L'auteur : Mustang
La course : L'Odyssée du Tue-Vaques - 28 km
Date : 22/9/2007
Lieu : Fermanville (Manche)
Affichage : 2212 vues
Distance : 28km
Objectif : Pas d'objectif
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Samedi 22 septembre, direction Fermanville, dans le nord Cotentin, à l’est de Cherbourg. La région est superbe. Il fait beau. Je me dirige donc vers ce petit bourg en longeant la côte. La mer est magnifiquement bleue. Sur la route, une pancarte attire mon attention « Mona Pizza ». Décidément, la culture est partout. Je passe le bourg et arrive à la vallée des Moulins, lieu de départ de ce petit trail normand. La région est superbe. Malheureusement, le parcours manque d’ambition ou d’autorisation. Les préfectures des départements voisins sont moins frileuses et autorisent les courses sur le chemin des douaniers, que ce soit les Côtes d’Armor avec le trail d’Erquy, le Calvados avec le trail des deux ports, le Finistère avec le trail du bout du monde, le Morbihan, avec le raid du Morbihan. Ici, la préfecture de la Manche a opposé son véto à ce que des hordes de coureurs à pied piétinent inconsidérément ce fameux chemin si bien que, la mer, on la verra de loin. C’est bien dommage, et cela enlève beaucoup de caractère à ce trail. Là où le parcours aurait pu être grandiose, on a un parcours quelconque, décevant même ! Alors, pourquoi je viens ici ? Tout simplement, pour achever le challenge des trails bas-normands. Il faut savoir que le trail n’a pas trop la cote ici, en Basse-Normandie ! Quelques uns, emblématiques comme Grimbosq ou Moyaux, ont disparu. Il n’en reste plus que quatre, Athis, Radon, Ecouche couru dimanche dernier et Fermanville, à faire partir de ce challenge. Voulant, cette année, y participer dans sa totalité, je retourne donc ce samedi à Fermanville bien que je n’apprécie guère la mentalité qui préside à l’organisation de ce trail. En effet, c’est le seul trail à ma connaissance qui ne relève pas le temps des coureurs ! Enfin, si, juste ceux des 10-15 premiers et ensuite on range le chrono ! Je considère cela comme un manque de respect pour le coureur !
Bon, je pars faire un petit échauffement dans ce magnifique petit vallon, qu’est la vallée des Moulins. Vraiment, c’est un endroit idyllique dominé par un viaduc!! Retour sur la place, les coureurs arrivent. Je retrouve un coureur de Lisieux, Didier, rencontré dimanche à Ecouché. Sinon, le peloton est essentiellement composé de locaux. Deux parcours sont au programme un « grand »16 et un « petit » 28 !. 14h30, environ trois cents coureurs s’élancent dont les deux tiers pour le petit parcours. J’en suis à ma troisième participation et je connais donc le parcours. Nous commençons donc à parcourir ce fameux chemin mais au bout de 500m nous obliquons à droite vers un raidillon étroit. Ah, nous allons donc faire le parcours à l’envers ! Cependant, en 500 m, le peloton n’a pas eu le temps de s’étirer si bien que ça bouchonne sérieusement pendant quelques minutes. Pas terrible pour un début de course et c’était à prévoir ! Bon, ça avance quand même, la piste se fait moins raide et se continue par un chemin. Puis ce sont de petites routes. Nous traversons un petit village pittoresque et continuons sur le plateau qui domine la rade de Cherbourg. Didier me passe. L’allure est rapide, donnée par ceux qui courent le 16 km ! Cependant, ça grimpe, doucement, mais ça grimpe dans la lande d’ajoncs et de bruyères. A un moment, visiblement, le feu a fait son œuvre destructrice : ce ne sont que maigres rameaux noircis de petits pins dressés vers le ciel bleu. Le chemin s’élargit et la vue s’offre, magnifiquement belle, sur la rade de Cherbourg. La mer, calme, est d’azur sur un ciel de même tonalité. Seul, un voilier se distingue par sa voile blanche. Il faut en profiter de ce paysage. On ne s’en approchera pas ! C’est vraiment frustrant ! La descente est impressionnante. Le chemin s’enfonce dans les ajoncs pour plonger dans un vallon. D’abord la végétation est maigrelette avec de petits arbustes puis ce sont de solides pins. Nous remontons la piste le long d’un ruisseau qui fait entendre une bien agréable musique. L’endroit est superbe. Par prudence, comme les autres coureurs, je remonte la pente en marchant. Nous voici, de nouveau sur le plateau couvert de bruyères. Le chemin étroit serpente. Pas évident de doubler les coureurs. La piste rejoint ensuite un bois de pins qui offre pour la dernière fois du parcours une vue pour le moins méditerranéenne sur la mer. Nous obliquons à droite par un large chemin empierré. Un groupe compact de coureurs est devant moi. Je vais aller les chercher.
La piste se poursuit par des chemins bordés de haies, le long de champs, de prés ou de petits taillis. Si le train est soutenu, je vais cependant moins vite que dimanche dernier, à Ecouché. Mais cette partie est moins roulante. Les kilomètres défilent. Voici bientôt le point fort du parcours : le viaduc qui enjambe la vallée des Moulins. C’est vraiment un grand moment. L’impression est saisissante ! Puis, c’est la dégringolade dans le vallon. Là, se terrent de superbes moulins magnifiquement entretenus au milieu de jardins débordants de fleurs.
Mais la visite est courte, déjà, à droite, il s’agit de gravir un méchant raidillon. Mains sur les hanches, j’entreprends son ascension. Les coureurs du court sentent l’écurie ! Au bout du chemin, c’est le tri !! Le gros du peloton oblique à gauche pour rentrer. Moi, je prends à droite. Les coureurs sont nettement plus espacés !! D’abord, le chemin est large puis il se fait plus encaissé. Le profil est vallonné. Ce sont encore des champs puis le chemin s’enfonce dans des petits taillis. La piste est malaisée, encombrée de pierres. Je remonte quelques coureurs. Le tracé tournicote dans le bocage, parfois par des chemins très encaissés. Sur un passage goudronné, j’aperçois Didier. Je reviens tranquillement sur lui. Ensuite, c’est de nouveau un passage dans un petit bois avec un grand talus à dégringoler. Le chemin se faufile entre les arbres. Je regarde mon GPS, j’en suis à 3-4 km de l’arrivée. L’organisateur a annonce que ce trail faisait un « petit » 28 ! Je débouche sur un chemin que je reconnais. Un signaleur m’annonce que je suis à 500m de l’arrivée. Je suis très surpris ! Déjà !! Eh oui, je connais l’endroit. Le chemin puis la route en très forte descente vers le parking ! Il ne s’agit pas d’aller tout droit, emporté par sa vitesse ! Virage serré à gauche, je remonte le parking le long du ruisseau, puis à droite où des signaleurs me félicitent. C’est le sprint sur le parking. Arrivée anonyme dans les barrières où on relève mon numéro de dossard. Donc, pas de prise de temps ! Vous avez votre chrono ! Je trouve ça un peu désinvolte ! Je consulte mon GPS : à peine 25 km pour 2h17 de course! Oui, vraiment un petit »28 » ! Je déteste ce genre d’arrivée sans accueil, il y a des leçons à prendre en Bretagne et ailleurs ! Voilà, c’est terminé pour le challenge ! Je suis encore déçu non pas par ma perf qui est moyenne, mais, là encore par le tracé. Même s’il offre de magnifiques moments, j’aurai bien voulu être au plus près de la mer. Vraiment dommage d’être au bord de la mer et d’en être tenu si éloigné !! Je crois qu’il y a mieux à faire ici que de tourner autour de champs de maïs !
La route du retour vers Cherbourg, dans la lumière du jour finissant, au bord de la mer, dans les senteurs marines des embruns, va me faire oublier mon triste ressenti.
5 commentaires
Commentaire de seapen posté le 24-09-2007 à 11:38:00
en finir avec les trails des bas-normands, tel était l'objectif. eh bien, il est rempli. il faut savoir s'accommoder des petits inconvénients et il y en avait d'après ton récit. tu as su t'en accommoder. et bravo pour tes deux dernières lignes qui font passer toute une atmosphère.
Commentaire de sylvain61 posté le 24-09-2007 à 14:00:00
J'ai participé au trail du TUE VAQUES en 2204 ou 2005, et bein je vois que ça n'a pas vraiement changé, les autorités ne jouent toujours pas le jeu du Tourisme (qu'est ce qu'ils sont dangereux ces trailers pour la nature !) et l'organisation a quelques lacunes en matière de connaissance en matière de trail...soit une seule solution Le BOYCOTT : c'est radical !
et puis, si la Basse Normandie ne fait pas la part belle au Trail, Allons voir ailleurs !
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 24-09-2007 à 21:02:00
Toujours aussi nases à Fermanville. Pourtant, la côte est superbe.
Je te souhaite un podium pour le challenge, tu le mérites bien après avoir fait cette route pour participer à ce trail organisé par des pisse-vinaigre.
Commentaire de bigout66 posté le 26-09-2007 à 13:50:00
Salut Mustang,
c'est inadmissible de virer le chrono avant que le dernier ne soit passé, je suis 100% d'accord avec toi.
D'ailleurs je trouve surprenant qu'il y ait encore du monde qui aille y courir surtout si le parcours n'a rien d'extraordinaire.
En tout cas bravo pour ta course et j'espère que tu figures bien placé au challenge.
@+ ;-)
Commentaire de -loulou- posté le 26-09-2007 à 18:12:00
mustang médaille d'or de la ténacité
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