L'auteur : eric41
La course : Les Templiers
Date : 28/10/2007
Lieu : Nant (Aveyron)
Affichage : 5183 vues
Distance : 69.7km
Objectif : Pas d'objectif
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Pour clore cette saison basée essentiellement de trails ,la grande course des Templiers s’imposait. Il fallait bien que je courre le plus grand trail de France.
Mais voilà, c’est bien beau d’aller vouloir gambader en montagne, habitant dans une région plate (Sologne-Val de Loire), comment vais-je préparer cet événement ?
Je reprends mon plan des 100 km de Millau de l’an passé en remplaçant une séance allure 100 par une séance d’escalier.5000 marches durant cette séance c’était un peu ch… mais il fallait faire un peu de spécifique.(voir mon carnet pour ceusses interessés).
C’est avec pas mal d’interrogations sur le fait de pouvoir boucler correctement cette course que je retire mon dossard le samedi vers 16 heures.
Une visite au salon des courses natures où je prends tout les bulletins d’inscription qui me tombe sous la main (juste pour rêver) et je contacte Corto pour un lieu de rassemblement des kikoureurs.
En chemin je croise Cloclo qui s’en retourne faire un peu de tourisme dans la région et je rencontre quelques kikous qui attendent l’arrivée de la Puma Trail (Corto,Tege,isard66,Totote01 et d’autres dont j’ai oublié le pseudo).
Les rencontres se succèdent (Khanardo,Françoise84,Tounic,…) et quand les premiers kikous décident d’aller se restaurer à la pasta je rejoins ma famille à Millau.
Je ne dors quasiment pas d’autant plus qu’il ne faut pas que je rate le rendez-vous avec Estive73 à 3h30.En effet pour laisser la voiture à ma femme et à mon fils pour qu’ils puissent me rejoindre à Nant dans la journée j’ai passé une annonce sur le forum et Estive a répondu favorablement.
Merci Kikourou et un très grand merci à toi Dominique.
Je ne vais pas avoir le temps de gamberger car ces 2 heures vont passer très rapidement entre la prise du dossard de Dom, notre préparation, la rencontre et la photo au grand Café (fief du sieur Corto durant son séjour à Nant) des kikoureurs.
Nous nous retrouvons pas très bien placés (dernier tiers peut-être) pour le départ.
L’excitation des acteurs est palpable, la magie de la musique d’ERA et des fumigènes opèrent et les 3000 coureurs sont lâchés dans les rues de Nant.
Il va falloir 3 minutes avant que je puisse trottiner mais c’était que du bonheur. Mais maintenant il va falloir penser à la course.
Un départ aussi lent est peut-être salutaire mais c’est pas ma vision de la course.
Je ne veux pas subir une course mais courir à mon rythme comme j’ai pu me le programmer dans la tête quitte à exploser avant la fin.
Je vais donc doubler et doubler un maximum de coureurs dans cette partie roulante sur route non sans me retourner fréquemment pour apercevoir le serpent lumineux qui gravi la montagne. Magique.
Un premier ralentissement lors de la petite montée sur le Causse du Larzac et nous enchaînons par une partie roulante jusqu’à Sauclières (premier ravitaillement) ponctuée par le passage de deux longs tunnels. Sur cette partie je fais route commune avec le kikou Vial qui a déjà couru les templiers. Ses conseils me seront précieux.
1h35 à Sauclières pour 14.7 km au GPS et une place dans les 800 premiers. J’ai remonté plus de mille coureurs sur cette première partie et je suis plus serein.
Je suis sûr de faire ma course maintenant.
Un SMS à Olycos qui relaie la course sur le site et nous repartons (moi et Vial) pour le deuxième tronçon qui s’annonce beaucoup plus ardu avec la montée du St Guiral.
Une petite montée technique dans la forêt qui provoque un petit bouchon et nous débouchons sur le sentier de crête où là le spectacle est grandiose.
Les vallées sont envahies par le brouillard et nous évoluons sous un magnifique soleil dans un ciel sans nuages. Nous voyons que la pointe des monts à perte de vue.
Je perds Vial dans cet exceptionnel paysage et je poursuis la montée.
Je ne reste pas longtemps seul car Tounic m’a rejoint où je l’ai rejoins. Déjà rencontré la veille et au départ il m’annonce que l’on est sur des bases de moins de 9 heures.
J’hallucine car mon objectif est avant tout de finir sans casse et en moins de 10 heures dans le meilleur des cas.
Des pensées négatives m’assaillent. Suis-je parti trop vite ? rapidement chassées par la descente vers Dourbies. Je me suis éclaté dans cette descente. Je n’ai pourtant pas d’entrainement pour ce type de terrain mais je n’ai pas peur. J’ai réussi à suivre les coureurs devant moi bien mieux préparé. Grisant pour moi.
Je joue au yo-yo avec Tounic mais il va s’arrêter pour secourir un coureur foudroyé par des crampes.
Un kikoureur avec un esprit exemplaire. Je le verrai aussi ramassé des déchets jonchant le chemin. Tu mérites à être connu Didier.
Arrivée au fond des gorges de la Dourbie, nous remontons sur un sentier en balcon jusqu’au ravitaillement de Dourbies.
Autre séquence émotion avec cette arrivée dans ce village. Des centaines de spectateurs en deux rangée formant une haie dans les ruelles jusqu’à la salle des fêtes encouragent les coureurs.
Quelques frissons de bonheur , un bon ravitaillement quoique pas plus de 5 minutes et je repars à l’assaut de la Crête du Suquet la deuxième grosse difficulté de la journée.
On m ‘annonçais à la 540ième place.37 kilomètres de parcourue en 4h30.
Le sentier est tout de suite pentu à la sortie du village. Donc marche jusqu’au sommet (3 km). Tounik me rattrape dans la pente et il m’invite à le suivre mais je décline l’offre. Et c’est là toute la différence entre un montagnard et un gars de la plaine.
Il va me prendre 10 voire 15 minutes rien qu’en marchant.
Je continue à mon rythme et j’apprécie les paysages dans cette belle montée.
Après le sommet nous plongeons immédiatement dans les gorges du Trévezel. Je suis toujours très bien physiquement. Je cours quand c’est possible. Tout va bien.
A Trèves c’est à nouveau un gros ravitaillement. Je remplis mon camel, mange des minis sandwiches au fromage et m’enfile deux verres de coca. Coup de fil à Oly et à ma femme pour ma position et en route pour St Sulpice.
Trèves – 6 heures de course pour 46.7 km.
A nouveau une belle montée pour accéder au Causse Noir. Passage près du lieu-dit La Roquarie et de nouveau plongée dans le Trévezel par un sentier très technique avec un endroit encordé. C’est fluide quand je passe mais j’apprendrais que certains coureurs ont attendu 45 minutes pour passer cet obstacle. Dommage pour eux car la vue est magnifique sur ce canyon sauvage pendant toute la descente. Ils n’ont pas du apprécier l’endroit à sa juste valeur.
St Sulpice dernier ravitaillement. Il était annoncé léger mais on y trouve de tout.
Après 7h38 de course et 56.5 km je n’en reviens pas de mon état. Certes les jambes sont un peu lourde mais les muscles répondent encore bien.
Les bénévoles nous annoncent encore 13 km ce qui fera pas loin de 70 au lieu des 67 annoncés.
Je repars sur un large chemin roulant. Je cours encore très bien sur cette portion qui fera bien 3 kilomètres avant d’aborder la dernière montée du Roc Nantais. En fait c’est une succession de montée et descente et là je vais avoir mes premières douleurs aux muscles internes de la cuisse au dessus du genou (je ne connais pas leur nom, ce n’est ni les quadis, ni les ishios, çà c’est sur). Les montées sont gravies avec lenteur car je ne veux pas que la crampe arrive. J’essaie de laisser passer les coureurs plus rapide mais ce n’est pas toujours facile et je m’en veux de les retarder.
Enfin arrive le sommet avec une vue magnifique sur Nant et sa vallée. La dernière descente et l’arrivée tout en bas. Je crains pour mes cuisses mais non incroyable dans la descente pas de douleur.
Je peux suivre le train des coureurs devant moi. Pourtant cette descente n’est pas facile. Le sentier n’est qu’un éboulis de pierres avec de belles ruptures de pente.
Mais je cours et c’est le principal. Le sentier se termine par un pont où beaucoup de spectateurs sont amassés et la remontée vers la place centrale de Nant se fait sous les encouragements d’un nombreux public.
Dernière côte assassine pour remonter vers l’arche d’arrivée. Les derniers 200 mètres sont courus dans un état second. Je réalise une belle course et je peux lever les bras en signe de victoire.
On se félicite avec Isard66 qui arrive juste derrière moi.
9h48 pour 69.7 km au GPS et une honorable 520 ième place. Inespéré au départ.
Une de mes plus belle course jusqu’à maintenant.
Je n’ai pas subi la course (mis à part dans 3 ou 4 montées à la fin pour m’économiser) et je l’ai bien maitrisé.
Avec un entrainement minimaliste de montagne on peut se faire plaisir sur des courses comme celle-ci. N’hésiter pas les coureurs des plats pays. C’est que du bonheur.
Un grand merci encore à Estve73 pour son co-voiturage, à Vial et à Tounik compagnons de route et à tous les kikoureurs rencontrés.
6 commentaires
Commentaire de agnès78 posté le 26-11-2007 à 15:36:00
Merci eric pour ce récit qui retranscrit ta joie sur les sentiers de cette course reine du trail!Un grand BRAVO pour ta course gérée d'une main de mâitre.
Au plaisir de te rencontrer à nouveau sur les trails d'ile de france.
Bises
agnès
Commentaire de corto posté le 26-11-2007 à 18:30:00
Coucou,
super de voir ce que ça pouvait donner devant moi.
Un tres grand merci à toi pour ta gentillesse.
Et comme Agnes, bin j'ai hate de te revoir sur les trails d'IDF ou prochainement si je vais en Sologne.
Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 26-11-2007 à 22:43:00
Merci pour ce beau récit Eric, tu as effectivement beaucoup
de mérite, toi qui vient de la plaine ! Félicitations pour ta course.
Au plaisir de te croiser...
L'esc@rgot
Commentaire de claude41 posté le 26-11-2007 à 23:08:00
Beau récit. Pour un habitué des étangs solognots, pas mal. Le maxi dénivelé : 3m pour monter sur la bonde de l'étang, faut en faire des montées!!!
Un bonjour d'un autre gars du Loir et Cher
Commentaire de akunamatata posté le 27-11-2007 à 09:20:00
J'aurais du faire comme toi Eric, partir vite pour eviter de subir la foule. Désolé de pas avoir été très causant après l'arrivée, un peu fatigué.
Commentaire de DJ Gombert posté le 25-04-2008 à 22:40:00
Pas mal du tout ! j'dirais même impressionant ! très joli récit, vivant, il se laisse dérouler comme la descente des Causses.
En parlant de descente au plaisir de te rencontrer.
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