quatrième femme. Je me décide – je vais défendre cette première place. La météo est monstrueuse ; vent en rafales allant jusqu’à 6bft et la pluie tombe avec violence. Pf. Je pars, direction Villepreux, toute seule, Tiga et Garf sont partis faire un truc de judo et mappy est à la poubelle. En arrivant à la piscine je me rends contre de la tache devant moi – les conditions sont vraiment hostiles, je garde mon Kway (la dernière fois j’ai couru en Kway c’était en 1995). Rapide coup d’œil sur le listing, j’suis tjrs première SEF et quatrième femme. Je fais mes calculs pour savoir quel sera le nombre mini pour remporter ce truc sans trop galerer non plus. Pierre, le président des accroruns me passe une pochette en plastique pour protéger mon ipod (ils sont vraiment aux petits oignons avec les coureurs ici, ça fait plaisir !). Le vent fait des mega vagues dans la piscine (extérieur), c’est raté pour la session de piscine délassante post effort. Je me lance, immédiatement je sens les gouttelettes froides fouettées contre mon visage. Ca glisse, il y a du trafic, les automobilistes foncent tout droit sur nous, sans ralentir, pourtant le parcours est bien sécurisés, ils sont censés de ralentir mais apparemment ça les impressionne peu qu’on brave le froid et la flotte pour courir pour le Téléthon.  Je me sens bien malgré les conditions, mon ipod chante gentiment. Premier tour, deuxième tour, troisième tour, la pluie continue, le vent se renforce, les barrières sont par terre, des flaques d’eau partout. Je m’étonne à rester ultra régulière, tour après tour, je double bcp de marcheurs – mais ils font comment ? Je ne pourrai pas, fait trop froid. On n’est pas nombreux sur le parcours, on s’encourage mutuellement. Un nombre incroyable de sac poubelles qui se penchent contre le vent, des chapeaux qui s’envolent emportés par le vent.

Quatrième tour, le portable sonne, les parents qui demandent si ils peuvent ouvrir la boite de chocolat qu’ils ont déjà entamé (arf arf). Le portable est mouillé, un petit lac s’est créé dans la poche de mon Kway. Les rues sont de plus en plus dessertes, évidemment, par un temps pareil on reste à la maison. Les judokas sont tjrs là, pareil pour le hand. Je croise un serpent de rollers, aussi trempé que moi. Début du dixième tour, j’ai froid, très froid. Mal à la gorge et sens que je n’ai pas assez manger pour braver le froid. Mais en même temps je suis très consciente que j'ai de la chance de pouvoir vivre ça : courir pendant des heures n'est pas donné à tout le monde et bcp donneraient bcp pour etre à ma place. 

 Je m’étonne moi-meme, le dizième tour se fait exactement à la même vitesse par contre je décide de m’arrêter. L’entraînement prévu mardi est rude, très rude (VMA à donf) et il ne faut pas que je me crève trop si ce n’est pas nécessaire. Vingt-deux tours correspondent à 39.64km. Ca va. Pile poil 6min/km sur toute la distance. Comme prévu.

Je reste en tenu de course pour pouvoir reprendre si je perds ma place, pour l’instant je suis trjs première SEF et deuxième femme.

Les organisateurs s’occupent bien de moi, on me tend du thé chaud, Seb a vraiment apporté du Nutella (ENORME),  bcp de gâteaux, des chouquettes, plein de yiam yiam. Je me change finalement pour rejoindre tout le monde à la remise de prix.

Malgré le froid et la pluie l’ambiance est bonne et certains ont vraiment tourné comme des grands – plusieurs accros au-delàs des 100 km, les deux premiers du scratch dans les 130 km…waouh. C’est mon tour, je monte sur le podium, on me tend un sac de sport  sympathique en guise de recompense, gros sourire, quick photo.

Un cheque de EUR400 pour l’AFM, c’est bien motivant pour revenir l’année prochaine. A cela s’ajouteront les 10 cts reversés par tour couru par la Boulangerie Julien à Versailles.

Je rentre, contente d’avoir fait mon premier podium depuis mai 2002. Ca fait plaisir. Merci à toute l’équipe de l’organisation de l’accrorun qui s’est tellement bien occupé de nous pendant ces 24 heures.

voici la galerie de photos prises par Guy qui refletent bien la bonne ambiance qui reigne malgré la meteo horrible

http://picasaweb.google.com/penestinGG/VillepreuxTLThon2007