Récit de la course : Le Meix-Meusy 2007, par seapen

L'auteur : seapen

La course : Le Meix-Meusy

Date : 14/10/2007

Lieu : Morteau (Doubs)

Affichage : 1344 vues

Distance : 5km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Le récit

Un beau temps prévu pour la journée du dimanche 14 oct.  La meix meusy située sur la commune de Montlebon. qui donne son nom à la course contre la montre de 5kms - 550+ démarre en bas de la pente entre les communes de Morteau et Villers le lac.

 

Pour accèder à la cabane de départ il faut s'engager dans cette zone nomans'land par la route départementale qui longe la voie ferrée. Tôt le matin, atmosphère assurée ; le bénévole sur le bord dégagé de la route qui sert de parking semble perdu en attendant les voitures, il fait frisquet. Je suis dans les premiers arrivés. Le brouillard encore persistant s'évapore lentement. Drôle d'endroit que ce bord de départementale ; d'un côté la pente abrupte et ses résineux sombres à l'intérieur humide, de l'autre la voix ferrée avec son air désaffecté qu'il faut traverser à l'aide d'une passerelle au plancher métallique humide, emprunter ensuite le sentier d'un champ très mouillé qui nous permet d'atteindre la base de départ. Il doit faire 2°, le froid se fait sentir au bout des doigts. mais aujourd'hui, je suis lève tôt et je me sens bien dans cet environnement à cette heure. Rapidement mon plan est fait quant aux différentes étapes qui vont m'amener au top départ.

 

Habillé chaudement en trottinant, aller récupérer le dossard et visualiser l'endroit. On sert du café, c'est super. Retour à la voiture, je me débarrasse des vêtements superflus pour la deuxième étape d'échauffement qui se passera principalemant le long de la départementale où de rares voitures filent à leur VMA (vitesse maximale autorisée). je me sens très bien, ai d'excellentes sensations et prend tout mon temps puisque le coureur choisit son moment du départ. Troisième étape qui voit les conditions atmosphériques évoluer rapidement. le temps s'éclaicit, la température augmente. je commence à entrevoir la belle journée prévue par la météo, et j'opte alors pour la tenue définitive qui me voit quasiment préparé. Retraversée de la voie ferrée. Les coureurs sont plus nombreux cette fois ci, ça coure dans tous les sens pour l'échauffement.

 

Heureux d'être là. J'ai déjà couru en 2005. J'espère retrouver toutes les bonnes sensations et même les amplifier.

 

Passé 9 h. Quelques coureurs et coureuses sont déjà partis. à un , deux ou même trois. mon échauffement peaufiné, je suis prêt et m'engage dans l'aire du start.

Et c'est parti. comme une bombe tel le cheval de course sortant de sa stalle, preuve que j'ai la pêche. Je tempère tout de suite et prend un rythme véloce et rapide qui va durer tout le 1er km - 50+. il est important car déterminant quant au reste de la course. Trop rapide, les derniers kms seront mortels ; pas assez soutenu, le temps sera perdu. Sur un 5 km même avec ce positif il faut "y aller" dès le début.

Le 2ième km est 100+. La course se durcit déjà. Pas question de chercher un second souffle, l'échauffement était là pour qu'au départ la machine puisse tourner à fond, et ça fonctionne. A peine faut-il s'adapter à la légère accentuation de la pente ; 100+ pour 1 km quand même.

Le prochain 500m s'effectue de la même façon. j'ai pris un rythme de croisière, un peu en deça, pour ne pas caler et affronter le reste dans les meilleures conditions. Les foulées sont bien rythmées.

Puis 500m de faux plat montants qui permettent d'accuser le coup, de se remettre un peu et de préparer la suite. Au début du 3ème km, déjà 200+ de fait.

Reste 350+ en 3.5kms. Cette pensée ne m'affecte pas. et je continue.

Le 4ème est relativement doux puisque il tape 80+, tout progressivement. La distance s'amenuise mais le dénivellé pas trop ; c'est carrément reporter à demain ce qu'on pourrait faire aujoud'hui.

Résultat : rest 1.5km pour 270+. Bigre. On arrive en face de soi-même. Le déjà couru n'était que du gâteau, c'est clair. 

 

 

A partir de là, changement de terrain. Après le chemin en sous bois très praticable nous émergeons dans les zones de pâturages. Nous courrons carrément dans les prés humides et moelleux d'où une sensation de lourdeur. Cependant le pied se pose fermement et permet de bien adhérer. La vitesse tombe carrément et je dois trouver le rythme adéquat.

Surtout, cette partie sert à préparer la suivante pour finir le 5iè km. Elle s'étale devant nous. une pente raide qui sert au skieur de piste rouge, à attaquer tout droit.

Et là le spectacle. Coureurs en tout sens, qui marchent, zizzaguent, soufflent, s'arrêtent le dos courbé pour mieux repartir. On la prend vraiment en plein d'un seul coup, elle vous sèche. mais en fait ce premier choc me prépare bien au final. c'est comme une répétition et ce 5iè km se termine par un raidillon qui vous amène sur un plat où le public est installé.

500m encore, tout le monde est aux premières loges et les coureurs peuvent apprécier globalement ce qu'il leur reste à grimper, constitué d'une moitié 30-40+ sur chemin herbeux qui vous prépare aux 250 derniers m, le mur, piste noire de ski l'hiver, en bas duquel on vous propose des bâtons de ski.

Alors j'effectue le dernier forcing en m'appuyant au maximun sur mes quatres cannes. petits pas courus et marchés en alternance. Je choisis mon chemin au droit sans trop dévier sur les côtés.

Ca fonctionne pas mal. Les poumons sont à fond. A mi parcours je décide de stopper 15 secondes. je récupère un peu pour repartir jusqu'au bout. je donne tout mon effort sur la dernière dizaine de mètres et je passe sous l'arche. ouf!

il faut voir passer plus d'une minute pour que la soufflerie se calme.

Extra, cette sensation d'en avoir terminé. C'est le moment de bonheur. Cette course est vraiment géniale.

Et l'instant magique perdure, durant les palabres entre coureurs, impressions échangées, pendant la descente, il faut faire demi tour afin de rejoindre l'aire d'arrivée à proximité de laquelle on est passé, nous croisons et encourageons ceux qui se battent encore contre la pente.

Depuis longtemps le temps est radieux et maintenant le soleil brille. La bonne ambiance règne. depuis ces hauteurs, la vue donne loin sur les beaux paysages et les gros villages de la vallée.

Je ne suis pas déçu une nouvelle fois et profite pleinement de ce bon moment où encore les courses continuent avec les bambins qui s'en donne à coeur joie. Il faut les voir détaler, le plus jeune ne marchait pas encore il y a trois mois, pour le plus grand plaisir des parents. Et le plus ancien, 91 ans, a disputé l'épreuve reine.

 

Les résultats consultés sur le site de la "Meix Meusy tout Droit" me donne 3ième de ma catégorie. C'est rebelotte après la belotte de 2005. 

D'autre part je pense qu'une gestion mieux équilibrée de la course aurait été possible. Un moins rapide sur les deux premiers kms, une bonne minute,  m'aurait peut-être permis de conserver plus de jus et ainsi de mieux contrôler dans l'effort des derniers kms et même me permettre des relances.

 

L'année prochaine, changement de parcours. La course a tout a y gagner. Elle partira de la commune de Montlebon pour quelques kms sans dénivellés conséquents, 4 ou 5, puis continuera par le parcours de cette année avec ses 5.5 kms - 550+ et se poursuivera sur 2-3 kms pour un dénivellé négatif de 150 pour nous amener sur l'aire d'arrivée actuelle. 12 kms au total.

Sans aucun doute qu'elle sera plus belle encore.

Merci aux organisateurs et bénévoles.

2 commentaires

Commentaire de Jack2775 posté le 16-10-2007 à 18:11:00

bravo pour cette course
difficile de bien géré un contre la montre
Mais là bien joué

Commentaire de gdraid posté le 17-10-2007 à 21:32:00

Etrange course palpitante, que ton CR traduit bien, seapen. J'ai craind un instant, d'être essoufflé, au cours de tes montées de lignes...d'écriture.
Bravo pour ta perf, sur un terrain aussi difficile.
JC

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