Récit de la course : Les Templiers 2007, par bruno12

L'auteur : bruno12

La course : Les Templiers

Date : 28/10/2007

Lieu : Nant (Aveyron)

Affichage : 5290 vues

Distance : 67km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Le récit

Allez je me lance pour mon premier CR. Tout d'abord un grand merci à tous les kikous pour leurs CR qui m'on permis de préparer mon baptème de l'ultra ainsi que pour leurs encouragements.

C'est parti, ca va etre long, mais la course est longue...

Octobre 2006, le président du club que je viens de rejoindre me propose un dossard pour les Templiers. Ca fait seulement six mois que je cours et je viens seulement de terminer mon premier marathon fin septembre. Donc pour moi c'est hors de question de me lancer sur ce truc de fous. Mais bon, je garde l'idée...

Après un début d'année orienté route, je m'essaye au trail par un 26km en Mai du coté de Millau (trail des corniches) histoire de voir à quoi ressemble les chemins la bas.. Je prends ma première et seule gamelle en trail (et oui, c'est pas comme le bitume, il faut regarder où on met les pieds). Heureusement pas de bobos. Nous faisons la course assez cool (15j seulement après mon record sur marathon), malgré cela, j'ai la cheville douloureuse toute l'après midi. Pour le trail va donc falloir que je me consolide un peu de ce côté là. Mon objectif dans toutes les courses que je fais ensuite est de préparer les templiers. L'aubrac me permet de faire un peu plus long, mais ca ne ressemble pas trop, c'est bien plus roulant.

Samedi 27, on y est, enfin à Nant. Ca fait deux semaines que j'ai diminué l'entrainement et j'ai de sérieuses fourmis dans les jambes. J'éspère que je ne partirai pas trop vite demain. En attendant, je me baigne dans l'ambiance déjà bien présente. Mon épouse s'éclate bien sur la Templière où elle fini 209ème. C'est sa deuxième course, ca lui a bien plus, même si ca coincait un peu dans la descente et que les femmes ne sont pas toujours très sympas entre elles (pas mal de bousculades). Ensuite j'encourage les membres de mon club qui participent à la Puma. Nous attendons assez longtemps l'épouse d'un copain, mais il commence à faire froid et nous rentrons au camping-car.

Dimanche 28, j'ai du dormir 1 ou 2h cette nuit. A 3h je me lève, pas besoin de réveil. J'entends déjà bouger autour. Je prends mon petit dej. Barres de céréales et Pain de mie. Un bol de thé. Je sors et il fait relativement froid. Comment vais-je donc bien pouvoir m'habiller ? Je décide de mettre un collant long, mes deux T-Shirt et le coupe vent. Vers 4h30 je sors de nouveau et je trouve qu'il fait moins froid. J'enlève le long et garde un cycliste. Je pars seul vers la place de Nant pour aller prendre un café et me placer assez tot sur la ligne. Un petit café, je rejoint des aveyronnais que j'ai déjà rencontrés sur d'autres courses. Il fait bon, j'enlève le coupe vent.

5h00, ca y est je suis placé. Je sais que ca va partir relativement doucement donc je ne stresse pas.

5h30 c'est parti. La musique, les fumigènes, ca fait 6 mois que j'en rève alors, c'est heureux mais avec la gorge nouée que je parcours les premières centaines de mètre. Mais très vite, je me concentre sur mon rythme. Je pars très tranquille mais je double encore beaucoup de monde. Je suis surpris par ceux qui à peine au bout de 1 ou 2 km sont déjà essoufflés. Moi je respire encore par le nez. N'ayant pas trouvé mes copains de club, je ne sais pas si ils sont devant ou derrière. Pas grave, je suis un solitaire de toutes façons et je préfère gérer mon rythme tout seul. Je serai rejoint par un des membres du club au bout de 2.5km, il m'informe que les autres sont devant.

Nant-Sauclière 1h31 : on déroule gentiment. C'est très facile. Je papote un peu avec mon copain et ca passe vite. Nous rattrapons les autres du club petit à petit et passerons le ravitos presque tous ensembles. Un peu avant Sauclière, je me retrouve en tête d'un petit groupe, il y a une petite cassure avec ceux qui précèdent et je suis content d'avoir à la dernière minute opté pour une Myo XP, mon autre frontale aurait été un peu juste. Super balisage avec les plaques luminescentes, on ne peut pas se perdre. Je m'arrête à Sauclière pour faire le plein. Les autres ne s'arrêtent pas, je les perds.

Sauclière-Dourbies 2h24 : le jour s'est levé petit à petit et je ne m'en suis pas rendu compte. Beaucoup ont déjà rangé les frontales et presque tous l'ont déjà éteinte. J'éteint la mienne mais je la garde sur la tête pour le moment. Arrivé au premier coup de cul où l'on marche, j'enlève mon sac et range ma frontale. La montée du St-Guiral est assez roulante, on cours beaucoup (pas vite mais presque tout le temps). J'étais déjà venu au St-Guiral cet été donc je sais reconnaitre lorsque l'on a enfin le rocher en point de mire. C'est long mais je patiente. Petit SMS d'Olycos, que je lis en courant (je sais il y en a que ca fait râler). Trop content je le rappelle immediatement, toujours en courant. Les paysages que nous découvrons sont à couper le souffle. Le soleil se lève sur notre droite et à gauche c'est une mer de nuage qui rempli les vallées. La fin est un peu plus pentue et il y a quelque portions marchées. Je me fais alors doublé par deux féminines Sandrine Besseyre et Kenza Predrero. Oups, j'ai du partir un peu vite. On arrive finalement en haut du St Guiral et on bascule. Comme pour la fin de l'aubrac, j'ai encore épuisé mes reserves d'eau, il faut vraiment que j'arrive à régler ce pb. Tant pis, je fais la descente très cool et j'attends que ca passe. Un autre membre de mon club me rejoint dans la descente, j'en profite pour lui demander un peu d'eau. Arrivée à Dourbie c'est la grosse émotion. Tous les supporters de notre club sont là, ca fait plus de 4h que nous sommes partis et ca fait un bien fou de les voir. Bon on m'avais dit d'arriver facile à Dourbie, c'est fait. Meme pas mal. Par contre j'ai soif alors je me jette un peu sauvagement sur les boissons (erreur!). Je prends quelques aliments sucrés, un peu d'emental et je vais remplir ma poche à eau. Foutue satanée poche, faut l'extirper du sac, et ca met un temps fous pour la remettre. Du coup je perd mes deux copains de club qui bien qu'étant repartis en marchant depuis le ravito ne m'aurons pas revus.

Dourbies-Trèves 1h34 : Ma femme est là, à la sortie du ravitallement. Je repars quelques metres mais en voulant boire un peu dans ma poche à eau, je sens que ca passe pas, elle est bouchée. Je m'arrête. J'ouvre le sac, et je comprends que c'est la poudre qui est mal diluée. Je remue le sac, ma femme me le remet sur le dos et c'est reparti. Je trottine, un peu plus loin une autre membre de mon club est la, elle va courir avec moi jusqu'au début du chemin. Son copain (de loin le plus fort de notre club sur route et pas mauvais du tout en trail (7h46 l'année dernière aux Templiers)) est la un peu plus loin avec sa caméra dans la montée du sucquet. Il fait quelques centaines de mètres avec moi en me prodiguant de précieux conseils. Je continue la montée tranquillement, je sais qu'elle est longue alors je ne force pas. Vers le haut de la montée, je commence à sentir mon erreur de ravitallement à Dourbie. L'estomac commence à râler. On bascule assez vite, un superbe passage sur la crète ou l'on peu admirer à Gauche Dourbies et a droite une superbe vue sur les autres massifs beaucoup moins élevés. La descente sur Trève est tout à fait du genre de celles que j'aime mais mon estomac me rappelle à l'ordre au moindre effort, alors je déroule tranquillement jusqu'un bas. J'entre dans Trève, re ambiance de folie. Le club est là lui aussi. Ma femme m'indique que les deux autres viennent juste de quitter le ravito Je lui dit que mon estomac est en vrac et que je vais gérer au mieux mais sans chercher à les rattrapper.

Trève-St Suplice 1h42 : A Trève je ne fais le plein d'eau, comme prévu, je garde le sachet d'isostar pour St Suplice. Je repars assez rapidement, mais toujours l'estomac en vrac donc à un petit rythme. La montée en marchant ne pose pas de problèmes. Mais arrivé en haut, je sais que je ne pourrai pas relancer comme je le voudrai. Ce plateau est roulant et propice à relancer mais je ne peux pas. Il me paraitra assez long, je me fait beaucoup doubler. La descente est amusante, j'y suis quasiment seul donc pas de problème de bouchon. Je remet mes gants de VTT dès la première corde et je descends les autres en marche arrière en me tenant aux cordes. Non pas que ce soit si raide que ca mais ca glisse pas mal et je ne veux pas prendre de risques. Le paysage est toujours au top. Je vois enfin les tentes du ravito, mais elles sont en face et il y faut visiblement descendre encore un peu avant de remonter. Je passe sous le pont le nez dans les chaussettes, toujours ce fichu estomac, je ne profite pas beaucoup de cette arrivée. Ma femme est là je suis content de la voir mais d'après ce qu'elle me dira par la suite, ca ne se voit pas vraiment. Un bénévole me prend mon sac pour le remplir et me dit d'aller me restaurer, super organisation ! Je ne mettrai pas le sachet de poudre prévu, je reste à l'eau. Je n'ai envie de rien alors je décide de tenter le roquefort, peut-être que le salé coupera cette fichue nausée. J'ai du mal à avaler ma bouchée de roquefort, je ne mangerai qu'une seule bouchée. Je repart alors que je n'ai toujours pas réussi à avaler.

St Suplice Nant  2h09 : A peine ai-je fais quelque dizaines de mètre que je sent immediatement que le roquefort à fait ce que j'éspérai. L'estomac est d'un seul coup nickel. Je me remet immediatement à courir, les jambes suivent, j'entends ma femme qui m'ayant vu repartir m'encourage de plus belle. La machine repart, cette fois c'est sur, j'irai au bout (je n'en ai en fait jamais douté). La fin sera moins pénible que ce à quoi je commencait à me préparer dans la descente précédente. J'arrive à non seulement à courir sur le plat mais aussi sur les faut plats. Je ne vais pas très vite mais ca suffit largement à doubler pas mal de monde. Beaucoup courent plus vite que moi lorsqu'ils courent mais s'arrêtent dès le premier faux-plat et je finis toujours par les doubler. Je sais qu'il y a environ trois bosses principales, j'essaie donc de les compter. Arrivé en haut de la troisième, après avoir parcouru quelques kilomètres, quelqu'un nous indique que la descente est à 1800m. Ca sent bon ! La descente est raide. Je reste derrière la 14ème fémine, je voudrais bien aller plus vite mais je n'ai pas le courage de faire l'effort de lui forcer le passage (et elle ne me laisse pas passer contrairement à ce que je fais pour ceux qui arrivent derrière moi et qui veulent filer dans la descente). On longe le dernier muret, il y a de plus en plus de monde qui nous encourage. On arrive sur le chemin de terre, j'endends le président du club qui hurle mon prénom, je passe la féminine(au passage elle devait courir avec un autre dossard car la première féminine derrière moi est à plus de 7min). Je suis super content. Je passe le pont, tout le club est la et me félicite. Après le pont tient c'est pas comme pour la puma, on tourne a droite pour redescendre, une dernière petite montée dans le village, non je ne marcherai pas ! A l'entrée du parc, c'est ma femme qui hurle, je suis super content, je profite au maximum, je ralenti pour en profiter encore plus. Un copain arrivé avant  (8h56) m'encourage, je passe sous l'arche, ca y est je suis finisher du mythe les Templiers... J'avais, sur le ton de l'humour, en pretextant que mon garmin n'avait que 10h d'autonomie, espréré faire moins de 10h, en 9h31 c'est bien au dela de ce dont je rêvait.

J'ai vraiment adoré cette course. Evidemment un énorme merci à tous les bénévoles, non seulements ceux qui sont aux ravitaillement et qui sont très sympatiques mais aussi tous ceux qui sont sur les chemins (j'ai même souhaité un "bon courage" à l'un d'eux près du sommet du St Guiral dans le vent et le froid, ca l'a fait rire). J'étais visiblement bien préparé physiquement, merci à tous les potes du club d'avoir partagé avec moi leur expérience de cette course, en particulier Michel avec qui je discute des Templiers depuis le mois de mai (il finira en 9h22 malgrés des aducteurs douloureux, chapeau !). J'étais venu pour apprendre et j'ai beaucoup appris. Je suis resté très facile tout le long mais je n'ai pas pu accéléré alors que les jambes auraient pu à cause d'un mauvais choix au ravitallement. J'avais pris beaucoup trop d'aliments (Je suis parti avec 850g de ravito et je suis revenu avec 600g. Mis a part cela, tout a bien fonctionné.

Quelques points à revoir : - le remplissage de la poche a eau est trop laborieux. - il faut que je règle mon pb d'autonomie en eau sur les parties longues (Sauclière-Dourbie). - plus du sucré au ravito, juste une bouchée de salé suffira. - je suis assez lent à la marche comparé aux autres.

 

3 commentaires

Commentaire de vial posté le 03-11-2007 à 17:53:00

pour gagner encore du temps prends un garmin avec seulement 7 heures d'autonomie! Blague à part côté poche à eau je viens de m'équiper d'un ultimate et l'ourverture est très large pourle remplissage.
Bravo pour cette premières

Commentaire de bruno12 posté le 04-11-2007 à 20:07:00

d'ici l'année prochaine mon garmin aura surement moins d'autonomie, la batterie sera plus usée ;)
Pour la poche, j'ai un sac DK, jusqu'à présent je mettait la poche à eau dans le compartiment prévu à cet effet et je mettais le ravito dans la poche principale. A cause de ca et pour etre sur de bien remplir la poche à eau, j'étais obligé de l'éxtraire de son compartiment, de la remplir et de la remettre. Je vais tenter d'inverser, poche à eau dans le compartiment principal du sac et ravitos dans le compartiment poche à eau. Normalement comme la poche à eau est attachée par le haut ca devrait pas trop balloter et ainsi la poche serait dispo dès l'ouverture du sac.
En tous cas merci pour le conseil, si je n'arrive pas à m'en sortir avec le décath, je changerai.
PS : Je mets mes vêtements dans la poche externe pour éviter des les mouiller en cas d'innodation lors du remplissage de la poche à eau.

Commentaire de tounik posté le 07-11-2007 à 15:31:00

On a terminé ensemble, mais ne te connaissant pas je n'ai pas eu l'occasion de te saluer.

Alors félicitation et à bientôt sur un trail.

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